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Quand Twitter fait la révolution ! #iranelection (2)

21 juin 2009

À la fin de mon long WE de veille et de micro-intervention dans le cadre de la contestation des résultats de l’élection présidentielle en Iran, je me suis retrouvé, le lundi soir et surtout le mardi matin 16 juin devant un choix cruel… En effet, en quatre jours, #iranelection est devenu tellement populaire sur Twitter et dans les médias que des dizaines de milliers d’usagers se sont mis à participer. Rien de mal jusque là… C’est la grande démocratie 2.0!

Sauf qu’en ouvrant les portes à la masse des utilisateurs, se sont produit plusieurs phénomènes inédits. De un, les néophytes n’ont pas été capables de faire la différence entre les informations validées et les messages de désinformation et de deux, justement, sont arrivés en scène les Basij Twitter et ces derniers, facilement reconnaissables par leur entrée récente sur Twitter, leur nombre peu élevé de  «followers », répandaient ainsi des faussetés :

Desinformation going on : #IranElection HAS NOT been blocked. Stop RTing false hastags

@oxfordgirl: Look at tweets spreading alarm, all have bwteen 20-40 followers and been tweeting less than 24 hrs=gov agents #iranelection

Loin de tenter de bannir Twitter, le POUVOIR a tenté de s’en servir lui aussi. Il a mis des milliers de Basij et de fonctionnaires au travail. Le nombre de nouveau comptes Twitter a sensiblement augmenté au cours des derniers jours en Iran. Et les nouveaux à twitter pour la révolution et la démocratie sont tombés dans le panneau. C’est là, la limite du journalisme citoyen, des twitters d’occasion, sans expérience de la couverture « live »de pareils évènements. Les prévenir équivaut presque à prêcher dans le désert… En est résulté ma décision de quitter le flux #iranelection .

Oh! Je ne leur jette pas la pierre. L’enfer est pavé de bonnes intentions… Et je ne peux que penser que cela nous ramène au débat entre les médias traditionnels et leur éthique journalistique et les médias sociaux. À des débats comme celui que nous avons eu récemment au 3e mardis de Montréal avec les journalistes en grève de Rue Frontenac et en particulier le conférencier et journaliste «dit» techno Jean-François Codère.

En fait, il n’y a pas de noir et de blanc en cette matière mais plein de zones de gris… Où commence et où finit la manipulation des médias, qu’ils soient traditionnels ou sociaux? Quel est le meilleur garant de la liberté d’expression ou de la liberté tout court? Les deux se font manipuler mais le nombre aurait-il raison cette fois? La rue (pas Frontenac) aura-t-elle raison des officines du pouvoir? C’est aux Iraniens de décider de leur sort… Comment pourrait-il en être autrement?

Je ne peux donc m’empêcher de noter le cynisme des médias traditionnels et de leurs porte-parole face à ce qui se passe là-bas et à une possible révolution. « La révolution Twitter n’aura pas lieu », titrent Scholars & Rogues, avec comme tête de proue la journaliste washingtonienne bien connue et habituée des conférences de presse de la Maison-Blanche, Helen Thomas. C’est ce qu’ils disent de leur Amérique mais ne pensent pas le moindrement que le monde ne se limite pas à eux.. Mais les USA sont multiples et donc, permettent aussi ce genre de billet: « We Will Never See Iranians The same Way Again ». Deux USA, deux visions du monde différentes. L’une cynique. l’autre pleine d’espoir et d’empathie. N’est-ce pas là ce qui a fait élire Barrack Obama ?

Sauf qu’il ne faut pas être totalement naifs au point de penser que ce qui se passe en Iran est uniquement une révolution verte ou rose, du peuple, par le peuple et pour le peuple. Il y a une lutte de pouvoir sous-jacente comme dans toute révolution. Celle-ci met en scène des acteurs connus: les Ayatollahs. Mais aujourd’hui, la rue semble échapper à leur contrôle… Le contrôle de l’information, la répression, la pensée unique, le dogmatisme et l’extrémisme. Qui aura le fin mot de l’Histoire?

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Quand Twitter fait la révolution ! #iranelection

21 juin 2009

Voici le premier d’une série de billets sur la saga Twitter en relation avec les évènements qui se sont déroulés et se déroulent toujours en Iran. Pourquoi parler d’un tel sujet dans ce blogue de niche techno ? Simplement que je vais y analyser encore le phénomène qu’est Twitter et de son influence grandissante dans le monde et en particulier de celui des mass médias, mais aussi vous parler de ses dérives…

Après les 54 heures de couverture « live » des attentats terroristes à Mumbai en novembre dernier, je ne m’attendais pas à être aspiré aussi rapidement dans la couverture micro-journalistique d’une autre crise internationale. Le semaine dernière, donc, comme bien des gens, j’ai reçu les résultats du vote iranien à la présidence avec étonnement. Les sondages laissaient entrevoir la victoire des modérés au premier sinon au second tour… Et voilà que les radicaux et leur homme de paille Ahmadinejad l’emportent avec presque 70% des voix d’une participation record de plus de 80% des votants!

Le lendemain du vote, commence sur Twitter et autres médias sociaux, ce qui va devenir un raz-de-marée bien différent. Tout doucement, on commence à vois apparaître sur Twitter, dans les sujets les plus « trendys », celui de #iranelection. Il montera ainsi pour occuper la première place pendant une semaine, n’étant déclassé qu’en ce dimanche par celui de la fête des pères ou #Happy Fathers Day. Au début, il n’y a sur ce sujet que les Iraniens eux-mêmes et les réguliers sur Twitter, ceux que l’on appelle les « power twitters ». Ceux qui se retrouvent parmi les deux millions d’utilisateurs réguliers sur les 30 millions d’usagers.

J’entre donc dans le flux, un peu de la même manière que Mumbai, soit en tentant d’identifier les sources crédibles. Encore une fois, les médias traditionnels ne sont pas au rendez-vous en ce début de crise qui va prendre une ampleur internationale. Mais déjà les13 juin, un billet de ReadWriteWeb souligne cette absence avec un titre qui va encore ajouter à la popularité montante de la plateforme co-fondée par Biz Stone: « Dear CNN, Please Check Twitter for News Abour Iran ». CNN, qui a révolutionné les médias avec sa couverture de la guerre du Golfe, dans les années 90, en prendra plus que pour son grade en ces premiers jours. Son absence de réaction et de couverture avant l’arrivée en scène de la célèbre Christiane Amanpour sera sanctionné par un assassin #CNNFAIL.

