Comme mentionné dans les billets d’hier, la conférence ELearn 2007 de Québec s’adresse tout particulièrement aux profs. d’université. En fait, 99% des conférences sont données par des PhD ou des étudiants au doctorat et c’est, pour eux, l’occasion annuelle de faire rapport de leurs recherches sur les nouvelles relations entre l’apprentissage et les nouvelles technologies. Cela étant dit et compris, mes attentes envers la conférence avaient baissé depuis hier.
Plus question d’attendre de la substantive moëlle de chaque conférence. Je cherche donc les surprises, et les coups de coeur… Et surprise j’ai eu ce matin en assistant tout d’abord et par hasard à la conférence intitulée «Gender Differences in the Informal Email Communications of Japaneese Young People». Ce sont les résultats d’une première phase d’étude menée par des chercheurs de l’université Waseda au Japon. Et curieusement, le conférencier était un dénommé Douglas J. Scott.
L’étude porte sur l’utilisation par les jeunes japonais et japonaises de leur téléphone cellulaire et en particulier, de leurs messages SMS. Et pas étonnant, parmi les dix plus grands utilisateurs de messages textes on retrouve sept filles et parmi les moins grands utilisateurs de messages textes, sept garçons. Les filles utilisent dans leurs messages, plus d’émoticones et en particulier quand elles communiquent entre elles. Quand elles communiquent avec les garçons, elles utilisent moins de caractères, et moins d’émoticones mais plus de points d’exclamation !!! L’étude poste sur les 18-20 ans…
Et en début d’après-midi, visite attendue du renommé Docteur Paul Resta, directeur du Learning Technology Center de l’université du Texas et consultant auprès de l’UNESCO. Ce dernier a parlé du fossé digital entre les sociétés riches et celles plus pauvres.
Un fossé économique, géographique, linguistique, technologique, culturel, religieux, technologique mais surtout, selon lui, de savoir. Les «digitaux» font partie d’une «eLite» qui a comme caractéristiques d’avoir accès aux ordinateurs et logiciels, à la bande passante, à ce qu’on nomme les RIA ou Rich Internet Applications, et ce faisant, aux contenus Internet qu’il sépare en deux soit ceux du «Surface Web» qui faisaient en 2000, 167 térabytes, et ceux du Deep Web qui faisaient, toujours en 2000, plus de 91 000 térabytes. Ces derniers sont les contenus inaccessibles au grand public sur le Web, soit tout ce qui réside derrière des «firewalls» d’entreprises ou d’institutions.
Comme ses chiffres datent de 2000, une éternité dans notre monde 2.0, il spécule que ces chiffres peuvent être doublés. À mon avis, ceux du surface Web ont plus que doublé avec le phénomène des contenus générés par les utilisateurs… Tout cela pour ensuite citer Howard Bloom l’auteur de Global Brain. «Those who are not connected are alone». Et M. Resta de poursuivre que pour ne pas être exclus, il faut au minimum savoir lire et écrire, ce qui est toujours impossible pour 26% de la population mondiale. De ce 26%, les deux tiers sont des femmes et 60% vivent en Afrique…
Parmi les efforts qui sont faits pour combler le fossé digital, Resta a parlé d’une cause qui me tient à coeur et dont je fais la promotion, entre autres sur Facebook, soit celle de John Negroponte «One Laptop per Child». La suite demain avec une présentation spéciale en début de journée qui risque d’être particulièrement intéressante de Tony O’Driscoll et intitulée :«Welcome to the Era of the Free Range Learner : How Web 2.0 and the 3D Internet are Changing the Game of Learning».