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Claude Malaison

Communication interactive Marketing Storytelling

Marketing : connaissez-vous les sept archétypes du storytelling?

5 septembre 2024
archétypes marketing

NOTE : je reprends ici en la modifiant un peu, (une fois n’est pas coutume) une série de deux billets que j’ai signée sur le blogue d’ExoB2B et les regroupe en un seul. Vous avez donc droit à l’entièreté de l’histoire de Marie-Ève. Dans le monde du marketing, la création de contenu percutant est essentielle pour se démarquer. Cependant, vous avez peut-être remarqué que vos contenus commencent à se ressembler. Ne vous inquiétez pas, c’est un phénomène courant qui s’explique par l’utilisation d’archétypes narratifs.

Si nos récits marketing paraissent similaires, ce n’est pas par manque de créativité, mais plutôt parce que notre cerveau est programmé pour reconnaître des schémas ou archétypes familiers. En marketing, l’utilisation de structures narratives connues peut en réalité renforcer l’efficacité de notre message, le rendant plus accessible et remarquable pour notre audience.

Aujourd’hui, embarquons pour un voyage à travers les PME du Québec, à la découverte de ces archétypes et de leur pouvoir transformateur dans le monde du marketing de contenu.

Le début du voyage

L’histoire commence dans un modeste bureau de Montréal, où Marie-Ève, une jeune stratège marketing d’une agence, se grattait la tête devant son écran. Ses campagnes, autrefois efficaces, semblaient avoir perdu de leur magie. « Pourquoi mes histoires ne captivent-elles plus autant? », se demandait-elle. C’est alors qu’un courriel apparut dans sa boîte de réception, l’invitant à un voyage à travers le Québec pour découvrir les secrets de sept archétypes narratifs du marketing.

Intriguée, Marie-Ève accepta l’invitation. Son premier arrêt?  Une ancienne érablière de la Beauce, transformée en hub technologique.

Premier archétype : vaincre le monstre

Dans cette érablière high-tech, Marie-Ève rencontra Jean-Philippe, fondateur de TechnoSève. Il lui raconta comment son entreprise avait vaincu le « monstre » de l’inefficacité qui menaçait l’industrie acéricole. Grâce à un système IoT révolutionnaire, TechnoSève avait non seulement sauvé la production locale, mais conquis le marché nord-américain.

En discutant avec Jean-Philippe, Marie-Ève découvrit les multiples têtes de l’hydre qu’ils combattaient. « Ce n’est pas juste une question d’inefficacité, » expliquait-il. « C’est tout un écosystème de problèmes : le gaspillage de sève, les pannes d’équipement non détectées, la fluctuation imprévisible de la production… Chaque problème est un mini-monstre qui se nourrit des revenus des producteurs. » TechnoSève a cartographié ces défis, créant une véritable « anatomie du monstre » qu’ils présentaient à leurs clients potentiels. Cette approche visuelle et narrative transforme des problèmes abstraits en une menace tangible et identifiable, renforçant l’urgence d’agir.

Ce qui impressionna particulièrement Marie-Ève, c’est comment TechnoSève a réussi à impliquer toute la communauté acéricole dans leur combat. Ils ont lancé une campagne intitulée « Les Gardiens de l’Érable », où chaque producteur utilisant leur technologie devient un héros dans la lutte contre l’inefficacité. « On ne vend pas juste un produit, » a sourit Jean-Philippe, « on recrute des alliés dans une quête épique. »

Une nouvelle bataille gagnée contre le monstre

Cette stratégie a non seulement stimulé leurs ventes, mais a aussi créé un sentiment d’appartenance et de fierté parmi leurs clients. Les témoignages de ces « héros » sont devenus le cœur de leur marketing, chaque histoire à succès étant une nouvelle bataille gagnée contre le monstre. Marie-Ève réalisa que transformer ses clients en héros de l’histoire est peut-être la stratégie la plus puissante de toutes.

Elle sortit son petit carnet noir et commença à griffonner ses réflexions. Dans l’histoire de TechnoSève, le ‘monstre’ n’était pas un dragon cracheur de feu, mais l’inefficacité qui menaçait de dévorer les profits et la compétitivité de l’industrie acéricole. Leur système IoT jouait le rôle de l’épée magique, permettant aux producteurs de terrasser ce monstre invisible mais redoutable.

Marie-Ève réalisa que les archétypes pouvaient s’appliquer à une multitude de scénarios. Une entreprise de cybersécurité pourrait présenter les cyberattaques comme le monstre à vaincre, tandis qu’une firme de consultation en ressources humaines pourrait dépeindre le taux de roulement élevé comme le Minotaure dans le labyrinthe organisationnel.

L’essentiel, nota-t-elle, était de bien identifier le ‘monstre’ spécifique à chaque industrie ou client, de le rendre tangible pour que l’audience puisse vraiment ressentir la menace. Ensuite, il fallait présenter la solution comme l’arme nécessaire pour vaincre l’adversité, tout en positionnant le client comme le véritable héros de l’histoire.

Marie-Ève referma son carnet, le regard brillant d’excitation. Elle avait hâte de mettre ces idées en pratique, de transformer les défis de ses clients en récits épiques de triomphe sur l’adversité. Elle remercia chaleureusement Jean-Philippe pour son temps et son histoire inspirante, puis se dirigea vers sa prochaine destination, impatiente de découvrir les autres archétypes qui l’attendaient.

Deuxième archétype : de la pauvreté à la richesse

Le voyage de Marie-Ève la mena ensuite à Rimouski, où elle découvrit l’ascension fulgurante d’OcéanTech. Dans un modeste garage reconverti en bureau, Pierre Lévesque, le fondateur, raconta comment son entreprise était passée d’un simple fournisseur local à un leader mondial des solutions de surveillance marine.

« Au début, on réparait les sonars des pêcheurs du coin, » expliqua Pierre avec un sourire nostalgique. « Aujourd’hui, nos systèmes équipent les navires de recherche en Antarctique. » Cette transformation spectaculaire incarnait parfaitement l’archétype « de la pauvreté à la richesse », un récit qui résonne profondément dans l’univers du marketing.

Marie-Ève fut fascinée par la façon dont OcéanTech utilisait son propre parcours comme une métaphore de la croissance potentielle de ses clients. Chaque étape de leur évolution était soigneusement documentée et partagée, non pas comme une simple chronologie, mais comme une série de défis surmontés et d’innovations cruciales.

« Quand on présente notre technologie de cartographie des fonds marins à une petite entreprise de pêche, on ne parle pas juste de spécifications techniques, » expliqua Sarah, la directrice marketing. « On leur montre comment cette même technologie a permis à une coopérative similaire de tripler ses prises en cinq ans. Notre histoire devient leur futur potentiel. »

Ce qui frappa particulièrement Marie-Ève, c’était la manière dont OcéanTech avait transformé ses relations clients en véritables partenariats de croissance. L’entreprise ne se contentait pas de vendre des produits ; elle s’engageait activement dans le développement à long terme de ses clients.

Par exemple, leur programme « Horizons Bleus » offrait un accompagnement personnalisé aux pêcheries artisanales, les aidant à moderniser progressivement leurs opérations. « On grandit ensemble, » résuma Pierre. « Leur succès alimente notre innovation, et notre technologie propulse leur croissance. C’est un cercle vertueux. »

Au-delà des chiffres de vente, une connexion émotionnelle

L’impact de cette approche allait bien au-delà des simples chiffres de vente. OcéanTech était devenue une véritable «success story» régionale, inspirant d’autres entrepreneurs locaux et attirant des talents de partout au Québec. Leur histoire était enseignée dans les écoles de commerce, comme au HEC, et citée comme exemple de réussite dans l’économie bleue. Marie-Ève réalisa que cet archétype avait le pouvoir non seulement de vendre des produits, mais aussi de positionner une entreprise comme un acteur clé du développement économique de toute une région.

En quittant Rimouski, Marie-Ève comprit que l’archétype « de la pauvreté à la richesse » était bien plus qu’un simple outil de marketing. C’était une puissante narration qui créait une connexion émotionnelle profonde avec les clients, en leur montrant un chemin tangible vers le succès.

Elle réalisa que pour exploiter pleinement cet archétype, les entreprises devaient non seulement raconter leur propre histoire de croissance. Mais aussi démontrer comment elles pouvaient être le catalyseur de la réussite de leurs clients. Dans un monde marketing et en particulier celui du B2B souvent perçu comme froid et transactionnel, ces récits de transformation et de succès partagé avaient le pouvoir de créer des liens durables. Et de fidéliser une clientèle en quête de partenaires pour leur propre voyage vers la réussite.

Troisième archétype : la quête de l’excellence

À Saguenay (anciennement Jonquière-Chicoutimi-La Baie), notre bourlingueuse fit la connaissance de l’équipe de Logistique Boréale. Leur quête pour optimiser leurs routes de livraison dans le Grand Nord québécois, en particulier à Kuujjuaq, était digne d’une saga des hommes du Nord. Chaque solution testée était comme une étape de leur voyage, jusqu’à trouver la combinaison parfaite de technologie et d’expertise locale.

