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#ParisLille 3- L’essence d’une expérience de vie et d’hospitalité

13 juin 2009

Je voulais terminer ma série de billets sur notre périple en France par un compte-rendu de notre passage à Lille. Je dis «notre» parce que contrairement à Paris où j’étais seul québécois, je suis parti en TGV pour Lille afin de rejoindre les potes Philippe Martin et Michelle Blanc, eux déjà sur place…

Mais je m’aperçois en fouillant pour ma recherche que de nombreux billets ont déjà été publiés sur le sujet : @erdelcroix: vidéos en ligne des conférences à Lille de @MichelleBlanc, @emergent007 et @PhilippeMartin http://ow.ly/dS9. C’est ainsi que l’ami Éric Delcroix twitte ce matin le contenu de nos conférences de la semaine dernière. Parce que ces dernières ont été filmées par l’équipe de Jérôme Moles d’Awak’iT et mises en ligne sur son blogue en même temps qu’une lettre ouverte qui nous était destinée.

En fait, notre périple dans la capitale des Ch’tis n’est pas passée inaperçue car il n’y a pas que ces deux amis qui ont blogué et twitté notre court passage. Donc, j’en fais un résumé à la fin de ce billet…  Il s’est passé tellement de choses dans un si court laps de temps ! J’essaie de ramasser mes idées et souvenirs, question de ne rien oublier mais peine perdue, si je commence, je suis certain que je vais en louper des bouts.

Mais bon, voici l’essence d’une expérience de vie et d’hospitalité : À la différence de Philippe et Michelle, j’arrive à Lille en début de soirée après avoir failli rater mon TGV. Merci d’ailleurs à Éric Blot qui m’a sauvé la mise à la Gare du Nord. Une courte heure de train, justre assez pour mettre la dernière main à ma présentation du lendemain. J’arrive à Lille et suis «pris en charge» par l’ami Jérôme Moles. Pas question de voiture, nous irons à pied au resto où m’attendent les autres, en comité restreint, comme le dit Éric Delcroix qui est là, en compagnie de Philippe, Michelle et de Yann Karvarec de Digiport et co-organisateur de notre venue avec Jérôme.

Découverte des spécialités locales mais j’ai la digestion difficile depuis le repas du midi du premier jour de la conférence de Paris. Une intoxication  au poisson qui va me suivre pendant tout le périple… Bref, première soirée faite de discussions animées dans un resto en vieilles pierres, style auberge du 17e siècle… Le séjour commence bien.

Notre hôtel, lui, est aux antipodes… Le Suitehotel Lille Europe est situé dans un secteur de Lille où les édifices sont ultramodernes, dont la gare Lille Europe, et d’une architecture à couper le souffle. Donc, il est lui aussi moderne et les chambres sont vastes et comment dire, semblent avoir été aménagées en «kit» à la IKEA. Toute la salle de bain semble faite d’un seul bloc… Bref, du wifi gratuit dans la chambre. Parfait pour prendre les derniers messages et twitter un peu.

La spectaculaire gare Lille Europe

Le lendemain, c’est le départ en taxi avec Philippe et Michelle. Direction, Digiport. Eux ont visité la veille, pas moi… Je suis donc impressionné par la restauration de ces vieux bâtiments industriels du siècle dernier.

Photo de la galerie d’Émilie Ogez

Et que dire de la salle de conférences en auditorium… Cette salle va lentement s’animer de figures connues mais surtout de figures inconnues. Plus de cent personnes vont ainsi venir s’asseoir dans une salle qui peut en contenir trois fois plus au moins mais pas grave… Il y a de l’atmosphère, je la sens bien. Ça va être un avant-midi spécial…

À Philippe donc de briser la fine couche de glace… Voici comment l’a décrit l’amie Émilie Ogez (en passant, retenez bien ce nom) dans son blogue : «C’est Philippe Martin qui démarre avec une présentation intitulée : “Dix technologies du web 2.0 qui permettent de bâtir l’ADN numérique de votre entreprise”. Un choix difficile quand on sait qu’il existe aujourd’hui plus de 3000 applications (Go2Web20.net)». J’enchaîne ensuite avec : “Quels sont les avantages et enjeux pour une entreprise à intégrer de nouvelles stratégies de collaboration et de partage, issues du Web 2.0 ?”

