Il fallait bien un Rupert Murdoch pour me faire sortir de mon mutisme des dernières semaines… Je l’ai écouté avec attention lancer en grandes pompes et dans les arcanes du Guggenheim, le nouveau quotidien numérique The Daily, conçu spécialement pour le iPad et ce, en collaboration avec Apple.
Le grand patron de News Corp. n’avait que des superlatifs pour son nouveau bébé allant même jusqu’à parler d’une «digital renaissance» des médias mais là où je n’ai pas aimé du tout c’est lorsqu’il a parlé de son public-cible, soit 15 millions d’américains qui vont acheter des iPads dans la prochaine année. Et nous alors ?
Dans le bas de l’écran, sur le site du nouveau journal, on annonçait la mise en disponibilité gratuite pour midi «esatern standard time» en ce 2 février. À midi tapant, j’ai donc touché l’icône de mon App Store sur mon iPad, pensant pouvoir profiter de la gratuité du Daily pour quelques jours, gracieuseté de Verizon. Surprise et grande déception comme pour bien d’autres car le Daily n’est disponible que sur le App Store américain. Oh, il y a bien un moyen «illégal» d’accéder à ce dernier mais je ne veux pas m’y risquer. En fait, je veux plutôt m’indigner…
Bref, le Daily, c’est pour les «ricains» et pour eux seuls… Le reste de la planète ? Ils ont l’air de peu s’en soucier… Et après cela, ils se demandent pourquoi le reste de la planète ne les aiment pas ! Jugez-en par vous-mêmes avec ces commentaires recueillis sur le blogue du site…
Bref, de la démonstration qu’ils ont faite, je trouve que le Daily aura probablement un bel avenir numérique car il sait tirer avantage de toutes les possibilités du iPad (merci Apple) et des réseaux sociaux, un peu comme le fait déjà Flipboard. Mais le Daily a l’avantage d’être plus qu’un agrégateur ou un curateur de contenus déjà présents sur le Web. Il crée ses propres contenus et les présente sous tous les supports: écrit, photo (incluant le 360 degrés), vidéo en HD et les graphiques répondant au toucher. Il fera aussi une grande place aux hyperliens, aux commentaires et aux comlémentarités avec Twitter, Facebook et autres… (voir la démo ci-dessous)
Coté financier, le nouveau quotidien numérique sera offert à 0.14$ par jour ou si vous préférez, 39.99$ par année. Comment devenir rentable à un coût aussi bas ? Murdoch a précisé, « Our ambitions are very big. Our costs are very low. » Il a ainsi mentionné avoir dépensé 30 millions $ en développement et que la publication lui coûtera moins de 2 millions $ par mois à produire.
Dommage…
Pourquoi dommage ? Parce que ce lancement aurait pu être un événement mondial, le signe avant-coureur de la fameuse renaissance numérique des médias si chère à M. Murdoch. En réalité, il n’a été qu’un lancement d’un journal américain… local.