Les premières surprises à Web 2.0 Expo sont venues de l’exposition elle-même et non des conférences. Dans un précédent billet, j’ai abordé le déclin de la conférence, surtout en termes de nombre et de qualité. Même chose dans le cas de l’exposition car il y avait moins d’exposants cette année mais quand même ces fameuses surprises. Le première fut de voir combien cette dernière s’est internationalisée avec même des pavillons non plus de grandes entreprises mais bien de pays !
Le Moscone Center à San Francisco, lieu de la conférence et la présence internationale à l’Expo
Bizarre donc de voir de grands pavillons réservés au Brésil, à l’Espagne et à l’Allemagne mais aussi de voir un 5 à 7 tweetup organisé par l’Irlande et de rencontrer en dernière journée, dans une soirée baptisée Euro 2.0 mais organisée par l’Atelier et le copain Phil Jeudy, un DG d’une Agence pour l’économie de l’Essonne en France… Bizarre non; en fait, je devrais plutôt écrire étonnant que les pays et leurs économies chancelantes se réveillent enfin en 2010 et accourent dans les grands événements technologiques à la recherche de startups prêtes à se délocaliser des USA vers ces pays. Car en fait c’était bien le but de leur présence à cet événement : attirer des investissements technologiques, séduire les startups et les autres entreprises et même des participants…
Autre surprise à cette exposition: je découvre l’une après l’autre la présence de deux compétiteurs dans le marché de l’entreprise 2.0 que je m’attendais plutôt à rencontrer à la conférence de Boston plutôt qu’à Web 2.0 Expo, surtout tournée vers le Web externe. Tout d’abord les gars de SocialText, dont Alan Lepofski et le patron Ross Mayfield et ensuite ceux de Blue Kiwi avec Christophe Routhieau et Carlos Diaz. Les deux compagnies offrent des suites intégrées de collaboration et de socialisation mais aussi et surtout, la raison de leur présence à cette exposition, des plates-formes au départ assez similaires de conversation en temps réel.
Et toutes deux présentent aussi des versions externes de leurs plates-formes, auparavant réservées à des fins intranet. En fait. comme le souligne le patron de Blue Kiwi, Carlos Diaz, il ne suffit pas d’inviter les amis au salon ou même dans la cuisine. Il faut aussi maintenant les inviter dans la cour pour le BBQ ! Je rajouterais à cela gérer les accès aux pièces pour ne pas en retrouver dans les chambres à coucher…
Similaires ai-je écrit? Pas complètement car ô surprise, je suis tombé sur ces «slides» de Blue Kiwi expliquant comment leur nouvel outil de conversation en temps réel a permis de résoudre un problème de service à la clientèle.
Cette étude de cas visait bien entendu à séduire les clients de la conférence mais ce n’est pas tant le cas clientèle qui m’a frappé par son originalité mais bien un effet, disons secondaire qu’il a engendré. Un effet secondaire que je connais bien et qui se nomme IDEAGORA. Car c’est bien ce qu’ont engendré Routhieau, Diaz et les autres chez Blue Kiwi: une première expérience réussie d’idéagora et temps réel comme le démontre les deux captures d’écran. La première montre le processus d’intégration d’une idée du client et la création de par cette idée d’un nouveau service.
La seconde montre la communauté et les idées générées par cette dernière. Donc, la preuve est faite qu’il n’y a pas que les mashups à la InnoCentive qui peuvent générer de l’innovation mais que de la simple conversation en temps réel à la Twitter, peut aussi naître le même phénomène. À mon avis, le secret de la sauce est dans la communauté elle-même. Comme BK ou SocialText sont au départ des outils de création et de gestion de communautés, pas surprenant donc qu’elles puissent générer de tels effets secondaires et surtout bravo à BK pour en avoir su tirer profit en premier…