Photo de la galerie d‘Éric Blot

Et pour la grande finale, Michelle se lance avec : “Médias sociaux et l’entreprise, Médias sociaux dans le monde, Médias sociaux et référencement Exemples concrets d’utilisation des médias sociaux et ROI” Comme le dit Émilie :  ça commence fort avec le premier slide, où on peut lire : “Sex drug ad rock & Roll”, les innovateurs du Web”. À en juger par le flot de commentaires sur Twitter et de photos sur Facebook, Flickr et Twitpic, nous avons bien «performé» et surtout, à mon avis, brossé un tableau complémentaire et cohérent du Web 2.0. Bref, YÉ !

Ensuite, c’est le cocktail avec champagne et petites bouchées savoureuses, où se succèdent les rencontres, discussions et échanges de cartes d’affaires avant de prendre la direction de centre-ville. Nous y trouvons une terrasse ouverte où la serveuse veut absolument que nous allions plutôt à l’intérieur… Rien n’y fait, nous voulons manger au grand air, grand bien nous en fasse d’ailleurs. Mais j’ai l’appétit léger après les bouchées ce qui fait que je discute avec @vinch01 ou Vincent Battaglia, venu tout droit de Bruxelles. Ce dernier envisage d’organiser une pareille conférence là-bas… Pourquoi pas ???

Vincent Battaglia à gauche en compagnie de Michelle, entre autres.

Mais il faut quitter parce que nous attend le Yulbiz/Blog-em-Nord et la communauté des blogueurs et blogueuses de la capitale du Ch’nord. Voici comment un de ceux-ci décrit l’endroit : le bar récent “Le monde moderne” en plein cœur de Lille qui propose une ambiance sympathique, et, de ce que j’ai entendu, des petits encas vraiment formidables ! C’est de Julien Leconte, alias Freeman59.

Photo de la galerie de Vincent Battaglia

Un petit bar à deux étages où nous sommes un peu à l’étroit, ce qui fait que lentement mais sûrement, nous nous retrouvons tous et toutes dehors en terrasse et en pleine rue… Magique ! Et comme dans tout bon Yulbiz qui se respecte, ça se termine par un «After» dans un resto pas loin et ensuite les digestos dans un bar. Nous quittons ce dernier et nos hôtes à regret.

Le lendemain c’est le départ pour Paris. Michelle et moi allons sur le plateau de TechToc.TV pour l’enregistrement d’une émission en compagnie du pote Vincent Berthelot et de Frédéric Bascunana, notre hôte sur le thème : Entreprise et marketing 2.0 état des lieux entre le Québec et la France. Ce dernier a tellement apprécié qu’il nous en a redemandé. Donc pas une table ronde mais bien deux ! Le retard pris nous empêche de nous rendre à La Cantine comme prévu. Seul Philippe y sera allé et aura tout de même manqué l’ami Fred Cavazza.

Notre dernière soirée, nous la passons au Harry’s en compagnie de l’ami Bertrand Duperrin et de Frédéric de Villamil. Pas besoin de vous décrire le Harry’s. Je l’ai fait en détails dans ce billet, il y a deux ans. Nous finissons la soirée par un repas, Place du Marché St-Honoré, pas loin de notre hôtel. Le lendemain, c’est déjà le départ mais Phil et moi profitons d’une petite heure pour nous promener et aller Place de la Concorde pour y voir le déploiement policier autour de l’ambassade des USA. OBama est toujours en ville.

