Communication interactive Entreprise 2.0 Gestion des organisations Intranet Médias sociaux Social Business

Champions des médias sociaux ? Je n’en peux plus !!!

30 septembre 2013

Je reprends le billet que j’ai commis en cette fin de mois de septembre et qui porte sur les pseudo spécialistes des «médias sociaux». Vendredi midi, sur Facebook est apparue cette image qui m’a fait péter une coche!

champions

C’est pour accompagner un quizz intitulé: «Questions pour un champion des médias sociaux». Quoi de mieux pour terminer la semaine qu’un billet d’humeur ? En fait, tout est parti  récemment d’un tweet de Dominic Desbiens sur ma «timeline» ou flux global sur TweetDeck . Dans ce dernier, Dominic faisait référence à un billet publié par Antoine Dupin sur le blogue de C+N et surmonté du titre suivant: «Avis aux dirigeants d’entreprise! #MédiasSociaux, la nécessité de penser sa présence sur le long terme». Malgré l’énormité de l’évidence, j’ai cliqué par curiosité.

Et je suis tombé sur un court billet dans lequel Antoine explique l’incompréhension des entreprises face à la finalité des médias et réseaux sociaux. Et cette incompréhension est soit due à une ignorance de base (oui, oui, même en 2013 !) ou encore à une mauvaise conception de ce sont ces nouveaux canaux de communication. La faute à qui ? Dans son billet, Antoine ne lance pas la pierre.

Je vais m’en charger pour lui car comme je l’ai déjà dit et écrit en 2010, j’en ai marre de ces champions de pacotille, des marchands de tapis qui en sont (en partie) la cause. Je n’en peux plus de voir et d’entendre tous ces prétendus spécialistes qui se prétendent 2.0 et qui font tout à l’envers. Et dire que des entreprises vont planifier leurs stratégies sur leurs inepties…

Beaucoup de prétendus spécialistes du Web qui sont apparus dans le décor d’on ne sait où depuis 2009 et qui se bombardent spécialistes des médias sociaux (médias ou réseaux ?), du marketing Web, des blogues ou de Twitter, de LinkedIn, etc. et osent proposer des conseils, conférences ou formations aux entreprises par le biais d’associations, organismes ou entreprises privées qui n’en connaissent pas plus long mais qui pensent venir en aide à leurs membres ou communautés mais surtout profiter de la manne, du pactole… Et non, je ne vise pas Dominic.

C’est drôle et ce ne l’est pas mais quand on regarde comme il faut les contenus et l’expérience offerts par les pseudo-gourous du Web 2, on en revient à bien des prétentions….

«For the record», comme disent les Chinois, le terme Web 2.0 est apparu à la conférence O’Reilly Media en 2004. mais les racines de l’idée sont bien plus profondes. Elles originent des essais collaboratifs, de knowledge management, de eLearning et de eCommerce des années 90 et qui n’ont pas abouti tant que les outils ne se sont pas démocratisés en commençant par les blogues et les wikis au début de ce siècle. Le terme lui-même est né en 1999, la même année que le Cluetrain Manifesto a été écrit, soit avant que la Bulle n’éclate. Qui ne ne peut pas comprendre cela ne comprend pas la toile de fond…. Qui veut élaborer une stratégie efficace doit comprendre son client, sa réalité mais aussi son passé et les enjeux qui s’y rattachent.

Qui veut proposer des outils de communication, de collaboration, de vigie ou relation/client se doit non seulement de connaitre le marché actuel des solutions mais aussi ses origines, son évolution, les défis relevés et ceux qui ont résulté en des échecs cuisants et aussi pourquoi de tels échecs.

Spécialiste du Web?

Qui  connait Hot Metal Pro ? Qui peut prétendre avoir mis les mains sous le capot et codé un site en HTML, DHTML (pour dynamic hyper text markup language) XML,  PhP et j’en passe ??? Qui sait ce que veut simplement dire <em>Tu en veux d’autres?</em> ou encore <br></br> , qui s’est dépatouillé dans les méandres d’une architecture de l’information, qui a travaillé à peaufiner les critères de performance d’un engin de recherche, mis en place un thésaurus ou réfléchi à une folksonomie? Qui s’est penché sur la mise en place d’une stratégie qui intègre les trois formes de Net (intra-extra-inter) pour en faire un tout cohérent et surtout performant ?

