La dernière journée à la conférence Web 2.0 Expo aura été remplie de surprises… La première, c’est la conversation entre Tim O’Reilly et Jonathan Schwartz, président et CEO de Sun Microsystems. Arrivé avec quelques minutes de retard, je comprends que la conversation va dans les deux sens, que le CEO a parlé avec beaucoup de ferveur de MySQL et que O’Reilly prend beaucoup de place. Il tente d’amener Schwartz sur ses terrains de prédilection soit le «Cloud Supercomputing», et «The Internet as the OS», part dans de longues réflexions alors que Schwartz attend patiemment qu’il lui redonne la parole par une question…
La conversation prend une tournure très intéressante quand Schwartz finit par aborder innocemment le sujet des données et surtout les méga-entrepôts de données. Il lance une des meilleures citations de la conférence :« If the network is the computer, data is the currency»…Et fait surprenant, il ouvre la porte verte… En effet, selon lui, Sun Microsystems se doit d’être «power efficient» dans son offre de serveurs et que la nouvelle gamme ira en ce sens avec comme objectif de couper leur consommation d’électricité du cinquième.
Comme Sun est un des grands fournisseurs de serveurs, ses clients sont les propriétaires des entrepôts de données, les Google, Microsoft et maintenant Amazon. Selon le CEO, ces derniers ne devront pas seulement avoir des serveurs moins gourmands en électricité mais aussi avoir des entrepôts-containers… Et dans cette partie, Sun ne veut pas être uniquement un fournisseur d’infrastructure. Elle veut jouer à armes égales et aussi avoir ses propres entrepôts, lui donnant ainsi un avantage concurrentiel…
Ce qu’il veut dire par entrepôts-containers, c’est que Sun, Google et les autres doivent penser à des entrepôts mobiles, qui peuvent suivre les sources d’énergie. Encore plus intéressant, il en est arrivé à parler des entrepôts situés dans des endroits où on réchauffe les équipements au lieu de les climatiser. De l’antigel au lieu de l’air climatisé… Et aussi en arriver à les automatiser complètement. Un peu comme les postes et les centrales hydroélectriques qui sont opérés à distance… En ce sens, certains joueurs comme Microsoft planifient l’installation d’entrepôts en Sibérie…
Vous voyez les opportunités ici, entre autres, pour l’économie québécoise. En effet, le Québec est un pays nordique et théoriquement assez froid. Il a une source inépuisable d’énergie : l’eau. Et il a des infrastructures industrielles à recycler dont des alumineries, idéales pour installer des méga-entrepôts de données puisque déjà équipées de l’infrastructure de transformation électrique. Vous imaginez pour l’économie de Shawinnigan ? Ou de Jonquière, ou de Baie-Comeau ? Le gouvernement et l’entreprise privée devraient comprendre et exploiter ce nouvel atout…
Cela me fait penser à ce qu’écrit Nicholas Carr dans son bouquin «The Big Switch», sur le fait que les compagnies comme Google sont en train de devenir des nouvelles «Utilities». Les précédentes fournissent de l’énergie. Les prochaines fourniront un nouveau service essentiel : l’Internet et nos données. Schwartz et Sun ont bien compris… «Free software and free ideas are the best way to reach the consumers». Une fois atteints et fidéliser, Sun peut se concentrer à faire son $$$ ailleurs soit en devenant un des joueurs majeurs de la «Data War» et aussi en vendant ses serveurs à Google, Amazon, et autres nouvelles «Utilities».
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Préalablement laissé chez Steph… http://www.stephguerin.com/archives/reussir_une_startup_ailleurs_quen_californie/#comment-29299