Depuis quelques semaines, je n’arrête pas de tomber sur des conférences, interventions, livres et articles, «commis» par des américains, pour la plupart, jeunes et vieux et qui mettent en doute toutes les promesses du Web 2.0. De Patrick Beauduin au sénateur français Louis de Broissia en passant par l’universitaire Thomas Davenport à l’auteur du récent brûlot intilué :«The Cult of the Amateur», Andew Keen. Comme le dit Paul Cauchon dans un article paru lundi dans Le Devoir :
Son livre est paru récemment aux USA et est déjà l’objet de toutes les controverses…
Dans ce dernier Keen explique que de croyant, jusqu’en 2004, il est devenu un apostat après avoir pris part au FOO Camp en septembre de cette année-là. C’est quoi le FOO Camp ? C’est un rendez-vous organisé chaque année en septembre à Sebastopol dans la vallée de Sonoma en Californie (75 de kilomètres de Silicon Valley) par Tim O’Reilly, le «père» du Web 2.0. Ce camp de deux jours s’appelle donc «Friends of O’Reilly Camp» et regroupe à chaque année, quelque 200 invités, triés sur le volet. Une version «élite» des déronavant connus «BarCamps».
Pour l’auteur, la démocratisation du Web est une honte qui mine la vérité, l’expérience et le talent. Sa définition de ce que l’on trouve sur Internet: «une infinie forêt numérique de médiocrité», où s’empilent des commentaires politiques uniformes, des vidéos maison sans aucun intérêt, de la musique d’un amateurisme embarrassant. Pas nouveau pour les défenseurs des médias traditionnels…
Keen parle aussi de son rêve déçu de mettre de la musique partout «dans tous les orifices» mais pas de la «self-made music» mais du Bob Dylan ou les Concertos Brandebourgeois.. Déçu par Internet et ses promoteurs, il n’en est pas à sa première charge. Ainsi en 2006, dans le Weekly Standard, il avait établi un parallèle entre le marxisme et Internet. En gros, il soutenait que le culte, que certains vouent au Web 2.0 s’apparente à la façon «dont Marx a séduit toute une génération d’idéalistes européens, avec le fantasme de se réaliser soi-même par l’utopie communiste».
Et comme tous les autres avant lui, Keen s’en prend au vaisseau amiral du Web 2.0, soit Wikipedia. Selon lui. Non seulement on ne sait pas qui écrit les articles, «mais cette encyclopédie est devenue la référence de toute une génération, alors que «ça ne vaut pas mieux que »Trivial Poursuit« , avec plein d’erreurs, de demi-vérités et d’incompréhensions». Et Keen de citer le cas connu de l’expert de Cambridge, spécialiste reconnu du réchauffement climatique, qui s’est adressé à Wikipedia parce qu’il avait décelé des erreurs dans un texte sur le sujet. Ce chercheur s’est fait accuser de vouloir faire censurer des points de vue opposés aux siens.
À chaque camp ses études de cas…
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[…] «qu’il pointe de réels problèmes et met en avant des enjeux de société fondamentaux». Malaison le citera en parlant de «démocratisation du Web [qui] est une honte qui mine la vérité, l’expérience […]