Hier, j’ai écrit de connivence avec Fred Cavazza, sur la fin de Twitter et l’avènement de FriendFeed. Eh bien, ce matin, devant l’indisponibilité. de Twitter, une fois de plus, je change définitivement pour FriendFeed. Vous pourrez me retrouver à cette adresse
Cela va bien faire rire les copains de France qui m’ont tiré la pipe lors de mon dernier séjour. En effet, je viens de signer la pétition contre ma compagnie de téléphone portable, soit Rogers. Une pétition contre les tarifs qu’elle annonce pour l’achat et l’utilisation du iPhone que vous pouvez signer en ligne ICI. Je songe ainsi très fortement à délaisser Rogers et me prendre un abonnement en France et je m’explique.
Ici au Québec et au Canada, nous sommes prisonniers de Rogers-Telus-Bell, ce qui ressemble à s’y méprendre à un «cartel» de la téléphonie cellulaire. Lors de son dernier passage à Montréal, l’ami Bertrand Duperrin avait calculé qu’aux tarifs locaux, ici à Montréal, l’utilisation mensuelle voix et données de son iPhone lui coûterait plus de 2 000 euros, vous imaginez !!! Pourtant en France, Bertrand paie 79 euros par mois !
Le forfait iPhone de Orange
Le forfait iPhone de Rogers
Pas étonnant que tous les copains en soient équipés comme le démontre ces quelques photos prises dans la même soirée…
Et vous savez combien charge actuellement Rogers avec un simple «Razor» pour un appel Paris-Montréal ? 2.00 $ de la minute. Des USA, c’est 1.00$ de la minute et au pays, en-dehors du forfait, 0.20$. Mon récent voyage en France avec 28 appels entrants ou sortants m’a coûté 158 $ plus mon forfait, plus les frais, plus les taxes. Total : 235.39$. Et pas le choix de changer… Rogers est le seul à offrir le service outre-mer… Mais comme je l’ai mentionné plus haut, je considère fortement la possibilité de m’acheter un appareil et un forfait en France, qui même en fonctionnement outre-mer me reviendrait moins cher que mon utilisation locale actuelle et je ne parle pas de l’utilisation outre-frontière. À quand une vraie compétition, une technologie unifiée et des tarifs raisonnables ???
Je reproduis intégralement le billet que vient de commettre l’ami Fred Cavazza sur son dernier et nouveau blogue. Ce dernier se demande avec raison, si c’est la fin de Twitter :
«Alors que l’on commence à peine à s’intéresser à la Twittersphère française (cf. First State of the Twitosphere in France – ça alors, je suis dans le Top 5 !), les grands blogs US semblent s’être donné le mot pour faire une exécution publique :
- Can Twitter Be Saved?
- Twitter Conversations Come To A Screaming Halt; Users Simply Move To Friendfeed
- My Last Post About Twitter, Ever
- Is The Social Web About To Kick Twitter Out Of The Lifeboat?
À la base de cette vendetta, une plateforme technique à bout de souffle qui n’en finit pas de rendre l’âme. En conséquence de quoi s’enchainent les interruptions de service et autres blocage de fonctionnalités arbitraires (”En raison d’un trop fort trafic, vous n’avez pas le droit d’utiliser les archives“).
Peut-être pourraient-ils s’en sortir si le problème n’était QUE technique, mais il y a également un problème de pollution (cf. And the Twitter Scam/Spam Continues…) ainsi que la sempiternelle question du modèle économique qui inquiète toujours les annonceurs (cf. In Twitter’s Scoble Problem, a Business Model). Bref, même si Jeff Bezos ( le patron et fondateur d’Amazon) a injecté de l’argent dan cette start-up, force est de constater que la situation devient vraiment critique.
D’autant plus que les concurrents sont nombreux et que la blogosphère semble avoir déjà choisi son successeur : FriendFeed (cf. It’s Time For FriendFeed To Kill Twitter et FriendFeed: One Feature to The Tipping Point).
Rajouter à cela d’autres concurrents à l’approche beaucoup moins austère comme Swurl ou Plurk et vous aurez un tableau plus qu’incertain pour l’ancienne nouvelle star du web 2.0 (3.0 ?).
Alors ? Est-il encore temps de sauver Twitter ?»
Et vous, qu’en pensez-vous : Twitter ou FriendFeed ???
