Cela arrive de plus en plus souvent, je dois l’avouer… J’ai des coups de coeur pour des sites récemment mis en ligne et qui sont conçus sont les règles de l’art 2.0. J’ai eu des bons mots dans les derniers mois pour l’idéagora de Bombardier et plus que des bons mots pour l’initiative de «crowdsourcing» d’Astral Média, en l’occurence la plate-forme multimédia de «J’ai la mémoire qui tourne». Mais j’ai aussi eu des mots très durs à l’endroit de l’Agence spatiale canadienne quand j’ai comparé leur site Web, lors du dernier vol de Julie Payette, à celui de la NASA, véritable petit bijou de 2.0 et même d’animation 3D, entre autres quand elle nous a offert la reconstitution du vol historique vers la Lune.
Ce long préambule pour mentionner que hier, à l’occasion de l’heure de la Terre, j’ai eu la même surprise, un certain plaisir mais en bout de ligne une grande déception à découvrir le site consacré à la sensibilisation aux changement climatiques, mouvement qui a débuté en 2007 en Australie et qui est parrainé par le WWF. Depuis le temps que nous disons en conférence que les organismes doivent engager la conversation au lieu de se contenter de livrer bêtement de l’information et pensant faire de la sensibilisation …
D’entrée de jeu, en cliquant sur Earth Hour dans Google on arrive sur cet écran qui n’est pas la page d’accueil mais qui dit tout sur la volonté de partage de ses concepteurs. Volonté que NOUS partagions avec eux et entre nous.
En fermant cette fenêtre,, on arrive ensuite à la page d’accueil où se retrouvent les photos de la communauté sur Flickr et la vidéo officielle qui amène à la chaîne YouTube où nous pouvons y déposer nos propres captures. On y retrouve également le fil Twitter des conversations qui ont monté très haut dans les «trending topics» hier soir entre 20h30 et 21h30. Tout cela est complémenté par la possibilité de converser, partager et réseauter ENTRE NOUS, sur Facebook et MySpace.
De plus, et ce n’est un secret pour personne, le Web 2.0 est fait d’exposition de soi. Les concepteurs l’ont très bien compris et ont offert une Google Map avec enregistrement géo-positionné pour nous afficher sur la carte mondiale en tant que supporteurs. À date 5 665 263 l’ont fait…
Et j’ai souri en expérimentant les petits jeux, virtuels ou pas mis à notre disposition dans la section «Fun Stuff». Une «virtual switch» dans des environnements à choisir et la construction d’une lanterne… Bref, on encourage l’exposition de soi : Affichez-vous en tant que supporteurs et faites-le savoir à vos amis et relations. Par les chiffres et les jeux, on sensibilise mais là où il y a un gros HIC, c’est au niveau de la conversation. Certes, on favorise la conversation entre les supporteurs, sur Facebook, MySpace, Flickr, YouTube, Twitter et sur leurs blogues individuels mais cherchez comme moi un blogue officiel où les organisateurs conversent avec leurs supporteurs…
Le Web 2.0 EST conversation…
Dans la section «Take action», on retrouve à droite une mention «earth hour blog». En cliquant dessus, on y arrive pas tout-è-fait. Il faut re-cliquer une fois de plus pour découvrir un «simili-blogue». Des billets certes, mais sans commentaires, sans blogue-liste, sans nuage de tags, bref, grande déception…
Ce que dit ce site, c’est qu’on a probablement engagé des gens pour bâtir une stratégie médias sociaux et que ces derniers ne sont probablement pas des blogueurs… Jamais un blogueur qui se respecte ne se soumettrait à pareil exercice. Le Web 2.0 EST conversation, pas un monologue ou encore, comme ils l’ont imaginé, un lieu où on favorise l’interaction et l’exposition des AUTRES. Une vraie communauté se bâtit en conversant et en échangeant. Non pas en «crowdsourcant» bêtement…
Et vous, vous en pensez quoi ?