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Observatoire de l’intranet 2014: les idéagoras ont la cote, pas les RSE (1)

20 mai 2014

À chaque fin de printemps depuis maintenant quatre ans, je publie les résultats de la vaste enquête internationale sur les intranets réalisée par la firme Arctus. Cette étude s’intitule «l’Observatoire de l’intranet et de la stratégie numérique». L’étude date de bien plus longtemps. Elle est née  en 1999 de la volonté du président de  ClubNet France, Michel Germain et d’une volonté commune avec l’API (Association des professionnels en intranet) que je présidais alors, d’obtenir des chiffres crédibles sur l’état des intranets dans nos deux pays. Ce fut l’idée de base qui a mené à la publication en 2004 du collectif «L’intranet dans tous ses états», mais il y avait d’autres besoins…

En fait, voici comment Michel les présentait dans l’étude, cuvée 2003:

Présentation

Eh oui, j’étais encore à Hydro-Québec à l’époque à titre de coordonnateur intranet. Et 15 ans plus tard, la firme Arctus, dont il a été l’un des directeurs associés, a continué le travail en particulier sous la direction d‘Isabelle Reyre. Et ainsi, depuis ce temps, nous collaborons, (Déclaration d’intention) d’une part à la promotion de cette vaste étude à travers la francophonie dont, bien sûr le Québec, mais aussi à la publication de ses résultats.

apropos

Nous en sommes donc à 2014… Je me propose donc de publier une série de trois ou quatre billets pour mettre en lumière les résultats mais aussi faire des comparaisons avec l’an dernier.

Et comme pour un livre, voici le sommaire que je vous propose :

  1. La méthodologie
  2. Les tendances
  3. La collaboration
  4. Les RSE
  5. La gouvernance
  6. Le socle technologique
  7. L’évolution
  8. Les facteurs clés et les freins
  9. La synthèse

1- La méthodologie

L’enquête s’est déroulée sur Internet du 13 janvier au 31 mars 2014 sur le site www.observatoire-intranet.com. 474 réponses valides ont été traitées. L’échantillon de l’édition 2014 correspond à un équivalent de près de 8,5 millions d’employés de tous les secteurs et de plusieurs pays de la francophonie. En fait, le ratio est le même que l’an dernier. Ainsi, 87% sont Français et 13% en provenance d’autres pays de la Francophonie dont 6,1% du Québec (Canada sur le graphique) soit une légère augmentation de presque 2% par rapport à l’an dernier (voir graphique ci-dessous). Les entreprises comptent pour 66% du total, 18% du secteur industriel et 48% du secteur des services ! Le secteur public a répondu à 18% et le para-public à 17%.

repartmont

 

2- Les tendances

Bon… Assez parlé méthodologie. Passons aux grandes tendances qui se dégagent de l’Observatoire de cette année avant de décortiquer les résultats. Dans leur présentation de ces dernières, les auteurs parlent cette année de bureau virtuel. Ils ne sont pas les seuls à le faire, En effet, depuis quelques années déjà, Jane McConnell a adopté cette vision de l’intranet et du collaboratif et parle de Digital Workplace dans sa propre étude, disponible ici.

Les deux s’entendent donc sur le fait que l’intranet, dans sa eTransformation, comme l’a écrit Michel Germain, se métamorphose en porte d’entrée unique, virtuelle et personnalisée  à l’univers de travail des employés, que ce soit au bureau, à l’usine, en déplacement ou même à la maison. Là où ils divergent un peu c’est sur deux points que j’ai relevés non pas dans les deux tableaux comparatifs des tendances (ci-dessous) qui se ressemblent dans leur vision de l’état des intranets, mais dans un document de presse remis avec l’étude.

TENDMONT

J’ai mis en exergue ces deux points pour bien montrer deux des trois tendances de fond qui orientent ou vont orienter le développement des intranets dans les prochains mois.

RSE-INNOV

C’est simple, selon moi ces tendances sont :

1- Les RSE ou réseaux socio-professionnels

2- Les chantiers d’innovation ou «idéagoras»

3- La mobilité

Tout le monde est en train de s’en rendre compte: les RSE sont loin de connaître le succès escompté ou même prédit par les experts. Leur intégration aux intranets existants ainsi qu’au processus internes est beaucoup plus difficile et parfois plus onéreuse que prévue. Et dans un contexte économique précaire, on retarde leur implantation. C’est entre autres le cas ici au Québec, entre autres avec le gouvernement du Québec. Qui d’ailleurs se souvient de la recommandation No 18 du rapport Gautrin sorti fin 2011 ? Elle se lisait comme suit:

«Que soit amélioré l’intranet gouvernemental pour y inclure un outil de collaboration de type réseau social, qui permet des fonctionnalités comme le partage de documents, la stimulation du brassage d’idées, la bonification de l’information et les interactions entre les employés de la fonction publique». 

Cette recommandation a eu pour effet un moratoire sur tous les projets de développements de réseaux socio-professionnels au gouvernement tant que le Conseil du trésor n’aura pas statué sur un choix unique de solution. Et comme il y a eu des élections et que le gouvernement a changé, rien ne garantit l’avenir ou une date de positionnement. Dans l’industrie, c’est aussi difficile, même si certains s’en tirent mieux que d’autres, entre autres le groupe Canam ou les biscuits Leclerc avec son projet Poka, qui a fait l’objet d’un reportage à la SRC ,  par Janic Tremblay. Et en passant, la recommandation parlait tout aussi bien de réseau socio-professionnel que d’idéagoras (le brassage d’idées).

Les chantiers d’innovation ont donc la cote car ils sont synonymes oui d’innovation  mais aussi de retour rapide sur investissement(RSI ou ROI). Les exemples ne se comptent plus aussi bien aux USA ou en France, les plus populaires étant ceux lancés par IBM aussi bien à l’interne qu’à l’externe. Orange a aussi bien fait en France. Ces plates-formes ont été popularisées par Don Tapscott en 2006 (un bail) dans son livre Wikinomics, en particulier Innocentive mais aussi le GoldCorp Challenge. J’en ai écrit souvent sur ce blogue, en particulier dans ce billet en 2008 et cet autre en 2009.

En conclusion de cette première partie d’analyse, je ne voudrais pas passer sous silence la montée en puissance graduelle mais irrésistible de la mobilité. C’est une conséquence directe de nos habitudes de consommation en tant qu’individus sur le Web. Ainsi, plus de 70% des contenus publiés sur le Web le sont par le biais d’applications mobiles. Les entreprises s’ajustent à cette nouvelle réalité, tel que le démontre le tableau ci-dessous :

miobilité

 

Dans le prochain billet, nous aborderons trois autres thèmes de l’étude, soit :  la collaboration, les RSE et la gouvernance.

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1 commentaire

  • Répondre Intranet et stratégie numérique : état des lieux 2014 | Le Blog de Claude Super | Let's make your business more social! 21 mai 2014 - 2 h 59 min

    […] intéressants et je vous invite à télécharger le document ainsi qu’à suivre sur le blog de Claude Malaison une analyse intéressante en plusieurs billets de ces […]

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