Émergenceweb

Bon… Pour en finir avec la mort de l’intranet !

Pour une seconde fois en peu de temps, nous nous sommes retrouvés, Patrice Leroux et moi dans le même local de classe à l’Université de Montréal. Cette fois-ci, c’est Patrice qui est intervenu dans mon cours intitulé EDP2500, Communication interactive en entreprise. Je lui ai demandé de venir présenter sur un sujet qui lui tient particulièrement à coeur soit la curation de contenus. Mais ce n’est pas ce sujet qui m’a fait sortir de mon mutisme mensuel. C’est plutôt qu’il est revenu, une fois de plus, sur la prétendue mort de l’intranet dans les entreprises !

Tout part, comme je l’écrivais dans un billet le 1er décembre 2011, d’un texte commis par Toby Ward président de Prescient Digital sur Intranet Blog avec comme titre:«IBM’s Galactic Intranet Redesign ? The Death of the Intranet»:. Cet article porte en fait sur l’important travail de refonte qui se fait actuellement sur le site intranet d’IBM, communément appelé W3 et qui est un des plus avancés au monde.

Ce que Ward explique dans son billet c’est qu’IBM pense maintenant en fonction d’un seul écosystème Web intégrant aussi bien l’Internet, l’intranet et les extranets. Drôle de retour vers le futur car le second ouvrage collectif que nous avons commis en 2005 portait exactement sur le même sujet soit l’intégration des 3 Nets. Pour plus d’infos cliquez sur l’image ci-dessous et surtout lisez le paragraphe de présentation !

Depuis 2005, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts du Web et des intranets. Mais de là à annoncer la mort de ces derniers? Possiblement pour le plus avancé de tous qui lui prend la direction de l’intégration des 3 Nets ou de la convergence, si vous préférez… Mais il neigera plusieurs années avant que nos intranets québécois en arrivent à ce constat.

D’ailleurs, le même Toby Ward a corrigé le tir vendredi dernier avec un autre billet intitulé:«The intranet isn’t dead, it’s evolving». En effet, il est bien plus question de les faire évoluer, de les adapter à un nouvel écosystème en devenir, celui de l’Entreprise 2.0 (ou entreprise sociale) et de sa mémoire corporative. Par la suite et comme je l’ai écrit dans un billet en juillet 2011, il faudra penser à un portail évolutif et complètement intégré aux processus et ouvert sur l’Internet et sur des extranets spécialisés pour les fournisseurs et clients et cela, nourri par des magasins d’applications ou services, consommables à la demande.

Mais cela, c’est une vision du futur qui ressemble à celle qu’ont eu les IBMers. En fait, lisez par vous-mêmes une partie du manifeste qu’ils ont publié et que Ward a reproduit :

“No longer is there a single information workplace. No longer are we bound by the strict confides of a firewalled digital destination. The way we work transcends the binary notions of ‘internal’ and ‘external’. The body of knowledge we access and to which we contribute is now globally distributed across individuals, communities and disciplines. And our communication is constant, immediate and ubiquitous.

The vehicle through which we interact with our colleagues, customers and communities of practice needs to reflect this shift. As an organization, we must reconceive how to serve and empower a global workforce – professionally and culturally – in a way that enables everyone to achieve his or her full potential.

W3 must change to serve the expanding needs of IBMers by seamlessly integrating with IBM.ocm – evolving from distinct toolkit to integrated service; from a walled garden to a mode of engagement. W3 can become the service through which digital citizens (users/employees) engage to make the world work better.

In the future, w3 will cease to be a separate destination for IBMers. Instead, it will seamlessly integrate into IBM.ocm and the Web, serving as the frame through which they relate to their colleagues, the enterprise, their clients and partners. It will inspire and enable each of them to be a steward and standard-bearer of the IBM brand.

This service will exist as a series of permissioned information modes, customized to perfrom a variety of functions:

  • As a private space (Individual) for IBMers to be served, supported and advised by IBM
  • As a forum for dialogue (Enterprise), collaboration and learning with IBM
  • As an inviting workspace (Partner) for the communities of practice both inside and outside of the company
  • As a clearinghouse (Global) for essential information, news and content»

Bon, c’est clair pour eux mais pas autant pour les autres. Qu’est-ce que cette position signifie ? À court terme, rien du tout… Les millions d’intranets existants vont continuer à opérer, à se raffiner, à devenir plus sociaux, plus utiles, plus collaboratifs, moins complexes à utiliser, avec des données plus facilement recherchables, etc. Le rôle des responsables intranet va lui aussi évoluer pour intégrer non plus seulement la gestion des édimestres mais aussi des gestionnaires de communautés et des curateurs de contenus.

Pour les vendeurs de solutions tout en un ou «usines à gaz», les prochaines années vont être commercialement très rentables, Mais à longue échéance, ils sont mieux de prendre garde… Un de ces derniers Jostle (voir capture ci-dessous) incite même de potentiels clients à se débarrasser de leur «dead intranet». Ils devront faire attention car l’alternative à la mort de l’intranet n’est résolument pas dans leurs solutions tout inclus, derrière le pare-feu de l’entreprise, du moins pour les grandes entreprises ou organismes gouvernementaux et para-gouvernementaux.  Pour les petits et les nouveaux peut-être…

Ce que fait IBM présentement va dans le même sens que ce que proposera bientôt Google, SalesForce, SAP et aussi plus tard Microsoft: favoriser L’INTÉGRATION «pour le moment dite sociale» !!! Si j’étais encore en charge de la stratégie intranet de mon entreprise, je regarderais sérieusement de ce côté…

Et j’entends plusieurs me dire: «Que fais-tu des logiciels libres?» . Encore là, un oui hypothétique pour les petites et moyennes entreprises, pour les associations et OSBL mais pour les grandes comme pour les gouvernements, le paradigme et surtout les mentalités en Ti sont encore difficile à changer comme le démontre cette intervention récente de la FACIL qui se débat encore avec les réticences du gouvernement du Québec et ses ministères à appliquer la loi 133.