Intriguée par cette approche, Marie-Ève sollicita un entretien avec Sylvie Tremblay, co-fondatrice et directrice marketing de Logistique Boréale. Le témoignage de Sylvie allait donner vie à cet archétype de la quête :

« Notre voyage vers l’excellence logistique dans le Grand Nord a été tout sauf un long fleuve tranquille, » commença Sylvie avec un sourire. « Au début, on pensait que notre expertise en logistique urbaine serait facilement transposable. Quelle naïveté! Notre premier hiver à Kuujjuaq nous a vite remis les idées en place. »

Des défis uniques

Sylvie poursuivit en décrivant les défis uniques auxquels ils ont fait face : « On a dû repenser entièrement notre approche. Ce n’était pas juste une question de camions plus robustes ou de GPS plus précis. Il fallait comprendre la culture, le rythme de vie, et même la façon dont la météo influence les habitudes de consommation dans le Nord. ».

L’histoire de Logistique Boréale, avec sa recherche acharnée de la solution parfaite pour ses routes de livraison, incarnait parfaitement cette quête. Chaque essai, chaque échec et chaque réussite faisaient partie intégrante du récit. Ils montraient la détermination et la résilience nécessaires pour atteindre l’excellence.

Marie-Ève comprit que pour optimiser cet archétype, il fallait mettre en avant non seulement le résultat final. Mais aussi le processus d’amélioration continue. Les solutions ne devaient pas être présentées comme des fins en soi. Mais comme des outils permettant aux clients de poursuivre leur propre quête d’excellence.

En racontant ces histoires, elle pourrait créer une connexion émotionnelle avec les décideurs. Ces derniers pourraient se reconnaître dans ces parcours d’optimisation et d’innovation constantes. Une façon comme une autre de montrer que le fournisseur comprend profondément les défis et les aspirations de ses clients.

Quatrième archétype : le voyage et le retour

Destination Gatineau à l’autre bout du Québec pour un rendez-vous chez BoisInno, spécialistes des matériaux de construction écologiques. Partis conquérir le Vieux Continent avec leurs matériaux de construction écologiques, ils sont revenus plus forts et plus sages. « On pensait que notre bois d’ingénierie allait révolutionner l’Europe, » raconte le fondateur. « On a surtout appris que même les Français peuvent être plus têtus que nous! » Leur retour triomphal, riche en leçons, a transformé BoisInno en leader nord-américain de la construction durable.

Marie-Ève, fascinée, creuse davantage cette histoire de choc culturel et d’adaptation. Le fondateur, Marc-André Pelletier, lui explique les défis inattendus auxquels ils ont fait face. « On est arrivés en Europe avec notre belle technologie québécoise. On pensait que le marché allait s’ouvrir comme une fleur au printemps. Mais on s’est vite rendu compte que chaque pays avait ses propres normes. Ses traditions de construction, et une méfiance naturelle envers les nouveaux venus. »

L’équipe de BoisInno s’est retrouvée à naviguer dans un labyrinthe de réglementations, de préférences locales et de rivalités régionales. « À un moment donné, » rit Marc-André, « on se demandait si on n’aurait pas dû plutôt essayer de vendre de la poutine aux Parisiens. Ça aurait peut-être été plus simple! »

Transformer un échec marketing en une opportunité

Mais ce qui semblait être un échec s’est transformé en une opportunité d’or pour BoisInno. Chaque obstacle rencontré en Europe est devenu une leçon précieuse. Qui affinait leur compréhension des marchés internationaux et des nuances culturelles dans le secteur de la construction. À leur retour au Québec, ils ont complètement revu leur approche marketing et leur stratégie de développement de produits.

« On a appris à écouter vraiment nos clients. À comprendre leurs besoins spécifiques plutôt que de simplement leur vendre notre vision, » explique Sarah Tremblay, directrice marketing. Cette nouvelle approche, baptisée « Construction sur Mesure », est devenue le cœur de leur proposition de valeur. Désormais, BoisInno ne vend plus seulement des matériaux écologiques, mais une expertise globale en construction durable, adaptée aux réalités locales.

L’histoire de BoisInno n’est pas seulement un récit de persévérance face à l’adversité. C’est une démonstration concrète de leur capacité d’adaptation et d’innovation. Dans leurs présentations aux clients potentiels, l’aventure européenne est devenue un argument de vente clé. « Quand on parle à un client qui hésite à adopter nos solutions, » conclut Marc-André, « on lui raconte notre histoire européenne. Ça montre qu’on a l’expérience pour relever les défis les plus complexes. Et surtout, qu’on a l’humilité d’apprendre et de s’améliorer constamment. »

Cette approche a non seulement renforcé la crédibilité de BoisInno sur le marché nord-américain, mais a aussi ouvert de nouvelles portes à l’international, transformant leur « échec » initial en un tremplin vers un succès global.

Et c’est reparti pour les trois derniers archétypes

Note : le récit est cette fois-ci décliné au présent.

Le soleil se lève sur Montréal. Marie-Ève boit son troisième café de la journée. Elle reprend la route pour la seconde partie de son odyssée. Sa mission : décoder les trois derniers archétypes du narratif marketing. Elle réfléchit aux quatre premiers archétypes découverts lors de son voyage initial. Ces récits ont transformé de simples entreprises en véritables épopées québécoises.

Alors qu’elle vérifie son GPS – parce que même les héros du marketing peuvent se perdre – Marie-Ève repense aux quatre premiers archétypes découverts lors de son périple initial. Surmonter l’adversité, vaincre le monstre, de la pauvreté à la richesse, la quête de l’excellence et le voyage et le retour… Ces récits ont transformé de simples entreprises en véritables épopées québécoises. Qui aurait cru que le marketing pouvait être aussi palpitant?

Cinquième archétype : la comédie

Mais trêve de nostalgie, la route l’appelle. Direction : Drummondville. Sa destination? RoboPoutine. Cette entreprise d’automatisation industrielle promet d’illustrer parfaitement le cinquième archétype : la comédie. Marie-Ève se demande si leur histoire implique des robots qui apprennent à faire de la poutine. Hey, tout est possible 🙂

Alors que le paysage défile, Marie-Ève ne peut s’empêcher de sourire. Qui aurait pensé que dénicher des archétypes de storytelling la mènerait à un «road trip» à travers le Québec? Certainement pas son patron, qui croyait qu’elle passerait ses journées à peaufiner des présentations PowerPoints dans son cubicule.

Arrivée chez RoboPoutine, Marie-Ève est accueillie par Luc Tremblay, le PDG, qui lui raconte l’histoire savoureuse de l’entreprise. « Notre premier projet d’envergure était pour une chaîne de restaurants de poutine », explique Luc avec un sourire en coin. « On pensait avoir tout prévu. Mais on a vite découvert que nos robots avaient un petit problème avec le concept de ‘générosité québécoise’. Résultat? Des poutines avec trois frites et un grain de fromage, ou à l’inverse, des bols débordant de sauce jusqu’au plafond! »

La poutine parfaite en marketing de contenu

Loin de se décourager, l’équipe de RoboPoutine a vu dans ce fiasco culinaire une opportunité d’apprentissage en or. Ils ont redoublé d’efforts. Collaboré étroitement avec les chefs et finalement développé un système d’IA capable de doser parfaitement les ingrédients de la poutine. Tout en s’adaptant aux préférences régionales, de la poutine galvaude de Victoriaville à la T-Rex de Drummondville.

L’histoire de RoboPoutine n’est pas juste celle d’un échec transformé en succès. C’est un témoignage de leur capacité d’adaptation, d’innovation et de résilience. En partageant ouvertement leurs erreurs et leurs apprentissages, l’entreprise montre son expertise technique. Mais aussi son engagement envers ses clients et son respect pour les traditions culinaires québécoises.

« Aujourd’hui », poursuit Luc, « quand un nouveau client potentiel hésite, on lui raconte l’histoire de la ‘Poutine Parfaite’. Ça les fait rire, mais surtout, ça leur montre qu’on n’a pas peur des défis et qu’on trouvera toujours une solution, même si ça implique de goûter à quelques poutines ratées en cours de route. »

Marie-Ève note frénétiquement. Voilà un récit parfait pour le marketing de contenu. Authentique, mémorable et drôle. Il positionne l’entreprise non pas comme un simple fournisseur, mais comme un partenaire qui grandit et s’améliore constamment dans l’enthousiasme. Plus important encore, cette histoire résonne avec les expériences de nombreuses entreprises, créant ainsi une connexion émotionnelle rare.

En quittant RoboPoutine, Marie-Ève ne peut s’empêcher de saliver. La comédie, c’est bien plus qu’un archétype, c’est peut-être aussi une philosophie d’entreprise. Et si ça peut transformer un désastre de poutine en une histoire hilarante, imaginez ce que ça peut faire pour d’autres entreprises moins… savoureuses.

Sixième archétype : la tragédie

De Sherbrooke, Marie-Ève remonte la 55, direction Trois-Rivières, berceau d’une saga entrepreneuriale digne des meilleures séries Netflix. Son GPS la guide vers le Parc industriel des Hautes-Forges, où deux immeubles racontent une histoire d’ascension et de dégringolade bien de chez nous.