Hier, avait lieu au Café Méliès le Yulbiz-Montréal, ce fut l’occasion de rencontrer les copains mais aussi de faire de nouvelles connaissances dont Marie-Louise Gariéry, qui vient de déménager et qui, comme moi, est une fan de vélo et Lydie Servanin. Traditionnellement, à chaque Yulbiz, je publie LA liste des blogueurs d’affaires du Québec.
Photos d’ambiance prise par Muriel Ide. Ma caméra a flanché hier…
J’ai pris certaines libertés ces derniers mois car la dernière remonte à janvier. J’en profite donc pour publier la nouvelle édition de la liste des blogueurs d’affaires québécois qui en compte maintenant 94. Si vous n’êtes pas du groupe, n’hésitez pas à ajouter en commentaire votre nom et URL de blogue. L’ajout sera fait le mois prochain !
Luc et Aryane Gendron |
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Ahmed Galipeau |
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Renée Wathelet |
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Un court billet pour vous indiquer que je prends congé de blogue aujourd’hui et demain, Fête Nationale oblige.
Retour en force le 26 juin !
Mini-crise existentielle Web 2.0 à l’ère du «petaoctet»…
23 juin 2008Depuis mon retour de Boston et la série de billets que j’ai consacrés à la conférence Enterprise 2.0, je vis ce que l’on pourrait appeler une mini-crise existentielle Web 2.0. Le malaise a suinté tout au long de mes billets et je viens de lire le copain Vincent Berthelot qui, sans le savoir, résume bien le malaise. Son billet est intitulé :« Le Web 2.0 farce à dindon. réseau intelligent ou valorisation du moi ?» Je ne reproduirai pas intégralement ses éléments de réflexion mais vous invite à le lire.
Dans son introduction, Vincent parle d’Andrew Keen, l’auteur de «The Cult of the Amateur», principal détracteur du Web 20 et de son navire amiral Wikipedia. Je vous invite à lire ce que j’ai écrit sur la petite histoire de ce journaliste et ancien propriétaire d’une «start-up» Web 1.0. Plus loin, Vincent traite avec justesse de l’enjeu crucial qui obscurcit actuellement le bleu azur du Web 2.0 : NOS données personnelles. Leur portabilité, leur propriété, leur sécurité. Signe des temps, une bonne part des conférences LeWeb3 à Paris en décembre dernier, celle du Web 2.0 Expo en avril à San Francisco en avril et celle de Boston à la mi-juin ont toutes été le terrain de débats animés et de présentations toujours plus audacieuses sur le sujet.
Parlant d’audace, je vous recommande la plus récente édition du magazine Wired, pas encore disponible sur le site Web !!! Son rédacteur en chef et auteur de la Longue traîne, Chris Anderson y présente son tout dernier essai sur ce qu’il nomme le «Petabyte Age» et l’ordinateur planétaire. Que dire de plus que ce que j’ai rapporté sur l’évènement «An Evening in the Cloud» ? Tout est maintenant question de capacité d’emmagasiner et de transmettre les données, NOS données. Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec le terme, un «petabyte» équivaut à 1 125 899 906 842 624 bytes ou octets… Ouf !!! Et se positionnent tous les grands de l’industrie avec des entrepôts de données capables d’emmagasiner plusieurs centaines de petabytes de données : Google, Microsoft. Amazon, Salesforce. Cela fait partie de leur stratégie de «Cloud Computing», justement à l’honneur à Boston.
Ne voulant pas être en reste, IBM, SAP, Sun, Oracle, Open Text et autres investissent le champ du Web 2.0 avec des solutions de plus en plus onéreuses. On s’éloigne du libre et de la gratuité qui avait fait titrer, justement à Wired :«Why $0.00 is the Future of Business». De là les flashes à Boston sur le Web revisité mais une certaine ambivalence puisqu’à San Francisco, on sentait encore le vent du large, du renouveau. De là aussi les interrogations et le souhait contraire de Vincent. Pour lui, vaut-il justement mieux cette commercialisation du Web 2.0 pour casser l’image d’amateurisme qui lui est associé en entreprise et surtout en Ti ?
