Dans plus en plus de mandats et entreprise je me reterouve confronté avec le dilemne du portail. Est-il encore pertinent de préconiser un accès unique à tout l’écosystème d’entreprise, incluant les applications de travail ou faut-il considérer avec l’arrivée du phénomène social et collaboratif mais aussi du mobile et des magasins d’applications, de multiples accès, incluant celui par une plate-forme de réseau socio-professionnel à la Connections (IBM) ou Socialtext, Jive, Blue Kiwi ou encore la plate-forme sociale en libre Exo Platform ? Ou encore y aller d’amalgames de composantes disparates (mashups) en code source ouvert, comme le préconise Google ou encore Savoir-Faire Linux ?
Web X.0: bienvenue sur la planète intelligente !
4 juin 2010C’est curieux comme le hasard fait bien les choses. Hier soir j’ai partagé mon repas et mes idées avec Louise Guay. Bien sût, elle a parlé longuement de ses projets avec le MIT qui touchent, entre autres, le projet de «responsive cities» mais elle a aussi traité d’identité virtuelle et nous nous sommes vite entendus sur les prémices que sont la mobilité et la réalité augmentée. Je n’ai pas pu résister de lui parler aussi de mémoire d’entreprise™ et qui parle mémoire, parle données.
Et comme par hasard, en arrivant au Condo Émergent (le vrai) sur Foursquare, j’ai branché nonchalamment la télé pour tomber sur une pub d’IBM traitant exactement des mêmes thèmes abordés lors de notre soirée. Toutes les nouvelles technologies que nous inventons et fabriquons se retrouvent dans la majorité des objets que nous utilisons. En cela, les frigos intelligents, les téléphones intelligents, les systèmes de transport intelligents et participatifs comme celui de BART à San Francisco, le projet de Bixi-wiki à Montréal, les maisons éco-énergétiques équipées par la domotique, bref, tout cela c’est les responsive cities et plus…
Je parle de «smart objects» (smart phones, etc), de «smart cities», de «smart energy», de «smart enterprises», bref de «smart planet». et encore une fois, qui des entreprises a compris qu’une planète plus intelligente passait par non seulement l’accumulation mais aussi par le traitement des milliard de données que nous produisons quotidiennement ?
Plusieurs compagnies s’y intéressent. L’une d’entre elles étant justement IBM comme le fait foi cette pub:
Mais IBM n’est pas seule, peu s’en faut… Depuis longtemps dans mes billets je parle de la guerre que se livrent IBM, Microsoft, Amazon, SalesForce, Facebook, Google et quelques autres: la guerre des données, vos données ! Je ne reviendrai donc pas sur tous les aspects de cette guerre qui vise à dominer le marché de l’identité numérique et de manière indirecte l’identité virtuelle mais laissez-moi vous rapporter les propos des fondateurs de Google, Serguey Brin et Larry Paige.
Encore une fois, par hasard, je suis tombé ce matin sur ces propos rapportés par Nicholas Carr dans son bouquin «The Big Switch – Rewiring the world from Edison to Google». Au chapitre 21, intitulé iGod, Carr relate une entrevue les deux fondateurs de Google, entrevue donnée en 2004 au magazine Playboy ( Oui, il y a des articles sérieux)…
Je reproduis ici tel quel les propos du narrateur et du «narré»: «Toward the end of the interview, Paige and Brin gave voice to their deepest ambition. They weren’t just interested in performing their search engine, they said. What they really looked foward to was melding their technology with the human brain itself. «You want access to much (information) as possible so you can discern what is most relevant and correct» explained Brin. «The solution isn’t to limit the information you receive. Ultimalely you want to have the entire world’s knowledge connected to your mind«.
Et plus loin, Carr écrit ceci: «It wasn’t the first time that Brin and Paige talked about their desire to tinker with the human brain-and it wouldn`t be the last. In fact, the creation of an artificial intelligence that extends or even replaces the mind is a theme they return to again and again. «Every time I talk about Google future with Larry Paige», reports Steeve Juvetson, a prominent Silicon Valley venture capitalist, «he argues that it will become an artificial intelligence».
