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Communication interactive Événements Médias sociaux

Quand Twitter fait la révolution ! #iranelection

21 juin 2009

Voici le premier d’une série de billets sur la saga Twitter en relation avec les évènements qui se sont déroulés et se déroulent toujours en Iran. Pourquoi parler d’un tel sujet dans ce blogue de niche techno ? Simplement que je vais y analyser encore le phénomène qu’est Twitter et de son influence grandissante dans le monde et en particulier de celui des mass médias, mais aussi vous parler de ses dérives…

Après les 54 heures de couverture « live » des attentats terroristes à Mumbai en novembre dernier, je ne m’attendais pas à être aspiré aussi rapidement dans la couverture micro-journalistique d’une autre crise internationale. Le semaine dernière, donc, comme bien des gens, j’ai reçu les résultats du vote iranien à la présidence avec étonnement. Les sondages laissaient entrevoir la victoire des modérés au premier sinon au second tour… Et voilà que les radicaux et leur homme de paille Ahmadinejad l’emportent avec presque 70% des voix d’une participation record de plus de 80% des votants!

Le lendemain du vote, commence sur Twitter et autres médias sociaux, ce qui va devenir un raz-de-marée bien différent. Tout doucement, on commence à vois apparaître sur Twitter, dans les sujets les plus « trendys », celui de #iranelection. Il montera ainsi pour occuper la première place pendant une semaine, n’étant déclassé qu’en ce dimanche par celui de la fête des pères ou #Happy Fathers Day. Au début, il n’y a sur ce sujet que les Iraniens eux-mêmes et les réguliers sur Twitter, ceux que l’on appelle les « power twitters ». Ceux qui se retrouvent parmi les deux millions d’utilisateurs réguliers sur les 30 millions d’usagers.

J’entre donc dans le flux, un peu de la même manière que Mumbai, soit en tentant d’identifier les sources crédibles. Encore une fois, les médias traditionnels ne sont pas au rendez-vous en ce début de crise qui va prendre une ampleur internationale. Mais déjà les13 juin, un billet de ReadWriteWeb souligne cette absence avec un titre qui va encore ajouter à la popularité montante de la plateforme co-fondée par Biz Stone: « Dear CNN, Please Check Twitter for News Abour Iran ». CNN, qui a révolutionné les médias avec sa couverture de la guerre du Golfe, dans les années 90, en prendra plus que pour son grade en ces premiers jours. Son absence de réaction et de couverture avant l’arrivée en scène de la célèbre Christiane Amanpour sera sanctionné par un assassin #CNNFAIL.

Le billet de RWW sera le plus retwitté des premiers jours et son impact va être profond sur le cours des évènements car on parlera ensuite de «Révolution Twitter». Avec, entre autres, des citations de ce genre :

vetivergirl: The Revolution may not be Televised, But it sure as hell will be TWITTERIZED. #IranElection #Iran9

Donc, je cherche mes sources en ces premiers jours et en trouve légion en Iran même car dans les premiers jours, aucun problème à obtenir les coordonnées des principales sources d’information crédibles car elles sont là, retwittées. Mais contrairement à Mumbai, je ne me laisse pas entrainer dans la couverture en direct mais essaie plutôt de me faire un vrai portrait de la réalité. Qui a raison et qui a tort ? Les résultats des élections sont-ils légitimes ou non ? Quels sont les vrais chiffres, les vrais enjeux et surtout, je tiens à trouver une confirmation visuelle de ce qui se passe. Dans les premiers jours, il y aura peu de visuel, surtout sur YouTube qui éprouve des difficultés à retransmettre. On parlera même de censure… Mais finalement, des visuels commenceront à filtrer comme cette photo que j’ai intitulée

« The face of repression »

Et cette vidéo de la manifestation monstre du 15 juin, où plus d’un million de personnes se sont retrouvées dans la rue à Téhéran, tournée par un amateur et que j’ai intitulée:

« The Sound Of Freedom: Staggering footage, without commentary. What commentary do you need? »

À en croire plusieurs sources « internes », les iraniens ont la certitude qu’on leur a volé l’élection, que les résultats ont été truqués d’avance, etc. Bien des sources officielles en dehors d’Iran commencent aussi à penser la même chose mais certains soutiennent toujours le «Et si les résultats étaient bons?» …

L’entrée en scène des médias

Et c’est là que les médias font leur entrée… Tout d’abord les non traditionnels tels que le Huffington Post et The Atlantic avec Andrew Sullivan et son Daily Dish. Les deux vont être les premiers à changer leur couleur de base et adopter le vert en signe de solidarité avec les opposants au régime en Iran. Ce vert va être d’ailleurs être aussi adopté par bon nombre d’usagers de Twitter :

Donc, les deux vont lancer la couverture en  « live-blogging » mais ne seront pas les seuls. Il va aussi y avoir du côté francophone Mémoire Vive.TV de l’amie Natacha Quester-Séméon.