Bref, pour lire l’ami Vincent :
http://b-r-ent.com/news/le-web-2-0-farce-a-dindon-reseau-intelligent-ou-valorisation-du-moi
La plate-forme française de mise en relation professionnelle Viadeo s’est finalement laissée séduire par les sirènes des agoras… Son responsable des communautés et «Product manager», l’ami Antoine Pic, vient de nous faire parvenir un message nous demandant notre avis sur la dernière fonctionnalité du jour, intitulée «Experts».
C’est d’une part, la même fonctionnalité que celle lancée par LinkedIn il y a presque un an déjà et appelée «Answers» mais aussi d’autre part, la participation à un mouvement beaucoup plus vaste et qui est en train de faire fureur dans le Web 2.0, aussi bien sur le Web qu’en entreprise. Je parle justement mes sirènes des agoras du début, plus précisément de ce que Don Tapscott nomme les «Ideagoras».
Des plats-formes où des gens se rencontrent pour échanger des idées, parfois gratuitement, parfois contre rémunération. Dans le cas de Viadeo et LinkedIn, l’échange est gratuit. La plus value, c’est l’exposition et l’échange d’expertise. Plus vous répondez souvent et correctement aux questions de vos pairs, plus votre expertise est mise en valeur et reconnue par les membres du réseau. Dans le cas de sites comme Ideastorm de Dell ou MyStarbucksIdea, ce n’est plus de l’exposition d’expertise mais la volonté d’aider une compagnie et/ou son produit à s’améliorer. La bonne vieille boîte à suggestions…
Mais il y a aussi des sites tels que Innocentive, Amazon Mechanical Turk ou YourEncore où il est question de solutionner des problèmes contre rémunération. Le premier propose jusqu’à un million de $$$ tout dépendant du problème et de la compagnie qui cherche à le solutionner. Le second vous propose de devenir travailleur virtuel «worker» et de répondre aux besoins HITs (Human Intelligenge Task) de votre employeur, tout aussi virtuel, le «requester». Le dernier YourEncore, s’adresse à la clientèle des retraités, question de profiter de cette immense banque d’expertise inexploitée.
Encore là, les entreprises sont à la recherche et les retraités disponibles pour résoudre, tout cela se faisant selon un processus précis mis en place par l’équipe de YourEncore. Mais là comme ailleurs le principe est finalement le même : d’un côté, les «seekers» et de l’autre les «solvers» avec comme mauvaise traduction les chercheurs et les trouveurs. Dans le cas de Viadeo, je peux chercher un fournisseur, des statistiques sur un secteur d’activité, un cabinet d’avocat ou un comptable pour ma compagnie, un conseil pour m’implanter en Europe. Et le beau côté de l’histoire, c’est que le principe fonctionne à merveille !
Dans le cas de Viadeo, c’est encore trop nouveau pour en évaluer la portée et la réussite et reste à savoir si Viadeo fera comme LinkedIn et produira un tableau hebdomadaire des meilleurs «répondeurs» ou experts tels que Mohammed Hussain Kalsekar, qui domine le palmarès cette semaine avec 199 réponses ! Oh ! Et une remarque pour l’équipe Viadeo. Ce serait bien que vous fassiez comme LinkedIn et mettiez à côté des noms, le degré de séparation…
Les outils du Web 2.0 restent mal identifiés dans les entreprises françaises…
20 juin 2008Merci à l’ami Philippe Martin pour avoir «twitté» sur un article paru dans LeMondeinformatique.fr et qui traite de la relative ignorance des entreprises françaises quant à l’utilité des outils Web 2.0. Constat un peu désolant tiré d’une étude commandée par IBM-France. Et dire que je lis cela après avoir écrit sur le conférence Enterprise 2.0…
Le copain Loïc LeMeur ne chôme pas entre deux avions. Il vient de faire l’annonce suivante sur Twitter :
loiclemeur Seesmic raised $6 million with EBAY founder’s Pierre Omidyar and Eric Archambeau of Wellington. Writing my blog post…
Dans mon premier billet sur la conférence Enterprise 2.0, j’écrivais ces lignes : «Intéressant aussi le fait qu’il mentionne que le marché de l’Entreprise 2.0 est estimé à 4,3 milliards de $ d’ici cinq ans, soit 2013. Pas pour rien que tous les grandes firmes se convertissent aux vertus du 2.0, de Microsoft à IBM en passant par SAP, Oracle, Alcatel-Lucent, Novell, OpenText, Vignette, etc. s’y mettent…» Je parlais alors de Dion Hinchcliffe et son atelier.