Le billet de RWW sera le plus retwitté des premiers jours et son impact va être profond sur le cours des évènements car on parlera ensuite de «Révolution Twitter». Avec, entre autres, des citations de ce genre :

vetivergirl: The Revolution may not be Televised, But it sure as hell will be TWITTERIZED. #IranElection #Iran9

Donc, je cherche mes sources en ces premiers jours et en trouve légion en Iran même car dans les premiers jours, aucun problème à obtenir les coordonnées des principales sources d’information crédibles car elles sont là, retwittées. Mais contrairement à Mumbai, je ne me laisse pas entrainer dans la couverture en direct mais essaie plutôt de me faire un vrai portrait de la réalité. Qui a raison et qui a tort ? Les résultats des élections sont-ils légitimes ou non ? Quels sont les vrais chiffres, les vrais enjeux et surtout, je tiens à trouver une confirmation visuelle de ce qui se passe. Dans les premiers jours, il y aura peu de visuel, surtout sur YouTube qui éprouve des difficultés à retransmettre. On parlera même de censure… Mais finalement, des visuels commenceront à filtrer comme cette photo que j’ai intitulée

« The face of repression »

Et cette vidéo de la manifestation monstre du 15 juin, où plus d’un million de personnes se sont retrouvées dans la rue à Téhéran, tournée par un amateur et que j’ai intitulée:

« The Sound Of Freedom: Staggering footage, without commentary. What commentary do you need? »

À en croire plusieurs sources « internes », les iraniens ont la certitude qu’on leur a volé l’élection, que les résultats ont été truqués d’avance, etc. Bien des sources officielles en dehors d’Iran commencent aussi à penser la même chose mais certains soutiennent toujours le «Et si les résultats étaient bons?» …

L’entrée en scène des médias

Et c’est là que les médias font leur entrée… Tout d’abord les non traditionnels tels que le Huffington Post et The Atlantic avec Andrew Sullivan et son Daily Dish. Les deux vont être les premiers à changer leur couleur de base et adopter le vert en signe de solidarité avec les opposants au régime en Iran. Ce vert va être d’ailleurs être aussi adopté par bon nombre d’usagers de Twitter :

Donc, les deux vont lancer la couverture en  « live-blogging » mais ne seront pas les seuls. Il va aussi y avoir du côté francophone Mémoire Vive.TV de l’amie Natacha Quester-Séméon.

Au cours de ces premiers jours, la BBC sera une seules des chaînes traditionnelles à être présente, surtout avec sa chaîne en Persan mais aussi et curieusement par la présence sur place et sur Twitter d’un correspondant d’ABC, Jim Sciutto.

C’est ce petit groupe qui va donner le ton aux autres. Dans les heures et jours qui vont suivre, vont se multiplier les blogues en direct tels que celui du Monde.fr, de Libération.fr, du New York Times, du Guardian et le très «twitté» Boston Globe Big Picture.

La couverture dès les premiers jours de Huffington Post et le la BBC, captée sur Livestation

Toutes les sources d’information vont s’entendre sur un point: ce qui a débuté comme une simple contestation des résultats d’une élection est en train de se transformer en véritable révolution et en cela, Internet et surtout Twitter et Facebook auront joué et jouent toujours un rôle déterminant. Et quand le pouvoir tente de museler la liberté d’expression, il tente d’abord de museler les médias traditionnels et oublie pour un certain temps les médias sociaux. Ils ont aussi oublié que l’Iran était une nation de blogueurs:

IRAN: A Nation Of Bloggers from ayrakus on Vimeo.

Mais comme vous le lirez dans le billet suivant, LE pouvoir apprend vite…

Communication interactive Marketing Storytelling

Marketing : connaissez-vous les sept archétypes du storytelling?

5 septembre 2024
archétypes marketing

NOTE : je reprends ici en la modifiant un peu, (une fois n’est pas coutume) une série de deux billets que j’ai signée sur le blogue d’ExoB2B et les regroupe en un seul. Vous avez donc droit à l’entièreté de l’histoire de Marie-Ève. Dans le monde du marketing, la création de contenu percutant est essentielle pour se démarquer. Cependant, vous avez peut-être remarqué que vos contenus commencent à se ressembler. Ne vous inquiétez pas, c’est un phénomène courant qui s’explique par l’utilisation d’archétypes narratifs.

Si nos récits marketing paraissent similaires, ce n’est pas par manque de créativité, mais plutôt parce que notre cerveau est programmé pour reconnaître des schémas ou archétypes familiers. En marketing, l’utilisation de structures narratives connues peut en réalité renforcer l’efficacité de notre message, le rendant plus accessible et remarquable pour notre audience.

Aujourd’hui, embarquons pour un voyage à travers les PME du Québec, à la découverte de ces archétypes et de leur pouvoir transformateur dans le monde du marketing de contenu.

Le début du voyage

L’histoire commence dans un modeste bureau de Montréal, où Marie-Ève, une jeune stratège marketing d’une agence, se grattait la tête devant son écran. Ses campagnes, autrefois efficaces, semblaient avoir perdu de leur magie. « Pourquoi mes histoires ne captivent-elles plus autant? », se demandait-elle. C’est alors qu’un courriel apparut dans sa boîte de réception, l’invitant à un voyage à travers le Québec pour découvrir les secrets de sept archétypes narratifs du marketing.

Intriguée, Marie-Ève accepta l’invitation. Son premier arrêt?  Une ancienne érablière de la Beauce, transformée en hub technologique.

Premier archétype : vaincre le monstre

Dans cette érablière high-tech, Marie-Ève rencontra Jean-Philippe, fondateur de TechnoSève. Il lui raconta comment son entreprise avait vaincu le « monstre » de l’inefficacité qui menaçait l’industrie acéricole. Grâce à un système IoT révolutionnaire, TechnoSève avait non seulement sauvé la production locale, mais conquis le marché nord-américain.

En discutant avec Jean-Philippe, Marie-Ève découvrit les multiples têtes de l’hydre qu’ils combattaient. « Ce n’est pas juste une question d’inefficacité, » expliquait-il. « C’est tout un écosystème de problèmes : le gaspillage de sève, les pannes d’équipement non détectées, la fluctuation imprévisible de la production… Chaque problème est un mini-monstre qui se nourrit des revenus des producteurs. » TechnoSève a cartographié ces défis, créant une véritable « anatomie du monstre » qu’ils présentaient à leurs clients potentiels. Cette approche visuelle et narrative transforme des problèmes abstraits en une menace tangible et identifiable, renforçant l’urgence d’agir.

Ce qui impressionna particulièrement Marie-Ève, c’est comment TechnoSève a réussi à impliquer toute la communauté acéricole dans leur combat. Ils ont lancé une campagne intitulée « Les Gardiens de l’Érable », où chaque producteur utilisant leur technologie devient un héros dans la lutte contre l’inefficacité. « On ne vend pas juste un produit, » a sourit Jean-Philippe, « on recrute des alliés dans une quête épique. »

Une nouvelle bataille gagnée contre le monstre

Cette stratégie a non seulement stimulé leurs ventes, mais a aussi créé un sentiment d’appartenance et de fierté parmi leurs clients. Les témoignages de ces « héros » sont devenus le cœur de leur marketing, chaque histoire à succès étant une nouvelle bataille gagnée contre le monstre. Marie-Ève réalisa que transformer ses clients en héros de l’histoire est peut-être la stratégie la plus puissante de toutes.

Elle sortit son petit carnet noir et commença à griffonner ses réflexions. Dans l’histoire de TechnoSève, le ‘monstre’ n’était pas un dragon cracheur de feu, mais l’inefficacité qui menaçait de dévorer les profits et la compétitivité de l’industrie acéricole. Leur système IoT jouait le rôle de l’épée magique, permettant aux producteurs de terrasser ce monstre invisible mais redoutable.

