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Portraits de blogueurs: Sandra la nomade, entre Montréal et Eagle Pass…

20 juillet 2009

Je reprends ici ma série de portaits de blogueurs/blogueuses, série amorcée en 2007 et je vais joindre l’utile à l’agréable.. Car j’ai porté mon attention sur Sandra Doyon, une blogueuse aguerrie avec son Journal de bord d’une camionneuse mais aussi, vous l’aurez compris, une nomade. C’est lors du Yulbiz du 30 juin dernier ou plutôt à « l’after-Yulbiz », que le déclic s’est fait. J’étais assis en face de Sandra au restaurant Red Thai, boulevard St-Laurent. Nous avons commencé par prendre mutuellement des photos (ci-dessous) pour ensuite nous mettre à discuter du blogue et de la vie… en attendant d’être servis.

J’ai pris cette photo de Sandra en compagnie de l’ami Christian Aubry.

Je dis déclic car ça fait plusieurs fois que je rencontre Sandra, aussi bien au Yulbiz que lors de soirées organisées par des ami(e)s commun(e)s. Pourtant, à chaque fois, la conversation s’était limitée à des mondanités. Et pourtant, le parcours de Sandra, de ce que j’en savais et de ce que j’en avais lu, m’intriguait. On ne devient pas camionneuse et blogueuse de surcroît sans avoir une bonne dose d’originalité. Et l’originalité, vous savez ça m’attire…

Donc, la rencontre a finalement eu lieu, en cette soirée estivale du dernier Yulbiz avant les vacances. Et là j’ai posé un tas de questions. Ça c’est ma curiosité naturelle, mon vieux fond d’ex-journaliste. Et c’est parti d’une remarque de Sandra sur son déménagement. Déménager, ne pas tenir en place. Tel est le nomade…

J’avais en tête l’image qu’on se fait d’elle: camionneuse, grande voyageuse, nomade, bref, pas enracinée et donc, plein de questions sur la vie de « truckeuse » et cela, pour aller au-delà des mythes. Et avec Sandra, on casse vite ce mythe car elle est beaucoup plus complexe et dans un sens fascinante. Oui, elle est heureuse sur la route, à avaler les kilomètres. à écrire sa prose et à dormir dans une boîte de tôle (plus confortable qu’on le pense), à charger et décharger toutes sortes de marchandises aux quatre coins de l’Amérique, oui, ce n’est pas facile des fois d’avoir à relever le capot et bidouiller dans le moteur. Sa vie, c’est cela mais bien plus encore, car elle est blogueuse, érudite, actrice de son propre rôle dans un film qui sortira bientôt et surtout Jeannoise, une « fille du Lac», comme on dit par-delà le Parc des Laurentides…

Elle est aussi une femme libre, éclectique, la PDG de sa propre entreprise qu’elle présente ainsi sur son blogue: « Je suis camionneuse. Le camion, c’est mon bureau, les routes de l’Amérique, mon territoire. Je travaille avec des millions de collègues qui sillonnent ces couloirs, le jour, comme la nuit. Ma vie de tous les jours n’a rien d’ordinaire. Quand je me lève, je suis toujours ailleurs. Je me réveille dans une autre ville, un autre climat, un autre pays, un autre paysage. Mon bureau a une vue panoramique. Venez la contempler avec moi! ».

Justement, pour contempler avec elle, j’ai choisi de vous présenter en premier lieu son plus récent podcast, car Sandra s’y est mis avec son appareil photo Canon avec lequel nous prenions des photos au Resto. C’est intitulé « Pure Canadian Honey ». Le titre parle de lui-même car c’est le portrait d’un apiculteur du Manitoba, Bob Podolski et de ses 20 tonnes de miel, mais aussi une réflexion sur notre avenir, la surconsommation et la pollution. Voici d’ailleurs une des phrases de sa narration: « Mais j’ai songé que nous tous, ensemble, avions peut-être perdu notre chemin, aspergés par l’herbicide de l’individualisme et de la productivité ». Écoutez le podcast, vous comprendrez l’analogie…

Mais j’ai aussi soumis à Sandra avant qu’elle ne reprenne la route, un petit questionnaire qui résume les questions posées ce soir « d’after-Yulbiz ». Elle l’a rempli chemin faisant, quelque part entre Montréal et Eagle Pass au Texas.

