Je l’ai déjà écrit aussi bien sur ce blogue que sur Twitter et je le répète… Je n’aime pas les listes, genre 10 meilleurs ou encore les inévitables prédictions de fin d’année. Toutefois, je n’ai pas pu m’empêcher de traduire et de commenter à partir d’hier celles faites par Antone Gonsalves pour ReadWriteWeb, une publication qui, avec ZDNet donne de très bons billets et analyses du Web et de ses tendances pendant toute l’année.
Hier, j’ai traité de la première grande tendance identifiée par M. Gonsalves, soit le Big Data. Pour moi, cette tendance fait partie d’un ensemble plus vaste que l’on nomme l’Internet des données et qui sera un des sujets de choix du prochain webcom-Montréal en mai 2013. Pas dans son impact technologique sur les entreprises et les individus mais de son impact sociologique ou sociétal si vous préférez…
Tiré d’un reportage dans The Economist
Donc, les deux tendances suivantes, identifiées par le rédacteur de RRW ont un impact à première vue technologique sur les entreprises et sur leurs ressources en Ti. Tout d’abord, un nouveau terme pour plusieurs qui ne sont pas associés avec l’informatique pure et dure.
Pour une bonne compréhension, les extraits traduits de RRW sont en caractères gras et les miens en caractères normaux.
2. Software-Defined Networking
Alors pour bien comprendre, voici comment ce concept est défini dans Wikipedia :
«Le Software-Defined Networking (SDN) est un nouveau paradigme d’architecture réseau où le plan de contrôle est totalement découplé du plan de données. (Vous suivez ?) Ce découplage permet de déployer le plan de contrôle sur des plateformes dont les capacités sont plus grandes que celles des commutateurs réseau classiques. Enfin, cette abstraction à travers une API réseau standard permet un développement de services réseau à forte valeur ajoutée affranchi des spécificités des équipementiers.» (…) La définition donnée ci-dessous par la version anglaise de Wikipedia (cliquez sur l’hyperlien) parle encore plus quand d’emblée on présente le concept comme une forme de virtualisation des réseaux.
On parle à profusion en long et en large de la virtualisation des données dans le nuage (Infonuagique) mais cela n’est qu’une partie de l’équation du futur de l’informatique en particulier en entreprise. Il y a les données, les machines et les réseaux…
Selon RRW, le software-defined networking (SND) va atteindre en 2013 le niveau de raffinement nécessaire pour que les produits soient prêts pour une utilisation en production. Selon Forrester, le processus de maturation prendra environ cinq ans, alors que les différentes composantes du SDN s’amalgameront et que s’ajouteront les technologies nécessaires à l’intégration des systèmes de gestion, les outils d’orchestration, les produits de gestion hyperviseurs et les protocoles de gestion de réseau. Forrester recommande aux entreprises de se préparer à l’adoption de la SDN en commençant par la formation du personnel. (On en ferait autant pour moins…)
Comme le fait remarquer Wikipedia, «Le Software-Defined Networking est un concept-clef pour faire le pont entre la gestion dynamique des ressources réseau d’un côté et la demande en connectivité et en Qualité de service (QoS) des applications de type cloud computing.». Et voilà qui vient relier (faire le pont) réseaux et données dans un univers virtuel mais entreposés, du moins pour l’instant dans un univers réel. Vous suivez toujours ?
Ce qui nous amène à la tendance suivante :
3. In-Memory Computing
Tout en considérant attentivement les avancées du SDN, de nombreuses entreprises doivent prendre en compte un phénomène qui existe depuis les années 90 mais qui atteint enfin sa maturité soit le In-Memory Computing, avec l’aide de fournisseurs tels que SAP et Oracle. Selon Gartner «De nombreux fournisseurs offriront des solutions In-Memory au cours des deux prochaines années permettant à cette approche de devenir «mainstream».