Les buts sont clairs: amasser le plus de données possible avec les réseaux et médias sociaux, le géoréférencement, les mashups, la réalité augmentée et surtout des Lifelogs afin de mettre en place une banque de données universelle et avec l’aide du Web sémantique, de permettre de créer la mémoire et son interprétation intuitive nécessaire à la création de l’intelligence artificielle (AI) et ainsi de réaliser ce que Ray Kurzweil attend depuis longtemps et annonce pour 2029: la fusion homme-machine.
Et bizarrement, la semaine dernière, j’ai rencontré le fiancé de Clara Shih, cette dernière était conférencière à webcom. Daniel de son prénom est neuro-chirurgien mais aussi entrepreneur dans Silicon Valley. Leurs recherches ont levé des centaines de millions en financement et devinez sur quoi il travaille? Sur des puces implantables dans le cerveau humain et qui permettent (entre autres) de transférer de l’information dans les deux sens. «Uploader au cerveau ou downloader dans un ordinateur». Et ils ont déjà réussi à «downloader» une demi-heure d’activité mentale sur un ordinateur. Imaginez les implications et la quantité de données. Imaginez les implications médicales mais aussi légales et éthiques. Vous vous rappelez la branchement cervical entre Néo et la Matrice?
MAJ
En résumé, je vous invite à écouter attentivement cette vidéo mettant en vedette Ray Kurzweil tournée, comme par hasard, au Googleplex. et ce n’est pas par hasard que Google subventionne The Singularity University…
Merci Louise pour l’inspiration…
Web 2.0 Expo: à la découverte de l’idéagora en temps réel…
12 mai 2010Les premières surprises à Web 2.0 Expo sont venues de l’exposition elle-même et non des conférences. Dans un précédent billet, j’ai abordé le déclin de la conférence, surtout en termes de nombre et de qualité. Même chose dans le cas de l’exposition car il y avait moins d’exposants cette année mais quand même ces fameuses surprises. Le première fut de voir combien cette dernière s’est internationalisée avec même des pavillons non plus de grandes entreprises mais bien de pays !
Le Moscone Center à San Francisco, lieu de la conférence et la présence internationale à l’Expo
Bizarre donc de voir de grands pavillons réservés au Brésil, à l’Espagne et à l’Allemagne mais aussi de voir un 5 à 7 tweetup organisé par l’Irlande et de rencontrer en dernière journée, dans une soirée baptisée Euro 2.0 mais organisée par l’Atelier et le copain Phil Jeudy, un DG d’une Agence pour l’économie de l’Essonne en France… Bizarre non; en fait, je devrais plutôt écrire étonnant que les pays et leurs économies chancelantes se réveillent enfin en 2010 et accourent dans les grands événements technologiques à la recherche de startups prêtes à se délocaliser des USA vers ces pays. Car en fait c’était bien le but de leur présence à cet événement : attirer des investissements technologiques, séduire les startups et les autres entreprises et même des participants…
Autre surprise à cette exposition: je découvre l’une après l’autre la présence de deux compétiteurs dans le marché de l’entreprise 2.0 que je m’attendais plutôt à rencontrer à la conférence de Boston plutôt qu’à Web 2.0 Expo, surtout tournée vers le Web externe. Tout d’abord les gars de SocialText, dont Alan Lepofski et le patron Ross Mayfield et ensuite ceux de Blue Kiwi avec Christophe Routhieau et Carlos Diaz. Les deux compagnies offrent des suites intégrées de collaboration et de socialisation mais aussi et surtout, la raison de leur présence à cette exposition, des plates-formes au départ assez similaires de conversation en temps réel.
Et toutes deux présentent aussi des versions externes de leurs plates-formes, auparavant réservées à des fins intranet. En fait. comme le souligne le patron de Blue Kiwi, Carlos Diaz, il ne suffit pas d’inviter les amis au salon ou même dans la cuisine. Il faut aussi maintenant les inviter dans la cour pour le BBQ ! Je rajouterais à cela gérer les accès aux pièces pour ne pas en retrouver dans les chambres à coucher…
Similaires ai-je écrit? Pas complètement car ô surprise, je suis tombé sur ces «slides» de Blue Kiwi expliquant comment leur nouvel outil de conversation en temps réel a permis de résoudre un problème de service à la clientèle.