Lui quittera Paris dans son 747 Air Force One, nous aussi en 747 mais Air France. Merci spécial à Jérôme, Éric et Sabine 🙂

Pour en savoir plus:

Hashtags Twitter de nos conférences #Cousins2.0, #ParisLille
Nos conférences en vidéo et le billet de Jérôme Moles : http://bloglille.awakit-groupe.net/2009/06/lettre-publique-%C3%A0-trois-experts.html
Éric Blot: Le Web2.0, l’innovation participative, la mémoire d’entreprise, et le marketing nouvelle génération
Les Z’Ed : Trois canadiens à Lille sous le signe du Web 2.0 et de Twitter
Emillie Ogez : Retour de Lille où j’ai rencontré des québécois
Freeman59.fr : Apéro Yulbiz : le compte rendu
Net&Co 3 : experts du Québec à Lille…
B-r-ent : France-Quebec une même vision de l’entreprise 2.0 ?

Photos de notre périple de Philippe Martin
Les photos d’Émilie Ogez
Les photos de Vincent Bataglia

Les photos d’Éric Blot

Et les miennes sur Flickr

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Après les professions de foi, vient inévitablement le doute…

18 avril 2009

J’ai vu ce phénomène du temps du Web 1.0 dans la seconde moitié des années 90. Eh bien, je constate que plus ça change, plus c’est pareil. Le Web 2.0 promis comme phénomène social, vague de fond qui va révolutionner la société et les entreprises… Le «Power to the people», la Longue Traine, la collaboration et l’horizontalisation des organisations….

Que d’espoirs et de promesses… Mais n’est-ce que cela ? C’est ce doute qui est en train de s’immiscer dans la communauté Web. Il y a le doute car il y a maintenant des voix discordantes. Au-delà de la profession de foi, on commence à voir des résultats sur le terrain et ces résultats ne sont pas toujours probants.

Les professions de foi

D’un côté, il y a toujours des études qui tendent à conclure en la pertinence et l’efficacité de ce changement de paradigme, aussi bien sur le Web public, à preuve ce billet paru dans Mashable cette semaine et intitulé  :«The Web in Numbers : The Rise of Social Media» mais aussi pour les entreprises, ce que l’on nomme l’Entreprise 2.0.

Hier, l’ami Jon Husband a publié un billet sur les résultats d’une étude sponsorisée par IBM, qui a sondé la faune manégériale australienne et qui est intitulée: «Enterprise Social Network Strategy», publiée fin 2008 et dont je reproduis, comme lui, certaines citations, trois en fait :

“The whole organisation is about collaboration. So the area of social networks is really critical for us, particularly if we want to provide a seamless service delivery to the client.”

“The credit crunch has been a good thing. In good times it takes organisations a long time to look at new things but in times of difficult business we are more ready to see that we need to consider change. The way we market our products is going to be different.”

“For Gen Y, social networking is much more open than traditional computing. Look at gaming. They have a collective mindset – achieving common goals is more important to them. They either win together or they don’t win. ”

Le rapport peut être téléchargé gratuitement à : rossdawsonblog.com/Enterprise_Social_Network_Strategy_Report.pdf

Des citation typiques de tout de que vous pouvez entendre des conférenciers «évangélistes» qui sillonnent la planète pour propager la bonne parole 2.0. Et dans l’autre étude, des chiffres qui montrent bien la pénétration phénoménale du Web 2.0. Donc il s’agirait bien d’une vague de fond irréversible…

Comme je m’intéresse aussi au Cloud Computing, je constate que le phénomène est semblable. L’enthousiasme débridé au début avec promesse que cette nouvelle informatique va régler tous les péchés TI du monde… Ce qui fait que des compagnies d’investissement comme Austin Ventures, qui présentement, devraient être frileuses, annoncent un investissement de 50 millions $ dans une entreprise avec comme but d’offrir le SaaS. Et comme pour le Web 2,0, l’offre explose comme les applications possibles.

Et inévitablement, le doute

On a ainsi commencé à parler de «private clouds» et de «public clouds» et même «d’inter clouds», ce qui a fait sourciller David Smith, analyste sénior chez Gartner, un vieux de la vieille qui a publié les premiers rapports sur les intranets en 1996.

