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Paris jour 4 : Le Web3, suite et fin…

13 décembre 2007

En revenant à le Web3, en fin d’après-midi, j’ai eu tout juste le temps d’arriver pour ce qui fut pour moi, l’événement dans l’événement : Un panel sur l’Open Social Initiative, avec sur scène Eric Tholomé, de Google, Marc Mayor, de MySpace et Éric Didier de Viadeo et dans la salle, rien de moins que Marc Canter. De l’électricité dans l’air, je vous jure. Un panel qui a débuté tout doucement, chacun exposant son implication dans le projet mais restant très vague sur les réelles implications du projet et sur les motivations de chacun de participer à l’OSI.

Marc Canter en action lors d’un autre panel

Ce sera une des raisons qui va plus tard mettre le feu aux poudres… Bref, pas moyen de savoir de leur panel, ce qui les motive vraiment à former cette sainte alliance contre Facebook et Microsoft, même si tout le monde s’en doute… Vient donc la période de questions. Quand vous avez Canter dans la salle, vous savez qu’il sera le premier à poser la question qui tue. C’est ce qu’il avait fait à la conférence Web 2.0 de O’Reilly, récemment en apostrophant  Rupert Murdoch de MySpace sur les «One Way API». Il a été égal à lui-même et devant la salle et les caméras, il ne s’est pas gêné pour critiquer MySpace et Google sur leurs intentions plus que vagues avec l’OSI.

Il a en particulier brandi son «Open Social Bill of Rights», celle qui vise à protéger les «social graphs» de ces derniers, donc leurs données personnelles. Au micro, Marc Mayer a reçu la charge en se bornant à répondre que les membres de l’OSI devront se pencher sur la pertinence de mettre en place un code d’éthique pour le partage de ces profils entre partenaires et des données qui s’y trouvent. Canter en a remis en les accusant de s’être lancés dans l’aventure en amateurs, mettant ainsi en péril les données personnelles et en bafouant potentiellement les droits des utilisateurs.

La polémique soulevée par Canter n’est qu’une des facettes d’un enjeu de taille. Il touche ce que j’aime à appeler le Web des données ou le Web 3.0. Que fera-t-on des milliards de milliards de données générées par les utilisateurs du Web 2.0, des blogues, des wikis et des sites sociaux en passant par les YouTube, Flickr, inpowr et autres ?

Pour Google, c’est clair. L’enjeu est de dominer ce nouveau Web, de créer l’ordinateur planétaire, nourri par les méga-entrepôts de données, tel celui de The Dalles (Photo ci-haut).  Pour ce faire, Google doit contrer toutes les initiatives de Microsoft. MySpace de son côté, se doit de contrer Facebook qui menace de le détrôner comme site social no 1 au monde. Panique à Bord chez M. Murdoch. On cogne à la porte de chez Google qui vient de rater l’opportunité de s’entendre avec Facebook. En fait. FB «aurait» offert une entente publicitaire de trois ans aux deux, soit Microsoft et Google. La firme de Mountain View se serait retirée des discussions quand Mark Zuckerberg aurait demandé, en plus, une prise de participation de 1,6 %, soit 240 $ millions supplémentaires, ce qui revenait à capitaliser FB à 15 milliards.

Microsoft ayant mordu à l’hameçon, MySpace a vite convaincu Google de contrer et tout est allé alors très vite. Une alliance anti-Microsoft-Facebook s’est donc constituée avec d’autres plus petits partenaires tels que Viadeo, Ning, LinkedIn, Orkut, bien entendu, Friendster, Bebo, SixApart et d’autres. Le but :  isoler Facebook et attirer les développeurs dans la «sainte alliance», leur permettant de profiter d’un plus grand «centre d’achats» pour leurs applications, donc de faire plus de $$. Pour les petits, l’alliance va de soi. Une entreprise telle que Viadeo n’a ni les ressources humaines, ni les ressources financières pour développer la multitude d’applications qui la rendrait rapidement attrayante pour une plus vaste communauté, surtout si on vise également les entreprises.

Mais pourquoi MySpace avec son 200 millions de membres aurait-elle avantage à en faire partie et a ouvrir ses portes aux autres membres en termes de code et d’applications ? Pas évident mais on se borne à dire qu’on fait le pari d’attirer des membres des autres plates-formes du seul fait de sa force de gravité. Possible… Mais il est clair que MySpace a la trouille et veut tuer son compétiteur Facebook. Dans l’exercice, Google a beau jeu : Il va servir de fédérateur en imposant des normes communes en matière de développement d’API et lentement, il profitera des données de cette immense communauté en devenir. Les développeurs eux ? Ils auront à choisir leur camp. Les utilisateurs eux ? Une fois de plus, ils n’auront qu’une toute petite voix dans ces grandes manœuvres financières et technologiques. À moins que ne se lèvent plusieurs Marc Canter avec à la main la fameuse Charte des droits…

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  • Répondre émergenceweb : blogue » webcom-Montréal au Citoyen numérique : quand passé et futur se rencontrent… 20 novembre 2008 - 22 h 44 min

    […] Initiative et aussi de son contrepoids, le Open Social Bill of Rights of Users. À ce sujet, lisez ICI le compte-rendu que j’avais fait du panel de clôture de la conférence LeWeb03 l’an […]

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