Je notais donc la présence en force, à la conférence, de tous les dignes compagnies représentantes de Web 1.0, reconverties aux bienfaits du Web 2.0. Et j’oubliais alors Sun et EMC2 … En fait, la partie «Expo» de la conférence, où elles étaient toutes présentes avec leurs gros kiosques, m’a fait penser à ces conférences où je me rendais fin des années 90 et début 2000, des conférences sur le KM et les intranets où l’on pouvait assister à un spectacle bien particulier avant que n’éclate la bulle techno.
Les gros d’un côté, les petits de l’autre…
Un spectacle où ces grosses boîtes Ti côtoient une foule de petites solutions essayant de se frayer une rentabilité Des dizaines de petites «startup» dans leurs petits kiosques 10X10 et qui tentent d’intéresser des clients corporatifs à leur brillante idée de solution alors que les gros navires comme IBM et Microsoft, pavoisent dans des espaces cinq fois plus vastes, avec démos live et cadeaux à la clé ! Toutes ces petites entreprises sont disparues avec l’éclatement de la bulle ou ont été rachetées par les gros. Demandez aux gens de RedDot, qui justement étaient à Boston mais plus sous leur bannière originale. Achetés tout d’abord par Hummingbird, ils sont ensuite passés avec leur acheteur sous la férule d’Open Text et c’est leurs couleurs qu’ils arboraient au salon d’exposition.
Ce qui me fait penser que bien des petites compagnies, présentes à Boston, risquent de subir le même sort. À Boston, j’en ai dénombré 41 avec des noms aussi évocateurs que Mzinga, Jive, Acquia, Igloo, nGenera, WorkLight, Box, Awareness, expresso, Mindjet, GROUPSwim, openwater, Tomoye, etc. Du lot, trois se démarquent par leur notoriété déjà acquise et la portée de leur solutions. Il s’agit de AmazonWebServices, la division «Cloud Computing» du géant de Web 2.0, de Zoho, une entreprise californienne plus spécialisée dans le CRM et la gestion de projet et que le copain Pascal Veilleux décrit comme un mini-Google en termes de services Web et aussi vétéran du Web 1.0 ainsi que SocialText, le leader mondial du wiki d’entreprise mais qui se définit maintenant comme un «Business Social Software».
Le fondateur et CEO de l’entreprise, Ross Mayfield, était sur place tout au long de l’événement. Il a donné une conférence où il en a profité pour lancer un nouveau produit appelé SocialCalc. Il s’agit en fait d’un Excel/wiki, chaque cellule pouvant être explosée et pouvant ainsi devenir source de multiples informations connexes ou supplémentaires sur le donnée et celui qui l’a créée. Flyé mais utile… Bref , Ross a été présent tout du long, animant une journée «barcamp» gratuite, et donnant volontiers des informations sur ses produits au kiosque. Un gars vraiment sympathique, accessible, intéressant, facile d’approche. Très différent de bien des stars du Web 2.0 qui auraient des leçons d’humilité à prendre de lui (et je ne nomme personne).
Pour en revenir aux petites entreprises qui à mon avis, risquent de faire une percée, je retiens trois noms : ThoughtFarmer, GoLightly et BlueKiwi. Les trois vont probablement se compétitionner car leurs solutions se ressemblent en cela qu’elles tentent d’offrir aux entreprises une suite complète d’outils collaboratifs : Blogues, wikis, calendriers, annuaires, fils RSS, intégration du courriel et de la messagerie instantanée, SSO, engin de recherche et tagging, forums, multilingue, outils de statistiques, vidéos, etc.
Tous trois sont compatibles, entre autres, avec SharePoint mais j’aime bien les récents développements chez BlueKiwi, présentés à Boston par son PDG, Carlos Diaz. Ainsi, BK offre une toute nouvelle approche pour identifier les communautés à mettre en oeuvre. Il permet aux employés de s’inscrire et au départ de signifier leurs intérêts. Comme il se crée ainsi un genre de nuage de «tags» d’intérêts, l’administrateur de communautés (un nouveau rôle en émergence dans les entreprises) peut ainsi diriger son attention vers la création de communautés déjà identifiées comme viables par ces «tags». Très original et efficace !