Smith n’est pas le seul à se poser des questions et à faire des recoupements avec la situation qui prévalait dans le temps de la Bulle... Que ce soit sur le Cloud Computing ou encore sur l’Entreprise 2.0 d’autres voix se font maintenant entendre. J’en veux pour preuve cet article paru dans la section technologie du NYTimes et intitulé : «When Cloud Computing Doesn’t Make Sense». Assez clair non ?

On y affirme que le Cloud Computing n’est pas viable pour toutes les entreprises et qu’au contraire, il peut être néfaste et coûteux. Même chose pour l’Entreprise 2.0, même si personnellement, je continue à croire que ce paradigme va transformer les organisations en termes de hiérarchie, d’innovation et de mémoire. Il faut cependant admettre que certains soulèvent des interrogations très pertinentes sur ce qui a toujours été le tendon d’Achille des NTIC en entreprise : le ROI ou RSI.

La dernière prise de bec à ce sujet, si je peux l’appeler ainsi, est venue de Dennis Howlett en réponse à Dion Hinchcliffe, le tout rapporté sur le blogue de FastCompany par une autre grosse pointure du Web 2.0, soit Joe McKendrick. Voici une partie de la diatribe :

«Dennis published a rebuttal to Dion’s post, arguing that there aren’t enough examples out there yet of E2.0 delivering results. And, he adds, the bean-counters and the corner-office folks are in no mood these days for funky new theories and applications:

“… the most serious problem with the analysis is its reliance on
‘jam tomorrow’ as an inducement to feed the trend. It is all very well saying that something is emergent but that cuts little ice in the C-suite where the current focus is on cost reduction – usually of the order of 20%.”

Plus, enterprise collaboration is a dream that’s been chased for decades now, Dennis adds. “Getting a department on board, let alone an enterprise, can be  mind numbing, thankless task. I spend most of my life in the ‘knowledge’ industries but even there it can be like pulling hen’s teeth.”

And how do you measure the ROI? “Where’s the ROI in email? Unlike others, I believe that IS measurable,” Dennis adds. “You can’t quite say the same for blogs except in retrospect.»

Et ce n’est pas la première attaque du genre. Déjà je rapportais, le 17 juin 2007 l’escarmouche entre Andrew McAfee, dit «le père» de l’Entreprise 2.0 et Thomas Davenport, un gourou du KM 1.0 qui a ensuite tourné en bataille rangée le 11 janvier 2008 lors d’un webinar-débat.

J’en concluais alors : «Mais tous deux passent à côté du vrai enjeu pour l’entreprise de demain, 2.0 ou pas 2.0… Davenport et McAfee sont de la génération du BabyBoom et n’anticipent pas ou n’ont pas voulu anticiper, dans ce débat, l’aspect fondamental du changement organisationnel que les générations 2.0 et 3D (la génération Y et la NetGen) vont imposer à l’entreprise : leurs valeurs, leur mode de vie, leur façon de voir le travail, leur façon de collaborer et leurs outils pour le faire. La vieille hiérarchie n’a qu’à bien se tenir car une autre et à la veille de naître et Jon Husband en parle depuis déjà quelques années : la Wirearchy. Une relation à l’autorité beaucoup plus inclusive, moins autoritaire, plus participative et non directive. Une entreprise plus horizontale que verticale et branchée non seulement sur les technologies mais sur la créativité de ce que l’on appelle encore aujourd’hui et de façon très 1.0, son «capital humain».

Quand la poussière retombera

Qu’il y ait des pour, des contres et des dubitatifs est sain et alimente un débat nécessaire sur l’évolution du Web, que ce soit dans sa partie sociale et publique ou encore dans sa partie privée et entreprise, le fameux «intra». La poussière a été levée et tous, nous essayons d’y voir clair, d’anticiper ce qui sera en mesure de permettre à nos clients corporatifs de tirer leur épingle du jeu dans une nouvelle économie et une nouvelle société qui émergent dans une naissance tumultueuse ponctuée de multiples contractions.