D’un côté de la rue, un bâtiment abandonné aux vitres poussiéreuses arbore encore le logo délavé de Fax-O-Max. Marie-Ève imagine presque le fantôme de télécopieurs errant dans les couloirs déserts. De l’autre côté, les bureaux modernes et lumineux de CommTech bourdonnent d’activité.

« Bienvenue dans notre machine à remonter le temps corporative », lance Geneviève Lemieux, PDG de CommTech, en accueillant Marie-Ève. « Vous êtes ici à la croisée de deux destins entrepreneuriaux. »

Geneviève raconte la tragédie. L’histoire de Fax-O-Max sert de mise en garde. Jadis géant de la communication d’entreprise, Fax-O-Max a sombré dans l’oubli, victime de son refus d’embrasser le numérique. Elle raconte comment l’entreprise s’est accrochée à sa technologie désuète comme un capitaine à son navire qui coule. « Ils envoyaient encore des fax pour annoncer leurs nouveaux… fax », ironise-t-elle. Pendant ce temps, CommTech, née des cendres de cette industrie mourante, embrassait chaque nouvelle vague technologique avec l’enthousiasme d’un surfeur à Hawaï.

Une stratégie marketing redoutable.

« Notre slogan? ‘Nous avons vu le futur, et il ne bipe pas' », plaisante Geneviève. Mais derrière l’humour se cache une stratégie redoutable. CommTech a transformé l’histoire de Fax-O-Max en une parabole puissante, un «memento mori» numérique qu’elle partage avec ses clients.

Marie-Ève est fascinée. « Voilà comment transformer une mise en garde historique en histoire inspirante », pense-t-elle. Elle réalise que CommTech ne vend pas simplement des solutions de communication, mais une promesse : « Avec nous, vous ne serez jamais du mauvais côté de l’histoire technologique. »

Dans les salles de réunion de CommTech, les vestiges de Fax-O-Max servent d’accessoires pour des présentations percutantes. Un vieux fax trône sur une étagère, tel un trophée de chasse numérique. « Chaque fois qu’un client hésite à mettre à jour, on lui demande s’il veut finir comme ça », confie Geneviève avec un clin d’œil.

CommTech n’a pas simplement appris des erreurs de Fax-O-Max ; elle a transformé cette leçon en un récit fondateur, un mythe d’entreprise qui rassure les clients et inspire les employés. « Notre plus grande fierté? », conclut Geneviève. « Quand un de nos clients nous dit : ‘Grâce à vous, on a évité notre moment Fax-O-Max’. »

En quittant Trois-Rivières, Marie-Ève ne peut s’empêcher de sourire. Dans le monde impitoyable du marketing, CommTech a réussi à transformer la peur de l’obsolescence en un puissant moteur de croissance. Elle a hâte de voir comment d’autres entreprises québécoises pourraient appliquer cet archétype des leçons de l’Histoire. Après tout, dans la province qui a survécu à la disparition des Nordiques et des Expos ainsi qu’à l’arrivée de la poutine au McDo, l’adaptabilité est presque un sport national.

Septième archétype : la renaissance

Le voyage de notre héroïne va s’achever aux Éboulements dans Charlevoix, où la Fromagerie Ancestrale a écrit un nouveau chapitre de son histoire centenaire grâce au commerce électronique. D’une institution locale menacée de fermeture, elle est devenue un fournisseur prisé des grands restaurants québécois et canadiens.

Geneviève Tremblay, propriétaire de quatrième génération, accueille Marie-Ève avec un sourire chaleureux et un plateau de fromages. Tout en dégustant un délicieux Migneron, Geneviève partage son expérience. « Notre renaissance numérique, c’était comme marier la sagesse de mon arrière-grand-père avec l’audace de ma fille adolescente. On a réussi à numériser notre savoir-faire ancestral sans perdre l’âme de nos fromages, prouvant qu’on peut être à la fois centenaire et start-up dans l’esprit. »

Ce processus a non seulement sauvé l’entreprise, mais a aussi renforcé son identité de marque. La fromagerie utilise maintenant son histoire de renaissance comme un puissant outil de marketing de contenu, montrant à ses clients comment tradition et innovation peuvent coexister harmonieusement.

Marie-Ève comprend que l’archétype de la renaissance montre comment l’innovation peut préserver et amplifier ce qui fait la valeur unique d’une entreprise et qu’il est particulièrement pertinent dans le contexte actuel, où de nombreuses entreprises traditionnelles luttent pour rester pertinentes face aux perturbations numériques.

L’histoire de la Fromagerie Ancestrale offre un modèle inspirant. Il montre comment embrasser le changement tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales. Elle comprit que raconter ces histoires de renaissance pouvait positionner ses clients comme des partenaires de choix pour les entreprises en quête de transformation, créant ainsi de nouvelles opportunités de croissance.

L’épilogue : le retour triomphant

De retour à Montréal, Marie-Ève est transformée. Elle a découvert que le pouvoir du narratif marketing de contenu ou «storytelling» ne résidait pas seulement dans les histoires elles-mêmes, mais dans la façon dont elles résonnaient avec les expériences et les aspirations de son audience.

Assise à son bureau, elle relit ses notes de voyage dans son petit carnet noir usé. L’histoire de TechnoSève lui a montré comment transformer des défis techniques en récits héroïques, illustrant parfaitement l’archétype de « vaincre le monstre ». Chez OcéanTech, elle a appris à tisser des narratifs de croissance qui inspirent confiance, incarnant l’archétype « de la pauvreté à la richesse ».

Trois archétypes marketing

L’aventure de Logistique Boréale a donné vie à l’archétype de « la quête », montrant comment la recherche constante de l’excellence peut captiver une audience en marketing de contenu. L’odyssée européenne de BoisInno lui a enseigné la valeur des leçons tirées des échecs apparents, personnifiant « le voyage et le retour ».

Les péripéties savoureuses de RoboPoutine ont révélé la puissance de « la comédie » dans le storytelling en marketing de contenu, prouvant que même les sujets les plus techniques peuvent être abordés avec humour. L’histoire de Fax-O-Max et CommTech a illustré « la tragédie » transformée en leçon inspirante. Enfin, la renaissance de la Fromagerie Ancestrale a montré comment l’innovation peut insuffler une nouvelle vie à une entreprise traditionnelle.

Marie-Ève réalise que ces archétypes ne sont pas de simples formules à appliquer, mais des cadres flexibles à adapter à chaque client unique. Elle commence à esquisser de nouvelles stratégies : comment utiliser l’archétype du voyage et du retour pour une entreprise de logiciels en pleine expansion internationale? Comment appliquer la quête de l’excellence pour un fabricant cherchant à se démarquer dans un marché saturé? Les possibilités semblent infinies, et elle sent que son approche du marketing, que ce soit en B2C ou en B2B, ne sera plus jamais la même.

Devenir une architecte d’histoires

Chaque arrêt de son périple a ajouté une nouvelle couleur à sa palette narrative, et elle est maintenant prête à peindre des histoires qui non seulement captiveront son audience, mais transformeront également la façon dont les entreprises se perçoivent et communiquent.

Elle réalise que son rôle va au-delà de la simple création de contenu. Elle devient une architecte d’histoires, aidant ses clients à découvrir et à articuler leur propre odyssée entrepreneuriale. Cette approche promet non seulement d’améliorer leurs campagnes marketing, mais aussi de renforcer leur identité de marque et leur connexion avec leurs clients.

Armée de ces nouveaux outils narratifs, elle est prête à revigorer ses campagnes marketing. Mais elle sait aussi que son voyage ne fait que commencer. Chaque entreprise a une histoire unique à raconter, et elle est déterminée à les aider à trouver leur voix.

Elle se lève, énergisée par les possibilités qui s’ouvrent devant elle. Alors qu’elle se prépare pour sa prochaine réunion, Marie-Ève sourit. Son voyage à travers le Québec lui a rappelé une vérité fondamentale : dans le monde complexe du marketing de contenu, ce sont les histoires humaines, authentiques et inspirantes qui créent de véritables connexions. Et ce sont précisément ces connexions qui transforment de simples transactions en partenariats durables.

 

 

Réseaux sociaux

Après un an d’inactivité, je quitte Twitter/X pour de bon!

15 août 2024
twitter

C’est fait! J’ai quitté ce matin Twitter/X après 17 ans de publications, de commentaires, d’expériences, de couverture en direct et pendant plusieurs jours d’événements planétaires comme les attentats à Mumbai et les premières manifestations en Iran (voir mes billets sur ces sujets ICI et ICI).

Des couvertures qui en leur temps (2008-2009) ont fait école aussi bien à la conférence webcom-Montréal que dans mes cours à l’Université de Montréal. Un autre souvenir du petit oiseau bleu a été ma rencontre en 2010 à San Francisco avec John Adams/@netik et Del Harvey/@delbius et ma visite chez eux soit chez Twitter.

