Habituellement, quand je fais une série de conférences en France ou ailleurs, j’ai le temps de faire quelques billets d’ambiance et aussi professionnels. Cette fois-ci, l’horaire a été tellement chargé qu’il m’a fallu m’en remettre exclusivement à Twitter et Twitpic pour couvrir mes conférences et déplacements. Reste qu’à postériori, je peux me permettre de faire en quelques billets-bilan, le post-mortem comme diraient les Chinois…
Mais avant d’entrer plus avant dans ce que nous avons surnommé Philippe, Michelle et moi le «Québec 2.0 European Tour 2009», je vous indique les liens sur les flux Twitter qui résument l’ensemble de l’odyssée, vue aussi bien par nous que par nos cousins Français. Ainsi, les #hashtags sont : #ParisLille et #cousins2.0.
Lucie Escalier, mon moi-même et Constance Dufresne
Donc, première conférence à Paris avec deux interventions de planifiées à la rencontre annuelle des responsables communication interne, habituellement organisée par Céline Boittin d’Infopromotions. Cette dernière n’y était pas cette année car en congé maternité, ayant donné naissance à un nouveau Français. J’ai donc fait la connaissance de sa remplaçante Lucie Escalier et renoué avec la discrète mais efficace Constance Dufresne.
Faut dire que je suis un habitué car c’est au moins la troisième fois que j’y interviens et suis ainsi en mesure de constater l’évolution des usages de la communication interne en France car évolution il y a. En effet, je note une définitive avance dans les usages 2.0. En effet, comme l’an dernier, j’ai été en mesure de voir des entreprises et sociétés qui ont intégré une bonne partie des outils que j’ai identifiés comme étant nécessaires à la création d’une mémoire d’entreprise.
Je note trois cas particuliers. Le premier c’est IBM France. Rien de bien étonnant dans ce cas, car Big Blue s’est positionnée depuis longtemps comme le navire amiral de l’entreprise 2.0. Tout de même, Willem Gabilly est arrivé avec des chiffres intéressants, qui m’ont permis de mettre à niveau ma propre présentation.
Ainsi, en date de mars 2009, Blog Central comptait 16 000 blogues actifs avec 144 000 entrées et 70 000 utilisateurs. Wiki Central pour sa part comptait 26 800 wikis actifs avec 394 000 utilisateurs et surtout 58 300 contributeurs et plus de 523 000 pages ! Encore plus impressionnant : l’outil de messagerie instantanée Sametime enregistre 4 millions de messages par jour !!!
Réseautage professionnel
L’outil interne de réseautage professionnel BluePages compte plus de 600 000 profils et les employés y effectuent chaque semaine pas moins de 1 200 000 recherches. Il s’est ainsi créé 1800 communautés actives comptant plus de 147 000 membres. Parmi ces communautés, il faut noter Beehive et BlueIQ, cette dernière pour partager sur les bonnes pratiques mais surtout ThinkPlace. Cette dernière est utilisée comme idéagora pour générer de l’innovation.
J’ai beaucoup écrit sur ce concept, mis de l’avant pas Don Tapscott dans son bouquin Wikinomics. Chez IBM, les résultats sont impressionnants : Depuis 2005, la communauté a enregistré près de 20 000 idées ont été soumises par les employés. Plus de 600 (627) ont été déployées permettant ainsi à IBM de faire des gains estimés à 727 millions $US.
Le cas Société Générale
Mais IBM n’est pas seule en France à paver la voie à l’entreprise 2.0. J’ai fait la découverte de deux autres qui ont presque autant de mérite. Le première est la Société Générale. Voici comment la responsable de l’intranet et des outils collaboratifs, Viviane Garrigos, définit la pénétration des outils du Web 2.0 chez cette vénérable institution financière qui compte 163 000 employés de 122 nationalités différentes, dont 63 % hors de France.
Outils déployés
Blog : quelques expériences peu concluantes
Wiki : plus de 300 espaces ouverts à ce jour. Une plateforme Groupe en cours de mise en place.
Bookmarking : échanges de favoris
Photo sharing : une photothèque Groupe
Mash ups
T’Chat
En cours de tests
Mondes virtuels
Réseaux sociaux
Folksonomie
Portail personnalisé
N’en mettez plus, la cour est pleine… Quand je vous dis que les entreprises en Europe ont 12 mois d’avance sur celles du Québec. C’est ce genre d’exemple qui en est la preuve éclatante. Intéressant aussi les usages de ces outils. Étant une institution financière, la SG les utilise justement pour faire face à la crise et ainsi délivrer ses messages plus rapidement, pour s’adresser à l’ensemble des employés et à la génération Y, pour identifier les « leaders » d’opinion, recueillir des commentaires, des feedback des employés, favoriser l’échange et le partage.
La SG a aussi un embryon d’idéagora, soit un site dans son intranet dédié à la veille et l’innovation et appelé InnovaTech ainsi qu’un projet de communauté assez particulier. Nommée «Ambassadors» (les Français adorent les termes anglais), la première communauté expérimentale regroupe les 800 «top managers» ou gestionnaires de haut niveau du Groupe, dont 20 % en France et 80 % à l’étranger (le fameux 80/20). 82 pays sont ainsi connectés à la plateforme.
L’objectif ? Initier les échanges dans la communauté, susciter la découverte des profils des Ambassadors, solliciter les managers pour qu’ils travaillent ensemble et collaborent autour de thématiques communes. Mais aussi permettre à chacun des membres de prendre la parole, partager une expérience, poser une question à l’ensemble de la communauté, commenter tout type de contenu crée par d’autre membre, engager la réflexion et l’échange et finalement simplifier la recherche et la localisation des expertises…développer un réseau.
Ce que j’ai aussi aimé c’est la réponse faite par Valérie à une question de la salle qui portait sur la perte de contrôle des communications sur les messages et surtout sur le fait que les employés pouvaient dire un peu n’importe quoi sans balises. Valérie a rétorqué que les employés de la SG s’auto-régulaient, aussi bien sur les blogues que dans les wikis et en clavardage (T’chat). Une autre preuve de ce que nous tentons de convaincre nos clients ici au Québec.
Et que dire de mes ami(e)s de chez Bouygues… Là aussi on parle blogues, wikis, Mi, réseaux sociaux et idéagoras. Mais assez écrit… La suite dans le prochain billet