Marie-Ève réalisa que les archétypes pouvaient s’appliquer à une multitude de scénarios. Une entreprise de cybersécurité pourrait présenter les cyberattaques comme le monstre à vaincre, tandis qu’une firme de consultation en ressources humaines pourrait dépeindre le taux de roulement élevé comme le Minotaure dans le labyrinthe organisationnel.

L’essentiel, nota-t-elle, était de bien identifier le ‘monstre’ spécifique à chaque industrie ou client, de le rendre tangible pour que l’audience puisse vraiment ressentir la menace. Ensuite, il fallait présenter la solution comme l’arme nécessaire pour vaincre l’adversité, tout en positionnant le client comme le véritable héros de l’histoire.

Marie-Ève referma son carnet, le regard brillant d’excitation. Elle avait hâte de mettre ces idées en pratique, de transformer les défis de ses clients en récits épiques de triomphe sur l’adversité. Elle remercia chaleureusement Jean-Philippe pour son temps et son histoire inspirante, puis se dirigea vers sa prochaine destination, impatiente de découvrir les autres archétypes qui l’attendaient.

Deuxième archétype : de la pauvreté à la richesse

Le voyage de Marie-Ève la mena ensuite à Rimouski, où elle découvrit l’ascension fulgurante d’OcéanTech. Dans un modeste garage reconverti en bureau, Pierre Lévesque, le fondateur, raconta comment son entreprise était passée d’un simple fournisseur local à un leader mondial des solutions de surveillance marine.

« Au début, on réparait les sonars des pêcheurs du coin, » expliqua Pierre avec un sourire nostalgique. « Aujourd’hui, nos systèmes équipent les navires de recherche en Antarctique. » Cette transformation spectaculaire incarnait parfaitement l’archétype « de la pauvreté à la richesse », un récit qui résonne profondément dans l’univers du marketing.

Marie-Ève fut fascinée par la façon dont OcéanTech utilisait son propre parcours comme une métaphore de la croissance potentielle de ses clients. Chaque étape de leur évolution était soigneusement documentée et partagée, non pas comme une simple chronologie, mais comme une série de défis surmontés et d’innovations cruciales.

« Quand on présente notre technologie de cartographie des fonds marins à une petite entreprise de pêche, on ne parle pas juste de spécifications techniques, » expliqua Sarah, la directrice marketing. « On leur montre comment cette même technologie a permis à une coopérative similaire de tripler ses prises en cinq ans. Notre histoire devient leur futur potentiel. »

Ce qui frappa particulièrement Marie-Ève, c’était la manière dont OcéanTech avait transformé ses relations clients en véritables partenariats de croissance. L’entreprise ne se contentait pas de vendre des produits ; elle s’engageait activement dans le développement à long terme de ses clients.

Par exemple, leur programme « Horizons Bleus » offrait un accompagnement personnalisé aux pêcheries artisanales, les aidant à moderniser progressivement leurs opérations. « On grandit ensemble, » résuma Pierre. « Leur succès alimente notre innovation, et notre technologie propulse leur croissance. C’est un cercle vertueux. »

Au-delà des chiffres de vente, une connexion émotionnelle

L’impact de cette approche allait bien au-delà des simples chiffres de vente. OcéanTech était devenue une véritable «success story» régionale, inspirant d’autres entrepreneurs locaux et attirant des talents de partout au Québec. Leur histoire était enseignée dans les écoles de commerce, comme au HEC, et citée comme exemple de réussite dans l’économie bleue. Marie-Ève réalisa que cet archétype avait le pouvoir non seulement de vendre des produits, mais aussi de positionner une entreprise comme un acteur clé du développement économique de toute une région.

En quittant Rimouski, Marie-Ève comprit que l’archétype « de la pauvreté à la richesse » était bien plus qu’un simple outil de marketing. C’était une puissante narration qui créait une connexion émotionnelle profonde avec les clients, en leur montrant un chemin tangible vers le succès.

Elle réalisa que pour exploiter pleinement cet archétype, les entreprises devaient non seulement raconter leur propre histoire de croissance. Mais aussi démontrer comment elles pouvaient être le catalyseur de la réussite de leurs clients. Dans un monde marketing et en particulier celui du B2B souvent perçu comme froid et transactionnel, ces récits de transformation et de succès partagé avaient le pouvoir de créer des liens durables. Et de fidéliser une clientèle en quête de partenaires pour leur propre voyage vers la réussite.

Troisième archétype : la quête de l’excellence

À Saguenay (anciennement Jonquière-Chicoutimi-La Baie), notre bourlingueuse fit la connaissance de l’équipe de Logistique Boréale. Leur quête pour optimiser leurs routes de livraison dans le Grand Nord québécois, en particulier à Kuujjuaq, était digne d’une saga des hommes du Nord. Chaque solution testée était comme une étape de leur voyage, jusqu’à trouver la combinaison parfaite de technologie et d’expertise locale.

Intriguée par cette approche, Marie-Ève sollicita un entretien avec Sylvie Tremblay, co-fondatrice et directrice marketing de Logistique Boréale. Le témoignage de Sylvie allait donner vie à cet archétype de la quête :

« Notre voyage vers l’excellence logistique dans le Grand Nord a été tout sauf un long fleuve tranquille, » commença Sylvie avec un sourire. « Au début, on pensait que notre expertise en logistique urbaine serait facilement transposable. Quelle naïveté! Notre premier hiver à Kuujjuaq nous a vite remis les idées en place. »

Des défis uniques

Sylvie poursuivit en décrivant les défis uniques auxquels ils ont fait face : « On a dû repenser entièrement notre approche. Ce n’était pas juste une question de camions plus robustes ou de GPS plus précis. Il fallait comprendre la culture, le rythme de vie, et même la façon dont la météo influence les habitudes de consommation dans le Nord. ».

L’histoire de Logistique Boréale, avec sa recherche acharnée de la solution parfaite pour ses routes de livraison, incarnait parfaitement cette quête. Chaque essai, chaque échec et chaque réussite faisaient partie intégrante du récit. Ils montraient la détermination et la résilience nécessaires pour atteindre l’excellence.

Marie-Ève comprit que pour optimiser cet archétype, il fallait mettre en avant non seulement le résultat final. Mais aussi le processus d’amélioration continue. Les solutions ne devaient pas être présentées comme des fins en soi. Mais comme des outils permettant aux clients de poursuivre leur propre quête d’excellence.

En racontant ces histoires, elle pourrait créer une connexion émotionnelle avec les décideurs. Ces derniers pourraient se reconnaître dans ces parcours d’optimisation et d’innovation constantes. Une façon comme une autre de montrer que le fournisseur comprend profondément les défis et les aspirations de ses clients.

Quatrième archétype : le voyage et le retour

Destination Gatineau à l’autre bout du Québec pour un rendez-vous chez BoisInno, spécialistes des matériaux de construction écologiques. Partis conquérir le Vieux Continent avec leurs matériaux de construction écologiques, ils sont revenus plus forts et plus sages. « On pensait que notre bois d’ingénierie allait révolutionner l’Europe, » raconte le fondateur. « On a surtout appris que même les Français peuvent être plus têtus que nous! » Leur retour triomphal, riche en leçons, a transformé BoisInno en leader nord-américain de la construction durable.