Mais la plate-forme française n’offre pas encore tous les outils collaboratifs. On a bien rajouté les «Ateliers», espaces wikis collaboratifs, une recherche améliorée et des outils pour l’administration et l’analyse, ce qui a été bien suffisant pour intéresser Alcatel-Lucent. En effet, cette entreprise a annoncé à Boston, qu’elle allait intégrer BK dans sa solution «OmniTouch My Instant Communicator». Mais il n’en demeure pas moins que ses deux compétiteurs l’un américain et l’autre canadien offrent encore plus d’outils et en fin de compte la possibilité de devenir un intranet 2.0 complet. En témoigne ainsi ces deux schémas qui se ressemblent :
Le modèle BlueKiwi
Le modèle GoLightly
La plate-forme GoLightly est plus complète en termes d’outils, intégrant blogues, forums, vidéos et en termes de connectivité avec les systèmes d’entreprise tels que CRM, CMS et services Web. De plus, elle offre aussi une couche suppémentaire. En fait les deux plates-formes offrent les couches de connexion, de collaboration, de socialisation et d’administration. La plate-forme créée par Sarah Golightly (non, non, ce n’est pas une blague) offre en plus la couche de transaction.
Et ce que j’aime des deux plates-formes et que certains gros fournisseurs n’offrent pas nécessairement, c’est la couche d’administration avec des outils intégrés d’analyse et de «reporting». C’est habituellement le point faible des solutions Web 2.0 : l’impossibilité de bien gérer la croissance et le développement, l’absence d’outils de travail pour les futurs administrateurs de communautés.
Pour ce qui est de ThoughtFarmer, qui vient de lancer sa version française et qui vise, entre autres le marché québécois, elle est la seule à se présenter comme étant un véritable intranet 2.0. Cette plate-forme est un produit de la compagnie «vancouveroise» Openroad Communications et une co-création de Chris McGrath et Darren Gibbons. Je vous en reparle dans un autre billet.
Je voulais aussi écrire quelques lignes sur un autre méchant gros fournisseur qui a eu le dos large durant toute la conférence et dont les représentants ont eu à faire face aux railleries et aux quolibets des participants. Vous vous doutez de qui ? Microsoft, bien entendu. Juste quelques mots pour vous souligner qu’ils ont aussi profité de la conférence à Boston pour lancer leur nouveau service appelé «Podcatsing Kit for SharePoint». Les mauvaises langues ont tout de suite insinué que c’était pour stimuler les ventes de Zune…
Je termine cette série de billets sur LA conférence mondiale sur l’Entreprise 2.0, qui aura lieu l’an prochain au même endroit soit au Westin du Boston Waterfront et ce, du 22 au 25 juin 2009. Et un gros merci à son directeur-général Steve Wylie pour son travail d’organisation et surtout pour sa programmation. Merci également aux amis Pascal Veilleux et Isabelle Lopez, compagnons de voyage, de networking et de discussions passionnantes.
Facebook et Twitter : Les employés devancent leurs entreprises…
20 juin 2008Facebook et Twitter ont eux aussi eu leur heure de gloire à la conférence Enterprise 2.0 de Boston. Les deux icônes du Web 2.0 ont chacun fait l’objet d’un panel lors de la dernière journée de la conférence. Dommage qu’il ne restait plus qu’environ 200 personnes sur les quelques 600 qui arpentaient les couloirs lors des deux jours précédents… Car ce fut la meilleure journée et de loin et cette journée a débuté avec celui sur Facebook. Il a porté sur la valeur collaborative de cet outil mais surtout sur son utilité pour les entreprises.
Pour répondre à ces interrogations, un panel formé de Clara Shih, de SalesForce.com, Kyle Arteage, de Serena Software, David Lavenda, de Worklight et modéré par Irwin Lazar, de Nemertes. Ce dernier a débuté en présentant certaines statistiques qui me parlent beaucoup puisqu’elles illustrent une réalité à laquelle font face les entreprises, dont certaines de mes clientes.
Cette réalité, c’est que les employés utilisent les réseaux sociaux dans leur vie de tous les jours. Leurs entreprises ne leur offrent pas les mêmes possibilités. En fait on en revient au fait que ces dernières sont complètement dépassées par les nouvelles technologies et n’innovent plus. Leurs départements Ti génèrent désormais 80% de statu quo contre 20 % d’innovation alors qu’il fut un temps où le proportion était inversée.