Dans pareil contexte, il y aura toujours le doute et l’évanescent ROI, mais une fois la poussière retombée, il y aura forcément transformation. D’une part, de la société, de ses institutions politiques et économiques et d’autre part des entreprises et de leurs formes d’organisation, que ce soit en termes de hiérarchie, d’innovation et de mémoire…


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Kleenex, bacs à sable ou saucissons pour l’entreprise 2.0 ?

30 mars 2009

Samedi dernier, j’ai twitté en direct l’évènement «You on the Web» organisé par l’ESC de Lille en France. Lors des rapports d’atelier, diffusés en direct sur esc-lille.tv, il a été question de « projets bacs à sable»… Expression qui pour nous au Québec ne veut rien dire mais qui semblait allumer plusieurs participants, sur place ou à distance comme l’ami Vincent Berthelot .

Ce dernier a écrit un court billet hier sur ce sujet, référant à un  document qu’il a commis sur les projets dits «Kleenex», l’équivalent du bac à sable, semble-t-il… J’en comprends que l’on parle ici de projets-pilotes ou, comme je le dis à mes clients, de projets corporatifs «saucissonnés». J’ai donc repris, avec sa permission, le texte du document en l’adaptant à la réalité nord-américaine et surtout québécoise :

Kleenex ou saucissons ?

Beaucoup de responsables de projets centrés sur l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC), qu’ils soient aux RH ou aux Communications, se heurtent tôt ou tard à la logique de fonctionnement de leur service ou département des systèmes d’information, communément appelés les Ti. Il est souvent question de sécurité, d’architecture d’entreprise, de choix technologiques, de budgets se comptant en millions de $ et de délais incertains.

C’est à ce niveau que certains s’engagent dans un processus long et coûteux d’analyse stratégique, de cas d’affaires, de cahiers de charge et d’appels d’offre et ce, parfois sans retour sur investissement (RSI ou ROI), tandis que d’autres abandonnent devant la complexité apparente de la gestion d’un projet. Enfin quelques-uns s’affranchissent de ce carcan et développent des solutions sur mesure.

Voici, tracé à grandes lignes, les avantages et les quelques risques d’une telle décision.

Questionnement

Vous avez développé une stratégie globale sur plusieurs années pour le développement d’un nouvel intranet intégrant les technologiques du Web 2.0. Vous deviendrez ainsi, pensez-vous, une véritable entreprise 2.0, souple agile, plus communautaire et plus collaborative.

Vous avez aussi une une idée précise de ce que vous voulez développer comme service ou application intranet s’appuyant sur le Web 2.0 mais votre enthousiasme vient d’être refroidi par la lourdeur des processus internes. Il est temps d’aborder votre projet sous un nouvel angle avec quelques questions indispensables:

  • Quel retour sur investissement et quel est le point d’équilibre avec votre budget  ?
  • Quel délais de réalisation impliquent les processus internes et quelles sont leurs exigences quant à la précision du cahier des charges ?
  • Êtes-vous certain d’avoir tous les éléments pour rédiger un cahier des charges de ce niveau ?
  • Avez-vous bien évalué la formation et la gestion du changement nécessaires ?

Si ces premières questions soulèvent des doutes importants vous devriez envisager une solution alternative  dont l’objectif est de développer et intégrer dans des délais et des coûts réduits un projet-pilote opérationnel, ce que les Lillois appelaient projet bac à sable, ce que Vincent nomme le projet-kleenex et que je nomme projet-saucisson.

Pourquoi la métaphore du saucisson ??? Pensez-y deux minutes… Face aux résistances des Ti et les managers/gestionnaires, en particulier sur les technologies, échéances et les coûts, rien de mieux que de présenter le projet global d’intranet 2.0 par petites tranches en privilégiant les cibles payantes en termes de productivité, d’utilisabilité et de visibilité.