La raison de mon départ

Tous ces mots et souvenirs pour en arriver à la raison de mon départ. Elle a un nom : Elon Musk. Sa prise de contrôle sauvage de Twitter et de sa transformation en un X de désinformation m’ont profondément écoeuré. Moi qui publiait justement sur la propreté nécessaire de chaque compte Twitter avec le billet intitulé :«Twitter, Trump et le ménage de la toilette».

J’ai attendu pendant un an avant de poser le geste fatidique en espérant… En espérant quoi au juste? Que Musk soit un bon gestionnaire de réseau social? Tout le contraire. Voici une capture d’écran prise sur l’autre réseau. Sur celui où j’interagis maintenant et qui a pour nom Threads.

Twitter et X

On y cite l’article de Isabelle Hachey de LaPresse où elle parle qu’elle n’achètera jamais de Tesla mais c’est ce bout de texte où elle parle de Musk et X qui me parle :

«Bien planqué derrière son écran, l’homme le plus riche de la planète s’amuse à attiser les tensions qui couvent à l’autre bout du monde. Lorsque les rues s’enflamment, il ne trouve rien de mieux à faire que de jeter de l’huile sur le feu. On l’a vu lors des émeutes raciales au Royaume-Uni, alimentées par une désinformation que Musk a lui-même largement contribué à faire circuler sur X.

Lui se décrit au contraire comme un « absolutiste de la liberté d’expression ». C’est même pour protéger cette liberté si fragile qu’il affirme avoir acquis Twitter.

Deux ans plus tard, le réseau social, rebaptisé X, a achevé sa conversion en gigantesque foutoir où fleurissent les fausses nouvelles, les théories du complot et les discours d’extrême droite non seulement décomplexés, mais fiers de l’être.»

L’exode ou Xode vers Threads

Et la dame publie son texte sur quel réseau social? Eh oui, Threads… C’est d’ailleurs un mouvement qu’on observe actuellement sur cette plateforme. Il y a depuis quelques jours, un important exode des journalistes et des médias de X vers Threads avec pour mot-clic @JournalismThreads. Par exemple, demain par protestation en Angleterre, on prévoit un Xode :

Xode

Vous avez toujours un compte mais vous vous demandez comment faire pour quitter? C’est simple. Vous allez dans la colonne de gauche. Vous cliquez sur Plus. Ensuite sur Paramètres et enfin sur Désactiver le compte. Notez que vous pouvez restaurer votre compte X jusqu’à 30 jours après sa désactivation. Après ce délai c’est Bye Elon!

 

Événements

Un très Joyeux Noël à tous et toutes!!!

24 décembre 2021

C’est parti sur les Internets… Les voeux du temps des Fêtes, personnels et professionnels sont tous plus créatifs d’année en année sur les différents réseaux sociaux. En 2013, j’avais commis mon dernier billet sur les souhaits originaux de Joyeux Noël et de temps des fêtes, un billet qui avait eu un lectorat appréciable. Je récidive cette année mais de façon plus modeste. Surtout avec la découverte d’une talentueuse auteure-compositrice-interprète et  Youtubeuse du nom d’Andy St-Louis­. En ces temps de Pandémie, elle nous remet du «pep dans le soulier» 🙂

Publié il y a 6 jours, son medley de Noël compte presque 61000 visionnements à date (cliquez sur l’image).

Et à la demande générale son Câlisse Covidad, publié il y a quatre jours compte déjà plus de 167 000 visionnements!

Et dans le registre des vidéos corporatives internationales, je retiens cette vidéo de l’ Erste Bank. C’est une entreprise autrichienne ayant fait partie de l’indice ATX.

La vidéo en est à plus de 13 millions de visionnements :

Et voici une de mes préférées qui date de 2103, soit celle de WestJet qui avait cumulé près de 50 millions de vues :

Ils en font tous les ans. Donc, voici celle de cette année qui cumule près de 147 000 visionnements :

Et pour terminer, je tiens à souligner aussi l’Esprit des Fêtes qui règne sur la capitale de l’Hexagone. C’est sentimental 🙂 Donc, Joyeux Noël et une Heureuse Année 2022 à tous et toutes!

 

Gestion de données Innovation Intelligence Artificielle

Comme assistante personnelle, l’IA sera-t-elle aussi discrète que notre coiffeur?

11 novembre 2019

Laissez-moi vous raconter une histoire qui mêle la technologie, l’histoire et la fiction. Il était une fois des assistants personnels…. Pas trop vite. Retour sur le futur:  Aloha, Alexa, Siri, Nest ou Home sont  les petits noms d’une toute nouvelle génération d’assistants personnels.

Non seulement ils le sont dans votre vie quotidienne mais aussi dans votre vie professionnelle et ces petits coquins, sont identifiés comme faisant partie intégrante de la nouvelle mouvance si populaire à Montréal qu’est l’intelligence artificielle.

Eh oui, l’IA…

L’intelligence artificielle a le dos large, les deux lettres étant employées pour un nombre croissant de champs d’application. En fait, ils se multiplient plus vite que les lapins!!! En particulier comme agents eux-mêmes en apprentissage d’intelligence, qui vont de plus en plus prendre une place privilégiée dans nos vies  comme on le voit ci-dessous dans une pub d’Amazon au dernier Superbowl.

Les agents personnels, tout comme l’ensemble de l’écosystème de l’IA font miroiter de belles promesses de vie meilleure  mais on le sait déjà, il y a l’envers qui se joue sur le contrôle de plus en plus envahissant de ces prénoms exotiques et autres applications dans nos données personnelles et dans le contrôle sur nos vies, point…

Mais l’IA est-elle une vraie nouvelle tendance ? C’est là que l’histoire commence…

Il fut un temps jadis (Pas il y a deux mille ans quand même…), où les assistants personnels étaient un concept qu’Apple promenait en vidéo dans toutes les foires scientifiques ou technologiques à travers le monde. Selon la Petite pomme, c’était le GRAAL du travailleur du futur.

Je me souviens d’une présentation faite par Apple au CRIQ ou Centre de recherche industrielle du Québec en 1987. J’étais alors conseiller en communication pour une Société d’État et un des premiers à utiliser et parler de micro-informatique en milieu de travail.

Spécial de 5 pages dans le journal d’entreprise en 1984

On avait jugé bon de m’inscrire à cette présentation «futuriste», qui m’avait beaucoup impressionnée. Car le futur dépeint dans la vidéo d’Apple était de l’anticipation basée sur les travaux de recherche en cours alors à Cuppertino. Un peu comme l’a fait Corning dans les dernières années avec leur série de vidéos intitulés «A Day Made of Glass»

Bref, une vidéo où on nous présentait un assistant-personnel-machine nommé «Knowledge Navigator», capable de remplacer n’importe quelle adjointe administrative et capable de faire bien plus, voire de gérer tous les aspects de notre vie personnelle et professionnelle.

On est en 1987 et l’Internet n’existe pas encore commercialement ni le Wi-fi. On assiste donc aux balbutiements d’une disruption majeure mais qui devra attendre avant de bouleverser le monde.

De l’IA en gestation avant les lettres, les ami.e.s!

Il aura donc fallu au moins une trentaine d’années pour que la «vision» d’Apple se concrétise, lentement, pas à pas. Car il y a en des précurseurs à l’IA. J’en ai encore un dans mes tiroirs. Tiens, le voici en photo. Un «Electronic Organizer Sharp ZQ2400 de 64Kb». Peu de puissance de traitement et de mémoire et pas de voix…

Une petite merveille de l’époque avec ses versions ultérieures comme celle présentée ici dans une vidéo de Chris Pirillo. Vous vous souvenez de lui? Je vous en ai parlé lors d’une des conférences LeWeb à Paris…

Re-bref , J’aimerais bien retrouver la vidéo d’Apple sur les agents personnels du futur qui, dépeignait à grands traits  ce que seraient les Alexa et Echo, Aloha, Home et Siri trente ans plus tard. Remarquez que ces agents nous sont aujourd’hui offerts pour consommation personnelle, mais encore bien peu pour utilisation professionnelle, que ce soit en télé-travail à la maison ou au bureau mais nous ne sommes pas loin.

Déjà, Alexa propose une solution pour le marketing. et il y a aussi ce billet très senti sur le blogue de la compagnie ITERATORS intitulé: «4 Amazing Ways AI Personal Assistants Can Impact Your Business».

On nous propose, entre autres, 20 façons dont les agents personnels peuvent nous aider dans notre travail quotidien:

Gagez un vieux 2$ que cela ne saurait tarder dans tous les autres domaines de la vie professionnelle… Une question se pose cependant avec l’arrivée de l’IA comme assistante personnelle. Évidemment la question de la sécurité de nos données personnelles et l’utilisation qui en est faite. Sera-t-elle aussi discrète que notre coiffeur?

Et devinez quoi? Je l’ai retrouvée la vidéo d’Apple. Elle date de 1987. Et il faut lire les commentaires. En voici deux  qui reflètent la surprise des utilisateurs à la découverte de cette vidéo :

 

Merci de m’avoir lu.

