Émergenceweb

Rencontres de femmes digitales et soirée au Château Giscours…

Je reviens aujourd’hui sur deux rencontres faites lors de mon récent marathon bordelais. Il s’agit de rencontres, comme le dit l’une d’entre elles de «femmes digitales», la première étant, bien entendu, Isabelle Juppé. Au-delà des et de nos blogues et de l’intégration du Web 2.0 en entreprise, notre discussion a porté sur deux sujets qui me passionnent : L’intégration des jeux vidéo dans le cursus scolaire et les entrepôts de données…

Lors de notre rencontre-débat à la librairie Mollat, à Bordeaux, j’avais à peine effleuré le sujet du «Digital Game Base Learning» beaucoup plus important, à mon avis, que la simple utilisation des jeux vidéos par les jeunes et de ce que peuvent faire les parents face à ce phénomène en constante croissance… Au restaurant chez Jean, par la suite, j’ai eu l’occasion d’élaborer sur le sujet et celui des entrepôts de données avec Isabelle mais aussi plusieurs autres femmes digitales-blogueuses.

Depuis ma rencontre avec Marc Prensky à New York, je suis profondément convaincu que les jeux tels que World of Warcraft et tous les «Serious games» à venir sont une partie de la solution au décrochage scolaire chez les garçons et aussi une possible réponse au Québec au fort taux de suicide chez ces derniers.

En fait, l’école, comme les entreprises sont en fracture face à la société numérique qui ne cesse de croître et qui, comme une lame de fond, est en train de tout balayer sur son passage. Surtout la relation de hiérarchie et de pouvoir verticaux qui sont à la base même de notre société occidentale et le ciment de ses institutions.

Cette fracture numérique nous mène tout droit à ce que Ray Kurzweil et d’autres, même chez Microsoft, appellent la singularité technologique, la théorie où l’homme et la machine finissent par se rejoindre… Le cerveau humain, selon Kurzweil, sera entièrement «cartographié» d’ici 2020, ce qui permettra, selon lui, l’apparition des cyborgs et des robots humanoïdes mais aussi d’intégrer au cerveau des connexions synaptiques lui permettant de passer de l’univers réel au virtuel et inversément… D’où l’importance, entre autres, du «Digital Game Base Learning». De la science-fiction, tout cela ? Écoutez plutôt la conférence qu’il a donnée à TED l’an dernier.

[youtube IfbOyw3CT6A&hl]

D’un autre côté, Google travaille sans relâche sur son projet d’ordinateur planétaire. Le but non-avoué : Créer une mémoire unique de l’Humanité, une sorte d’Encyclopedia Galactica, imaginée par Isaac Asimov dans sa série Fondation. Pour que cette mémoire prenne forme, Google, Amazon et Microsoft sont en train de parsemer la planète de méga-centres de serveurs, pour l’entreposage de données.

Et c’est là mon second sujet favori : Les usines d’information ou «Information Factories» telles que définies par Wired. Et justement, ce fut mon second sujet d’entretien avec Isabelle Juppé car dans son livre «La Femme digitale», elle consacre plusieurs paragraphes à la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie et à son système de stockage des données basé sur la «petabox», une invention de Brewster Khale d’Internet Archive de San Francisco et capable d’engranger 1,5 petabyte de données, ce qui a permis à la bibliothèque égyptienne de numériser et d’archiver 50 milliards de pages Web.

Impressionnant mais bien peu de choses, désolé, quand comparé aux usines de Google, comme celle de The Dalles en Orégon, qui emmagasinent déjà plusieurs centaines de petabytes de données et qui grossissent quotidiennement de plusieurs térabytes de Gmails, de pages MySpace ou Orkut, de cartes et données Gmaps, de vidéos YouTube, de blogues personnels et autres services Web maintenant offerts aux entreprises.

Imaginez la somme de données qui sera bientôt entreposée dans ces usines de serveurs construites souvent dans d’anciennes alumineries alimentées en énergie par des barrages ou centrales capables de produire plusieurs gigawatts d’électricité. Et toute cette capacité maintenant accessible à tous, vous et moi et pas seulement qu’une bibliothèque (le principe de la Longue Traîne et du Web 2.0) pour un milliardième de cent par byte d’entreposage et quelques 10 sous seulement par gigabit/seconde de bande passante !

C’est donc sur ce sujet que s’est terminée notre rencontre qui risque d’être renouvelée en juillet car Isabelle et son mari, Alain Juppé, maire de Bordeaux, seront au Québec pour les célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec.

Lors de cette soirée fin de marathon, au restaurant Chez Jean, j’ai aussi rencontré deux autres femmes formidables. Décidément, les femmes digitales sont de plus en plus présentes dans mon cercle réel et virtuel d’ami(e)s… Il s’agit d’Isabelle Brezzo (tiens une autre…) et de Florence Gauté. Toutes deux sont à les têtes dirigeantes de l’Association PRIMA, une OBSL qui a pour mission de «faire oublier les souffrances de la maladie et de l’hospitalisation chez les enfants en rompant l’isolement, le temps d’une connexion» et travaille au développement de projets plurimédias pour ces enfants.

Dans l’ordre habituel : Isabelle Brezzo, Didier Honno et Florence Gauté, tous trois de PRIMA

Le temps d’une première rencontre et une autre est fixée pour la veille de mon départ. Je vous reparle donc de leur Soirée de Gala qui aura lieu le 4 juillet prochain. J’aurais bien voulu y assister, surtout que le gala aura lieu au Château Giscours, un des grands crus du Médoc…