Marie-Ève, fascinée, creuse davantage cette histoire de choc culturel et d’adaptation. Le fondateur, Marc-André Pelletier, lui explique les défis inattendus auxquels ils ont fait face. « On est arrivés en Europe avec notre belle technologie québécoise. On pensait que le marché allait s’ouvrir comme une fleur au printemps. Mais on s’est vite rendu compte que chaque pays avait ses propres normes. Ses traditions de construction, et une méfiance naturelle envers les nouveaux venus. »

L’équipe de BoisInno s’est retrouvée à naviguer dans un labyrinthe de réglementations, de préférences locales et de rivalités régionales. « À un moment donné, » rit Marc-André, « on se demandait si on n’aurait pas dû plutôt essayer de vendre de la poutine aux Parisiens. Ça aurait peut-être été plus simple! »

Transformer un échec marketing en une opportunité

Mais ce qui semblait être un échec s’est transformé en une opportunité d’or pour BoisInno. Chaque obstacle rencontré en Europe est devenu une leçon précieuse. Qui affinait leur compréhension des marchés internationaux et des nuances culturelles dans le secteur de la construction. À leur retour au Québec, ils ont complètement revu leur approche marketing et leur stratégie de développement de produits.

« On a appris à écouter vraiment nos clients. À comprendre leurs besoins spécifiques plutôt que de simplement leur vendre notre vision, » explique Sarah Tremblay, directrice marketing. Cette nouvelle approche, baptisée « Construction sur Mesure », est devenue le cœur de leur proposition de valeur. Désormais, BoisInno ne vend plus seulement des matériaux écologiques, mais une expertise globale en construction durable, adaptée aux réalités locales.

L’histoire de BoisInno n’est pas seulement un récit de persévérance face à l’adversité. C’est une démonstration concrète de leur capacité d’adaptation et d’innovation. Dans leurs présentations aux clients potentiels, l’aventure européenne est devenue un argument de vente clé. « Quand on parle à un client qui hésite à adopter nos solutions, » conclut Marc-André, « on lui raconte notre histoire européenne. Ça montre qu’on a l’expérience pour relever les défis les plus complexes. Et surtout, qu’on a l’humilité d’apprendre et de s’améliorer constamment. »

Cette approche a non seulement renforcé la crédibilité de BoisInno sur le marché nord-américain, mais a aussi ouvert de nouvelles portes à l’international, transformant leur « échec » initial en un tremplin vers un succès global.

Et c’est reparti pour les trois derniers archétypes

Note : le récit est cette fois-ci décliné au présent.

Le soleil se lève sur Montréal. Marie-Ève boit son troisième café de la journée. Elle reprend la route pour la seconde partie de son odyssée. Sa mission : décoder les trois derniers archétypes du narratif marketing. Elle réfléchit aux quatre premiers archétypes découverts lors de son voyage initial. Ces récits ont transformé de simples entreprises en véritables épopées québécoises.

Alors qu’elle vérifie son GPS – parce que même les héros du marketing peuvent se perdre – Marie-Ève repense aux quatre premiers archétypes découverts lors de son périple initial. Surmonter l’adversité, vaincre le monstre, de la pauvreté à la richesse, la quête de l’excellence et le voyage et le retour… Ces récits ont transformé de simples entreprises en véritables épopées québécoises. Qui aurait cru que le marketing pouvait être aussi palpitant?

Cinquième archétype : la comédie

Mais trêve de nostalgie, la route l’appelle. Direction : Drummondville. Sa destination? RoboPoutine. Cette entreprise d’automatisation industrielle promet d’illustrer parfaitement le cinquième archétype : la comédie. Marie-Ève se demande si leur histoire implique des robots qui apprennent à faire de la poutine. Hey, tout est possible 🙂

Alors que le paysage défile, Marie-Ève ne peut s’empêcher de sourire. Qui aurait pensé que dénicher des archétypes de storytelling la mènerait à un «road trip» à travers le Québec? Certainement pas son patron, qui croyait qu’elle passerait ses journées à peaufiner des présentations PowerPoints dans son cubicule.

Arrivée chez RoboPoutine, Marie-Ève est accueillie par Luc Tremblay, le PDG, qui lui raconte l’histoire savoureuse de l’entreprise. « Notre premier projet d’envergure était pour une chaîne de restaurants de poutine », explique Luc avec un sourire en coin. « On pensait avoir tout prévu. Mais on a vite découvert que nos robots avaient un petit problème avec le concept de ‘générosité québécoise’. Résultat? Des poutines avec trois frites et un grain de fromage, ou à l’inverse, des bols débordant de sauce jusqu’au plafond! »

La poutine parfaite en marketing de contenu

Loin de se décourager, l’équipe de RoboPoutine a vu dans ce fiasco culinaire une opportunité d’apprentissage en or. Ils ont redoublé d’efforts. Collaboré étroitement avec les chefs et finalement développé un système d’IA capable de doser parfaitement les ingrédients de la poutine. Tout en s’adaptant aux préférences régionales, de la poutine galvaude de Victoriaville à la T-Rex de Drummondville.

L’histoire de RoboPoutine n’est pas juste celle d’un échec transformé en succès. C’est un témoignage de leur capacité d’adaptation, d’innovation et de résilience. En partageant ouvertement leurs erreurs et leurs apprentissages, l’entreprise montre son expertise technique. Mais aussi son engagement envers ses clients et son respect pour les traditions culinaires québécoises.

« Aujourd’hui », poursuit Luc, « quand un nouveau client potentiel hésite, on lui raconte l’histoire de la ‘Poutine Parfaite’. Ça les fait rire, mais surtout, ça leur montre qu’on n’a pas peur des défis et qu’on trouvera toujours une solution, même si ça implique de goûter à quelques poutines ratées en cours de route. »

Marie-Ève note frénétiquement. Voilà un récit parfait pour le marketing de contenu. Authentique, mémorable et drôle. Il positionne l’entreprise non pas comme un simple fournisseur, mais comme un partenaire qui grandit et s’améliore constamment dans l’enthousiasme. Plus important encore, cette histoire résonne avec les expériences de nombreuses entreprises, créant ainsi une connexion émotionnelle rare.

En quittant RoboPoutine, Marie-Ève ne peut s’empêcher de saliver. La comédie, c’est bien plus qu’un archétype, c’est peut-être aussi une philosophie d’entreprise. Et si ça peut transformer un désastre de poutine en une histoire hilarante, imaginez ce que ça peut faire pour d’autres entreprises moins… savoureuses.

Sixième archétype : la tragédie

De Sherbrooke, Marie-Ève remonte la 55, direction Trois-Rivières, berceau d’une saga entrepreneuriale digne des meilleures séries Netflix. Son GPS la guide vers le Parc industriel des Hautes-Forges, où deux immeubles racontent une histoire d’ascension et de dégringolade bien de chez nous.

