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Natacha Quester-Séméon

Communication interactive Événements Médias sociaux

Suis-je banni du moteur de recherche de Twitter pour cause de viralité excessive?

21 juin 2009

Absorbé par les évènements qui se produisent en cette journée du 15 juin à Téhéran et surtout impressionné par la gigantesque manifestation qui vient de s’y dérouler, je remarque à peine un message qui vient de s’afficher en jaune sur la page d’accueil de Twitter. Faut dire que j’utilise de plus en plus et presque uniquement TweetDeck

C’est un message de la part de l’équipe de service de Twitter et de leur hébergeur  NTT America Enterprise Hosting Services, qui nous avertissent de l’indisponibilité de Twitter, plus tard dans la soirée, heure du Pacifique. Je copie ce message et le « twitte » avec un court commentaire à 16h33:

« Message fron Twitter: We will have 90 mins of maintenance starting at 9:45p Pacific today, June 15. Cmon, man! #IranElection

C’est à ce moment que commence une étrange aventure pour moi. Je suis immédiatement suivi dans ma requête par @oxfordgirl, une des sources majeures d’information sur #iranelection qui écrit:

«@twitter please don’t take Twitter down, you’re essential to Iran. You’re part of history, don’t let us down. #iranelection 5:02 PM Jun 15th»

Elle est suivie par @oliviertesquet qui le premier, rajoute le hashtag #nomaintenance :

«@Twitter qui n’avait rien demandé va devoir se postionner sur #iranelection: ce soir, maintenance ou #nomaintenance ? 5:12 PM Jun 15th»

Je reprends mon message à 17h32 et rajoute le hashtag:

« Message from @twitter: We will have 90 mins of maintenance starting at 9:45p Pacific, June 15. Please don’t! #nomaintenance #IranElection

Et à partir de là, se produit LE phénomène viral… Nous sommes retwittés par d’autres qui retwittent, par d’autres qui twittent et qui sont retwittés à leur tour. Ce qui fait que #nomaintenance se retrouve vite parmi les dix «Trending Topics ». Cette montée en puissance pique va piquer la curiosité des médias et aussi, semble-t-il, celle du Département d’État américain .

Le sujet va se répandre à l’échelle de la planète et va monter jusqu’au second rang dans les « Trending Topics » comme me le fait remarquer l’amie Natacha Quester-Séméon:

Ce que nous savons aujourd’hui, c’est que 1-Twitter et son hébergeur ont été forcés de reculer, ce qui fait que nous annonçons trois heures plus tard:

« Twitter Down Time Rescheduled 2-3p PST (1:30a in Iran). See more here: http://bit.ly/XmcsB #nomaintenance #iranelection »

Mais aussi que 2- le Département d’État a aussi fait ses pressions et ainsi, Twitter devra attendre encore plus longtemps avant de pouvoir faire une session «écourtée» de maintenance. Médias et abonnés vont reprendre « l’affaire » ainsi que Natacha qui en fait un billet sur Mémoire Vive.TV et intitulé: « Quand Twitter ne coupe pas pour soutenir les Iraniens #nonmaintenance ».

On parle même de diplomatie:

« oliviertesquet: Dingue! RT @Patthomas La diplomatie Twitter http://bit.ly/gfF6K #iranelection #nomaintenance ».

Bizarre, bizarre…

Je ne sais pas si Twitter n’a pas apprécié le geste mais depuis ce temps, je ne suis plus indexé par le moteur de recherche quand je tente de publier en # ou encore en @… Ce n’est peut-être qu’une coïncidence… Mais cette dernière va me permettre de faire l’expérience d’un très mauvais service de support. En effet, depuis ce temps, je tente de rejoindre quelqu’un au service clientèle ou au support pour lui faire part de mon problème mais peine perdue… Je leur ai twitté mon problème directement. Rien, aucune réponse…

Littéralement, tous les sujets de support qui ne trouvent pas réponse dans les FAQ sont systématiquement acheminées dans un genre de communauté pour Twitteurs frustrés appelée: « Get Satisfaction ».

