Le récent billet de l’ami Martin Lessard sur le Yulbiz du mois de novembre me laisse un peu perplexe. D’aucuns y verront une charge à fond de train des traditionalistes et tenants de l’orthodoxie contre la dénaturation de cet événement qui au départ était « un regroupement de blogueurs d’affaires qui vise à favoriser le réseautage et la pratique des blogues dans un contexte professionnel ».
Membre du conseil d’administration de Yulbiz.org , tenant de LA liste des blogueurs d’affaires et directeur du collectif «Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires», je devrais sans attendre me ranger derrière les propos de Martin mais comme le dit souvent Michelle Blanc, notre présidente et fondatrice, je me garde une «p’tite gêne»…
Pourquoi ? Parce que des propos de Martin, je flaire un peu nostalgie sur les discussions d’initiés et les ouvertures à des occasions d’affaires qui étaient le lot des premiers événements au café Méliès, fréquentés alors par quelques «initiés». Et que dire de la question du mois qui est disparue corps et biens… Ce qui fait dire à Martin:
«De quelques blogueurs, mâles en majorité, du début, voilà que s’est rajouté une nouvelle foule dans la mouvance des réseaux sociaux, de la WebTV et de Twitter, équilibrant le ratio homme femme, augmentant celui des ‘peoples’, abaissant la lumière et augmentant le son de la musique. Voilà ce qui ressemble plus à party mensuel branché».
Et Martin en rajoute: «De rares, les moments de rencontres entre gens de la numéricratie montréalaise se sont depuis généralisés, diversifiés, spécialisés –les ‘camps’ et autres non-conférences ont pris l’espace de discussion et de réflexion– et le Yulbiz est devenu l’after-party où on se voit, se fait voir et regarde l’élite numérique. Car quand la musique est si forte et la lumière si basse, les paroles deviennent inutiles».
Et il en remet une autre couche en final: «Yulbiz était au début « un regroupement de blogueurs d’affaires qui vise à favoriser le réseautage et la pratique des blogues dans un contexte professionnel ». C’était la façon qu’on le présentait alors que j’étais sur le conseil d’administration. Il est aujourd’hui le lieu de rencontre branchée et de réseautage d’une élite web, de micro-entrepreneurs et d’artistes».
Le Yulbiz, un party d’artistes?
Le Yulbiz ne serait plus qu’un 5 à 7 branché pour l’élite 2.0, un party d’artistes? Je ne crois pas… J’étais à celui du 24 novembre au Jello Bar, tout comme Martin et une centaine d’autres personnes. J’étais accompagné de Marie-Frannçoise Hervieu, associée chez Allard Hervieu Communication et nouvelle blogueuse d’affaires. Elle a profité de son immersion pour rencontrer plein d’autres blogueurs et blogueuses, d’autres relations d’affaires du domaine des RP et elle en a profité pour converser, réseauter.
La musique trop forte? Faut croire que je suis parti trop tôt car la musique ou le niveau sonore n’était pas plus élevé qu’à l’habitude. Ce dernier ne m’a pas empêché de converser, d’introduire Marie-Françoise et de souhaiter la bienvenue au Yulbiz à de nouvelles figures comme Suzanne Lortie, dont le blogue vient de naître ou encore Tara Hunt, une des figures dominante des blogues, des Barcamps et du Web 2.0 mondial et qui est maintenant une montréalaise…
Je viens de parler de trois femmes. Eh oui, comme le dit Martin le ratio homme-femme s’équilibre au Yulbiz et ce n’est qu’une bonne chose et n’en déplaise à Martin, le Yulbiz n’a jamais été un espace de réflexion. De discussion oui, qui amène plus tard à la réflexion. Et cela, à mon avis, n’a pas changé. La quantité n’a pas évacué la qualité et le nomadisme de l’événement a dépoussiéré les participants de la première heure, secoué les vieilles habitudes et à mon avis pour le mieux.
Yulbiz international
Le Yulbiz est tout cela et encore plus. Il est aussi un mouvement international et cela, on a tendance à l’oublier trop vite. La semaine dernière, il y a eu Yulbiz à Bruxelles comme le démontre ce «slide show» de présentation et surtout le billet «feedback» sur son blogue par l’ami et organisateur Vincent Battaglia.
Un Yulbiz, comme le dit Vincent, pas comme les autres avec lui aussi son petit côté «people». Ce soir, ce sera celui de Paris auquel j’assisterai. Demain je vous écris sur les faits saillants et les belles rencontres qui auront lieu au Père Tranquille avec photos en prime. En passant, vous en connaissez des bistros qui se présentent ainsi sur le Web? Selon les organisateurs, Fred Cavazza, Émilie Ogez et Fadhila Brahimi, ce sera l’occasion de faire un bilan de 2009 et faire quelques prédictions sur 2010…
Yulbiz est un formidable outil de réseautage international qui nous permet de rencontrer les blogueurs européens, américains et même cubains, de tisser une toile de solidarité et de collaboration internationale qui pourrait, comme le rêve Michelle, aboutir à une grande manifestation internationale.
Ça c’est une vision que nous avions et que nous avons toujours. Le Yulbiz n’est pas un événement «people» mais un besoin fondamental pour nous tous, besoin de nous retrouver en communauté que ce soit à Montréal, Paris, Lille, Bruxelles, La Havane, San Francisco ou ailleurs. La «peoplisation» passera mais le Yulbiz demeurera…
p.s. Dans les dix jours qui vont suivre, l’horaire sera chargé en France: conférences à donner, clients à rencontrer, amis à retrouver, voyages à Bordeaux et Clermont-Ferrand mais aussi LeWeb09 en direct. De tout cela je vous en écris à compter de demain!