NDLR: Reprise du billet commis hier sur le Huff Post Québec. En passant je me suis fait dire que j’écrivais tout haut ce que plusieurs pensent tout bas. Je pense donc j’écris… Donc, voici la suite de la Saga des «Immatures du numérique». Dans mon dernier billet, j’ai traité 80% des patrons des grandes entreprises mondiales d’immatures du numérique. Mais en passant, ils ne sont pas seuls. Comme je le mentionne souvent en citant l‘échelle des technographies sociales, 20 % des employés, toutes classes hiérarchiques confondues sont des actifs, des leaders, des producteurs, bref des Early Adopters et des agents de changement… Un peu plus que dans la classe supérieure hiérarchique. Mais tout le monde sait que les classes supérieures ont une tendance innée au conservatisme…
C’est bien beau de critiquer mais il faut amener des pistes de solutions, non ? Donc, je rebondis ici sur un billet paru sur le blogue de Philippe Martin où il cite une jeune recrue de chez Google, Aditya Mahesh, qui partage son expérience dans un article de TechCrunch et pointe vers ce qu’il estime les compétences essentielles que toute personne devrait acquérir pour être totalement en phase dans ce nouveau monde numérique qui se met en place.» Ah, ha ! Attention patrons !!!
Je dois avouer que je ne suis guère impressionné et même déçu par les cinq compétences qu’il juge essentielles et que Philippe a reproduites comme suit :
1- Design: savoir utiliser Photoshop pour créer ou modifier des fichiers graphiques ou des photos, savoir également créer des maquettes et des «wireframe» afin de mieux visualiser vos idées et concepts.
2- Code: sans devenir un codeur pro, au moins acquérir quelques rudiments afin de mieux comprendre les différentes techniques et leurs possibilités
3- Analyse des données: afin de comprendre les résultats des actions entreprises, de les analyser et de savoir les ajuster.
4- Écrire: comment écrire pour le web ou dans vos interactions numériques, que ce soit courriel, présentations, campagnes, le tout de la façon la plus authentique, claire et concise.
5- Marketing Internet: être capable de maitriser les aspects du SEO et du marketing par courriel, le référencement, les mots-clés, le coût par clic, les enchères, les réseaux de distribution, le rôle des régies publicitaires, la placement de bannières, les campagnes de e-mailing ainsi que toutes les métriques d’évaluation du ROI.
D’accord pour l’analyse des données et j’écrirai là-dessus plus loin mais franchement, savoir utiliser Photoshop comme compétence vitale dans le monde numérique des prochaines années ? Disons que je mets cela sur le compte de la jeunesse…Pour que 80 % de nos dirigeants acquièrent un tant soi peu de maturité numérique, il faudra mettre du plus concret, plus solide sur le table. Pour qu’il soient en mesure d’appréhender le futur de leur organisation et la stratégie adéquate à mettre en place, je propose une approche basée non pas sur cinq mais bien dix compétences essentielles à maîtriser pour demeurer en phase et compétitifs dans notre société en 2020. En passant, 2020 c’est dans sept ans, un grain de poussière dans la ligne du temps…
Ces dix compétences sont en référence directe avec le travail fait par l’Institute for the Future du Research Institute de l’Université de Phoenix en Arizona. Voici d’ailleurs comment ils présentent le graphique ci-dessous et qu’ils ont publié sur ces compétences : «La connectivité globale, l’amoncellement des données (Big Data), l’Internet des objets et les nouveaux médias sont juste quelques-uns des facteurs qui sont en train de changer radicalement la façon dont nous pensons et travaillons, ce que constitue le travail et les compétences dont nous aurons besoin pour être des acteurs et contributeurs productifs dans le futur. Ce rapport analyse les facteurs clés qui réorganiseront le paysage de travail et identifie les compétences de travail nécessaires dans les 10 prochaines années.»
Bon, c’est un peu petit comme bulles et caractères pour bien voir et comprendre. Alors encore un gros merci à l’ami Patrice Leroux qui a traduit le texte des bulles. Ce qui donne les dix points suivants que je reproduis ici en captures d’images :
Désolé pour les liens mais ce sont des captures d’images…
Dix compétences qui font partie de la culture des hybrides qui reste à peaufiner et à enseigner dans nos collèges et universités. Et je vous avoue que des dix, c’est la gestion de la charge cognitive qui est la plus difficile à maîtriser. Car cette charge ne cesse de croître avec le Big Data et l’hyper-rapidité du progrès technologique. De là, la popularité de la curation, de l’analyse, de la visualisation, de la contextualisation et de toutes les autres formes de «ion» des données et de la capacité d’adaptation aux changements.
Fusion des forces et des compétences
Et en écrivant cette dernière phrase je viens d’avoir un gros déclic… Dans un récent billet, j’ai fait référence à 10 forces sociologiques et technologiques qui vont nous affecter d’ici, justement, 2020. et j’écrivais ceci de l’une d’entre elles intitulée le déclic générationnel :« Cette nouvelle génération est basée sur la diversité, ce qui englobe la race, l’âge, la culture, la langue et s’étend même aux rythmes d’apprentissage, traits de personnalité, styles de communication et environnements de travail. Les équipes virtuelles de travail vont comprendre des employés de diverses unités, réparties autour du monde, avec une culture, un mode de vie, un langage et une manière de penser différents.» Ceci ressemble beaucoup à la 10e compétence non ?
Donc, je viens de faire la fusion entre les forces techno-sociologiques et les compétences qu’elles vont nécessiter. Ah la beauté du blogue ! Cette fusion va faire partie d’une nouvelle conférence et sera également intégrée dans mon prochain bouquin . Oui, oui, il s’en vient !
Le firme McKinsey pense de son côté que tous leurs clients (CEO) devraient au moins en maîtriser six. Voici comment il les introduisent dans une récente édition du McKinsey Quaterly:
«Leaders need to excel at cocreation and collaboration—the currencies of the social-media world. Executives must understand the nature of different social-media tools and the unruly forces they can unleash. Equally important, there’s an organizational dimension: leaders must cultivate a new, technologically linked social infrastructure that by design promotes constant interaction across physical and geographical boundaries, as well as self-organized discourse and exchange. We call this interplay of leadership skills and related organizational design principles organizational media literacy, which we define along six dimensions that are interdependent and feed on one another.»
Voici les six compétences (skills) listées dans l’ordre, suivies d’un graphique qui les illustre dans leur environnement;
1- The leader as producer: Creating compelling content
2- The leader as distributor: Leveraging dissemination dynamics
3- The leader as recipient: Managing communication overflow
4- The leader as adviser and orchestrator: Driving strategic social-media utilization
5- The leader as architect: Creating an enabling organizational infrastructure
6- The leader as analyst: Staying ahead of the curve
Déçu quelque peu de la dernière. J’aurais plutôt écrit visionnaire et vous savez quoi ? Les cinq autres font toutes références à des compétences «artistiques» : producteur, distributeur, réceptacle, chef d’orchestre, architecte… De là ma préférence pour visionnaire. Et voici leur fameux graphique.Et remarquez que les six niveaux de compétences sont divisées en deux. Hémisphère gauche le personnel et dans le droit l’organisationnel. Coïncidence ou pas ?
Et alors, chers patrons, combien de ces dix ou six ou 16 compétences pensez-vous maîtriser pour affronter le marché du travail d’ici 2020 ?
1 commentaire
J’aime ta conclusion, Claude.
Et, ça va prendre du temps de devenir une perspective partager « far and wide », d’après moi, malgré que le web continuera a pénétrer et avoir des impacts massives d’ici la.