Je dirais plutôt comme les Rolling Stones: «I can’t get NO satiisfaction! » car aucune réponse sur cette communauté de support. C’est beau le Web 2.0!!!

J’ai vérifié toutes les possibilités. Que ce soit un défaut TweetDeck, un défaut Twitter et nommez-en! Bref, je suis dans de mauvais draps car je quitte demain pour Boston afin de « couvrir live » la conférence Enterprise 2.0. Dois-je vous dire que j’ai tenté l’expérience avec #e2conf et @e2conf avec l’organisateur de la conférence Steve Wylie mais que rien ne va…

En désespoir de cause, je vais me servir du compte de notre agence soit: @ahcom pour me retwitter. J’ai essayé et pour le moment, ça marche! Mais bon… Après cette note discordante, je reviens au fil des évènements en Iran dans le prochain billet. Promis!

Communication interactive Événements Médias sociaux

Quand Twitter fait la révolution ! #iranelection

21 juin 2009

Voici le premier d’une série de billets sur la saga Twitter en relation avec les évènements qui se sont déroulés et se déroulent toujours en Iran. Pourquoi parler d’un tel sujet dans ce blogue de niche techno ? Simplement que je vais y analyser encore le phénomène qu’est Twitter et de son influence grandissante dans le monde et en particulier de celui des mass médias, mais aussi vous parler de ses dérives…

Après les 54 heures de couverture « live » des attentats terroristes à Mumbai en novembre dernier, je ne m’attendais pas à être aspiré aussi rapidement dans la couverture micro-journalistique d’une autre crise internationale. Le semaine dernière, donc, comme bien des gens, j’ai reçu les résultats du vote iranien à la présidence avec étonnement. Les sondages laissaient entrevoir la victoire des modérés au premier sinon au second tour… Et voilà que les radicaux et leur homme de paille Ahmadinejad l’emportent avec presque 70% des voix d’une participation record de plus de 80% des votants!

Le lendemain du vote, commence sur Twitter et autres médias sociaux, ce qui va devenir un raz-de-marée bien différent. Tout doucement, on commence à vois apparaître sur Twitter, dans les sujets les plus « trendys », celui de #iranelection. Il montera ainsi pour occuper la première place pendant une semaine, n’étant déclassé qu’en ce dimanche par celui de la fête des pères ou #Happy Fathers Day. Au début, il n’y a sur ce sujet que les Iraniens eux-mêmes et les réguliers sur Twitter, ceux que l’on appelle les « power twitters ». Ceux qui se retrouvent parmi les deux millions d’utilisateurs réguliers sur les 30 millions d’usagers.

J’entre donc dans le flux, un peu de la même manière que Mumbai, soit en tentant d’identifier les sources crédibles. Encore une fois, les médias traditionnels ne sont pas au rendez-vous en ce début de crise qui va prendre une ampleur internationale. Mais déjà les13 juin, un billet de ReadWriteWeb souligne cette absence avec un titre qui va encore ajouter à la popularité montante de la plateforme co-fondée par Biz Stone: « Dear CNN, Please Check Twitter for News Abour Iran ». CNN, qui a révolutionné les médias avec sa couverture de la guerre du Golfe, dans les années 90, en prendra plus que pour son grade en ces premiers jours. Son absence de réaction et de couverture avant l’arrivée en scène de la célèbre Christiane Amanpour sera sanctionné par un assassin #CNNFAIL.

