Les médias technos semblent se passer le mot…Il y a quelques mois, Wired et Fast Company faisaient leur Une avec sensiblement la même image et des reportages extensifs sur le phénomène Apple : Comment une société comme Silicon Valley, qui carbure essentiellement aux valeurs de collaboration du Web 2.0, peut-elle engendrer une compagnie (Apple) qui puisse être aussi brillante sur le marché des nouvelles technologies et pourtant, fonctionner organisationnellement comme une compagnie traditionnelle de Wall Street ou de Dallas, basée sur le secret et manipulant ses employés de façon quasi-dictatoriale ? C’est reconnu : Steve Jobs n’est pas un modèle d’ouverture et de bienveillance envers ses employés.
Grâce à l’ami Philippe Martin, j’ai mis la main sur un billet du blogue Peer-to-Peer qui montre très bien le phénomène Apple, une contradiction qui n’est pas la première en ce monde des nouvelles technologies. Combien de geeks, de spécialistes du Web 2.0, de communicateurs interactifs utilisent des MacBooks Pro ou Air, des iPods de toutes les moutures et bien sûr, le iPhone ? Réponse, ils sont légion à ne pas se poser la question sur le processus Apple. C’est bon et ça marche… Même l’ami Loïc LeMeur, le chantre du Web 2.0 ne jure que par Mac…
Une fois de plus, après le cas de Jobs, les médias ont trouvé un caractère hors du commun et hors de Silicon Valley pour faire leur une. Le cas est un peu différent car il met en lumière un être atypique dans le monde californien des nouvelles technologies. Je parle de Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon. Son entreprise, comme Microsoft n’est pas en Californie mais à Seattle. Et c’est de cet endroit qu’il se lance actuellement un défi énorme qui le met sous les feux de la rampe.
Le magazine Wired et aussi Condé Nast Portfolio lui consacrent ce mois-ci un titre en une et des reportages de fond et même un poscast sur sa nouvelle stratégie nommée AWS, pour Amazon Web Services. Le but : compétitionner Google et Microsoft dans le domaine du «Software as s Service» ou encore Cloud Computing. Bref comme Sun Microsystems également, tout ce beau monde court après vos données, et vise à Créer un ordinateur planétaire nourri par des méga-centres de stockage de données. Votre «laptop» devient un Webtop… Un terminal branché à un ordinateur planétaire et ces centres d’entreposage de données, tous reliés pas des câbles de fibre noire capables de transiter les données à la vitesse effarante de plus de 14 «Térabits/seconde».
Ce faisant, ces compagnies s’assurent d’être les prochaines utilités publiques du XXI et XXIIe siècle. Pour cela, vous devriez lire le livre Nicholas Carr, intitulé «The Big Switch : Rewiring the Worlf from Edison to Google». Nous sommes tous clients et dépendants de l’électricité. Nous payons tant par mois pour ce service qui est devenu essentiel. Ce que font actuellement Amazon, Google et les autres n’est pas différent. Ainsi, Amazon vous offre accès à un serveur d’applications pour aussi peu que 10 cents de l’heure. Besoin d’espace de stockage pour vos données (textes, photos, vidéos, etc.) ? Amazon vous offre le principe du «all you can eat» pour 15 cents du Gigabit par mois !
Toutes les «startups» accourent aux portes, n’ayant plus à se soucier de trouver des millions en financement pour les serveurs nécessaires à leur développement. Une révolution profonde est à nos portes… Imaginez pour les grosses entreprises, aux «prises» avec une infrastructure Ti qu’ils paient des fortunes en achat, entretient et évolution. Et je ne parle pas du personnel requis pour la faire tourner… Bienvenue dans le monde d‘Internet 2 et du Web 3.0 !!!
2 Commentaires
Hello l’ami Claude.
Comment (ou plutôt à quelle vitesse) vois tu évoluer les mentalités des Directeurs de Systèmes d’Information des grandes entreprises à ce sujet ?
Aujourd’hui la plupart en France bloque les accès vers l’extérieur pour des raisons de sécurité (entre autres) et là tu abordes le fait qu’ils vont un jour se regrouper chez un provider.
Ce ne sera pas cette génération de responsables informatiques, formés à l’autel de la Sécurité et personnifiant leur entreprise comme un château-fort. La vraie transparence et la virtualisation des données des entreprises viendront des nouvelles générations pour qui, traiter le piratage et les intrusions se fait non pas en s’enfermant à double tour mais en travaillant collectivement à repousser ou vaincre les menaces.