Eh bien il faut croire que oui… Hier au WCIT 2012, j’ai fait part dans le précédent billet, de ma déception face aux prestations «ordinaires» de Clay Shirky, Danah Boyd et Jonathan Zittrain et même, dans une moindre mesure, de celle de l’animateur Don Tapscott. C’était en matinée, et le congrès international des TIC prenait son envol sous de bien mauvaises augures.
La rédemption sera venue en après-midi et aussi en soirée et de directions tout à fait inattendues. Dans le billet précédent j’ai effleuré le panel des politiques en écrivant sur la déconfiture canadienne et l’absence du ministre Christian Paradis mais aussi sur la prestation étonnante du représentant de la Malaisie et de leur Plan numérique intitulé Digital Malaysia. Il faut aussi noter les prestations tout aussi intéressantes de la ministre de la technologie et des communications du Nigeria et surtout celle du représentant de Taiwan, Wu Ming-Ji. Le cas de l’île chinoise dissidente est plus qu’intéressant.
Le kiosque de Taiwan au WCIT
Je dirais passionnant à certaine égards car non seulement l’île s’est-elle dotée d’une stratégie numérique dans presque tous les domaines, y compris les télécommunications (les tuyaux) et la connectivité. Aussi un programme national d’archives numériques qui accouche d’un sous-programme en e-Learning et surtout une politique d’ouverture des données. C’est justement cette politique qui me fait écrire que l’aventure insulaire est passionnante car vous imaginez le portrait ?
L’île est, comme je l’ai mentionné plus tôt, dissidente de la Chine continentale. Et vous connaissez la politique chinoise en matière d’Internet et de nouvelles technologies ? On ne trouve pas politique plus fermée que la leur. Un mur de Chine… En fait un «firewall» virtuel existe aux frontières de l’Empire du Milieu. L’état chinois ne veut rien savoir de Google ou Facebook ou encore Twitter. Il crée ses propres plates-formes et les installe derrièere le mur.
La Chine est ainsi devenue un immense intranet ! Alors, pour faire encore plus dissident, Taiwan fait le contraire et ouvre tout. Comment interpréter cet immense fossé numérique entre l’île et le continent ? La question embarasse les représentants sur place au kiosque mais j’entends bien revenir à la charge en fin de journée. Bref, le panel politique a donc débouché sur ces découvertes.
Par la suite, nous avons eu droit à l’incontournable panel sur l’infonuagique. Un panel relevé mais qui allait dans le même sens. Pas d’avis contraires, pas de débat. Pas mêmes de clients inquiets sur le panel… En fait un beau consensus que je décris dans les Tweets suivants du dernier au premier :
RT @OLaquinte: Federal US government has issued a Cloud-First policy #wcit2012mtl
In the USA a million people access Gov. information via the Cloud#wcit2012mtl
David MacDonald: The main issue with the Cloud reside in the pipes #wcit2012mtl
Margaret Stuart of SAP: BYOD will accelerate Cloud Adoption by companies #wcit2012mtl
Canadian Cies. spend 40% less than USA counterpart on software. Cloud may help a be a gamechanger for innovation #wcit2012mtl
Will these images be stored in the Cloud? #wcit2012mtlpic.twitter.com/vAzq9eRF
Digital Divide can be eliminated with The Cloud – David MacDonald at #wcit2012mtl
Oops!… Albert Y Chen: Cloud is for many to many (or many too many?) #wcit2012mtl
MT @duck4jpn: Mike Wolfe: socialism opps that’s social media. Freudian slip? #wcit2012mtl – or political sip? 😉
An evening in the Cloud at #wcit2012mtl pic.twitter.com/qB2bdnP0
@dtapscott to crowd : 15 mins. ago Amazon Cloud crashed. Good intro for Cloud Panel for diehards at #wcit2012mtl
Justement ce premier Tweet… Où Don Tapscott arrive sur scène et annonce qu’il a vu sur Twitter que les services d’infonuagique d’Amazon venaient de planter sur la côte Est des USA. Nouvelle confirmée presqu’une heure plus tard par les médias Web et traditionnels. Je me serais attendu à ce que l;es panélistes élaborent mais l’animateur Mike Wolfe est rapidement passé à autre chose.
Je me serais aussi attendu à une autre formule, une où on met sur scène en compagnie des «vendeurs», les clients et qu’on donne aussi la parole aux participants dans la salle. Ce qui n’a pas été le cas… Parlant de Don Tapscott, il a été brillant en fin de journée en venant clore la journée par une brillante analyse de tous les propos tenus dans la journée. Et il m’a franchement surpris en entreprenant avec nous une sorte d’introspection personnelle sur l’identité numérique, les dérives commerciales des données personnelles, la sécurité de ces données dans la mer du Big Data et du Hidden Web ou Deep Web tel que décrit plus tôt par le conférencier/fondateur d’Open Text, Tom Jenkins. Jenkins qui explique que ce Web fermé est la partie invisible de l’iceberg. Seulement 5% des données constitueraient le Web tel qu’on le connaît. Le reste est enfoui dans des bases de données inaccessibles, dans les centres de données d’entreprises, de gouvernements, d’institutions, etc.
The Consumerisation of IT selon Jenkins…
Toujours du dernier au premier, voici quelques-uns de mes Tweets sur lui. Le premier ci-dessous fait en toute fin et qui donne le lien sur une stratégie numérique canadienne à laquelle il a participé. Il n’a pas précisé si cette dernière avait acceptée par le gouvernement Harper mais je connais le réponse qu’il aurait pu donner…
Improving Canada’s Digital Advantage http://tinyurl.com/8be2pz7 #wcit2012mtl
App stores will be the future of IT in the enterprise -Tom Jenkins#wcit2012mtl
Le lobby du numérique entame une opération séduction à l’Assemblée http://tinyurl.com/8mstywt
Thomas Jenkins of OpenText: 90% of the world’s data was created in the last 2 years #wcit2012mtl
Jenkins m’a fait plaisir à plus d’un titre en cette fin de journée mais en particulier quand il a présenté plusieurs slides sur les magasins d’applications et en disant aux gens dans la salle (tous des Ti) que l’avenir des TIC passait par la création d’applications. (Image plus haut) Comme vous l’avez vu dans un des Tweets ci-haut, il a même parlé de transformer le gouvernement en application !!!
J’écris ces lignes dans la salle de presse du WCIT alors que la télé en circuit fermé transmet le panel de Larry King à l’étage en dessous. Ses panélistes parlent d’un futur lumineux où les technologies vont venir régler tous les problèmes du monde. Drôle parfois, incisif sur d’autres questions, King leur a demandé si le futur serait aussi brillant s’il y avait une guerre, une troisième guerre mondiale ! Un des panélistes a répondu que la prochaine guerre se ferait dans le cyberespace. D’accord avec lui… King a aussi abordé en fin de panel, les préoccupations de ses panélistes. Beaucoup ont parlé d’«overregulation» et du retard croissant du Canada sur le reste de la planète numérique. On y revient toujours…
Aucun commentaire