 

 

blogue perso Blogues Communication interactive

Blogues étudiants 2019 : mon top 5

27 avril 2019

J’ai déjà fait ce genre d’exercice il y a quelques années avec un groupe particulièrement doué pour la prose «bloguistique». Depuis, plus rien mais rien à voir avec les autres groupes… Mais puisque l’ami Patrice Leroux l’a fait pour son propre cours cette année et comme je viens de travailler sur un blogue d’entreprise à faire un top 30 des influenceurs marketing, je me lance donc dans ce qui est mon top 5, très exclusif et ce, malgré le fait que la cuvée de cette année a été remarquable dans son ensemble.

Roulements de tambours…. : dans le cadre du cours EDP2500 Communication interactive en entreprise à l’Université de Montréal, hiver 2019, les meilleurs blogues de mon groupe sont donc par ordre alphabétique… Holà!!!  Pas trop vite… Il faut que j’élabore un peu plus ici avant de publier des noms. Mon choix a porté autant sur des coups de coeur, que sur une évaluation basée sur des critères stricts.

Mais disons sommairement que ces blogues et les billets qu’ils contiennent sont originaux, drôles, pertinents, des fois geek, revendicateurs, personnels et écrits avec la passion qu’il faut pour devenir permanents et ne pas se terminer après un cours où le prof demandait de rédiger avec régularité, dix billets sur les contenus discutés au fil des cours…

Les auteur.e.s et leurs blogues

Pour avoir accès aux blogues, cliquez sur les images 🙂

Philippe Courcelles – C’est le geek de la classe… Son blogue est un petit bijou superbement construit, avec tous les widgets nécessaires, qui contient tous les éléments pour réussir à percer dans ce créneau déjà assez encombré des blogues de communication interactive orientés sur la technologie. Philippe décortique la matière et sait vulgariser les technologies. En classe et hors classe, dans notre groupe Facebook, il a été très aidant auprès des autres qui avaient des problèmes de code, de plugiciels, etc. Son blogue est un must pour ceux et celles qui aiment la communication mariée à la techno, ce qui est mon cas.

Luna Dansereau – Le plus incisif, acide et citronné (dont le nom), son blogue a eu du mal à me convaincre dans les premiers billets mais la sauce a pris rapidement après. Comme le disait Martin Ouellet dans notre livre collectif «Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires», il faut parfois provoquer, faire réagir autant par le propos que par l’image. Ici, mission accomplie. Et j’aime le titre du billet que je vous présente ci-dessous:

Karima Kebabi  De loin le plus abouti et le plus intellectuel, son blogue n’en reste pas moins très accrocheur avec ses titres et ses images toutes en noir et blanc. Techniquement, il est bien construit et devrait très bien s’en sortir, côté SEO. L’emphase est mise ici sur les contenus bien référencés et contextualisés avec une réflexion personnelle sur les phénomènes nouveaux de la communication interactive. Et semble-t-il qu’elle ne s’arrêtera pas à ses dix billets obligatoires. Un 11e vient d’être publié…

Noémie Leduc – Le plus drôle et de loin. Une de celles qui a su le mieux exploiter le filon du «storytelling». Elle m’avait demandé au début si elle pouvait utiliser en écriture le langage «parlé» du commun des mortels. Pourquoi pas ? Cela donne un ton unique à la narratrice et surtout à ses personnages dont sa grand-mère, devenue une célébrité dans le cours ( J’exagère un ti-peu ). Mais il y a aussi eu Jacques et Ginette… J’espère qu’elle aussi continuera son blogue au-delà de la dizaine…

Nancy Marando –  Elle va certainement s’étonner de se retrouver mentionnée dans ce billet. Déjà par le titre de son blogue, j’avais noté sa présence discrète. D’ailleurs dans son «À propos» elle a écrit : «Première expérience de blogue d’une introvertie habituellement assez réticente à mettre de l’avant sa vie personnelle et opinion. Ce blogue sera un défi pour moi. » En effet, elle partait de loin au début et a vaincu les embûches en cours de route pour finalement écrire des textes qui décrivent sans fioritures, son expérience en entreprise et les aléas de l’entrée des nouvelles technologies, comme ce premier billet que j’ai mis en lien sur l’image ci-dessous :

Comme je l’écrivais en entrée en matière, de nombreux autres blogues sont de très haute qualité et j’avais l’embarras du choix. Disons simplement que ces cinq-là ont plus retenu mon attention en tant que blogueur et non comme prof.  Et qu’en tant que blogueur, j’ai aussi un faible pour WordPress. ce qui ne sera pas contredit par mon premier invité de la saison et propriétaire-associé de La Fabrique de blogues, le seul et unique Philippe Martin.

En conclusion je tiens à remercier tous ceux et celles qui ont participé à ce cours, discuté, argumenté, posé des questions, assisté aux cours malgré les intempéries, aidé les autres, animé la communauté Facebook. Vous m’avez rendu meilleur.

Gestion des organisations Influenceurs Réseaux sociaux Transformation numérique

Comment exercer un leadership éclairé en pleine transformation numérique

27 novembre 2018

NOTE: Je reprends ici un billet que j’ai signé sur le blogue d’ExoB2B tout en le modifiant  pour correspondre aux intérêts de mes lecteur(trice)s.

Ce n’est plus un secret pour personne : aujourd’hui, l’entreprise qui veut être ou est déjà un LEADER dans son domaine d’expertise, qui cumule habituellement de nombreuses années d’expertise dans le développement (R&D), la vente de ses produits souvent de fabrication, se doit d’affirmer ce fait à la face de ses publics-cibles (partenaires, clients, employés et actionnaires) et pour ce faire, ne peut plus compter que sur des tactiques traditionnelles, dont les bons vieux «trade shows», pour obtenir des «leads» ou d’utiliser les relations publiques et la pub pour se démarquer.

L’entreprise du XXIe siècle doit faire des choix stratégiques 

Dont celui d’affirmer sa position de dominance sur plusieurs grands axes, en particulier ceux de leader de produit ou service et de leader en innovation et de procéder au plus vite à sa propre transformation numérique pour assurer sa dominance et son leadership. En tant qu’experts en stratégies de communication et de marketing, on recommande dans certains cas, de s’affirmer comme tel et de faire preuve de leadership éclairé ou « Thought leadership » et de s’insérer dans une démarche de transformation numérique.

De là aussi l’importance de bien PLANIFIER et établir sa PRÉSENCE sur les réseaux sociaux et ENGAGER une relation de confiance basée, entre autres, sur la production de contenus de haute qualité venant appuyer son offre traditionnelle et une ouverture aux interactions socio-professionnelles. (Voir ci-dessous)

Tiré de l’étude «The Evolution of Social Business: Six Stages of Social Business Transformation», par Altimeter Group

L’approche «Thought Leadership»

Le «Thought leadership» se caractérise, entre autres, par une production régulière et durable de contenus et d’analyses innovants. Aucune entreprise ne peut y prétendre sans l’avoir profondément enraciné dans sa pratique, dans son organisation et dans sa culture. Cela implique d’y investir des ressources et de le valoriser dans sa gestion courante. Voici d’ailleurs une autre définition assez semblable venant du grand spécialiste de l’influence en marketing,  Michael Brenner de MIG :

«I define thought leadership as a type of content marketing where you tap into the talent, experience, and passion inside your business, or from your community, to consistently answer the biggest questions on the minds of your target audience, on a particular topic.»

Pour ce faire, les formes de contenus les plus souvent utilisés sur les médias et réseaux sociaux sont :

– les livres blancs
– les 
webinaires
– les études de cas clients
– les billets de blogue et autres articles
– les infographies
– les slideshares ou autres présentations analogues
– l
es vidéos et les podcasts

 

La capacité à décrypter des tendances ne suffit plus. Il faut savoir les influencer dans un futur proche. Montrer un chemin que 90 % des acteurs du marché n’ont pas même identifié comme étant possible. Vous avez dit prise de risque ? Oui. Il ne suffit pas que le contenu soit innovant ou même unique. Il faut qu’il trace une voie.

Une entreprise ne sera donc reconnue comme un «Thought leader» de son marché que si elle se revendique propriétaire d’un point de vue unique bousculant les idées reçues. Et que les autres acteurs vont progressivement adopter. Car à quoi sert de montrer la voie si vous n’êtes pas suivis ?

Toute stratégie répond à un processus défini dans sa nature et dans le temps.  Ce dernier correspond aux meilleures pratiques de l’industrie et s’applique à toute démarche d’amélioration. En communication, on parle d’émetteur, de canaux et de récepteurs. Ici, le processus est un peu plus complexe :

Dans les «desired ouctomes» on retrouve la vision, les buts et les objectifs que nous voulons nous donner. La personnalité et la voix, c’est «US» ou nous, ce qui nous caractérise. «Them» ce sont les publics qui sont visés dans notre nouvelle approche. Mais aussi, dans une stratégie qui fait appel aux médias et réseaux sociaux, il faut aussi clairement identifier qui sont les influenceurs qui nous aideront à réaliser cette approche.