Le billet de RWW sera le plus retwitté des premiers jours et son impact va être profond sur le cours des évènements car on parlera ensuite de «Révolution Twitter». Avec, entre autres, des citations de ce genre :

vetivergirl: The Revolution may not be Televised, But it sure as hell will be TWITTERIZED. #IranElection #Iran9

Donc, je cherche mes sources en ces premiers jours et en trouve légion en Iran même car dans les premiers jours, aucun problème à obtenir les coordonnées des principales sources d’information crédibles car elles sont là, retwittées. Mais contrairement à Mumbai, je ne me laisse pas entrainer dans la couverture en direct mais essaie plutôt de me faire un vrai portrait de la réalité. Qui a raison et qui a tort ? Les résultats des élections sont-ils légitimes ou non ? Quels sont les vrais chiffres, les vrais enjeux et surtout, je tiens à trouver une confirmation visuelle de ce qui se passe. Dans les premiers jours, il y aura peu de visuel, surtout sur YouTube qui éprouve des difficultés à retransmettre. On parlera même de censure… Mais finalement, des visuels commenceront à filtrer comme cette photo que j’ai intitulée

« The face of repression »

Et cette vidéo de la manifestation monstre du 15 juin, où plus d’un million de personnes se sont retrouvées dans la rue à Téhéran, tournée par un amateur et que j’ai intitulée:

« The Sound Of Freedom: Staggering footage, without commentary. What commentary do you need? »

À en croire plusieurs sources « internes », les iraniens ont la certitude qu’on leur a volé l’élection, que les résultats ont été truqués d’avance, etc. Bien des sources officielles en dehors d’Iran commencent aussi à penser la même chose mais certains soutiennent toujours le «Et si les résultats étaient bons?» …

L’entrée en scène des médias

Et c’est là que les médias font leur entrée… Tout d’abord les non traditionnels tels que le Huffington Post et The Atlantic avec Andrew Sullivan et son Daily Dish. Les deux vont être les premiers à changer leur couleur de base et adopter le vert en signe de solidarité avec les opposants au régime en Iran. Ce vert va être d’ailleurs être aussi adopté par bon nombre d’usagers de Twitter :

Donc, les deux vont lancer la couverture en  « live-blogging » mais ne seront pas les seuls. Il va aussi y avoir du côté francophone Mémoire Vive.TV de l’amie Natacha Quester-Séméon.

Au cours de ces premiers jours, la BBC sera une seules des chaînes traditionnelles à être présente, surtout avec sa chaîne en Persan mais aussi et curieusement par la présence sur place et sur Twitter d’un correspondant d’ABC, Jim Sciutto.

C’est ce petit groupe qui va donner le ton aux autres. Dans les heures et jours qui vont suivre, vont se multiplier les blogues en direct tels que celui du Monde.fr, de Libération.fr, du New York Times, du Guardian et le très «twitté» Boston Globe Big Picture.

La couverture dès les premiers jours de Huffington Post et le la BBC, captée sur Livestation

Toutes les sources d’information vont s’entendre sur un point: ce qui a débuté comme une simple contestation des résultats d’une élection est en train de se transformer en véritable révolution et en cela, Internet et surtout Twitter et Facebook auront joué et jouent toujours un rôle déterminant. Et quand le pouvoir tente de museler la liberté d’expression, il tente d’abord de museler les médias traditionnels et oublie pour un certain temps les médias sociaux. Ils ont aussi oublié que l’Iran était une nation de blogueurs:

IRAN: A Nation Of Bloggers from ayrakus on Vimeo.

Mais comme vous le lirez dans le billet suivant, LE pouvoir apprend vite…

Communication interactive Identité numérique Innovation Réalité virtuelle Web 3.0

Les mondes virtuels dans l’éther numérique ? SecondLife = Business !