Donc, les employés devancent leurs entreprises et créent des groupes d’entreprise sur Facebook, Ning ou MySpace. Devant pareille utilisation non-contrôlée, les entreprises non-préparées, ne savent pas trop comment réagir. Le graphique ci-dessous parle de lui-même:
Ainsi, plus de 50 % sont toujours sans politique, 42,5 % bloquent tout simplement l’accès et seulement 7 % acceptent le fait et tentent d’en tirrer meilleur parti. C’est la cas des trois panélistes. Clara Shih est venue expliquer qu’elle a créé son propre Facebook pour leurs 7 000 employés, appelé Faceforce, et ce, simplement pour que les employés socialisent entre eux et renforcent leur sentiment d’appartenance à l’entreprise. Elle a même rendu disponible le développement de mini-applications mais aussi Faceforce à toutes les entreprises qui voudraient s’en servir.
Selon elle, pareille initiative donnée aux employés devrait nécessairement déborder vers des débouchés encore plus productifs pour son entreprise comme les «ideagoras», soit des plates-formes où les employés participent volontairement à l’amélioration des processus de leur entreprise et votent entre eux pour les meilleures solutions présentées. Sans surprise, elle a parlé de Ideastorm de Dell et de MyStarbucksIdea…
Autre cas intéressant, soit celui de Serena Software. Kyle Arteaga est venu expliquer que sa compagnie a tout simplement créé un intranet Facebook pour ses 850 employés. Ce faisant, elle a augmenté le taux de satisfaction de 15% et réduit le nombre de courriels de 20% et ce, en six mois seulement ! Arteage a tout de même admis que cet intranet «equalizer» servait uniquement en termes de communication et de socialisation. Aucun document n’y réside, aussi bien pour des raison techniques que pour des raisons de propriété et de sécurité.
Dans l’ordre habituel : Chris Brogan, Loren Feldman, Rachel Happe, Laura Fitton et Dennis Howlett
Le second et dernier panel a donné lieu à des échanges musclés et mouvementés. Il était question du micro-blogging en entreprise, de sa pertinence et de sa viabilité. En scène : Chris Brogan de CrossTechMedia, Loren Feldman de 1938Media, Rachel Happe, de Business Digital Economy, de Laura Fitton, de Pistachio qui a «twitté» en direct et Dennis Howlett, blogueur bien connu et modérateur du débat.
En gros, Mme Happe est venue dire que selon les études, rien ne prouve que le micro-blogging est une tendance en entreprise. Faut dire que les études en sont à leur début et que Twitter, Seesmic et autres plates-formes du genre ne sont guère connus que d’une minorité de «early adopters». Vous avez déjà fait le test et posé la question dans une salle bondée d’employés : « Qui twitte » ? Bien peu de chances que vos interlocuteurs(trices) sachent de quoi vous parlez ou lèvent la main. En fait vous avez plus de chances de vous faire regarder de travers…
C’est donc sur ce fait qu’a tablé Loren Feldman. Un peu star dans son attitude, il a provoqué une salle justement composée de «early adopters». Il en a profité pour enfoncer le clou et dire qu’il ne voyait aucun avenir en entreprise pour ce phénomène, que cela ne fournissait aucune valeur ajoutée. En cela, il a été pris à partie par Laura Fitton et une bonne partie de la salle, dont certaines grosses pointures telles que Thomas Vander Wal et Lee Bryant. Ces derniers ont pris à témoin la messagerie instantanée et même le courriel à leurs débuts pour dire que le micro-blogging peut avoir son utilité, surtout en situation de crise ou d’urgence.
Des échanges musclés, donc, mais peu de substance ou d’exemples, cela va de soi. Cette fin de conférence me rappelle celle de Web 2.0 Expo en avril dernier, où j’avais assisté un peu au même genre de panel portant le titre de : «The audience is the medium: Vidéo 2.0 & Online Communities». À cette occasion, Loïc LeMeur avec «Seesmiqué» en direct le panel. Cette fois-ci, c’est Laura Fitton, alias Pistachio, qui a «Twitté» en direct le panel. Un bel exemple d’instantanéité et d’interaction. C’est d’ailleurs elle qui a tenu les propos les plus pertinents sur les possibilités du micro-blogging en entreprise, surtout en termes de réactivité donc, de possibilités d’accélérer la prise de décision.
Les crédos de l’entreprise 2.0 : Wisdom, engagement, unity !