Vient ensuite le plan d’action. Une fois réalisé, ce dernier se devra d’être mesuré, évalué et au besoin amélioré ou même réinventé. Le processus est donc, nous le constatons, défini dans sa nature comme dans le temps mais tout de même ouvert à l’évolution dans ce même temps.

Pour les besoins de l’approche «Thought leadership», voici l’ossature qui servira de table des matières à votre stratégie. Il faut donc au préalable définir :

  1. La vision, les buts et objectifs
  2. La personnalité et la voix de l’entreprise
  3. Les publics
    • Segmentation
    • Influenceurs
    • Communautés
  4. La concurrence
  5. Le plan d’action
    • Projets
    • Canaux
    • Contenus
    • Ressources
    • Échéancier
  6. Le Search Engine Optimisation (SEO)/Indexation
  7. Les indicateurs de performance

De l’importance des médias et réseaux sociaux

Ceci étant dit, je tiens à revenir sur les canaux utilisés pour véhiculer les formes de contenus les plus souvent utilisées et définies précédemment. Et ceux qui ont la cote actuellement, ce sont bien entendu les médias et réseaux sociaux.

Dans une récente étude, publiée par Social Media Examiner, on découvre qu’en  2018, ce n’est pas LinkedIn qui est la plate-forme sociale préférée pour diffuser les contenus professionnels mais surprenamment Facebook. Cette étude est basée sur les données d’un sondage réalisé auprès de 5,726 marketeurs qui travaillent dans une vaste gamme d’entreprises.

LinkedIn est bon deuxième à 79% et fait étonnant, Twitter suit juste derrière à 70%. Et personne ne se surprendra du fait que SnapChat arrive bon dernier avec un maigre 7% et est selon un récent article dans The Verge, une plate-forme en déclin qui n’a jamais séduit les entreprises.

Et quand vient le temps d’identifier les principaux bénéfices à utiliser les réseaux sociaux,  aucune surprise. Le principal bénéfice identifié est, selon 87% des répondants, une plus grande visibilité.  Suivent l’accroissement du trafic et la génération de leads. Le «Thought Leadership» arrive bon dernier dans les résultats à 46%. Pourquoi aucune surprise pour cette dernière position ?

Par ce qu’il y a selon les responsables de l’étude, une explication à cette faible performance relative. En effet, le leadership éclairé demanderait plus d’efforts et d’expérience pour être mis en œuvre. Donc, seulement les plus expérimentés des marketeurs disent en faire une réussite par eux-mêmes ou par personnes interposée comme on le verra plus loin.

Pénétrer cet univers n’est pas une question de divertissement. Le but est de faire des affaires, de faciliter l’achat et la vente de produits et services. De mettre de l’avant ou de partager l’expertise d’entreprise, La diffusion des connaissances est essentielle pour rendre l’opération possible. Cela n’empêche pas un côté ludique. Mais en d’autres mots : it’s all about business.

Et de celle des influenceur.e.s

Il faut donc procéder avec méthode, faire un plan, élaborer un projet lié à des objectifs corporatifs et d’affaires. Pour cadrer les efforts, il advient de prendre connaissance des 7 principaux types de projet en médias et réseaux sociaux, à savoir :

Et encore une fois, dans les sept projets-types qui impliquent l’usage des médias et réseaux sociaux, on retrouve le «Thought leadership» (en rouge ci-dessus). Celui-ci permet aux entreprises d’augmenter leur notoriété, leur crédibilité ou réputation, et de faire valoir leur personnalité et leur voix. Il permet d’être l’influenceur de ses marchés cibles par l’aspect novateur de ses idées et son originalité, ses compétences. À ces conditions, le projet devient alors l’expression reconnue et pérenne du capital intellectuel de l’entreprise et de ses réalisations.

C’est donc une chose parfois difficile de prendre en charge à l’interne la responsabilité entière de cette stratégie et d’y accorder les ressources nécessaires, aussi bien financières qu’humaines. Plusieurs entreprises  ne sont pas cependant équipées pour réagir efficacement et rapidement à ce besoin de changement. Plusieurs ont donc recours aux «influenceurs» professionnels, payés par l’entreprise pour faire le travail de positionnement à leur place.

Et des influenceurs, surtout sur les réseaux sociaux, il y en a une pléthore: il y a les artistes et les sportifs avec des dizaines de millions de followers sur Facebook, Instagram et Twitter, il y a aussi les Youtoubeurs(beuses) mais aussi ceux et celles qui ont de l’influence sur d’autres critères que les seuls chiffres. J’avais fait une liste québécoise sur ce blogue en 2007 et une autre mondiale pour ExoB2B en 2018 qui a eu un grand retentissement, justement sur les réseaux sociaux.

Ces personnes, pour moi devaient se qualifier selon 10 indices de mesure:

  • Reconnu(e) par tous les acteurs du domaine marketing Web
  • Identité numérique – Présence structurée et extensive dans les moteurs de recherche
  • Présence régulière sur une multitude de plates-formes sociales (Facebook, Twitter, LinkedIn, YouTube, Instagram, Pinterest, SnapChat, Google+, Quora, etc.)
  • Blogue actif et autres publications
  • Contribution à la communauté Web (conférences, enseignement, implication sociale)
  • Présence dans les médias comme porte-parole de la communauté
  • Visibilité et présence internationale
  • Expérience dans les domaines reliés au Web
  • L’audience qualifiée en terme de nombre mais aussi en terme de qualité (exemple : pas de faux comptes)
  • Unanimité dans les autres classements

Professionnels ou pas, l’entreprise a le loisir d’investir dans cette forme de promotion mais reste qu’elle se doit d’avoir une stratégie de contenus qui vient conforter ses prétentions au leadership et qui puisse prouver le bien fondé de sa transformation numérique et son leadership dans son domaine.

Pour des employés à l’interne ou des contractuels c’est tout un programme !

Événements Médias sociaux Réseaux sociaux Web politique

La grande désillusion aux DSA

6 novembre 2018

Un petit billet rapide, comme cela, le jour où nos Voisins du Sud vont voter aux élections de mi-mandat. Un billet pour noter que les USA n’ont jamais été aussi divisés. Politiquement, socialement, économiquement et bien entendu technologiquement…

Le président a beau utiliser Twitter comme arme de désinformation massive, les grands des nouvelles technologies ne suivent pas politiquement et peinent à tenir leurs plates-formes en bon ordre. Les GAFAM, Twitter et l’écosystème des start-ups sont campés dans les grands États et grandes villes (Californie et Côte Est dont New York et Boston ou même Austin au Texas), des États et villes à large pourcentage démocrates.

La majorité de leurs dirigeants sont aussi de la même mouvance mais par leurs excès d’appétit fiscal et d’impuissance en gestion des contenus, ils polarisent de plus en plus leurs utilisateurs et leur société. De «Don’t be evil» ils le sont pour plusieurs devenus. La technologie comme la politique divisent encore plus les  USA, creusent des fossés idéologiques mais aussi creusent le fossé des classes sociales et exacerbent les extrémismes et le racisme.

De plus, les élections se sont technologiquement transformées depuis 2008. Les deux camps s’affrontent actuellement à coup désinformation, fake news, et fermetures de comptes, d’ingérence Russe même dans les groupes Facebook, Mais aussi à coup de campagnes médias sociaux utilisant toutes les stratégies de marketing numérique connues et reconnues.

Et tous les coups sont permis non seulement sur Twitter et Facebook mais aussi sur You Tube, Instagram et plusieurs applications mobiles de messagerie instantanée. La guerre technologique fait rage comme le chantait Jean Leloup.

Jamais les USA n’auront été aussi divisés et polarisés et la faute en incombe en partie, pas aux réseaux sociaux en eux-mêmes  mais à ceux qui les ont créés, les gèrent mais aussi et surtout les utilisent. Le climat social au sud de la frontière est délétêre ce qui m’incite et je ne suis pas le seul, à éviter toute visite mais je note et vous aussi probablement que ce climat se répand aussi vite que les changements climatiques.

Divided States of America

Il se répand en Grande-Bretagne, en Pologne, en Hongrie, en Italie, en Turquie, au Brésil, en Indonésie et même ici au Québec mais tranquillement… Mais rien comme aux USA où les élites, les immigrants et les médias sont laminés par le vent de populisme largement issu des réseaux sociaux.

La création du Web puis des réseaux sociaux, le fameux 2.0, auront porté de grandes espérances de liberté, d’égalité et de fraternité et de partage du savoir planétaire. Mais force est d’admettre que le facteur humain a faussé la donne et nous donne aujourd’hui le gueule de bois numérique et un goût amer de déjà vu.

Photo Sylvain Carle

Voyez d’ailleurs ce qui se passe au Web Summit qui s’est ouvert lundi soir à Lisbonne où on parle de grande désillusion et lisez le cri du coeur de Tim Berners-Lee qui essaie de sauver l’utopie.

Pendant ce temps au sud de la frontière, nos voisins n’auront jamais été aussi divisés. C’est pour cette raison que j’ai choisi cette image. Car il faut maintenant parler de Divided States of America. Comment de temps ce pays tiendra-t-il encore ensemble?

