En ce lundi nuageux et frisquet qui me fait penser à l’automne, je voulais parler de choses et d’autres. Juste quelques mots en premier sur mon dernier billet qui a suscité bien des commentaires, la majorité d’appui. En plus des commentaires, je voulais partager avec vous le billet de l’ami Francis Bilodeau sur son blogue Kranf.com, qui va dans le même sens. À lire aussi le commentaire du PDG de Dessins Dummond, Yves Carignan sur la «frilosité» des entreprises québécoises. Je ne suis pas le seul donc à déplorer le manque de vision des entreprises québécoises et notre immobilisme technologique qui met sérieusement en danger notre compétitivité internationale.
Je vous ai parlé en juin de Dion Hinchcliffe qui à Boston avait parlé de l’informatique traditionnelle, dépassée et qui ne génère plus que 20 % d’innovation contre 80 % de statu quo, ce qui était l’inverse avant : Et ce sont les vieux entre 45 et 55 ans qui contrôlent les services Ti et ces «vieux» emploient 80% de leur budget pour le maintien des infrastructures traditionnelles et leur sécurisation. Je vous ai aussi parlé du cas de Google dont on a refusé l’implantation d’un entrepôt de serveurs au Québec.
Pourtant l’aluminerie de Shawinnigan va être démantelée… Les élections fédérales s’en viennent et seront ensuite suivies de celles au Québec et je gage avec vous que cette question n’apparaîtra même pas sur le radar des politiciens à moins que… À moins qu’il n’y ait des centaines de sorties de blogueurs, de leaders de l’économie technologique québécoise et de journalistes techno comme celle de Michel Dumais.
Ce dernier a commis une lettre ouverte-billet, le semaine dernière, sur le manque de vision de l’administration municipale du maire de Montréal. Malgré que je ne partage pas tout ce qui y est écrit, il relève un fait criant : Un manque de vision qui a amené le maire Tremblay à faire tout un show médiatique sur la présence de Montréal sur la nouvelle plaque de jeu du Monopoly international (sur le terrain le plus cher Promenade) au lieu de faire avancer un dossier beaucoup plus important pour la compétitivité et la visibilité internationale de sa ville soit le financement de Ile Sans fil. Cette OSBL est au bord du gouffre et pourtant vise à offrir l’Internet «wireless» au plus grand nombre en utilisant les espaces publics, les restos, bars et cafés.
Quand les entreprises et les administrations vont-elles finir par comprendre que l’avenir passe par l’Internet, le sans fil, le Web 2.0, les espaces branchés et virtuels ainsi que par tous ceux et celles qui y oeuvrent et qui ont fait de Montréal un pôle technologique autrefois mondialement reconnu ? Quand finiront-ils par écouter les experts internationaux qui se succèdent à des conférences comme webcom, ici à Montréal ? Triste de constater que nous creusons l’écart qui nous sépare de l’Europe et de nos voisins du Sud et de l’Ouest…
En terminant, je voulais aussi souligner un billet sur lequel je suis tombé au cours du WE entre mon vélo et et mes «drives» de golf . Un billet lu sur Kelblog, le blogue de Catherine Nivez et Pierre Chappaz. Ces derniers notaient que pour la première fois, Apple vaut plus que Google ! Un petit milliard de $ de plus soit 154 contre 153… Intéressant phénomène dû en grande partie à la popularité des iPhone, iPods et autres «i». Encore plus intéressant de lire les commentaires à ce billet. On y note une méfiance latente, non pas contre Google mais bien envers Apple. Certains parlent de mode éphémère, d’autres de confiance, d’autres de philosophie technologique.
Et finalement une invitation à tous et à toutes pour le Yulbiz-Montréal de la rentrée qui aura lieu demain à 18h00 au Café Méliès à Montréal ! On y fêtera le troisième anniversaire du blogue de l’amie MichelleBlanc.
5 Commentaires
« Quand les entreprises et les administrations vont-elles finir par comprendre que l’avenir passe par l’Internet, le sans fil, le Web 2.0, les espaces branchés et virtuels … Triste que de constater que nous creusons l’écart qui nous sépare de l’Europe et de nos voisins du Sud et de l’Ouest »
Je suis entièrement d’accord avec toi. L’écart s’agrandit plutôt que de se rapetisser. Par exemple, nos portails québécois sont loin d’être passés au web 2.0 et c’est loin d’avoir faute de moyen.
