Je ne suis pas un spécialiste en commerce électronique, loin de là… Mais force est de constater qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond au Québec en ce domaine. En fait, les commerçants québécois ne semblent pas avoir pris le virage du commerce électronique comme les autres au cours des dernières années et en paient le prix surtout dans le commerce de détail.
En témoignent les nombreuses fermetures annoncées au cours des dernières semaines ou derniers mois. Les québécois pourtant achètent en ligne mais ailleurs. Et pour le prouver, le Cefrio vient de publier son Indice du commerce électronique au Québec, qui analyse les habitudes d’achat en ligne des adultes québécois.
Ce que constate le Cefrio c’est que le commerce électronique est bien ancré dans les habitudes en ligne des adultes québécois. Les résultats de l’enquête Indice du commerce électronique au Québec (ICEQ) démontrent que près d’un adulte québécois sur deux (49 %) a acheté en ligne au cours de la dernière année – 31 % au cours du mois précédent l’enquête – pour des dépenses en ligne mensuelles moyennes de 295 $ par cyberacheteur, soit 318 $ par les hommes et de 267 $ par les femmes.
Tout comme c’était le cas lors de l’édition 2012-2013 de l’enquête, la grande majorité des achats en ligne ont été effectués sur des sites hors-Québec : seulement 25 % des dollars dépensés pour des achats en ligne l’ont été sur des sites québécois, comparativement à 10 % sur des sites canadiens et 48 % sur des sites américains. « C’est un enjeu majeur pour les commerçants d’ici que nous avions déjà constaté en octobre 2013 et qui n’a malheureusement pas évolué », commente Jacqueline Dubé, président-directrice générale du CEFRIO.
De là à en conclure comme LaPresse que ce n’est qu’une préférence de consommation, je me garde une grosse, grosse gène… Le problème est ailleurs. La faute n’est pas aux consommateurs mais bien chez les entreprises du Québec ! Et le problème c’est que le Québec électronique, Web et mobile stagne…
Les commerçants de la province sont plus que frileux à ouvrir le tiroir-caisse et allouer une partie de leurs profits à une stratégie agressive de commerce en ligne… Espérons que ces chiffres désastreux auront l’effet d’un électro-choc, surtout qu’ils ont été publiés hier lors du Sommet du commerce de détail HOP. Organisé par le Conseil québécois du commerce de détail les au Palais des congrès de Montréal, cet événement annuel est le plus important du secteur du commerce de détail au Québec et accueille plus de 1 000 participants.
La stagnation québécoise pourrait cependant présenter une belle opportunité de rattrapage car les membres du CQCD pourraient en profiter pour faire le saut directement au commerce mobile en pleine croissance.
Forte croissance des achats mobiles
Si les achats effectués depuis un appareil mobile ne comptaient que pour 8 % des transactions analysées en 2012-2013, ils représentent 21 % des transactions réalisées en ligne en 2014-2015. De ce nombre, la tablette compte pour 15 % des achats analysés et le téléphone intelligent, 6 %. L’ordinateur portable (40 %) et l’ordinateur de table (39 %) demeurent les plateformes les plus utilisées par les cyberacheteurs québécois, bien qu’ils aient été utilisés collectivement pour réaliser 10 % moins de transactions qu’en 2012-2013.
Mais qu’est-ce que les québécois consomment comme produits et achètent en ligne que ce soit en mobile ou pas ? L’enquête ICEQ a regroupé en 12 catégories de produits et services les achats en ligne réalisés par les adultes sondés. Sur la base du nombre d’acheteurs dans chacune de ces 12 catégorie, les trois catégories les plus populaires sont la mode (31 % des cyberacheteurs interrogés ont acheté au moins un article de la catégorie mode et accessoires au cours du mois précédant l’enquête), l’électronique (23 %) ainsi que la culture subdivisée dans plusieurs sous-catégories comme la musique, films et jeux vidéo de même que livres, revues et journaux qui compte chacune 17 % des acheteurs. Suit ensuite la catégorie des articles de décoration et de maison (14 %) et enfin les voyages et le transport (10 %).
Ces chiffres viennent confirmer les déboires des commerces de détail dans ces secteurs, plus récemment la mode avec, entre autres les faillites des bannières Jacob, Mexx et Smart Set. La culture a aussi eu sa part de déboires, qu’on pense simplement aux librairies, aux disquaires et aux point de location de jeux et films vidéo.
Sites les plus utilisés par catégorie de produits et services
Les résultats de l’enquête permettent d’identifier les sites les plus utilisés par les cyberacheteurs québécois. Le tableau ci-dessous présente les trois premières positions pour chacune des six catégories de produits et services les plus achetés en ligne (en pourcentage du montant total dépensé dans la catégorie). Le palmarès identifie également les sites québécois.
Les auteurs de l’étude concluent comme moi que : « Trop peu d’entreprises québécoises vendent en ligne.» Donc, afin d’explorer en profondeur cette situation, ils réaliseront prochainement un volet additionnel à l’enquête ICEQ, portant sur la pratique – ou non – du commerce électronique par les entreprises, sur les facteurs de succès et sur son impact sur la performance organisationnelle entre autres. «Les résultats seront publiés en juin et jetteront un nouvel éclairage sur la situation », conclut Jacqueline Dubé. Pas seulement un nouvel éclairage mais j’espère des pistes de solution pour les entreprises québécoises.
Le commerce électronique peut favoriser l’accroissement du chiffre d’affaires du commerce au détail qui pèse déjà pour 110 milliards $ sur l’activité économique du Québec. C’est une des clés d’un #PlanQc numérique qui mène à la #prospéritéQC
La synthèse des résultats phares de l’ICEQ est disponible gratuitement sur le site Web du CEFRIO en format PDF.
Je rajoute également un lien sur un article paru dans l’Écho de Portneuf et qui s’intitule :«Le commerce de détail en pleine révolution 2.0», écrit le 25 février et qui ne parle même pas de la faillite des Serres du St-Laurent…
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