Au cours de ces premiers jours, la BBC sera une seules des chaînes traditionnelles à être présente, surtout avec sa chaîne en Persan mais aussi et curieusement par la présence sur place et sur Twitter d’un correspondant d’ABC, Jim Sciutto.

C’est ce petit groupe qui va donner le ton aux autres. Dans les heures et jours qui vont suivre, vont se multiplier les blogues en direct tels que celui du Monde.fr, de Libération.fr, du New York Times, du Guardian et le très «twitté» Boston Globe Big Picture.

La couverture dès les premiers jours de Huffington Post et le la BBC, captée sur Livestation

Toutes les sources d’information vont s’entendre sur un point: ce qui a débuté comme une simple contestation des résultats d’une élection est en train de se transformer en véritable révolution et en cela, Internet et surtout Twitter et Facebook auront joué et jouent toujours un rôle déterminant. Et quand le pouvoir tente de museler la liberté d’expression, il tente d’abord de museler les médias traditionnels et oublie pour un certain temps les médias sociaux. Ils ont aussi oublié que l’Iran était une nation de blogueurs:

IRAN: A Nation Of Bloggers from ayrakus on Vimeo.

Mais comme vous le lirez dans le billet suivant, LE pouvoir apprend vite…

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#Gaza ou la récupération des médias sociaux !

4 janvier 2009

J’ai gardé un silence de blogue depuis le 29 décembre, question de célébrer le passage à la nouvelle année. Ceci étant dit, je n’ai pas fait que festoyer depuis le 29 décembre. J’ai suivi l’actualité et tout particulièrement les évènements tragiques qui se déroulent dans la bande de Gaza, en utilisant le hashtag #Gaza, mais aussi avec YouTube, Flickr et les chaînes de nouvelles continues et pour la première fois, grâce à un lien sur Livestation, trouvé justement sur Twitter, avec une foule de chaînes internationales dont Al-Jazeera.

La couverture sur Twitter #gaza et sur Livestation

J’ai donc suivi l’interminable cycle de violence qui ne cesse de consumer cette partie du monde et surtout les haines que cette situation déclenche entre factions rivales. J’ai tenté, au tout début des frappes aériennes, de «couvrir» les évènements comme je l’avais pour #Mumbai mais je me suis vite rendu compte qu’il y avait quelque chose de profondément, pour ne pas dire fondamentalement, différent…

Ainsi, quoique vous fassiez, quelle que soit l’information que vous rapportiez, quels que soient vos efforts pour être impartial et objectif, vous vous faites attaquer par les deux camps et traiter de tous les noms. Ça, ce sont les fondamentalistes, les extrémistes et autres «istes» de tout acabit. En plus, il y a les autres, plus modérés et subtils, qui vous répondent en tentant de vous prouver qu’ils ont la bonne information que vous vous devez de relayer. Et finalement, il y a maintenant, sur Twitter, comme sur YouTube, des «organes» officiels, mis en place par les deux parties pour tenter de «spinner» leur position dans ces nouveaux médias.

Sur Twitter, le compte @supportisrael et à la télé Internet, Al-Jazeera.

Cette fois, un compte-pro-Palestinien de GazaNews et à la télé Internet, BBC World News

Le cas de YouTube est particulièrement intéressant car il met en scène la machine de propagande des Forces de défense israéliennes (IDF). Pour ainsi dire, une des premières utilisations de YouTube à des fins de propagande clairement identifiés à des forces armées.

Deux sources, sur le Web, ont fait des analyses intéressantes de cette récupération des médias sociaux. Ainsi, Media Transparent, tout en recensant diverses sources pour appuyer son titre «Advent of Speciaity Reporting #Gaza», parle d’un intéressant parallèle avec la montée de CNN et de Christine Amanpour, lors de la première guerre du Golfe en 1990.

En effet, nous assistons, depuis les événements de #Mumbai en Inde, à la naissance du Speciality Reporting ou du micro-journalisme comme l’ont nommé les Français et en particulier Francis Pisani dans un article à la suite des évènements en inde et dont je rapporte ici une partie :

«Ces bouleversements mettent en cause le noyau dur du journalisme… la façon dont nous racontons des histoires, dont nous rendons compte de ce que nous voyons, comprenons, analysons.

