Pour une fois, je vais être d’accord avec le publicitaire Patrick Beauduin… Ce dernier était l’invité hier matin de Christiane Charette afin d’y faire part de ses impressions après avoir assisté à la conférence de Malcolm Gladwell, de passage à Montréal dans le cadre de la Journée Infopresse sur l’innovation. J’y étais aussi, comme plusieurs centaines de personnes.
Bref, voici comment, sur le site de l’émission réalisée par Bruno Guglielminetti, on résume l’intervention de M. Beauduin :«Le publicitaire Patrick Beauduin a assisté à une conférence très attendue hier à Montréal. Malcolm Gladwell, journaliste au New Yorker, est considéré comme l’un des penseurs les plus influents au monde. « Il nous a sorti des banalités absolument assommantes. »
Malcolm Gladwell
Et voilà qui résume bien ce que j’en pense… À la fin de sa conférence, j’avais Twitté ceci :
Emergent007: #innov Malcom Gladwell : Signing off. Not the best conference I ever heard…
Et tout de suite, j’avais eu cette réponse de Patrice-Guy Martin, rédacteur en chef de Direction Informatique, lui aussi sur place en vue de «couvrir» la journée :
pgmartin: @Emergent007 il faudrait peut-être qu’il investisse 10 000 heures dans la préparation de la prochaine conférence? #innov
Patrice-Guy faisait référence au thème favori de Gladwell : L’innovation passe par le travail. Vous voyez : Rien de bien génial… Et il a donné de nombreux exemples de personnes ou de groupes de personnes ayant investi au moins 10 000 heures au moins avant de créer quelque chose d’innovant. Il a commencé avec l’exemple de Fleetwood Mac et s’est un peu éternisé dessus. Il a aussi parlé des Beatles, de Bill Gates et des quarts-arrière au football américain, que sept des 10 meilleurs de tous les temps dans la NFL avaient un Qi inférieur à la moyenne, donc qu’ils ont du trimer dur pour devenir des légendes…
Comme je couvrais la conférence avec Twitter, j’ai donc donné tous ces exemples. Voici le genre de réaction que j’ai eu :
PatriciaTessier @Emergent007 Ben la… Practice makes perfect we get it.
Get it ??? Rien d’original dans les propos de Malcolm Gladwell… Interrogé par Christiane Charette, M. Beauduin n’a donc pas caché son immense déception au sujet de la conférence qu’il a prononcée. Pourtant, il avoue avoir apprécié les thèses avancées dans ses livres Le point de bascule et Intuition, des best-sellers. Le livre «Point de bascule» c’est la version française de «Tipping Point».
Et Patrick Beauduin en rajoute : « Moyennant la somme de 550 $, Malcolm Gladwell est venu nous raconter des choses vraiment pas très intéressantes. ». Pour ma part, je n’ai rien payé puisqu’invité par Infopresse à bloguer la journée. Très bien organisé pour les blogueurs cette fois… Par les années passées, j’avais critiqué leur manque d’organisation technologique. Pas de prises de courants pour les «laptpos», pas de Wifi dans les salles, etc… Cette fois-ci, bravo ! Nous avons même eu droit à une mezzanine spéciale, un «kit de presse» et une table réservée au repas.
Le copain Mario Asselin, grand fan de Gladwell, a même eu une attention toute spéciale soit le possibilité d’interviewer directement son idole. Cela donne le billet suivant sur son blogue. Quant au reste de la journée, j’ai bien aimé les deux interventions/conférences auxquelles j’ai assisté en avant-midi. La première fut celle de Laurent Simon, professeur aux HEC et surtout responsable du projet Mosaic. Belle découverte que ce projet dont voici le blogue. Il en a profité pour annoncer que Montréal allait être jumelé à Barcelone l’été prochain pour une université d’été sur le management de la création dans la société de l’innovation.
De sa conférence, il faut retenir les 15 points de l’axe : CONNAISSNCES-CRÉATION-INNOVATION et aussi le fait qu’il a cité deux phrases-choc que j’utilise souvent lors de mes propres conférences : «L’entreprise est ce qu’elle est parce qu’elle se nourrit du savoir collectif…». «Mais si seulement elle savait tout ce qu’elle sait…!».
Peter Andrews en conférence
Finalement, j’ai aussi beaucoup aimé le VP Innovation chez IBM, Peter Andrews, surtout quand il a montré le fonctionnement des «ideagoras», principe de «crowdsourcing» ou de dématérialisation des idées popularisé par Don Tapscott dans son bouquin Wikinomics et un des principes que je soutiens dans mon offre aux entreprises (Entreprise 2.0) :
Emergent007: #innov Andrews : Showing IBM’s Technology Adoption Program
Emergent007: #innov : Andrews : IBM has ThinkPLace an Ideagora for sharing ideas & Innovation with Mentors called Ctalysts
Emergent007: #innov : Andrews : Calls it «Speed Dating fro Ideas»
Emergent007: #innov : Andrews :Showing IBM on SL & Blue Pages «The Who does What» at IBM. Shows where expertise is in Company
5 Commentaires
Moi, j’en ai soupé des conférences Infopresse. La rumeur veut que Gladwell a récolté 100,000$ (ça expliquerait le prix particulièrement plus élevé qu’à l’habitude). J’ai moi-même fait deux conférences dans le cadre de ces journées. La deuxième, celle du 16 avril dernier, a particulièrement « scoré » avec le public. J’y ai mis 60 heures de préparation, 500$ de photos; évidemment, je n’ai rien reçu pour ma performance, alors que l’Américain de service ce jour-là empochait 10,000$. Enlevez tous ceux qui ne sont pas « keynote » et 3/4 du contenu s’évapore. Il resterait quoi à vendre à Infopresse? D’autant plus que ces événements sont à but lucratif; c’est comme faire de la business sans payer ses matières premières.
Et en passant, ça ne rapporte rien du point de vue business. Évidemment, Infopresse utilise cette illusion pour remplir ses journées de consultants locaux qui espèrent que tous ces efforts généreront des affaires.
Excuse mon ton Claude, mais rien qu’à penser combien ces speakers américains ramassent juste pour venir répéter pour la n ième fois leur blabla, ça m’enrage…
@Jacques Pas que ça change grand-chose mais même si Gladwell travaille aux États-Unis, il est bel et bien canadien.
[…] les blogueurs d’affaires (Claude Malaison, Mario Asselin) que les médias populaires (Cyberpresse, Radio-Canada) ont souligné le passage de […]
[…] 6 décembre: C’est parfois incroyable les paradoxes. Pendant que mon copain Claude Malaison parle de «banalités assommantes», Nathalie Petrowski semble trouver que la même conférence comportait d’excellentes leçons […]
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