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La Grande Peur des Réseaux: sommes-nous tous devenus paranos ?

22 avril 2015

Une question me taraude depuis des mois. Des mois que je lis ou que j’entends parler des dangers d’Internet, des menaces à notre vie privée, des méchants gouvernements qui nous espionnent dans nos téléphones, nos tablettes et nos ordinateurs, des compagnies qui «scrapent» sans vergogne nos données publiées sur le Web et ce, dans le but inavouable de nous ficher, analyser, compartimenter et déshumaniser en bits de consommation pour publicitaires avides… Lire la suite

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Blogue, Facebook, Twitter… Mais où est rendue la conversation ?

27 juin 2011

L’idée pour ce billet s’inscrit dans une série amorcée en 2008 sur la miniaturisation des conversations sur le Web, en particulier avec l’apparition de Twitter en 2007. Par la suite, j’ai commis plusieurs billets sur le sujet mais en particulier un dernier en février 2010 où je me demandais si la conversation avait ou non quitté la Blogosphère.

comment

Cette question je me la pose encore plus en ce pluvieux mois de juin, car je viens de reprendre la publication de billets après une halte non-voulue de plusieurs mois. Et c’est encore plus frappant: la conversation est de plus en plus rare sur les blogues  Ce que je disais l’an dernier c’est que la rétroaction conversationnelle de notre lectorat s’exprime ailleurs et autrement.

Où et comment ?

D’une part, dans la grande rivière de la micro-conversation (ou micro-blogging) et par le nombre de «re-tweets» ou RT d’un billet mais aussi par les quelques mots qui accompagnent cette recommandation. Car il s’agit bien de recommandations. Si quelqu’un prend le temps de recommander votre billet c’est du moins qu’il l’apprécie ou encore qu’il trouve le contenu pertinent, ou que ce dernier sert  à faire avancer la réflexion collective sur un sujet donné. Mais ce n’est pas de la conversation, on s’entend…

Depuis le début des blogues, les lecteurs pouvaient devenir commentateurs et participer à un débat communautaire sur une idée soumise dans le billet. Maintenant, avec le Web en temps réel, les outils mobiles et les réseaux sociaux comme Facebook ou LinkedIn, ils deviennent des passeurs, des relayeurs d’information et élargissent non pas seulement les débats possibles mais aussi la communauté et le fameux accès «sérendipitique» à la connaissance. Ils deviennent aussi des organisateurs ou curateurs de contenus avec l’arrivée de Paper.li, de Storify.com, de Flipborad ou encore de Webdoc.com mais encore là, où est la conversation ???

25billion

Les blogues et les micro-blogues et les réseaux sociaux peuvent-ils être complémentaires ??? Dans un monde idéal, les billets de blogues ou encore les articles dans les médias traditionnels ou Web fourniraient les contenus. Twitter, Facebook et compagnie fournissent maintenant la communauté à informer. Et dans une moindre mesure, ladite communauté converse, du moins c’est ce que veut prétendre Facebook.

Se crée donc divers types de consommateurs de contenus plus ou moins actifs, comme le démontre cette carte du monde des réseaux sociaux (Cliquez sur l’image ci-dessous pour télécharger le .pdf). Vous y retrouvez le nombre d’utilisateurs par pays mais surtout, vous retrouvez trois types de personnes qui consomment les contenus: les Messagers, les Sharers et les Groupers. Mais encore là, ces trois groupes ne font que transmettre ou curer de l’information produite par les créateurs (les publishers tels que définis par Paper.li), groupe qui n’est pas tenu en compte par GlobalWebIndex parce que ce groupe n’est pas sur les réseaux sociaux. Il crée du contenu sur les blogues, les podcasts, la Web télé et les médias traditionnels en ligne.

gmsn

Sans surprise, l’endroit où se brasse l’information, les conversations et la consommation c’est le plus grand réseau social au monde: Facebook. Vous avez vu les chiffres publiés il y a quelques mois sur le Web et que je reproduis plus haut dans ce billet. Dire qu’au moment où ils ont été publiés, il y avait 610 millions de membres sur FB. Nous en sommes maintenant à 750 millions ! Mais la question demeure : et la conversation dans la Blogosphère ? Disparue ou presque au profit de la grande agora mondiale où chaque minute, comme le montre la capture d’écran (ci-dessous), il se publie plus de:

statuts

95 000 statuts, 80 000 posts sur nos murs, 65 000 photos, 50 000 liens et surtout 500 000 commentaires… En voici une autre illustration mais vidéo faite par Time.com/video et qui diffère légèrement quant aux chiffres et en propose d’autres :

Que faut-il faire pour nos blogues ?

Je sais qu’ici je ne serai pas populaire mais à mon avis, il est temps de fermer les commentaires sur nos blogues et à la place, ouvrir sur ces derniers des flux en temps réel à la suite de chaque billet, de relier notre propre ruisseau d’information au grand fleuve Web, ce que font déjà les réseaux  sociaux  tels que Facebook, LinkedIn, Twitter, etc.).  Mais pas encore les blogues ou du moins la majorité d’entre eux. Il y a bien celui de l’ami Sameer Patel qui propose pareille option mais ce n’est pas la règle.  Vous avez un commentaire ou vous « retwitterez » ce billet ???

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Personnalisation et transparence en 2011. Peut-on gérer Wikileaks en entreprise ?