• Tu as un patelin natal, non ?
Alma, Lac-St-Jean
• Ta première passion professionnelle c’était ?
Guide accompagnateur auprès de la clientèle française pendant 5 ans, mais de façon sporadique et saisonnière.
• Être nomade pour toi, c’est un choix ?
Je suis mes instincts, un gros penchant pour la découverte, le voyage et puis être de passage quelque part.  Regarder les gens rester et puis repartir avec leurs histoires.  Un peu comme le survenant.  Un peu comme le vagabond.  Mais je vais me poser fort probablement un jour.
• Ton chemin te mène vers où ?
Vers le monde, vers les gens, vers les différences.
• Ton métier, pour toi, c’est ?
Un outil pour découvrir le monde.
• Pourquoi as-tu décidé de bloguer ?
Pour partager le bonheur que j’ai à faire des découvertes.  Paysages, histoires, gens, photos, films.  J’évolue avec les outils disponibles gratuitement.
• Les réseaux sociaux ça veut dire quoi pour toi ?
C’est un port d’attache social, mon point d’ancrage, une bouée qui me suis partout dans le monde.  Quand je rentre au port, je sais qu’il y a des gens que je peux aller voir et avec qui fraterniser.  Ce sont des contacts aussi, pour un besoin spécifique, on demande et puis on reçoit !  Aussi, j’aime rencontrer des gens inspirants qui font des choses, peut-être que naitrons des projets avec ces contacts.  Je suis toujours ouverte.
• Tu es quel genre d’utilisatrice ?
Productrice de contenus et puis commentatrice des amis.
• Question networking. Tu en plutôt publique ou privée ?
J’ai créé la page de fan pour faire un clivage entre la camionneuse et Sandra Doyon.  Je suis entrain de faire du ménage pour resserer ma vie privée.  Mais honnêtement, que les gens sachent que je déménage et que je me lève tôt, c’est pas tellement grave.  Nous sommes tous humains.
• Ton principal intérêt dans la vie ?
Découvrir, explorer et partager mes découvertes pour décupler le bonheur.  Jouer avec les mots pour raconter.
• Une personne-modèle de par ce vaste monde ?
Il y en a plein qui m’inspirent et qui m’ont influencés ou m’inffluencent encore aujourd’hui:  Gabrielle Roy, Jannette Bertrand, Albert Jacquard, Hubert Reeves, David Suzuki, Marie-France Bazzo, Eric Emmanuel Smith, Chantal Petitclerc, le Dalaï-Lama, mes amis, les blogueurs.  Mes inspirations sont variées et c’est mieux que de n’avoir qu’un modèle.  Je puise les traits qui m’inspirent chez beaucoup de gens.  Il y en a des centaines !
• Tu es plutôt télé, bouquin, Internet ?
Livres, internet et peu de télé. (Mais j’avoue plus Internet que livre parfois.)
• Plutôt stressée ou plutôt relax ?
Relax
• Plutôt chat ou chien ?
Chat pour son autonomie et son indépendance.
• Ton rêve de découverte (d’un lieu, d’un état, d’un être)?
Découvrir encore et encore les États Unis et le Canada,  Le monde, les humains, la passion des gens.
• Pourquoi un  film sur toi ?
Ben à cause du blogue, parce que c’est unique j’imagine, parce que ça fait rêver de rouler sur le continent et la façon dont j’en parle probablement.  Aussi parce que j’écris et que j’aspire à devenir écrivain, mes deux producteurs/réalisateurs sont d’anciens libraires passionnés de littérature et ils aiment ma façon d’écrire.
• Tu as un message à faire passer à tes fans, tu dis quoi ?
Trouver vos passions, vivez les.  Partagez votre bonheur.  Trouvez votre essence, c’est ça qui est beau chez l’Homme : son essence, celle qui le tient en vie et qui lui fait briller les yeux.  C’est différent pour chacun, c’est ça qui est merveilleux.

Ah… L’essence, c’est ce qui fait aussi carburer (trop facile…). Mais pour ce qui est de vivre ses passions, je crois que Sandra est servie. Passionnée d’écriture, son blogue lui permet de s’exprimer, de s’épanouir. Il ne faudra pas se surprendre de bientôt la lire puisqu’elle aspire à devenir écrivaine. D’ailleurs ne faut-il pas être passionné pour écrire un livre, un article, un blogue?

Et ne faut-il pas être aussi panssionné de découvertes pour sillionner l’Amérique entière et avaler, jour et nuit, des centaines de milliers de kilomètres derrière le volant d’un18 roues Freightliner? Oh yes…