Personne ne saurait le dire mais la technologie (et pas juste les réseaux sociaux) mal utilisée risque de pousser ce pays au bord de la guerre civile ou dans le giron de la dictature.

Souvenez-vous du «Printemps arabe» ou des élections en Iran en 2009…

MAJ 1

Et au sortir de cette journée d’élections, le constat est encore plus vrai : le Sénat aux Républicains et le Congrès aux Démocrates. Et surtout pas de vague bleue. Juste une preuve de plus que les divisions sont bien réelles et profondes.

Dans la même veine lisez cet entretien avec Joseph Stiglitz, économiste reconnu:

https://www.theguardian.com/business/2018/nov/05/joseph-stiglitz-america-should-be-a-warning-to-other-countries?CMP=Share_iOSApp_Other&fbclid=IwAR2Jl7Czn737i6dDvGgggGWX6iPBul9k_lS2vCS2TU49PoupiXjE1LmCvDw

Médias sociaux Réseaux sociaux

Twitter, Trump et le ménage de la toilette (prise 2)

27 octobre 2018

J’ai commis, il y a un peu plus d’un an un billet sur la nécessité évidente de faire le ménage régulier de nos abonnés Twitter, question de faire disparaître la saleté, les cernes de bain, les mousses qui roulent sur le plancher (Lire faux comptes, spam, etc.), bref tout ce qui pollue notre compte.

Je fais régulièrement ce ménage mais l’exercice vaut pour tous nos comptes sur les réseaux sociaux. J’élimine ainsi tous les trolls et une bonne partie des fausses nouvelles car les abonnés que je conserve sont habituellement fiables et pour beaucoup, certifiés par Twitter et aussi avec un historique et des références sur leur identité.

Mon billet, intitulé  «Twitter et le ménage de la toilette», relatait l’histoire fictive d’Alexandre, étudiant en communication et aussi gestionnaire de communautés qui se laisse prendre au jeu de la popularité sur les réseaux sociaux.

Drôle de coincidence, je lis ce matin un article dans LaPresse que Voldémort Trump se plaint justement du sain exercice effectué par Twitter, soit de faire le ménage sur son compte à lui puisqu’il ne le fait pas lui-même.

«Le président américain Donald Trump s’est plaint vendredi de la suppression selon lui par Twitter des comptes de certains de ses abonnés, critiquant les efforts du réseau social pour éliminer les comptes faux ou injurieux.»

Comme j’abhorre cet homme, je ne suis pas un de ses abonnés mais pour les besoins de la cause, j’ai été juste vérifier les plus récents de ses 55 millions d’abonnés. Édifiant comme vous êtes en mesure de le constater:

Je vous gage un vieux 20$ que si j’étais chargé par Twitter de faire le ménage de son compte, son nombre d’abonnés tomberait drastiquement. Et comme pour moi depuis des années, Twitter a finalement compris le bien-fondé de cet exercice:

«Le réseau social tente actuellement de se défaire des utilisateurs qui essaieraient de se servir du site à des fins de propagande. Il a ainsi bloqué au cours des derniers mois des centaines de comptes manipulés depuis la Russie ou l’Iran pour mener des campagnes d’influence ou de désinformation.

Twitter a annoncé cette semaine que le nombre d’utilisateurs actifs avait baissé de 9 millions au dernier trimestre, dans le cadre de ses efforts pour rendre la plateforme plus « saine ».

Et comme récompense. Twitter remonte en bourse, justement pour cette raison. Tout pour rendre furieux Voldémort qui pourtant, en a fait son outil de communication favori avec les médias mais aussi avec une base d’abonnés en forme de gruyère…

NDLR: C’est le seul et unique billet qui porte sur ce sinistre personnage…

blogue perso Événements

Restos et technos sont intimement liés dans ma vie mais n’ont pas une place éternelle…

10 septembre 2018

Dans un billet précédent, écrit en 2013. je déplorais la fermeture du Méliès, ce restaurant-bar de la rue St-Laurent qui a été longtemps été le quartier général de nos Yulbiz mensuels et mon propre QG de travail en ville. Après sa fermeture, la communauté geek techno s’est repliée sur le Laïka un peu plus haut sur la même rue. Quelques années plus tard ce dernier a aussi fermé ses portes nous laissant cette fois orphelins. Triste histoire mais il en est ainsi, semble-t-il dans la restauration. Aucun endroit n’a sa place éternelle…

Pourquoi je vous raconte cela ?

Parce que je viens tout juste de m’apercevoir qu’il en est de même pour un autre restaurant que nous fréquentions à chacune de nos visites à San Francisco, surtout dans le cadre des conférences Web 2.0 Expo ou Summit. Des conférences qui ont vu passer tous les plus grand.e.s stars des nouvelles technos à ces conférences organisées par le célèbre Tim O’Reilly.

Les conférences avaient lieu au Moscone Center, le plus grand complexe de conférences de la ville, immense en fait et situé à un jet de pierre des bureaux de Twitter. À côté du Moscone West au coin de la 5e et de Howard St. il y a l’hôtel InterContinental où nous résidions et presque en face au 885, un restaurant-phare de la ville, une institution pendant 20 ans, le Buca di Beppo. En fait, il s’agit de l’un des  restaurants d’une chaîne de bouffe familiale italo-américaine qui en comptait 88 à son apogée.

Un restaurant italo-américain dans la plus pure tradition mais aussi avec un faste démesuré, un kitsch incomparable, surtout avec sa grande table papale… Un Da Giovanni sur les stéroïdes !!! Des photos d’artistes italiennes partout sur les murs, surtout Sophia Loren et une en particulier. Voyez ci-dessous. Prise en compagnie en Jayne Mansfield. Photo bien en vue dans la descente vers la salle à manger.

Gina et Jane

Bref, une institution inconnue ici mais toute en grandeur avec son bar sculptural, sa réception feutrée mais souvent débordée par l’attente, une salle à manger souterraine (de là son nom Joe’s Cave en anglais) mais Ô combien chaleureuse avec des tables dans les recoins et d’immenses autres en plein milieu. Le tout avec les nappes rouges et blanches… Un de ces endroits où quand tu entres, tu te retrouves dans une bulle, hors du temps. Un peu comme au Harry’s ou au Buddha Bar à Paris.

Voici un montage que j’ai fait à partir du compte Fourqsuare du resto:

Et je vous présente ma table préférée

Et le triste spectacle que l’on trouve sur Google Maps quand on se met en «streetview» et qu’on tape l’adresse:

Triste fin pour une institution… Voici ce qu’on en dit dans le SFGate, journal en ligne :« Buca di Beppo, a restaurant chain known for serving Italian food family-style, has closed its South of Market Street location after 20 years in operation.

According to a permit filed with the city of San Francisco on June 29, (2017) the 12,000-square-foot building that housed the restaurant at 855 Howard Street will be renovated into office space.

« San Francisco, thanks for all the memories, » a flyer posted to the restaurant’s front glass door reads. « We have loved being part of your family!! ».

En espérant que  mes deux restos-bars à Paris restent ouverts jusqu’à une prochaine visite qui, là aussi, ont toutes été faites dans le cadre de périples/conférences nouvelles technos. Au fait, je me demande ce qui arrive avec le «Tout Va Bien» sur la 51e à New York et à Carlo, Nina, Jean-Pierre et Mike., famille d’expats français et proprios, rencontrés lors d’une autre conférence techno organisée par Wired au Javits Center. À en croire ces photos tout va bien en effet… Pas fermé 🙂

Comme je l’écris dans le titre:  restos et  technos sont intimement liés dans ma vie mais n’ont pas une place éternelle, surtout pas les conférences… LeWeb Paris, c’est fini, webcom-Montréal aussi, Web 2.0 Expo ou Summit à San Francisco ont aussi sombré dans l’oubli comme Enterprise 2.0 à Boston. Comme pour les restos elles naissent deviennent des institutions et passent à la trappe de l’oubli pour être remplacées par d’autres comme #CMWorld

Cette conférence en est à sa huitième année ! Je me demande quel resto est une institution à Cleveland ?

MAJ

Et forcément j’en oublie.  Hélène Frébourg s’est rapidement chargé de me souligner que l’iconique Chez Jean à Bordeaux a lui aussi disparu, du moins dans sa livrée de 2008  . C’est à cet endroit que nous avions été reçus après un marathon de conférences sur notre livre «Pourquoi bloguer».

Son commentaire sur Facebook:

Et en fouillant dans le billet qu’elle a mis en référence, je suis tombé sur le photos prises par le pote Philippe Martin qui m’accompagnait dans notre tournée Bordelaise, Voici des photos prises chez Jean avec entre autres Hélène Frébourg, Isabelle Juppé, Pauline Deysson, Pascale Avarguès et plusieurs autres

Et pour bien voir le resto:

Et c’est assis sur cette terrasse que nous avons donné cette entrevue à AEC

Philippe Martin (http://nayezpaspeur.ca/) et Claude Malaison (http://emergenceweb.com/) sont co-auteurs du livre « Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires ? » (http://pourquoibloguer.com/).