Qui peut se targuer d’avoir travaillé sur un CRM pour être capable d’y ajouter la lettre ? Qui peut en toute honnêteté affirmer qu’il maîtrise toutes les facettes du Web et est en mesure d’élaborer une stratégie pour son client qui intègre non seulement des outils mais aussi les usages, qui prévoit la transformation des processus, des hiérarchies, de la gouvernance et qui prend en compte la formation et la gestion du changement nécessaires ? Qui sait que le 2.0 mettra du temps à pénétrer la fibre entreprise, qu’il faudra trouver de nouveaux talents pour gérer les communautés 2.0 créées, qu’il faudra créer une structure minimale de gouvernance au sein de l’entreprise ? Qui est en mesure d’appréhender les retombées de la mobilité, du BYOD, du SaaS (Software as a service) et du EaaS (Employee as a service) sur les stratégies d’affaires de leurs clients ?

Et qui sait encore que cette gouvernance est essentielle à l’acceptation des outils Web 2.0 par les départements Ti traditionnels et que ces derniers tiennent mordicus à leur architecture technologique et leurs «legacy systems» et que par-dessus tout, ils carburent à la sécurité ? Bref, j’en ai un peu beaucoup marre comme plusieurs autres qui l’avouent en privé. Marre que des entreprises bien intentionnées se fassent arnaquer par des charlatans qui n’ont à leur crédit que leur profil Facebook, Twitter et LinkedIn et qui retweetent tout et son contraire, en particulier Mashable et ce pour bien paraitre et monter en visibilité.

Un PeerIndex ou un Klout ne veulent rien dire n’en déplaise à beaucoup de personnes. Et non plus tous les Scoop.it de ce monde qui permettent à bien des gens «briller sur le Web», de surfer sur les contenus des autres en se prenant pour des curateurs… Le marché du marketing Web est une véritable jungle et s’y aventurer pour une entreprise est justement cela: une aventure.

Vous avez suivi la controverse autour du propriétaire des pâtes Barilla sur les réseaux sociaux ces derniers jours ? Eh bien, il s’agit d’une occasion en or pour les supposés experts de se faire voir et valoir. Comme ce dernier dans le Huffington Post. Qu’a-t-il comme expérience en «stratégies d’informations, gestion de la réputation et de crises digitales»  ?  Voici le lien sur son profil LinkedIn. Total d’expérience professionnelle: même pas trois ans. Je vous laisse juger (ci-dessous).

expertbarilla

Il a droit à son opinion et de l’écrire mais pas celui de se bombarder expert dans son empreinte numérique (pour ne pas dire digitale).

Quant à l’entreprise 2.0 ou Social Business, le marché est encore relativement vierge par rapport au Social Media Marketing. Et pour cause… Les intranets, l’entreprise 2.0 ne sont pas sexy pour les requins du Web qui, une chance, sont attirés comme des papillons par la lumière brillante de Facebook, Twitter et LinkedIn et le relatif désarroi des entreprises sur leur identité Web externe. Et pourtant, s’ils savaient… Que le marché du Social Business est dix fois plus lucratif. Mais cela reste entre vous et moi car je les vois venir de loin tous ces marchands de tapis, de prétentions et bien des fois d’illusions si jamais ils osent vouloir partager cette pointe de tarte toute chaude et appétissante.

experts montage

En terminant, je vous laisse avec le montage Twitter ci-dessus. À gauche vous avez ceux qui se bombardent de tous les titres. À droite, vous remarquerez que les autres sont avares de description et demeurent dans le factuel. Et je n’ai pas pris les trois moindres : David Weinberger, l’un des signataires du Cluetrain Manifesto, Tim Berners-Lee, l’inventeur du WWW et Vinton Cerf, un des «pères fondateurs» de l’Internet qui est maintenant « Chief Internet Evangelist» chez Google.

