Un billet pour partager avec vous mes réflexions à la suite de la lecture du dernier numéro du magazine Wired. Tout d’abord sur le reportage sur «The Data Wars», écrit par Josh Mchugh et dont j’ai parlé cette semaine en faisant référence au phénomène du «scraping» des données, phénomène courant pour les plates-formes de mise en relation sociale ou professionnelle ( ex: LinkedIn ou Viadeo qui vous proposent de récupérer les adresses de vos contacts dans Outlook ou Gmail)
Dans cette guerre des données, que se livrent, entre autres, Google et Microsoft, l’auteur note que lorsque Microsoft a investi dans Facebook, toutes les plates-formes rivales, dont LinkedIn, se sont vues interdire l’accès au service webmail de Microsoft, ne pouvant plus ainsi «scraper» les noms et adresses email des membres . De plus, plusieurs compagnies, dont Google ont commencé à mettre en place des API pour contrôleret même canaliser le «raclage» de leurs données par d’autres sites ou plates-formes.
Le reportage se termine par une répartie de Reid Hoffman :«It’s not the place of companies like Yahoo, Microsoft, Facebook ou LinkedIn to decide who gets access to thier user’s data. It should be up to the users themselves. It’s simple, the individual owns the data, even if it sits in some company’s server farm». (Google pour ne pas la nommer…) Et on en revient au débat qui a fait rage à la fin de la conférence LeWeb3. La propriété des données, leur utilisation à des fins autres, la gestion de l’identité numérique, d’ailleurs relevée comme un enjeu majeur des prochaines années par Patrick Barrabé et Éric Herschkorn dans leur livre blanc «Business Social Networking».
On en revient aussi à un autre article, toujours paru dans le dernier Wired mais qui passe presque inapercu. Il s’agit d’une courte entrevue avec Nicholas Carr, auteur du livre «The Big Switch- Rewiring the world, from Edison to Google». Ce titre dit tout… Sur les intentions de la firme du Mountain View. L’article de Wired est intitulé, lui, «Do you trust Google?» Et la réponse de Carr est sans appel : Non ! Et il parle des méga-entrepôts de données, des ordinateurs personnels qui vont devenir des terminaux, que Eric Schmidt et Google vont finalement réaliser le rêve de Sun Microsystems : «The network IS the computer». Un seul ordinateur mondial relié aux méga-centres de données et qui créent un «data cloud».
Le méga-entrepôt de serveurs de Google à The Dalles en Orégon
Et Carr y va de deux phrases terrifiantes :«Welcome to Google Earth. A bunch of bright computer scientists and AI experts in Silicon Valley are not only rewiring our computers, they’re dictating the future terms of our culture» et «We’re transferring our intelligence into the machine and the machine is transferring it’s way of thinking into us». Nous ne sommes plus très loin de la «Matrice»… Mais un livre qui demeure un must en 2008, en cette année où l’identité numérique et le propriété des données seront, à mon avis, l’enjeu crucial…
On en revient ainsi à cette classique vidéo The Machine is Us/ing Us :
En terminant, je voulais vous laisser sur une note plus légère… Toujours dans Wired, la compagnie Acura a acheté trois pages pour une nouvelle campagne de pub sociétale dirigée de toute évidence à la communauté Web. Intitulée «Leaders Advancing Technology», elle met en vedette nul autre que Jimmy Wales, fondateur et mentor de Wikipedia. La pub fait son profil en première page. Les deux autres sont consacrées à une courte entrevue intitulée «Derrière la bio». On y apprend rien de nouveau et Wales y répète son mantra :«Imagine a world in that every single person on the planet is given free access to the sum of all the human knowledge». Et c’est reparti pour les données !!! Vous pouvez voir l’entrevue complète ICI.