La théorie du projet Kleenex :

Cette approche permet de démarrer un petit projet sans attendre d’avoir réuni tous les éléments indispensables à un grand projet d’entreprise 2.0. Vous privilégiez la rapidité du passage de l’idée à sa réalisation pour mobiliser l’équipe projet comme les utilisateurs. Dans la même logique que la création d’un site intranet vous fonctionnez sur le mode de l’itération et pouvez prendre en compte les insuffisances notables de la solution développée et les demandes des utilisateurs pour une version plus stable. Le temps de développement et de test de l’application permettra à votre projet de mûrir et de se clarifier tout en avançant.

À l’issue d’un projet-pilote, plusieurs opportunités s’ouvrent alors en tirant les enseignements de l’expérience vécue. Au pire on pourra abandonner la solution et en trouver une plus appropriée. Au mieux, les itérations et l’implication en cours de route des utilisateurs auront permis d’en faire un succès, de pérenniser les développements réalisés et ensuite de les mettre en valeur dans l’entreprise et auprès de la direction, ouvrant ainsi les portes et les goussets pour les projets suivants.

L’investissement dans les deux éventualités demeure rentable… Ce fonctionnement itératif qui demande une collaboration intensive entre les différents acteurs n’est souvent possible qu’avec l’apport d’un consultant externe à même de crédibiliser la démarche auprès de la direction, d’arrondir les angles entre les divers services impliqués dans le projet mais aussi de conseiller les bons outils à mettre en place compte tenu des besoins des utilisateurs.

Et Vincent d’apporter un exemple concret au sein de sa propre organisation (RATP) :

«À titre d’exemple nous avons développé dans le département Ressources Humaines trois applications en ligne (base de données virtuelle, groupe de travail en ligne et trombinoscope interactif basé sur les savoirs faire) pour un projet de site intranet réservé aux responsables Ressources Humaines avec une enveloppe de moins de 170 KF».

Au Québec, la grande majorité des entreprises n’ont ni les ressources, ni les budgets pour se lancer dans l’intégration massive des technologies du Web 2.0 afin de générer collaboration, partage d’expertises, innovation et création de mémoire… Les enveloppes budgétaires sont encore moins importantes qu’en France ou aux USA. De là l’importance de saucissonner les projets en tranches ne dépassant pas les quatre ou cinq chiffres…

Les risques d’une telle démarche

Ils sont liés à un manque de communication et de collaboration avec les Ti. Ce n’est pas nouveau… En fait le problème est vieux comme… l’intranet : «À qui appartient ce dernier ?». Aux usagers que je répondrais. En rajoutant que dans tout projet, surtout de mise en place ou de refonte intranet 2.0, l’équipe à constituer doit être complémentaire, travailler de concert et surtout que les Ti viennent en appui à la stratégie. Bien des luttes de pouvoir se sont déroulées et se déroulent encore sur ce «À qui ?». Par souci de protéger des chasses-gardées, les Ti peuvent vous positionner en franc-tireurs, voire en opposants et nuire ainsi à l’intégration du projet.

La multiplication de micro-projets sans liens et sans interfacages, l’adoption de solutions logicielles clés en main de firmes externes sont aussi des risques récurrents. De là, la nécessité d’une gouvernance de projet claire où, pour éviter ces écueils il est capital d’associer dès le départ, à titre de soutien et d’experts un ou des responsables Ti. Ces derniers doivent faire preuve d’ouverture d’esprit, avoir une approche client, bien comprendre l’architecture interne et les arrimages à faire avec le Web 2.0. Sans cette connaissance de l’intégration des technologies du Web 2.0, le recours au consultant externe devient essentiel.

Conclusion

Adopter cette stratégie de projet « kleenex/bac à sable/saucisson » semble paradoxal pour faire des économies mais les expériences déjà menées tendent à prouver qu’il est souvent moins onéreux pour une entreprise, sur ce type de projet, de passer par cette phase plutôt que de lancer un vaste projet de refonte intranet et d’infrastructure (même si c’est payant dans d’autres secteurs de l’économie en temps de crise) avec risque de dérive budgétaire et temporelle.

