L’idée pour ce billet m’est venue d’un coup à la lecture de ce tweet publié hier par l’ami Mario Asselin:
Alors, nos chers amis journalistes dont madame Chantal Hébert en seraient à réfléchir sur l’ouverture ou pas des commentaires sur leur blogue. (????) Question qui dans les faits, revient toujours et encore, et surtout en provenance de l’élite bien-pensante qui historiquement, a eu le contrôle sur les moyens de diffusion de la parole, de l’écrit et plus tard de l’image, donc de la connaissance…
Mais à mon avis, en 2010, nous n’en sommes déjà plus à se poser cette question sur les commentaires dans les blogues car vous remarquerez que ces derniers se font de plus en plus rares. En effet, les commentateurs quittent de plus en plus la Blogosphère . La rétroaction que nous avons désormais de notre lectorat s’exprime ailleurs et autrement. Où et comment ?
Dans la grande rivière de la micro-conversation (ou micro-blogging) et par le nombre de «re-tweets» ou RT d’un billet mais aussi par les quelques mots qui accompagnent cette recommandation. Car il s’agit bien de recommandations. Si quelqu’un prend le temps de recommander votre billet c’est du moins qu’il l’apprécie ou encore qu’il trouve le contenu pertinent, ou que ce dernier sert à faire avancer la réflexion collective sur un sujet donné.
Depuis le début des blogues, les lecteurs pouvaient devenir commentateurs et participer à un débat communautaire sur une idée soumise dans le billet. Maintenant, avec le Web en temps réel, il deviennent des passeurs, des relayeurs d’information et élargissent non pas seulement les débats possibles mais aussi la communauté et le fameux accès «sérendipitique» à la connaissance.
Ce billet s’inscrit dans la lignée de mes billets publiés sur la miniaturisation de conversations où je me demandais, entre autres, si la conversation avait quitté la blogosphère pour la micro-blogosphère. Après avoir écrit ces lignes, je comprends que les deux sont et doivent être complémentaires. Les billets de blogues ou encore les articles dans les médias traditionnels ou Web, fournissent les contenus. Twitter et compagnie fournissent maintenant la communauté et la conversation. Il suffit maintenant d’allier les deux, donc, oui de fermer les commentaires mais à la place, ouvrir sur nos blogues un flux en temps réel à la suite de chaque billet, et de relier ce petit ruisseau à la grande rivière, ce que font de plus en plus de réseaux et médias sociaux (Facebook, LinkedIn, SocialText, etc.). Mais pas encore les blogues…
7 Commentaires
Je ne sais pas si la question se pose en terme de « doit » ou « doit pas » _ l’émiettement des conversations est un fait.
Pour autant, les commentateurs demeurent. Après un moment d’évasion, on note un retour (à confirmer par d’autres). Donc, avec les microconversations, on a plutôt gagné que perdu: il y a une conversation sur le blog et des petits signaux hors du blog.
Eric a résumé parfaitement ma pensée 😉
Euh, vous avez compris le message de Mario à l’envers. Chantal Hébert ne se demande pas s’il faudrait ouvrir ou pas les commentaires sur les blogues, mais s’il ne faudrait pas les contrôler (les modérer) C’est parce qu’en certains endroits, il n’y a pas juste 2 commentaires, comme ici. Il y en a des dizaines, voire des centaines, dont une bonne partie sont des choses qu’une personne ne se permettrait jamais d’écrire si elle devait signer de son vrai nom. Commentaires scabreux, insultes… La conversation en est-elle vraiment enrichie?
TOujours pertinent Claude 🙂
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[…] Twitter en 2007. Par la suite, j’ai commis plusieurs billets sur le sujet mais en particulier un dernier en février 2010 où je me demandais si la conversation avait ou non quitté la […]
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