D’un côté de la rue, un bâtiment abandonné aux vitres poussiéreuses arbore encore le logo délavé de Fax-O-Max. Marie-Ève imagine presque le fantôme de télécopieurs errant dans les couloirs déserts. De l’autre côté, les bureaux modernes et lumineux de CommTech bourdonnent d’activité.

« Bienvenue dans notre machine à remonter le temps corporative », lance Geneviève Lemieux, PDG de CommTech, en accueillant Marie-Ève. « Vous êtes ici à la croisée de deux destins entrepreneuriaux. »

Geneviève raconte la tragédie. L’histoire de Fax-O-Max sert de mise en garde. Jadis géant de la communication d’entreprise, Fax-O-Max a sombré dans l’oubli, victime de son refus d’embrasser le numérique. Elle raconte comment l’entreprise s’est accrochée à sa technologie désuète comme un capitaine à son navire qui coule. « Ils envoyaient encore des fax pour annoncer leurs nouveaux… fax », ironise-t-elle. Pendant ce temps, CommTech, née des cendres de cette industrie mourante, embrassait chaque nouvelle vague technologique avec l’enthousiasme d’un surfeur à Hawaï.

Une stratégie marketing redoutable.

« Notre slogan? ‘Nous avons vu le futur, et il ne bipe pas' », plaisante Geneviève. Mais derrière l’humour se cache une stratégie redoutable. CommTech a transformé l’histoire de Fax-O-Max en une parabole puissante, un «memento mori» numérique qu’elle partage avec ses clients.

Marie-Ève est fascinée. « Voilà comment transformer une mise en garde historique en histoire inspirante », pense-t-elle. Elle réalise que CommTech ne vend pas simplement des solutions de communication, mais une promesse : « Avec nous, vous ne serez jamais du mauvais côté de l’histoire technologique. »

Dans les salles de réunion de CommTech, les vestiges de Fax-O-Max servent d’accessoires pour des présentations percutantes. Un vieux fax trône sur une étagère, tel un trophée de chasse numérique. « Chaque fois qu’un client hésite à mettre à jour, on lui demande s’il veut finir comme ça », confie Geneviève avec un clin d’œil.

CommTech n’a pas simplement appris des erreurs de Fax-O-Max ; elle a transformé cette leçon en un récit fondateur, un mythe d’entreprise qui rassure les clients et inspire les employés. « Notre plus grande fierté? », conclut Geneviève. « Quand un de nos clients nous dit : ‘Grâce à vous, on a évité notre moment Fax-O-Max’. »

En quittant Trois-Rivières, Marie-Ève ne peut s’empêcher de sourire. Dans le monde impitoyable du marketing, CommTech a réussi à transformer la peur de l’obsolescence en un puissant moteur de croissance. Elle a hâte de voir comment d’autres entreprises québécoises pourraient appliquer cet archétype des leçons de l’Histoire. Après tout, dans la province qui a survécu à la disparition des Nordiques et des Expos ainsi qu’à l’arrivée de la poutine au McDo, l’adaptabilité est presque un sport national.

Septième archétype : la renaissance

Le voyage de notre héroïne va s’achever aux Éboulements dans Charlevoix, où la Fromagerie Ancestrale a écrit un nouveau chapitre de son histoire centenaire grâce au commerce électronique. D’une institution locale menacée de fermeture, elle est devenue un fournisseur prisé des grands restaurants québécois et canadiens.

Geneviève Tremblay, propriétaire de quatrième génération, accueille Marie-Ève avec un sourire chaleureux et un plateau de fromages. Tout en dégustant un délicieux Migneron, Geneviève partage son expérience. « Notre renaissance numérique, c’était comme marier la sagesse de mon arrière-grand-père avec l’audace de ma fille adolescente. On a réussi à numériser notre savoir-faire ancestral sans perdre l’âme de nos fromages, prouvant qu’on peut être à la fois centenaire et start-up dans l’esprit. »

Ce processus a non seulement sauvé l’entreprise, mais a aussi renforcé son identité de marque. La fromagerie utilise maintenant son histoire de renaissance comme un puissant outil de marketing de contenu, montrant à ses clients comment tradition et innovation peuvent coexister harmonieusement.

Marie-Ève comprend que l’archétype de la renaissance montre comment l’innovation peut préserver et amplifier ce qui fait la valeur unique d’une entreprise et qu’il est particulièrement pertinent dans le contexte actuel, où de nombreuses entreprises traditionnelles luttent pour rester pertinentes face aux perturbations numériques.

L’histoire de la Fromagerie Ancestrale offre un modèle inspirant. Il montre comment embrasser le changement tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales. Elle comprit que raconter ces histoires de renaissance pouvait positionner ses clients comme des partenaires de choix pour les entreprises en quête de transformation, créant ainsi de nouvelles opportunités de croissance.

L’épilogue : le retour triomphant

De retour à Montréal, Marie-Ève est transformée. Elle a découvert que le pouvoir du narratif marketing de contenu ou «storytelling» ne résidait pas seulement dans les histoires elles-mêmes, mais dans la façon dont elles résonnaient avec les expériences et les aspirations de son audience.

Assise à son bureau, elle relit ses notes de voyage dans son petit carnet noir usé. L’histoire de TechnoSève lui a montré comment transformer des défis techniques en récits héroïques, illustrant parfaitement l’archétype de « vaincre le monstre ». Chez OcéanTech, elle a appris à tisser des narratifs de croissance qui inspirent confiance, incarnant l’archétype « de la pauvreté à la richesse ».

Trois archétypes marketing

L’aventure de Logistique Boréale a donné vie à l’archétype de « la quête », montrant comment la recherche constante de l’excellence peut captiver une audience en marketing de contenu. L’odyssée européenne de BoisInno lui a enseigné la valeur des leçons tirées des échecs apparents, personnifiant « le voyage et le retour ».

Les péripéties savoureuses de RoboPoutine ont révélé la puissance de « la comédie » dans le storytelling en marketing de contenu, prouvant que même les sujets les plus techniques peuvent être abordés avec humour. L’histoire de Fax-O-Max et CommTech a illustré « la tragédie » transformée en leçon inspirante. Enfin, la renaissance de la Fromagerie Ancestrale a montré comment l’innovation peut insuffler une nouvelle vie à une entreprise traditionnelle.

Marie-Ève réalise que ces archétypes ne sont pas de simples formules à appliquer, mais des cadres flexibles à adapter à chaque client unique. Elle commence à esquisser de nouvelles stratégies : comment utiliser l’archétype du voyage et du retour pour une entreprise de logiciels en pleine expansion internationale? Comment appliquer la quête de l’excellence pour un fabricant cherchant à se démarquer dans un marché saturé? Les possibilités semblent infinies, et elle sent que son approche du marketing, que ce soit en B2C ou en B2B, ne sera plus jamais la même.

Devenir une architecte d’histoires

Chaque arrêt de son périple a ajouté une nouvelle couleur à sa palette narrative, et elle est maintenant prête à peindre des histoires qui non seulement captiveront son audience, mais transformeront également la façon dont les entreprises se perçoivent et communiquent.