MAJ

J’ai vu passer une information le 9 octobre et cette dernière m’a mis en furie. Pété une coche sur Twitter :

Si vous ne bloguez pas en anglais, vous n’existez pas. Pathétique: flickr.com/photos/3937273… #socbiz #ent20

L’origine de cette réaction est un palmarès, oui, un autre, que j’ai retrouvé bien en évidence sur le blogue d’Anthony Poncier, un blogueur Français qui écrit sur les mêmes sujets que moi mais dans les deux langues (français-anglais) et plusieurs autres grâce à un outil de traduction intégré à son blogue. Remarquez, je ne lui en veux pas. Je devrais intégrer le même plugiciel (plug-in). J’en ai contre le nombrilisme USAien qui en dehors de ses murs et de sa langue ne voit point de salut. Pathétique…. Voici le tableau de leur «All Star Team» avec à la tête de l’Hydre, M. Entreprise 2.0, Andrew McAfee. Comme je mentionne sur Facebook, À quand une vraie liste internationale ? Et pas des stars mais des vrais experts ?

allstars

Bon… J’en conviens, le tableau met en évidence plusieurs vrais experts mais peu d’expertes. Je reconnais l’expertise de McAfee, de Sameer Patel, de Dion Hinchcliffe, de Bill Ives, de Gil Yehuda, de Susan Scrupski et de Dennis Howlett mais il en manque une floppée. Tiens, ça me donne une idée. Faire ma propre liste internationale. Autre billet à venir 😉

 

Vous pourriez également aimer

2 Commentaires

  • Répondre Antoine Dupin 1 octobre 2013 - 8 h 09 min

    Une chose vraiment qui me passionne également en ce moment, c’est le terme 2.0 pour parler de Web 2.o qui est, à mon sens, une énormité. Le Web a toujours été social, avant même d’être grand public. Technologique, avec les courriels dans les années 70 mais aussi « sociologeekement » avec les smiley dans les années 80. Les premiers réseaux sociaux apparaissent au début des années 90, les wiki en 95, les réseaux sociaux pro en 98 et les blogues au milieu des années 90. Pourtant, c’est en 2003 – 2004 que l’on nous annonce : il a quelque chose de nouveau, c’est Web 2.0. Alors certes, il y a une couche sociale qui prend de l’importance, mais le Web statique est toujours présent, et même plus encore dans la mesure où le réflexe premier des internautes consommateurs est d’utilisé … Google et donc d’accéder aux sites web statiques; Pour montrer l’énormité de la chose, il faut prendre la nomenclature. Le Web 2.0, le web des interactions. Ok donc facile le Web 1.0 c’est le statique. Attendez les gars, et les sites personnels que l’on pouvait se créer, et les CMS ? Le Web dynamique ? Ah bah ça … c’est 1.5. Puis on arrive en 2008 et le terme s’essouffle mais il faut continuer à faire miroiter les entreprises. Les datas arrivent, le temps réel s’installe. Un nouveau Web , le Web squared. Non mais WTF ? Au final, il faut voire comment les marketeurs ont vendu une évolution naturelle d’un outil selon des usages en une révolution culturelle et technologique. Normal que les entreprises soient un peu perdues, qu’il soit difficile de bien comprendre. Il n’y a rien de révolutionnaire pourtant à trop attendre de prendre le train en marche les entreprises vont devoir se révolutionner. Au final, à force de vouloir vendre des superlatifs, les marketeurs ont foutu un sacré bordel 🙂

    – Non mais on va vous faire une communication sur le Web 2.0
    – Ah et pourquoi ?
    – Mais pour la viralité
    – Heu, ça existe ça viralité, nous ne disons pas pandémie normalement ?
    – Si si, mais avouez que ça fait mieux viralité non non ?

    Au plaisir d’en discuter un de ces jours avec vous 🙂

  • Répondre émergenceweb : blogue » Stars du Web. J’ai une sainte horreur de ceux qui vous vendent 1 000 abonnés Twitter pour dix Euros ! 9 octobre 2013 - 12 h 53 min

    […] justifiés de se bombarder spécialistes ou stars des médias et réseaux sociaux (voir mon récent billet sur le sujet). Et pourtant on peut voir la mousse rouler sur les pages de leurs […]

  • Laissez un commentaire