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Réfugiés du Web 2.0 : US qu’on s’en va?

7 janvier 2025
réseaux

Je suis un réfugié du Web 2.0. Oui, oui… Devant l’agression faite à mon Twitter préféré et sa plateforme de veille TweetDeck par Xelon et que j’ai documenté ICI, je me suis réfugié sur Threads avec là aussi, la possibilité de faire de la veille avec le multi-colonnes.

Mais c’était sans compter sur la trahison d’un autre baron des réseaux sociaux, Zuck pour ne pas le nommer. Il vient de faire exactement ce qu’a fait Xelon et au nom de la liberté d’expression :

«In a number of sweeping changes that will significantly alter the way that posts, videos and other content are moderated online, Meta will adjust its content review policies on Facebook and Instagram, getting rid of fact checkers and replacing them with user-generated “community notes,” similar to Elon Musk’s X, CEO Mark Zuckerberg announced Tuesday.

The changes come just before President-elect Donald Trump is set to take office. Trump and other Republicans have lambasted Zuckerberg and Meta for what they view as censorship of right-wing voices.

“Fact checkers have been too politically biased and have destroyed more trust than they’ve created,” Zuckerberg said in a video announcing the new policy Tuesday. “What started as a movement to be more inclusive has increasingly been used to shut down opinions and shut out people with different ideas, and it’s gone too far.» Lire le reste ici

Le dernier refuge

Bref, pour être cohérent, je devrais quitter les platesformes de Meta (Facebook, Instagram et surtout Threads), celle d’Amazon et autres GAFAM qui viennent se prosterner à Mar-a-Lago avec leur million en donation. Twitter, puis Threads… Où se réfugier après?

BlueSky serait le dernier refuge… avec LinkedIn. Ouff!!! Il en est ainsi des réseaux sociaux comme de la société en général. Un glissement à droite et extrême droite, vers les régimes autoritaires qui se justifient au nom de la liberté est en train d’être consommé.

Mon refuge Web 2.0 rapetisse à vue d’oeil. Reste mon blogue et ses petits haut-parleurs. Comme je l’écris dans un statut sur BlueSky :«Twitter, Facebook, Instagram, Threads. Tous ces réseaux sociaux passés du côté sombre de la liberté d’expression et du cash. Reste LinkedIn, BlueSky et? Complétez…»

Oui, oui, complétez svp!

Note : la caricature ci-jointe est celle de Ann Telnaes (Prix Pulitzer). Celle qui a démissionné du Washington Post, propriété de Jeff Bezos, après que sa caricature ait été refusée.

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La grande désillusion aux DSA

6 novembre 2018

Un petit billet rapide, comme cela, le jour où nos Voisins du Sud vont voter aux élections de mi-mandat. Un billet pour noter que les USA n’ont jamais été aussi divisés. Politiquement, socialement, économiquement et bien entendu technologiquement…

Le président a beau utiliser Twitter comme arme de désinformation massive, les grands des nouvelles technologies ne suivent pas politiquement et peinent à tenir leurs plates-formes en bon ordre. Les GAFAM, Twitter et l’écosystème des start-ups sont campés dans les grands États et grandes villes (Californie et Côte Est dont New York et Boston ou même Austin au Texas), des États et villes à large pourcentage démocrates.

La majorité de leurs dirigeants sont aussi de la même mouvance mais par leurs excès d’appétit fiscal et d’impuissance en gestion des contenus, ils polarisent de plus en plus leurs utilisateurs et leur société. De «Don’t be evil» ils le sont pour plusieurs devenus. La technologie comme la politique divisent encore plus les  USA, creusent des fossés idéologiques mais aussi creusent le fossé des classes sociales et exacerbent les extrémismes et le racisme.

De plus, les élections se sont technologiquement transformées depuis 2008. Les deux camps s’affrontent actuellement à coup désinformation, fake news, et fermetures de comptes, d’ingérence Russe même dans les groupes Facebook, Mais aussi à coup de campagnes médias sociaux utilisant toutes les stratégies de marketing numérique connues et reconnues.

Et tous les coups sont permis non seulement sur Twitter et Facebook mais aussi sur You Tube, Instagram et plusieurs applications mobiles de messagerie instantanée. La guerre technologique fait rage comme le chantait Jean Leloup.

Jamais les USA n’auront été aussi divisés et polarisés et la faute en incombe en partie, pas aux réseaux sociaux en eux-mêmes  mais à ceux qui les ont créés, les gèrent mais aussi et surtout les utilisent. Le climat social au sud de la frontière est délétêre ce qui m’incite et je ne suis pas le seul, à éviter toute visite mais je note et vous aussi probablement que ce climat se répand aussi vite que les changements climatiques.

Divided States of America

Il se répand en Grande-Bretagne, en Pologne, en Hongrie, en Italie, en Turquie, au Brésil, en Indonésie et même ici au Québec mais tranquillement… Mais rien comme aux USA où les élites, les immigrants et les médias sont laminés par le vent de populisme largement issu des réseaux sociaux.

La création du Web puis des réseaux sociaux, le fameux 2.0, auront porté de grandes espérances de liberté, d’égalité et de fraternité et de partage du savoir planétaire. Mais force est d’admettre que le facteur humain a faussé la donne et nous donne aujourd’hui le gueule de bois numérique et un goût amer de déjà vu.

Photo Sylvain Carle

Voyez d’ailleurs ce qui se passe au Web Summit qui s’est ouvert lundi soir à Lisbonne où on parle de grande désillusion et lisez le cri du coeur de Tim Berners-Lee qui essaie de sauver l’utopie.

Pendant ce temps au sud de la frontière, nos voisins n’auront jamais été aussi divisés. C’est pour cette raison que j’ai choisi cette image. Car il faut maintenant parler de Divided States of America. Comment de temps ce pays tiendra-t-il encore ensemble?

Personne ne saurait le dire mais la technologie (et pas juste les réseaux sociaux) mal utilisée risque de pousser ce pays au bord de la guerre civile ou dans le giron de la dictature.

Souvenez-vous du «Printemps arabe» ou des élections en Iran en 2009…

MAJ 1

Et au sortir de cette journée d’élections, le constat est encore plus vrai : le Sénat aux Républicains et le Congrès aux Démocrates. Et surtout pas de vague bleue. Juste une preuve de plus que les divisions sont bien réelles et profondes.

Dans la même veine lisez cet entretien avec Joseph Stiglitz, économiste reconnu:

https://www.theguardian.com/business/2018/nov/05/joseph-stiglitz-america-should-be-a-warning-to-other-countries?CMP=Share_iOSApp_Other&fbclid=IwAR2Jl7Czn737i6dDvGgggGWX6iPBul9k_lS2vCS2TU49PoupiXjE1LmCvDw