Elle réalise que son rôle va au-delà de la simple création de contenu. Elle devient une architecte d’histoires, aidant ses clients à découvrir et à articuler leur propre odyssée entrepreneuriale. Cette approche promet non seulement d’améliorer leurs campagnes marketing, mais aussi de renforcer leur identité de marque et leur connexion avec leurs clients.

Armée de ces nouveaux outils narratifs, elle est prête à revigorer ses campagnes marketing. Mais elle sait aussi que son voyage ne fait que commencer. Chaque entreprise a une histoire unique à raconter, et elle est déterminée à les aider à trouver leur voix.

Elle se lève, énergisée par les possibilités qui s’ouvrent devant elle. Alors qu’elle se prépare pour sa prochaine réunion, Marie-Ève sourit. Son voyage à travers le Québec lui a rappelé une vérité fondamentale : dans le monde complexe du marketing de contenu, ce sont les histoires humaines, authentiques et inspirantes qui créent de véritables connexions. Et ce sont précisément ces connexions qui transforment de simples transactions en partenariats durables.

 

 

Réseaux sociaux

Après un an d’inactivité, je quitte Twitter/X pour de bon!

15 août 2024
twitter

C’est fait! J’ai quitté ce matin Twitter/X après 17 ans de publications, de commentaires, d’expériences, de couverture en direct et pendant plusieurs jours d’événements planétaires comme les attentats à Mumbai et les premières manifestations en Iran (voir mes billets sur ces sujets ICI et ICI).

Des couvertures qui en leur temps (2008-2009) ont fait école aussi bien à la conférence webcom-Montréal que dans mes cours à l’Université de Montréal. Un autre souvenir du petit oiseau bleu a été ma rencontre en 2010 à San Francisco avec John Adams/@netik et Del Harvey/@delbius et ma visite chez eux soit chez Twitter.

La raison de mon départ

Tous ces mots et souvenirs pour en arriver à la raison de mon départ. Elle a un nom : Elon Musk. Sa prise de contrôle sauvage de Twitter et de sa transformation en un X de désinformation m’ont profondément écoeuré. Moi qui publiait justement sur la propreté nécessaire de chaque compte Twitter avec le billet intitulé :«Twitter, Trump et le ménage de la toilette».

J’ai attendu pendant un an avant de poser le geste fatidique en espérant… En espérant quoi au juste? Que Musk soit un bon gestionnaire de réseau social? Tout le contraire. Voici une capture d’écran prise sur l’autre réseau. Sur celui où j’interagis maintenant et qui a pour nom Threads.

Twitter et X

On y cite l’article de Isabelle Hachey de LaPresse où elle parle qu’elle n’achètera jamais de Tesla mais c’est ce bout de texte où elle parle de Musk et X qui me parle :

«Bien planqué derrière son écran, l’homme le plus riche de la planète s’amuse à attiser les tensions qui couvent à l’autre bout du monde. Lorsque les rues s’enflamment, il ne trouve rien de mieux à faire que de jeter de l’huile sur le feu. On l’a vu lors des émeutes raciales au Royaume-Uni, alimentées par une désinformation que Musk a lui-même largement contribué à faire circuler sur X.

Lui se décrit au contraire comme un « absolutiste de la liberté d’expression ». C’est même pour protéger cette liberté si fragile qu’il affirme avoir acquis Twitter.

Deux ans plus tard, le réseau social, rebaptisé X, a achevé sa conversion en gigantesque foutoir où fleurissent les fausses nouvelles, les théories du complot et les discours d’extrême droite non seulement décomplexés, mais fiers de l’être.»

L’exode ou Xode vers Threads

Et la dame publie son texte sur quel réseau social? Eh oui, Threads… C’est d’ailleurs un mouvement qu’on observe actuellement sur cette plateforme. Il y a depuis quelques jours, un important exode des journalistes et des médias de X vers Threads avec pour mot-clic @JournalismThreads. Par exemple, demain par protestation en Angleterre, on prévoit un Xode :

Xode

Vous avez toujours un compte mais vous vous demandez comment faire pour quitter? C’est simple. Vous allez dans la colonne de gauche. Vous cliquez sur Plus. Ensuite sur Paramètres et enfin sur Désactiver le compte. Notez que vous pouvez restaurer votre compte X jusqu’à 30 jours après sa désactivation. Après ce délai c’est Bye Elon!

 

Événements Médias sociaux Réseaux sociaux Web politique

La grande désillusion aux DSA

6 novembre 2018

Un petit billet rapide, comme cela, le jour où nos Voisins du Sud vont voter aux élections de mi-mandat. Un billet pour noter que les USA n’ont jamais été aussi divisés. Politiquement, socialement, économiquement et bien entendu technologiquement…

Le président a beau utiliser Twitter comme arme de désinformation massive, les grands des nouvelles technologies ne suivent pas politiquement et peinent à tenir leurs plates-formes en bon ordre. Les GAFAM, Twitter et l’écosystème des start-ups sont campés dans les grands États et grandes villes (Californie et Côte Est dont New York et Boston ou même Austin au Texas), des États et villes à large pourcentage démocrates.

La majorité de leurs dirigeants sont aussi de la même mouvance mais par leurs excès d’appétit fiscal et d’impuissance en gestion des contenus, ils polarisent de plus en plus leurs utilisateurs et leur société. De «Don’t be evil» ils le sont pour plusieurs devenus. La technologie comme la politique divisent encore plus les  USA, creusent des fossés idéologiques mais aussi creusent le fossé des classes sociales et exacerbent les extrémismes et le racisme.

De plus, les élections se sont technologiquement transformées depuis 2008. Les deux camps s’affrontent actuellement à coup désinformation, fake news, et fermetures de comptes, d’ingérence Russe même dans les groupes Facebook, Mais aussi à coup de campagnes médias sociaux utilisant toutes les stratégies de marketing numérique connues et reconnues.

Et tous les coups sont permis non seulement sur Twitter et Facebook mais aussi sur You Tube, Instagram et plusieurs applications mobiles de messagerie instantanée. La guerre technologique fait rage comme le chantait Jean Leloup.

Jamais les USA n’auront été aussi divisés et polarisés et la faute en incombe en partie, pas aux réseaux sociaux en eux-mêmes  mais à ceux qui les ont créés, les gèrent mais aussi et surtout les utilisent. Le climat social au sud de la frontière est délétêre ce qui m’incite et je ne suis pas le seul, à éviter toute visite mais je note et vous aussi probablement que ce climat se répand aussi vite que les changements climatiques.

Divided States of America

Il se répand en Grande-Bretagne, en Pologne, en Hongrie, en Italie, en Turquie, au Brésil, en Indonésie et même ici au Québec mais tranquillement… Mais rien comme aux USA où les élites, les immigrants et les médias sont laminés par le vent de populisme largement issu des réseaux sociaux.

La création du Web puis des réseaux sociaux, le fameux 2.0, auront porté de grandes espérances de liberté, d’égalité et de fraternité et de partage du savoir planétaire. Mais force est d’admettre que le facteur humain a faussé la donne et nous donne aujourd’hui le gueule de bois numérique et un goût amer de déjà vu.