19 juin 2008Je continue ma série de billets sur la conférence Enterprise 2.0 et surtout sur les études de cas qui ont ponctué trois des quatre journées. Après le cas de la CIA le mardi, sont venus ceux de Wachovia et de Disney le lendemain. La présentation de Disney a été ratée dû à de nombreux bogues techniques mais pas celle de Wachovia. En fait, Pete Fields, vice-président eComerce a fait encore mieux que les gars de la CIA en allant chercher un score parfait de 100% de satisfaction.
Comme pour la CIA, il n’a pas que présenté leur wiki intitulé «Wachovia Wisdom» mais plusieurs et une suite d’autres outils de réseautage interne regroupés au sein de leur intranet, appelé «Pulse». Des communautés de pratique (CoP’s) en wikis, des blogues d’expertise, un annuaire (bottin téléphonique) avec profils personnels intégrés, etc. destinées aux 120 000 employés !
Là où Fields s’est vraiment démarqué des présentateurs de la CIA c’est en insistant sur le fait que pareils changements ont été faits en particulier pour attirer vers l’institution bancaire, une nouvelle génération d’employés. Les attirer avec des outils qu’ils connaissent et utilisent à tous les jours mais aussi les retenir. Fields a parlé du départ à la retraite de la majorité des employés de l’institution financière et de la nécessité de se démarquer des compétiteurs afin d’attirer les meilleurs employés. Un discours qui fait son chemin dans les entreprises, surtout aux États-Unis mais aussi en Europe et aussi ici au Québec…
Intégrer les technologies du Web 2.0 en entreprise contribue, selon Fields, «to lift general employee engagement». Et il ne fut pas le seul à parler d’engagement. Ce mot a été sur toutes les lèvres durant les quatre jours. Fields a identifié ainsi cinq grands bénéfices à intégrer le Web 2.0 chez Wachovia :
Cette intégration ne s’est pas planifiée sur le coin de la table, un peu comme le disait Dion Hinchcliffe, lors de son atelier «Ask for foregiveness, not for permission». Elle a été planifiée et Fields a consulté plusieurs consultants connus dans le milieu dont Robert Scoble, Ross Mayfield, Nicholas Carr, Susan Scrupski et… Dion Hinchcliffe. Ce qui implique aussi l’intégration de technologies. Les grandes institutions sont habituellement clientes des grandes compagnies du Web 1,0, telles que Microsoft, IBM, SAP, Oracle, etc. Rares sont celles qui sortent des sentiers battus par leurs départements des Ti, comme l’a fait la CIA avec Google.
Fields n’a d’ailleurs pas parlé de technologies dans sa présentation mais les images ont parlé pour lui. Il est client de Microsoft. Ce qui laisse peu de place pour les petites compagnies de blogues, wikis et networking social qui étaient exposantes à cette conférence et dont je parlerai dans le prochain billet. Autre client de Microsoft et très affirmé d’ailleurs : Lockheed Martin. Ce n’est pas non plus une petite entreprise… Près de 150 000 employés à travers la planète !
Shawn Dahlen et Rick Keohane sont venus présenter leur initiative qui touche un des départements de cette entreprise. Une initiative intitulée «Unity» et qui vise à utiliser tout le potentiel du «business social networking» en entreprise pour une population en majorité composée d’ingénieurs. Pas facile avec un outil générique comme SharePoint. Ils ont composé et couplé avec Google Search et NewsGator, entre autres. En partant, pareille perspective faisait saliver les participants.
À mon avis, ils ont réalisé la meilleure conférence des quatre jours. La salle choisie contenait une centaine de places. Au début, elle était pleine au trois quarts. 15 minutes plus tard elle était pleine et 10 minutes plus loin, les participants débordaient à l’extérieur.
Pourquoi un tel succès ? Parce que les deux compères n’ont pas eu le temps de terminer leur présentation. Dès le début, s’est installée une dynamique électrisante de questions-réponses qui a perduré et fait terminer la session avec un bon 15 minutes de retard. Bref, du concret, des trucs d’implantation, des explications techniques sur l’intégration de communautés dans SharePoint, etc. Du bonbon pour les participants qui ont applaudi à tout rompre à la fin. J’ai fait de même et ai poussé jusqu’à les inviter à participer au prochain webcom en novembre à Montréal, alors, si vous êtes en ville, le 12 novembre, ne manquez pas !