4 janvier 2011

J’écrivais dans un billet précédent que le personnalisation des contenus serait une des tendances de 2011 pour les entreprises, aussi bien que le gestion et la curation de ces derniers par les nouveaux gestionnaires de communautés. La personnalisation, comme on l’a connue jusqu’à maintenant, consiste à donner aux employés ou clients, accès à des contenus et applications spécifiques en fonction de leur profil, qu’il soit défini par l’utilisateur lui-même ou par les responsables de communautés ou d’intranets en collaboration avec les gens des Ti (DSI).

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Une interface personnalisée: Netvibes

La personnalisation consiste aussi à définir quelles seront les grandes catégories de contenus, du moins en entreprise. Jusque là, la personnalisation répond aux besoins de l’entreprise, qui tient à fournir les bons contenus aux bonnes personnes et surtout ne pas présenter des contenus sensibles à des yeux indiscrets. Le principe va aussi pour les communautés. Tous les employés d’une entreprise n’ont pas accès à toutes les communautés. Certaines devront rester confidentielles ou limitées à un petit groupe. C’est ce qui s’est notamment passé dans plusieurs entreprises aux USA qui ont implanté de nouveaux intranets collaboratifs.

Mais en ce début d’année, on assiste à l’arrivée en force d’un autre genre de personnalisation qui mettra à l’épreuve toutes les règles de confidentialité des entreprises. Vous pensez à Wikileaks ? Oui mais avant de parler de cette tendance lourde je tiens à souligner un autre phénomène qui tend lui aussi à dominer  la scène du Web, en et hors entreprise. Il s’agit de la tendance que nous avons tous à tout ramener ce qui se publie à notre propre personne. Ainsi, sont récemment apparus des sites ou applications tels que paper.li et storify.com mais aussi about.me ou flavors.me. (voir ci-dessous)

montage.me

Cette tendance ne fait que pousser plus loin notre individualisation du Web, amorcée par nos blogues, nos comptes Twitter ou Fan Pages Facebook. Individualisation ne veut pas dire manque de communication, au contraire. Le Web social, comme le mot le dit, a réellement permis une plus grande conversation à l’échelle de la planète. Il a aussi permis à plein de gens d’échanger ou d’accéder à de l’information qui sans lui, n’aurait pas été accessible, la fameuse «sérendipité»… Il a permis de s’exposer personnellement ou professionnellement. Aussi d’entrer en relation avec des personnes de partout sur la planète et dans bien des cas de finalement les rencontrer en chair et en os.

La transparence

En fait l’information et la communication sont maintenant des denrées aussi bien personnelles que collectives. Pour une entreprise, vous voyez le défi ? Car, comme je le dis souvent, nos habitudes de consommation du Web public se reportent habituellement en entreprise. En tant qu’employés/collaborateurs, nous nous attendons à utiliser les mêmes outils Web et ainsi de générer de l’information et des conversations. Toute cette masse de données est présentement à l’abri sur des serveurs protégés par un mur pare-feu (firewall). Mais en sera-t-il toujours ainsi? N’aurons-nous pas tendance à vouloir là aussi jouer de la transparence, radicale ou  pas ? Et l’entreprise sera-t-elle à l’abri de fuites quand ses données auront toutes été stockées en Cloud Computing dans de méga-entrepôts de données ?

Le problème est posé de plus en plus sur les blogues. Surtout en Europe où existe une plus grande sensibilité en matière d’identité numérique personnelle et de eRéputation des entreprises. Ainsi, Wikileaks a eu d’énormes répercussions là-bas et pas seulement sur la diplomatie mais aussi sur le rôle d’Internet et des médias ainsi que sur le rôle des individus eux-mêmes. Doit-on tout dire au nom de la transparence ou encore de la liberté de la presse d’Internet ? Qu’est-ce qu’un «whistleblower» ? Quand une information devient-elle publiable ou non ? Bref, une foule de questions…

En France en particulier, Wikileaks a rapîdement fait couler l’encre Internet. Il y a eu le panel sur Wikileaks à la conférence LeWeb avec la sortie intempestive de Pierre Chappaz sur la survie d’Internet et l’info-war qui ferait présentement rage. (voir la vidéo ci-dessous)

Et tout dernièrement je suis tombé sur deux billets qui expriment une même préoccupation: le phénomène Wikileaks va bientôt atteindre les entreprises et mieux vaut s’y préparer et vite.

Wikileaks pour les entreprises, par Fabrice Epelboin, sur ReadWriteWeb France

Votre entreprise est-elle prête pour Wikileaks, par Gregory Pouy

Ces deux billets posent une autre série de questions intéressantes. Ainsi, que feront les entreprises ? Se reposeront-elles comme elles le font traditionellement sur leurs DSI pour renforcer les mesures de sécurité et surtout resserrer les contrôles d’accès à l’information et réduire au minimum le nombre d’auteurs de contenus ? Ou bien se pencheront-elles sur leurs modes de communications traditionnels en vue de les adapter à ces nouvelles réalités ? Si oui, une nouvelle fonction de communication deviendra rapidement essentielle à toute organisation. Une fonction de CURATION.

Et c’est un peu ce que voulait dire Jimmy Wales en entrevue à TechCrunch quand il a émis des réserves sur les actions posées par Julian Assange et  Wikileaks. La transparence radicale peut se révéler tout aussi dangereuse que la censure. Cela vaut aussi bien pour les gouvernements que pour les entreprises.

transparence

En passant, est-ce un peu ce qui arrive actuellement aux USA et à l’administration Obama ? Avec son Open Government Initiative, cette dernière a misé sur trois valeurs à l’interne comme à l’externe: La transparence, la participation et la collaboration. Y’en a certains qui ont pris cela au pied de la lettre…