Ils évoquent ici l’entreprise 2.0, ceux qui la composent (les Digital Natives) et les outils qu’elle utilise (ceux du Web 2.0). Entre communication et marketing, le blog utilisé dans un contexte d’affaire est une stratégie incontournable et forcément payante selon nos interlocuteurs.

Interviewés par Suzanne Galy pour Aquitaine Europe Communication (http://www.aecom.org)dans le cadre d’une journée de conférences sur le thème « Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires ? ».

blogue perso Non classé Réseaux sociaux Transformation numérique

De retour…

27 août 2018

Cela fait un bail que je n’ai pas écrit un billet sur mon blogue perso. En fait. depuis 2013 je n’y ai eu qu’une présence sporadique. J’écris ce court billet comme un prélude. Un retour longtemps repoussé pour une foule de raisons. Des raisons légales, financières, sociales, professionnelles et surtout médicales, la totale, quoi ! Je ne l’ai pas eu facile depuis ma fête cette année-là. Pas besoin d’entrer ici dans les détails d’une période de loin la plus noire de ma vie. Et non, je n’ai pas été assimilé dans le Collectif…

Une chance, j’ai eu quelques quelques membres de la famille et ami.e.s pour me soutenir durant cette période de cinq longues années qui se termine. Après avoir presque fait le vide autour de moi,  je sors du dessous de ma roche, enterré là pendant cinq ans. Ça c’est du Scorpion tout craché et quand il ressort, il a la carapace plus dure, il est plus coriace et déterminé mais méfiant.

Malgré cette prédisposition, je reprends donc ma liberté de parole et ma liberté d’action dans  le vie de tous les jours, lire dans le réel mais aussi sur les réseaux et médias sociaux. J’en ai fait beaucoup des MRS ces dernières années mais pour d’autres, dans l’ombre. Ne vous surprenez donc pas de me revoir vous demander d’être amie.e.s Facebook, relations sur LinkedIn  ou de vous suivre sur Twitter ou Instagram, de commenter et aimer dans vos fils ou sur vos murs et écrire sur mes sujets préférés.

Comme la transformation numérique (anciennement l’entreprise sociale qui anciennement se disait Entreprise 2.0) maintenant devenue un enjeu non plus seulement organisationnel mais aussi politique et social (éconumérique comme dirait la candidate de Mercier, Michelle Blanc) . Je traiterai aussi de communication interactive, des devoirs de mémoire, du marketing de contenu et d’influence mais aussi sur de nouveaux sujets comme la fiction devenue science, comme le montre l’image qui illustre ce texte et qui nous plonge dans l’univers des cyborgs et  de l’Intelligence artificielle.

Ah oui, l’image… Vous remarquerez que pour ce premier billet, j’ai été avare de tout sauf de mots. Pas de liens, pas d’inter-titres, pas de vidéo ou d’infographie et une seule image (mes excuses à mes anciens étudiants). C’est voulu. Je refais contact avec la blogosphère et la sociosphère avec humilité et simplicité.

Merci de m’avoir lu.

Cloud Computing Entrepôts de données Gestion de données Identité numérique LeWebParis Web politique

La guerre des données, dix ans plus tard : de Google à Cambridge Analytica en passant par Nicholas

24 mai 2018

C’est en lisant un statut (ci-dessous) sur le mur Facebook de l’amie et blogueuse fort connue Anne Lataillade que l’idée de ce billet m’a littéralement explosé au visage…  Écrire sur le «scraping» de données sur ce blogue, dix ans après l’avoir fait une première fois le 9 janvier 2008. Et pourquoi revenir sur le sujet? Tout simplement parce que personne ou presque ne s’est soucié du phénomène jusqu’au «scandale» de Cambridge Analytica sur l’utilisation des données personnelles de plus de 800 millions d’abonné.e.s Facebook.


Notre petit échange sur Facebook au sujet du «scraping»

À la sortie des premières infos sur cette affaire, j’ai réagi avec une certaine indifférence mais je ne peux rester insensible au fait que tout le monde s’y mette et se scandalise sans savoir que tout le monde le fait en même en cuisine comme le souligne Anne.

Et voilà qu’en plus, «Zuckie» en agneau sacrificiel emblématique de la Silicon Valley, est forcé d’aller témoigner devant les deux chambres du Congrès. Alors là,  je me suis dit: mais voyons donc, pourquoi ils en font tout un plat ? Tout le monde le sait depuis au moins dix ans. Et malheureusement,  on a vu l’ignorance de ces pauvres sénateurs qui représentent bien leurs électeurs ( voir l’image de couverture). Il n’y a rien de nouveau là et ces politiciens devraient le savoir…

Tous les partis politiques ont, depuis la campagne Obama en 2008, leur propre système avec un nom particulier pour faire du ciblage à partir des réseaux sociaux. De là à passer à la manipulation, le pas est très court mais le monsieur ou la madame qui nous représente choisit de ne rien voir ou mieux de ne rien savoir. Jusque là….

Faut croire que pour beaucoup de monde, hors de la sphère du Web et la techno, c’était de l’inédit, comme s’ils se réveillaient tous d’un coup en 2018 en se disant «Au secours, on tripote dans mes données personnelles !» Désolé groupe mais c’est pratique courante et pas juste avec Facebook. Voici reproduit ci-dessous, le billet que j’ai commis en 2008. Oui, oui, vous lisez bien.

Et en passant, je n’ai pas eu un coup subit de science infuse pour l’écrire. C’était pour… Mais voyez par vous-mêmes:

«Un billet pour partager avec vous mes réflexions à la suite de la lecture du dernier numéro du magazine Wired. Tout d’abord sur le reportage  «The Data Wars», écrit par Josh Mchugh et dont j’ai parlé cette semaine en faisant référence au phénomène du «scraping» des données, phénomène courant pour les plates-formes de mise en relation sociale ou professionnelle ( ex: LinkedIn ou Viadeo qui vous proposent de récupérer les adresses de vos contacts dans Outlook ou Gmail)

Dans cette guerre des données, que se livrent, entre autres, Google et Microsoft, l’auteur note que lorsque Microsoft a investi dans Facebook, toutes les plates-formes rivales, dont LinkedIn, se sont vues interdire l’accès au service webmail de Microsoft, ne pouvant plus ainsi «scraper» les noms et adresses email des membres. De plus, plusieurs compagnies, dont Google ont commencé à mettre en place des API pour contrôler et même canaliser le «raclage» de leurs données par d’autres sites ou plates-formes.

Le reportage se termine par une répartie de Reid Hoffman, (le fondateur de LinkedIn) :

«It’s not the place of companies like Yahoo, Microsoft, Facebook or LinkedIn to decide who gets access to their user’s data. It should be up to the users themselves. It’s simple, the individual owns the data, even if it sits in some company’s server farm».

(Google pour ne pas la nommer…) Et on en revient au débat qui a fait rage à la fin de la conférence LeWeb3 à Paris. La propriété des données, leur utilisation à des fins autres entre autres et débattu lors d’un panel sur l’Open Social Initiative, avec sur scène Eric Tholomé, de Google, Marc Mayor, de MySpace (NDLR: oui, oui, ça existait encore) et Éric Didier de Viadeo et dans la salle, rien de moins que Marc Canter.

On en revient aussi à un autre article, toujours paru dans le dernier Wired mais qui est passé presque inaperçu. Il s’agit d’une courte entrevue avec Nicholas Carr, auteur du livre «The Big Switch- Rewiring the world, from Edison to Google». Ce titre dit tout… Sur les intentions de la firme du Mountain View. Dans cette entrevue, il parle des méga-entrepôts de données, des ordinateurs personnels qui vont devenir des terminaux, que Eric Schmidt et Google vont finalement réaliser le rêve de Sun Microsystems : «The network IS the computer». Un seul ordinateur mondial relié aux méga-centres de données et qui créent un «data cloud».

Le méga-entrepôt de serveurs de Google à The Dalles en Orégon

Et Carr y va de cette tirade terrifiante:

«But as systems become more centralized — as personal data becomes more exposed and data-mining software grows in sophistication — the interests of control will gain the upper hand. If you’re looking to monitor and manipulate people, you couldn’t design a better machine.»

Nous ne sommes plus très loin de «Big Brother»… Son livre demeure un must en 2008, en cette année où l’identité numérique et le propriété des données seront, à mon avis, l’enjeu crucial…»

Je ne croyais pas si bien dire mais je me suis quand même trompé de dix ans…

NDLR: Parlant de dix ans, il en aura fallu douze pour que j’atteigne finalement le cap des 1 000 billets. CE BILLET EST LE 1 000e !!! Faut dire que j’ai été occupé à d’autres choses depuis la fin de 2013…

MAJ:

On me fait remarquer de ne pas oublier de parler du RGPD qui entre en vigueur le 25 mai (Règlement général sur le protection des données), qui vise la protection des renseignements personnels pour la zone Euro mais qui nous touchera surtout les entreprises et agences et leurs bases de données mais aussi les individus. Cliquez sur le lien ci-haut pour en savoir plus.