30 janvier 2009

Grâce, encore une fois, à Twitter, je suis tombé hier sur un billet du blogue de l’australien Gary Hayes, blogue intitulé MUVEDesign, un acronyme pour «Mulri-User Virtual Environment Design». Le billet traite du plus récent «Hype Cycle» de la firme de vigie technologique Gartner, que voici :

Depuis 1995, Gartner publie ces graphiques qui montrent la courbe d’adoption d’une technologie. Des graphiques semblables, ils en ont fait sur à peu près tout : Des CMS au eLearning et passant par les CRM ou même les réseaux sociaux. Bref, celui publié sur MUVEDesign est intéressant car il traite des mondes virtuels, vous l’aurez compris. Et c’est une bonne coïncidence car j’en discutais en décembre dernier à Paris avec Natacha Quester-Séméon et Tatiana Salomon, les spécialistes de SecondLife en France et qui viennent tout juste de terminer le concept d’Air France-KLM dans ce monde.

La discussion a tourné justement sur les points qui sont identifiés sur la courbe de Gartner. LindenLabs a profité d’un «Hype» médiatique et d’un «buzz» Web en 2006 jusqu’à compter plusieurs dizaines de millions de membres se promenant avec leur Avatar, construisant des maisons ou décorant des apparts, allant danser dans des clubs de nuit, allant à des meeting politiques (de Sarkozy organisé par Loïc LeMeur) et allant faire des courses chez American Apparel.

D’ailleurs, toutes les grandes marques commerciales ont voulu et eu leur place dans ce que je nomme le «Metaverse», le genre de monde virtuel très justement décrit et avec vison par Neal Stephenson dans son bouquin célèbre «Snow Crash».

Mais depuis 2007, SecondLife est disparu de nos écrans d’ordinateurs, les marques ont fermé boutique, les Avatars se sont fait plus rares… Sur le graphique de Gartner, on voit la courbe plonger et atteindre son creux historique en 2008. C’est une des questions que j’ai posée aux deux dames lors de notre conversation : «Dans un tel creux, où est l’avenir des mondes virtuels et en particulier de SecondLife ?» Je voulais avoir leur réponse même si j’avais déjà la mienne.

SecondLife pour les entreprises

Et elles ont identifié le même créneau que moi : Les entreprises. Et pour ajouter à leur affirmation m’ont montré leur toute dernière création faite pour Air France, dont je reproduis ici une des images et vous noterez qu’on annonce un nouveau dispositif permettant aux actionnaires de se rencontrer, de partager des informations sur Air France-KLM.

En fait, sur le page d’accueil de SecondLife, on peut trouver un lien «SecondLife : Enterprises & Educators», qui nous amène au site GRID et comme vous pourrez le constater, les motifs ne sont plus tellement pour les entreprises de vendre ou d’être vues mais de faire des affaires mais aussi de faire des réunions, des présentations à large audience et surtout de la formation. C’est ce que fait d’ailleurs IBM, présente sur SL avec 50 installations différentes, toutes «business».

Mais il y a aussi tout le monde de l’éducation qui y est présent. Les universités ont été les premières, dont des prestigieuses comme Harvard et Princeton mais maintenant, cela va bien au-delà. Dans bien des collèges et écoles, on retrouve des profs avant-gardistes qui testent avec leurs étudiants les possibilités de ce nouvel outil et ce, au grand plaisir des étudiants et au grand dam des autorités scolaires qui elles, n’en sont qu’à autoriser de modestes incursions des blogues…Quand on parle d’adapter l’école au monde réel, pourquoi ne pas passer par le virtuel ???

Si on jette un dernier coup d’oeil à la fameuse courbe de Gartner (ci-haut), on s’aperçoit que c’est justement les entreprises et les institutions d’enseignement qui vont réinstaller les mondes virtuels 1) En 2009 dans «l’enlightment slope» et 2) En 2010 dans le «Productivity Plateau». Vous pensiez que les mondes virtuels s’étaient évaporés dans l’éther numérique ? Et non… Ils sont là et pour rester !

MAJ

Vous voulez comprendre les méandres des courbes d’adoption des technologies publiées régulièrement par Gartner ? Eh bien, la firme américaine vient tout juste de publier un bouquin intitulé ; «Mastering The Hype Cycle. How to choose the right  innovation au the right time». Un must…