Adopter cette stratégie a aussi pour grand avantage de gérer ces risques de dérive budgétaire et temporelle, de gommer les oppositions  hiérarchiques, d’aplanir les différences idéologiques Comm/Ti et de permettre une gestion du changement modulaire, circonscrite et maitrisée et surtout, en bout de ligne, une adoption et une utilisabilité plus faciles. Les conditions gagnantes, quoi !

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Mémoire d’entreprise et innovation : Les grandes inventions de l’Antiquité !

31 janvier 2009

Ceux qui me lisent régulièrement le savent… je parle beaucoup de la mémoire de l’entreprise, de sa création à sa conservation. Je travaille aussi beaucoup sur les ideagoras et l’innovation. Le travail de mémoire est, à mon avis, important dans le travail d’innovation, identifié par plusieurs dont Don Tapscott, comme essentiel à la reprise économique mondiale.

J’aime bien ce qu’a aussi écrit Dion Hinchcliffe, la semaine dernière sur l’utilisation des outils Web 2.0 par les entreprises pour se sortir du marasme économique. Je cite un passage de son billet, commis sur ZDNet :

«At this point it’s more than clear that 2009 will be a challenging year for a great many businesses. Most organizations these days are now actively engaged in activities that are taking a look at what they can do to make the best of the current economic situation.

Some business leaders will be looking at paring things back to the basics while a different sort will be looking at entirely new avenues to survive and thrive (Innovation). The decisions we make now can greatly affect what happens to our organizations going forward

Et Hinchcliffe d’y aller de huit recommandations  :

  1. Move to lower-cost online/SaaS versions of enterprise applications.
  2. Use Enterprise 2.0 to capture the knowledge and know-how of employees.
  3. Embrace new low-cost models for production such as crowdsourcing.
  4. Lower customer service costs by pro-active use of online customer communities.
  5. Reduce application development and integration time/expenditures with new platforms and techniques.
  6. Open your supply chain to partners on the Web.
  7. Overhauling and reinventing paper and digital workflow.

Les quatre premières, vous l’aurez remarqué, portent sur le Cloud Computing, l’Entreprise 2.0 et le «Crowdsourcing» ou la dématérialisation des emplois grâce aux ideagoras.

Le génie de la Chine Impériale…

Se servir de la mémoire de l’entreprise et de celle de ses employés pour générer des idées nouvelles est essentiel pour la compétitivité des entreprises et à ce sujet, nous devrions tous écouter attentivement ce que le passé a à nous apprendre. Je vous suggère donc la nouvelle série diffusée par le canal Historia : «Les grandes inventions de l’Antiquité». Hier était diffusé l’épisode :«Le génie de la Chine Impériale». Un des principaux passages porte sur la Dynastie Song, dynastie qui a propulsé la Chine dans l’ère industrielle 2 000 ans avant le reste du monde.

Quand l’Empire est entré en décadence et qu’il s’est refermé sur lui-même, tout le savoir industriel accumulé a été, soit détruit, soit perdu, soit gardé au secret. Résultat : un retard de presque 2 000 ans dans notre évolution humaine.

Je vous conseille de regarder la rediffusion demain 1er février à 9h00 ou le mardi 3 février à 18h00. Voici un extrait de la bande annonce (et j’en rajoute un peu car ils ne disent pas tout):

«Alors que l’on célèbre l’époque de la Renaissance avec les innovations de Léonard de Vinci et Christophe Colomb, la Chine fait figure de « low profile » avec pourtant une myriade d’inventions : le puits de pétrole, le marteau hydraulique, le papier, la poudre à canon,  le principe des engrenages et des transmissions et même des machines cosmiques et des horloges fonctionnant à l’eau!».

Pour moi, quelle fascinante découverte que cette Chine industrielle complètement oubliée de l’histoire…Ce qui ne pousse à conclure, une fois de plus :«L’entreprise est ce qu’elle est parce qu’elle se nourrit du savoir collectif (mémoire). Mais si seulement elle savait tout ce qu’elle sait !»