Photo Sylvain Carle

Voyez d’ailleurs ce qui se passe au Web Summit qui s’est ouvert lundi soir à Lisbonne où on parle de grande désillusion et lisez le cri du coeur de Tim Berners-Lee qui essaie de sauver l’utopie.

Pendant ce temps au sud de la frontière, nos voisins n’auront jamais été aussi divisés. C’est pour cette raison que j’ai choisi cette image. Car il faut maintenant parler de Divided States of America. Comment de temps ce pays tiendra-t-il encore ensemble?

Personne ne saurait le dire mais la technologie (et pas juste les réseaux sociaux) mal utilisée risque de pousser ce pays au bord de la guerre civile ou dans le giron de la dictature.

Souvenez-vous du «Printemps arabe» ou des élections en Iran en 2009…

MAJ 1

Et au sortir de cette journée d’élections, le constat est encore plus vrai : le Sénat aux Républicains et le Congrès aux Démocrates. Et surtout pas de vague bleue. Juste une preuve de plus que les divisions sont bien réelles et profondes.

Dans la même veine lisez cet entretien avec Joseph Stiglitz, économiste reconnu:

https://www.theguardian.com/business/2018/nov/05/joseph-stiglitz-america-should-be-a-warning-to-other-countries?CMP=Share_iOSApp_Other&fbclid=IwAR2Jl7Czn737i6dDvGgggGWX6iPBul9k_lS2vCS2TU49PoupiXjE1LmCvDw

Médias sociaux Réseaux sociaux

Twitter, Trump et le ménage de la toilette (prise 2)

27 octobre 2018

J’ai commis, il y a un peu plus d’un an un billet sur la nécessité évidente de faire le ménage régulier de nos abonnés Twitter, question de faire disparaître la saleté, les cernes de bain, les mousses qui roulent sur le plancher (Lire faux comptes, spam, etc.), bref tout ce qui pollue notre compte.

Je fais régulièrement ce ménage mais l’exercice vaut pour tous nos comptes sur les réseaux sociaux. J’élimine ainsi tous les trolls et une bonne partie des fausses nouvelles car les abonnés que je conserve sont habituellement fiables et pour beaucoup, certifiés par Twitter et aussi avec un historique et des références sur leur identité.

Mon billet, intitulé  «Twitter et le ménage de la toilette», relatait l’histoire fictive d’Alexandre, étudiant en communication et aussi gestionnaire de communautés qui se laisse prendre au jeu de la popularité sur les réseaux sociaux.

Drôle de coincidence, je lis ce matin un article dans LaPresse que Voldémort Trump se plaint justement du sain exercice effectué par Twitter, soit de faire le ménage sur son compte à lui puisqu’il ne le fait pas lui-même.

«Le président américain Donald Trump s’est plaint vendredi de la suppression selon lui par Twitter des comptes de certains de ses abonnés, critiquant les efforts du réseau social pour éliminer les comptes faux ou injurieux.»

Comme j’abhorre cet homme, je ne suis pas un de ses abonnés mais pour les besoins de la cause, j’ai été juste vérifier les plus récents de ses 55 millions d’abonnés. Édifiant comme vous êtes en mesure de le constater:

Je vous gage un vieux 20$ que si j’étais chargé par Twitter de faire le ménage de son compte, son nombre d’abonnés tomberait drastiquement. Et comme pour moi depuis des années, Twitter a finalement compris le bien-fondé de cet exercice:

«Le réseau social tente actuellement de se défaire des utilisateurs qui essaieraient de se servir du site à des fins de propagande. Il a ainsi bloqué au cours des derniers mois des centaines de comptes manipulés depuis la Russie ou l’Iran pour mener des campagnes d’influence ou de désinformation.

Twitter a annoncé cette semaine que le nombre d’utilisateurs actifs avait baissé de 9 millions au dernier trimestre, dans le cadre de ses efforts pour rendre la plateforme plus « saine ».

Et comme récompense. Twitter remonte en bourse, justement pour cette raison. Tout pour rendre furieux Voldémort qui pourtant, en a fait son outil de communication favori avec les médias mais aussi avec une base d’abonnés en forme de gruyère…

NDLR: C’est le seul et unique billet qui porte sur ce sinistre personnage…

Blogues Communication interactive

Tel le phénix, Émergenceweb renaît de ses cendres !

7 avril 2016

J’ai cherché longtemps une photo qui pourrait illustrer en UNE le changement que mon blogue vient d’opérer mais après des heures de recherche, j’en suis venu à la conclusion qu’une simple comparaison graphique entre l’ancien et le nouveau était ce qu’il fallait. Car à compter de ce 7 avril, un peu plus de dix ans après sa création Émergenceweb opère un grand changement. Lire la suite

Événements Identité numérique LifeLogs Mémoire d'entreprise Réseaux sociaux

Musicobio: racontez votre vie en musique !

14 avril 2015

J’ai publié de nombreux billets sur ce blogue concernant la mémoire d’entreprise™. Comment faire en ces temps de départs massifs à la retraite pour conserver l’expertise et l’intelligence collective et ainsi conserver sa compétitivité. Et oui, je vais finir par l’écrire ce livre… Mais en attendant, j’aimerais profiter de ce billet pour mettre en valeur une autre initiative de conservation de la mémoire qui, cependant, ne concerne pas directement l’entreprise mais nous tous, ce qui nous rapproche tout de même du concept de «LifeLogs» ou Carnets de vie, mis de l’avant par Gordon Bell. Lire la suite

Big Data Cloud Computing

Six tendances TI qui vont bousculer les entreprises en 2013 (Deuxième partie )

28 décembre 2012

Je l’ai déjà écrit aussi bien sur ce blogue que sur Twitter et je le répète… Je n’aime pas les listes, genre 10 meilleurs ou encore les inévitables prédictions de fin d’année. Toutefois, je n’ai pas pu m’empêcher de traduire et de commenter à partir d’hier celles faites par Antone Gonsalves pour ReadWriteWeb, une publication qui, avec ZDNet donne de très bons billets et analyses du Web et de ses tendances pendant toute l’année.

Hier, j’ai traité de la première grande tendance identifiée par M. Gonsalves, soit le Big Data. Pour moi, cette tendance fait partie d’un ensemble plus vaste que l’on nomme l’Internet des données et qui sera un des sujets de choix du prochain webcom-Montréal en mai 2013. Pas dans son impact technologique sur les entreprises et les individus mais de son impact sociologique ou sociétal si vous préférez… Lire la suite

Blogues Web politique

Sommes-nous des Twitter-bourgeois ou même des Web-bourgeois ????