Mais en même temps, entre nous autres, nous nous aidons pas vraiment. Quand j’ai mis en ligne http://publie.ca, personne en a parlé. Nous avons eu le malheur d’envoyer quelques mails à 10-12 blogueurs québécois dans le domaine de la techno à qui nous croyons que cela pourrait intéresser. La plupart nous ont jamais répondus et les autres nous ont envoyés paître. Bien sûr qu’il s’agît d’un autre digg-like mais il est quand même conçu par des québécois pour des québécois. La semaine dernière, nous avons mis en ligne une version pour iPhone/iPod. Ça passé comme dans du beurre, et pourtant, il s’agît surement d’un des premiers sites québécois portés pour l’iPhone/iPod. Non? P-e que je me trompe.
Quand EspaceCanoë est sorti, pas grand monde en a parlé. Probablement juste parce que c’est une grosse corpo qu’il y a en arrière de tout ça!
Il ne s’agît pas de faire du favoritisme mais simplement de citer ou souligné les bons coups au québec.
En conclusion, tout le monde doit donner son grain de sel parce que pour le moment la qualité de notre industrie se détériore de mois en mois.
De là toute l’importance de conférences comme webcom pour faire connaitre ce que nous faisons à l’industrie, aux blogueurs, aux consultants et aux entreprises. Nous faisons un peu pitié en ce sens que nous avons de la difficulté à nous mettre en marché. Qu’on pense seulement aux nombreux «launch pads» aux USA et aux TechCrunch 50. Même chose en Europe à la conférence Web 08 de Loïc LeMeur !
Merci de faire avancer la discussion et la prise de conscience 🙂
En effet! Pour ma part, je fais parti de ceux qui n’ont pas les moyens :). Anyway, je suis pas sûr que la corpo conservatrice pour laquelle je travaille me trouverait drôle si je prendrais des vacances pour aller au webcom parler de mes projets perso. 😉
En passant, je suis akanoxx sur Twitter. 🙂
Mais tu n’a pas à prendre de vacances. Ta corpo devrait comprendre qu’en te payant 395$ pour y assister, elle contribuer à te garder et sauve des centaines de milliers de dollars en recrutement et formation d’un hypothétique remplaçant…
Comment ne pas partager votre pessimisme quant à la compétitivité… future des entreprises québécoises ? Nous faisons vraiment piètre figure en termes d’intégration en entreprise du Web 2.0 et plus particulièrement en matière de médias sociaux et de téléphonie mobile. On ne compte plus les billets et articles dénonçant cette situation mais, à l’évidence, ces cris d’alarme tombent dans l’oreille des sourds qui nous dirigent, lesquels semblent bien heureux de baigner dans l’eau poisseuse d’un attentisme aveugle… en attendant leurs retraites, peut-être ???
En effet, je crois que nous devons en mettre le blâme sur le « Generation Gap » qui sépare les « boomers » de la nouvelle réalité, tel que je le mentionnais dans un billet récent Pourquoi les entreprises québécoises ont-elles besoin du Web 2.0 ? (Prise 54). Et en ce qui a trait à la téléphonie mobile plus particulièrement, j’ai déjà décrié à maintes reprises, et je crois qu’il faut continuer à les dénoncer, les pratiques tarifaires du cartel des Telcos du Québec et du Canada qui empêchent carrément la libre circulation des idées et des contenus entre les individus et les entreprises. Conséquemment, le cartel des Telcos du Québec et du Canada constitue un frein majeur au développement économique du Québec et du Canada. En Europe, ils ont nommé une Commissaire à la Société de l’Information, Viviane Reding, qui a un pouvoir exécutif et qui s’est permis de policer à maintes reprises les opérateurs mobiles parce que ceux-ci mettaient de l’avant des pratiques nuisibles au développement économique de la Communauté Européenne. Peut-on espérer un tel courage chez nous ? J’en doute fort ! Crions-le haut et fort sur toutes les tribunes, il faut s’inquiéter devant le manque de vision et de courage des leaders québécois qui reflète une incompréhension flagrante de la philosophie Web 2.0 appelant à capitaliser sur l’intelligence collective, la collaboration et la création et le partage des contenus… pour tous et par tous !!!