Comptez sur tous les grands identifiés dans le billet précédent pour être aussi de la partie. Dans une présentation PowerPoint faite par Massimo Pezzini de chez Gartner, ce dernier fait la prédiction suivante : «In-memory will have an industry impact comparable to Web and Cloud». Ce n’est pas rien… Et ne venez pas me dire que les analystes de Gartner sont des nuls sans crédibilité en ce qui a trait aux nouvelles technologies de pointe. M…. Je me souviens de David Smith qui en 1999 est venu au Complexe G à Québec faire une conférence, juste avant la mienne, sur le futur des intranets, futur passant par la collaboration et l’intégration. Son graphique (ci-dessous) fait encore référence 13 ans plus tard ! Ou encore de Gene Phifer, la plus grande autorité mondiale sur les portails d’entreprise. Bref, c’est quoi au juste ce nouveau buzz-word ou en est-il un ?
Je tente ici deux traductions tirées de logiciels tels que Reverso et qui tentent tant bien que mal de saisir l’essence de la définition donnée dans le texte de RRW :
«Comme son nom l’indique, «en mémoire informatique» apporte des ensembles de données plus proches de moteurs de calcul, en remplacement de l’architecture beaucoup plus lent qui implique d’informations en tirant à partir d’une base de données dans un serveur distinct. Cela ouvre la possibilité en temps réel ou en temps quasi réel les résultats des applications transactionnelles et d’analyse en cours d’exécution contre le même ensemble de données en mémoire. Une bouchée pour être sûr, mais le processus pourrait se traduire par des progrès importants dans la façon dont les entreprises peuvent rapidement analyser et agir sur les données qu’ils recueillent.»
Ou encore :
«Comme le nom implique, le calcul dans-mémoire rapproche des ensembles de données de moteurs informatiques, remplaçant l’architecture beaucoup plus lente qui implique le tirage d’informations d’une base de données dans un serveur séparé. Ceci ouvre la possibilité d’en temps réel ou près des résultats en temps réel d’applications transactionnelles et analytiques fonctionnant contre le même ensemble de données dans-mémoire(). Une bouchée pour être sûr, mais le processus pourrait signifier de grands avancements comment des sociétés rapides peuvent analyser et faire des caprices sur les données qu’ils rassemblent.
Bon… Ce n’est pas convaincant… Alors voici la version originale en anglais et ensuite on théorisera :
«As the name implies, in-memory computing brings data sets closer to computational engines, replacing the much slower architecture that involves pulling information from a database in a separate server. This opens up the possibility of real-time or near real-time results from transactional and analytical applications running against the same in-memory dataset. A mouthful to be sure, but the process could mean big advancements in how fast companies can analyze and act up on the data they gather.»
Faciiiile ! Le clé est dans la dernière phrase : « … but the process could mean big advancements in how fast companies can analyze and act up on the data they gather.» Des avancées majeures pour les entreprises dans la rapidité d’analyse et de réaction aux données». Ici on pense à l’intelligence d’affaires, le veille stratégique, l’innovation et la compétitivité toutes basées sur la rapidité de visualisation et d’interprétation des données accumulées. Mais pour cela, il faut que les machines suivent et rapprochent la mémoire virtuelle de l’action. Encore une fois, on y revient. La fameuse Mémoire d’entreprise™.
Le concept que je développe pour mon prochain bouquin à sortir en 2013 n’est pas qu’une théorie basée sur les ressources humaines et l’influence du web social sur les entreprises et l’interaction entre humains mais aussi l’interaction avec les machines virtualisées et leur capacité à emmagasiner le mémoire et à la rendre facilement accessible. Le «In-Memory Computing» est un des éléments essentiels à la survie concurrentielle des entreprises et un chapitre du livre à naître…
Bon… Je viens de me rendre compte que je me laisse aller à l’enthousiasme et que j’ai écrit plus que prévu sur ces deux sujets de prime abord assez arides. Vous me suivez toujours? Si oui, il va falloir me suivre demain pour les trois dernières tendances soit :
4. Les technologies sociales mènent la collaboration d’entreprise
5. Windows 8 ne suscite pas l’engouement espéré
6. La ludification l’emporte
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