22 novembre 2011

AVERTISSEMENT:

Ce billet peut offenser certaines personnes. Comme il est mentionné à la télé, «Viewer discretion is advised»…

Après ma récente sortie sur Yulbiz et la place des blogues dans un contexte d’affaires, et surtout après les réactions que ce billet a suscitées, je me pose cette question en titre. Pourquoi? Eh bien parce que depuis, j’ai regardé l’ensemble de mes inrteractions sociales sur le Web pour m’apercevoir que je me suis assigi et surtout que je ne suis pas la seul à l’avoir fait. Quand je regarde mes flux Twitter, Facebook, Google+, etc., je les trouve bien calmes par rapport à 2007-2008.

pirate

Les réseaux sociaux sont-ils toujours les vecteurs de changement qu’ils étaient ? Probablement dans les économies et les pays émergents (j’aime ce mot)  comme en Asie ou au Moyen-Orient où ils ont eu un rôle «instrumental» dans la révolte et l’indignation de la population face à une classe dirigeante corrompue et dépassée par l’éclosion d’un  mouvement civil et populaire.

De là ma question: nous qui avons été aux avant-postes des premiers soubresauts de la prise de parole ciotoyenne, que nous est-il arrivé ? Nous sommes bien coîts devant ce qui se passe actuellement dans le monde. Face à la foule des indignés en Espagne, en Libye, en Égypte (bis), à Wall Street ou à la Place Victoria (sic…) à Montréal. Nous qui avons tweeté en direct la protestation du peuple Iranien face à la fraude massive des dernières élections, avons pourtant élu des gouvernements rétrogrades et autoritaires à l’inverse de la démocratie participative que présupposait le 2.0. Je me souviens à San Francisco de la grande messe O »Reilly à la conférence Web 2.0 Expo où le prêtre officiant. i.e. Tim O’Reilly nous disait que nous étions les privilégiés d’un mouvement planétaire… Le sommes-nous vraiment ?

Nous sommes bien tranquilles dans nos niches d’affaires à ne pas prendre position et à simplement«retweeter», «liker» ou partager sur Facebook… Cela me rappelle avec douleur la murale scandaleuse de Jordi Bonnet au Grand Théâtre de Québec inaugurée en 1970: «Vous êtes pas tannés de mourir bande de caves, c’est assez!». À bas le Web bourgeois !!!

Je dis cela en passant…

Identité numérique Médias sociaux

MAJ 1 et 2: Je quitte Facebook: une mise au point s’impose !

22 juillet 2011

Bon, je fais ce billet car une mise au point s’impose… J’ai récemment écrit sur Facebook que je quittais cette plate-forme sociale et j’ai même créé un groupe à cet effet. J’ai posé ce geste dans un moment de profonde exaspération face aux récentes gaffes de Facebook qui «pitche» en ligne des ajouts de fonctionnalités mal dégrossies, de toute évidence pour ne pas se faire damer le pion par Google+.

jequitte

Faut dire qu’au cours des dernières semaines, j’ai réduit de beaucoup ma présence mais de là à quitter définitivement, il y a une mer à franchir ou encore comme certains l’ont mentionné, une «addiction» à vaincre car on ne quitte pas Facebook comme cela sauf dans le cas le l’ami Martin Ouellette. … J’ai lu les innombrables commentaires que cette décision a générés sur mon mur, en particulier les nombreux appels du pied de Sophie et aussi sur sur celui du groupe, entendu les arguments de plusieurs ami(e)s dont Nancy devant un bon repas et… pris un certain recul… En effet, Facebook rejoint une clientèle que ne fera pas facilement le saut quantique vers Google+, une plate-forme plus versatile et plus intégrée mais plus «geek» pour le moment dans sa conception et l’adoption par les utilisateurs sur invitation seulement… On ne change pas les habitudes si facilement, gestion du changement 1.0…

Bref, un peu comme le mentionne Bruno Guglielminetti, aussi bien sur mon mur que sur celui du groupe (voir ci-dessous) pour son propre usage de Facebook, le mien est surtout orienté famille et amis proches, «ceux que je connais et les figures sur lesquelles je peux mettre un nom». Je me suis toujours refusé à m’en servir pour les affaires, mettant même une mise en garde sur mon profil pour que de potentielles relations d’affaires ou illustres inconnu(e)s aillent plutôt me solliciter sur LinkedIn.

Guglielminetti

C’est contraire à la philosophie de Michelle Blanc qui l’exprime ci-dessous et qui a une logique certaine car elle se sert de plusieurs médias et réseaux sociaux pour faire du «broadcast», ce qui n’est pas mon cas mais son explication et surtout ses analogies sont intéressantes. Toutefois, dans sa logique, Michelle en arrive à un triste constat, et dont j’ai déjà traité dans des billets précédents sur la disparition de la conversation sur notre médium de communication PRIMORDIAL : le blogue…

michelle

L’arrivée de Google+ est venue mettre en péril le bel équilibre établi dans l’usage de mes réseaux sociaux, Twitter y compris car ce dernier me servait d’expérimentateur d’usages… Bref, l’équilibre étant rompu il a bien fallu chercher comment le recréer… En «flushant» Facebook purement et simplement ? Je ne crois pas…

Comme plusieurs d’entre ceux qui ont commenté, je vais réorienter mes usages car Facebook offre encore des possibilités originales, non couvertes par les autres réseaux. Je le garde donc pour la possibilité de me faire des groupes pour les étudiants de mes cours. Ils sont faciles à organiser et faciles à utiliser par les étudiants au contraire de ce que les wikis ou les Google Groups peuvent offrir.

Je garde aussi Facebook pour les événements et surtout pour la famille et les amis proches (avis à Sophie et Nancy ;-). Plusieurs d’entre vous ont suivi mes mésaventures hivernales et comme moi sont en mesure d’apprécier l’utilité manifeste et même vitale de Facebook dans pareil cas:

montagehosto

Mais je ne peux pas, comme dans Google+ publier et sélectionnant de façon pointue mon lectorat. Soyez donc certains que je vais faire du ménage dans ma liste d’amis Facebook pour la réduire à sa plus simple expression. Mais n’en gardez pas ombrage. La qualité de la conversation et des échanges est le point central de la démarche. Qu’en pensez-vous ?

MAJ1

J’ai eu plusieurs réactions à date à ce billet mais je tenais à reproduire ici celle publiée dans le fil de conversation sur Google+, justement… Elle est très éclairante sur «l’addiction» Facebook, un peu comme la cigarette pour ceux qui se souviennent de ce que c’est que d’arrêter de fumer :

« Jacques Cool – J’ai supprimé mon compte Facebook (enfin, je l’espère – sont tenaces chez FB avec tes infos…) il y a 1 an. La vie a continué et je ne sens pas avoir «manqué quelque chose». Bien au contraire, l’expérience sociale en ligne fut des plus riches depuis 12 mois. Je réalise que ma présence sur autres réseaux (Twitter surtout, Diigo, Scoop.it, LinkedIn, WordPress) est essentiellement professionnelle, pas de place pour des sornettes ou des jeux nunuches. Ces jours-ci, j’explore G+. Mi-chemin entre FB et Twitter, ou complètement autre chose? C’est, je prédis, l’expérience «empirique» de G+ qui me le dira. Mais je prends mon temps, mollo. De toute façon, avec un Humidex de 38C, faut pas s’énerver.»

MAJ2

Et encore, trouvé cette présentation de Vincent Wong sur SlideShare qui résume aussi les propos tenus ci-haut mais aussi ceux de mon récent billet sur mes premières impressions de Google+