Il y a quelques jours, j’ai assisté virtuellement à la conférence INTEROP à New York et il en ressort clairement que l’industrie des technologies de l’information (Ti) est à la croisée des chemins et s’est posée de sérieuses questions sur son avenir et ce, du haut de la pyramide à sa base, des CIO aux simples analystes. Ils ne peuvent plus cacher la crise identitaire qu’il vivent depuis quelques années. L’enjeu actuel c’est se réinventer ou mourir. Aussi simple que cela…
Les écoles spécialisées, collèges et universités ne forment plus assez de jeunes informaticiens pour former une relève solide. Chez les jeunes, l’informatique est passée de mode, sent la poussière. À la conférence new yorkaise, les CIO se sont succédés sur le podium pour tenter d’apporter des réponses ou des amorces de solutions à ce problème avec en tête John Chambers, CIO de Cisco.
En keynote en direct sur le Web, il est venu dire, entre autres et vous le voyez sur le tweet ci-dessus, que le futur des Ti va passer par les applications. Ça fait au moins deux ans que je m’évertue à l’écrire sur ce blogue. Et Chambers de rajouter:«It will power our industry for the next decade». Rien de moins…
Et il n’est pas le seul à l’affirmer, à ma plus grande satisfaction. Larry Quinlan, CIO de Deloitte est venu confirmer cet état de fait en affirmant que sa compagnie a développé un magasin d’applications et en offre actuellement 150 et que pour eux, applications est synonyme de productivité..
Deux prestigieux CIO qui viennent dire que le futur des Ti passe par les applications rendues disponibles aussi bien par des magasins à l’externe qu’à l’interne. Des magasins à la App Store comme celui du gouvernement des USA ci-dessous.
L’informatique comme services à consommer à la demande et surtout sur des appareils dits mobiles ou libérés du lieu de travail fixe et traditionnel. Et qui fournira ces magasins ? Mais voyons… Qui le fait actuellement pour Apple ou Android ? Des développeurs de partout sur la planète qui souvent se font un super pactole en obtenant un pourcentage sur chaque copie vendue, que ce soit à 0.99$ ou 2.99$. Ou encore, à l’interne, les successeurs aux analystes actuels. Car Apps.gov sert toutes les branches de l’administration USAienne. On fournit aux employés les applications à la demande. Et ces magasins sont dématérialisés. (SaaS)
Note: Pour le moment, apps.gov n’est pas disponible, «shutdown» oblige…
C’est ce secteur qui branche les jeunes nerds de la nouvelle informatique. Mais c’est aussi l’Open Data, les fameuses données ouvertes qui permettent également aux développeurs de créer de nouvelles applications utiles et efficaces, autant pour les entreprises que pour les gouvernements ou institutions publiques et parapubliques. De là, des initiatives telles que Montréal et Québec ouvert, des événements comme Hackons la corruption et tout les autres hackathons dont vous n’entendrez jamais parler. Ils se réunissent dans un bar le jour, autour d’une bière et d’ordinateurs pour triturer les données et leur faire sortir ce qu’elles ont de caché. Souvent l’efficacité ou la vérité…
Et quand il est question de données, on ne peut pas passer à côté du Big Data, autre axe du futur des Ti. Je l’écris depuis des mois sur ce blogue. Il s’agit d’un des principaux défis auquel feront face les entreprises comme les gouvernements en même les individus. La gestion d’une quantité de plus en plus imposante de données générées par deux milliards d »Internautes dans leurs usages quotidiens, aussi bien à la maison, dans le bus ou le métro mais aussi au travail.
Gérer ces données est un problème qui croît avec l’usage mais il y a aussi, leur entreposage, la sécurisation des entrepôts, du transit et des données elles-mêmes, la transmission des données (combien de données X par quelle vitesse), le forage et l’analyse (on l’a vu avec la NSA) et d’un côté plus éthique, la destruction ou la conservation des données ad vitam aeternam. Ce qui pose la question des entrepôts certes mais aussi du fameux Cloud ou nuage informatique où sont dématérialisées toutes ces données dont les vôtres et les miennes dont ce billet. Donc, pas surprenant que l’infonuagique ait été encore une fois un des sujets «trending» de la conférence.
Il y a aussi eu le mobile et le Software Defined Networking ou SDN pour les intimes. Et ce nouveau buzz word cache une réalité très technique qui gravite dans l’orbite du Cloud ou de l’infonuagique. Pour faire simple, cette bibitte c’est: «un concept-clef pour faire le pont entre la gestion dynamique des ressources réseau d’un côté et la demande en connectivité et en Qualité de service (QoS) des applications de type cloud computing.»
MAJ
J’avais oublié… Dans sa présentation en keynote sur les applications et leur importance pour l’avenir des Ti, John Chambers a montre cette «slide» qui pourrait parler d’elle-même. Je vais quand même me permettre un petit commentaire.
En fait il s’agit des six grands piliers d’une infrastructure Ti orientée applications :
1- Agilité 2- Simplicité 3- Automatisation 4- Performance 5- Sécurité et 6- Ouverture !!! Juste ce dernier point est en soi une révolution dans le monde des 10101010… Données ouvertes, applications et infrastructure ouvertes… À quand une architecture technologique d’entreprise ouverte ? Là je pousse loin mais qui sait, un jour peut-être ?
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