L’info en réseau est en effet aussi une info en fragments.

L’info n’arrive plus ficelée comme un paquet soigné sous forme d’article avec un début (lead disent les anglo-saxons), un milieu et une fin, ce qui implique un minimum de synthèse et d’organisation. Pauvre Aristote.

L’info arrive comme une pierre jetée à la hâte. Pas nécessairement polie, mais lourde de faits et d’émotions.

Ne nous trompons pas sur la métaphore. Au bout d’un moment ces pierres ne sont plus que des grains de sable coulant en continu. L’info devient flux.

Synthèses, analyses et reportages sur le terrain seront toujours utiles voir nécessaires, mais force est de reconnaître que les premières interprétations ne sont plus le monopole des «têtes parlantes» qui pullulent sur nos écrans télé.»

Un second observateur, présent lui aussi lors de la crise à Mumbai, a aussi bien résumé l’utilisation des nouveaux outils de communication du Web 2.0 par les deux parties. Il s’agit de Gaurav Mishra. Ce dernier a écrit le billet suivant samedi dernier : «War 2.0, Propaganda 2.0 or Public Diplomacy 2.0 : The Role of Internet and Mobile in Israel Gaza Strip Bombing». Je vous en cite un passage :

«The Israel-friendly Help Us Win blog (Facebook/ Twitter) says that “the war is not only on the ground – but also in the international media” and encourages Israel’s supporters to “tell Israel’s side of the story” and “ensure that the international coverage of the Campaign Against Hamas is balanced”.

In fact, the Israel propaganda machinery is in full flow to ensure that everyone gets to hear Israel’s side of the story. The Israel Defense Force has a blog and a YouTube channel, the Israel consulate in New York held a press conference on Twitter and summarized the discussion on their Israel Politik blog, and the Likud prime ministerial candidate Benjamin Netanyahu is also on Twitter».

Du côté Palestinien, il note :

«There hasn’t been much sign yet of a Palestinian social media response, apart from @gazanews and #gazawarofwords on Twitter, the Palestine Video blog, and a Second Life protest (via Xeni Jardin at Boing Boing).

Hamas’s own public-relations effort has been rather unsuccessful. After YouTube censored its video posts, Hamas began using an alternative video-sharing site called AqsaTube, but even that is now inactive, according to Gwen Ackerman at Bloomberg.

However, 300 Israeli websites have been reportedly hacked, as per Kelly Jackson Higgins of Dark ReadingThe Council on American-Islamic Relations (CAIR) has urged US muslims to speak out against Israel on social media websites.»

Comme on le voit et comme je l’ai mentionné plus tôt, la bataille ne fait pas rage que sur le terrain physique. Elle est bel et bien en train de suinter dans les médias sociaux. À mon avis, si vous voulez en apprendre plus sur cette guerre larvée qui n’en finit plus avec le moins de propagande possible, consultez GlobalVoices.

Et comme ce billet sera le premier de la nouvelle année, je persiste et je signe : Le 21 décembre dernier, je vous présentais ainsi mes voeux pour cette nouvelle année 2009. Je les réitère donc :

«J’ai reçu une missive confidentielle provenant du 36, Quai des Orfèvres (Confidentiel) ! Décembre s’est fait « descendre », le 31 à minuit pile dans le premier Arrondissement ! Donc, soldez les idées reçues, flinguez les idées fausses et séchez l’encre de 2008. Préparez-vous à 2009, année qui passera à l’Histoire ! Pour l’an nouveau qui est déjà à nos portes, je vous souhaite un millésime à suspense : aventures, rencontres et amitiés. Avec la folle envie de pêcher les idées neuves, de cueillir les idées folles, de débusquer les idées larges, pour colorer les idées noires des nuances de l’arc-en-ciel. Surtout, avec quelques occasions de nous revoir. en réel ou virtuel, mes plus sincères vœux de bonheur, certes, mais aussi de sérénité, de sagesse et de plénitude à vous tous…»

Ce que je rajoute de nouveau, par rapport au 21 décembre, ce sont mes voeux de paix. Que tous les conflits trouvent une issue et que l’Homme mette de côté son EGO. Toutes les guerres ne sont en effet, que refus du partage, envie de domination de l’UN sur l’AUTRE… L’année 2009 sera-t-elle marquée par la disparition ou du moins la diminution de cet atavisme ? Yes we can !!!