Cette étude de cas visait bien entendu à séduire les clients de la conférence mais ce n’est pas tant le cas clientèle qui m’a frappé par son originalité mais bien un effet, disons secondaire qu’il a engendré. Un effet secondaire que je connais bien et qui se nomme IDEAGORA. Car c’est bien ce qu’ont engendré Routhieau, Diaz et les autres chez Blue Kiwi: une première expérience réussie d’idéagora et temps réel comme le démontre les deux captures d’écran. La première montre le processus d’intégration d’une idée du client et la création de par cette idée d’un nouveau service.
La seconde montre la communauté et les idées générées par cette dernière. Donc, la preuve est faite qu’il n’y a pas que les mashups à la InnoCentive qui peuvent générer de l’innovation mais que de la simple conversation en temps réel à la Twitter, peut aussi naître le même phénomène. À mon avis, le secret de la sauce est dans la communauté elle-même. Comme BK ou SocialText sont au départ des outils de création et de gestion de communautés, pas surprenant donc qu’elles puissent générer de tels effets secondaires et surtout bravo à BK pour en avoir su tirer profit en premier…
Les applications «mashups» ont-elles leur place dans l’entreprise ?
13 mars 2010Les applications «couplangées» (mashups) mettant en scène le Web en temps réel, la géolocalisation et la mobilité, de type FourSquare, ont-elles leur place dans l’entreprise? C’est la question que je me pose à chaque fois que j’utilise ces nouvelles «darling» du Web 2.0, comme aime à les appeler Michelle Blanc. Michelle relève avec justesse leur utilité en termes de marketing sur le Web mais ont-elle non seulement leur place mais aussi une quelconque utilité «DANS» l’entreprise ?
Imaginez… La majorité d’entre elles n’ont pas encore intégré les blogues, les réseaux sociaux ou encore les applications de micro-blogging à la Twitter comme Yammer. Alors….Le fait que personne ou presque n’utilise encore le Web en temps réel en entreprise signifie-t-il que les applications possibles n’y verront jamais le jour ? Que non à mon avis…
Car l’enjeu est intéressant. Vous imaginez ce que de telles applications pourraient faire pour les plans d’urgence des entreprises ? Jadis naguère on utilisait des cartables de procédures, des montagnes d’organigrammes qui résultaient en une cascade téléphonique de responsables prêts à être rejoints sur leur téléphone portable. Finie cette époque… Plus besoin que d’un Nexus ou un iPhone pour gérer le tout avec des accès à tous les médias sociaux ou traditionnels, en temps réel ou non…
Je prends un second exemple parmi plusieurs autres: un représentant de la SAQ qui fait le tour des vignobles du Bordelais à la recherche de nouveaux produits. Il pourrait ainsi rendre compte de son périple et de ses découvertes en temps réel avec les membres de son équipe au Québec par le biais de l’intranet avec appréciations, commentaires, photos et même vidéos… Et imaginez que les propriétaires du vignoble utilisent la réalité augmentée pour fournir à son visiteur de l’information sur les cépages, les millésimes, sur l’histoire de la propriété, etc. De la science-fiction vous dites ?
Regardez bien cette vidéo sur le projet CultureClic, conçu par les ami(e)s Tatiana Faria-Salomon, Natacha et Sacha Quester-Séméon d’ i-Marginal et piloté avec la Cité des sciences et de l’Industrie (un lieu universcience) pour Proxima Mobile.
Le mobile, le Web en temps réel et la réalité augmentée, la géolocalisation et bientôt un réseau social, tout cela dans un «mash-up». La transposition en entreprise est possible, inévitable et pour ma part, souhaitable pour la réalisation d’un plan intégré de création de la mémoire d’entreprise™