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Marie-ève Morasse

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Lifelogs : nous y sommes presque grâce à… Facebook !

25 septembre 2011

Je croyais bien qu’au fil d’arrivée, ce serait le site Twine qui concrétiserait le rêve de Gordon Bell de Microsoft. Quel rêve ? Celui des LifeLogs ou si vous voulez les Carnets du vie car il faut bien que le blogue, pièce maîtresse du Web 2.0 ait des descendants dans le Web 3.0 ou même 4.0… Sur ce concept j’ai beaucoup écrit sur ce blogue allant même à en faire une catégorie particulière. Mais je ne m’attendais certainement pas à ce que ce soit quelqu’un d’autre qui réalise l’exploit.

Mais bon… Avant d’élucider le mystère, laissez-moi vous expliquer un peu le concept des Carnets de vie à la façon du fondateur de Twine, vendu depuis à Evri Inc., un p’tit vite nommé Nova Spivak. Bref, Spivack et sa compagnie d’alors, Radar Networks, ont mis en place la technologie nécessaire pour créer, dans un premier temps, un «organisateur personnel de données»… Vous pourrez ainsi accumuler courriels, contacts, photos, vidéos, musique, etc. Tout ce qui est digital, en fait, les transformer en format RDF (Resource Description Framework) et y accéder d’un seul endroit… Vous me voyez venir ??? Non ? Les LifeLogs… J’ai déjà écrit que Google et surtout Microsoft travaillaient sur la question mais que Radar Networks avait une longueur d’avance, même si Microsoft a commencé à s’y intéresser bien avant avec son projet MyLifeBits, sorti tout droit de l’imagination de Gordon Bell.

Le concept selon Bell

Imaginez… Pouvoir emmagasiner toute une vie d’articles, de livres, de cartes, de CD, de lettres, de courriels, de mémos, de rapports, de photos, d’images, de présentations, de films, de bandes vidéos, de DVD, d’émissions télé, de revues de presse, de conférences Power Point, de podcasts, d’enregistrements audio, de conversations téléphoniques, etc. et tout cela emmagasiné et digitalisé dans une base de données unique avec recherche intégrée. Des vrais carnets de vie, qu’elle soit personnelle ou en entreprise. Toute l’expertise capturée au jour le jour, classée et surtout récupérable, les anglais disent «retrievable».

Bref, cette longueur d’avance que Twine possédait s’est évanouie et je soupçonne Microsoft d’avoir aidé nul autre que Facebook à réaliser ce grand pas en avant. En effet, cela s’est passé la semaine dernière à la conférence f8 lorsque Mark Zuckerberg est venu faire l’annonce de plusieurs nouveautés censées améliorer l’expérience utilisateur des quelque 750 millions de membres et ainsi les fidéliser un peu plus face à la concurrence croissante de Google+.

Lors de ces annonces, j’ai tiqué une première fois sur le texte commis par Jon Mitchell de ReadWriteWeb et qui va comme suit pour le titre et le lead:

Facebook’s Open Graph Is About Curating Your Life

In Facebook’s f8 keynote today, CEO Mark Zuckerberg introduced two new classes of applications for the Facebook platform. In addition to communications apps and games, Facebook will support media and lifestyle apps.

The change is designed to feed into Facebook’s « Open Graph » of user information, which has been rearranged to suit two new purposes: Filling out the user Timeline – Facebook’s new way of displaying every user’s curated life stream – and discovering new things with friends.

Mitchel joint dans son titre deux concepts différtents mais somme toute complémentaires pour la réalisation des LifeLogs: la curation des contenus et le lifestream. Donc, pour lui, Facebook offrira à ses membres la possibilité d’organiser leur vie en utilisant une des nouveautés: la Timeline.

facezuck

Photo AFP

Et là où j’ai eu la confirmation qu’on arrivait à bon port c’est quand j’ai lu le texte de Marie-Ève Morasse dans Technaute-Cyberpresse sur le même sujet. Un autre titre et un lead qui en disent beaucoup:

Facebook veut raconter la vie de ses membres

Facebook ne se contentera plus de relater ce que ses membres font en temps réel. Le géant du réseautage social propose maintenant d’héberger leur biographie numérique. D’ici quelques semaines, les membres de Facebook découvriront un profil complètement redessiné dont l’objectif est de «raconter l’histoire de sa vie sur une seule page», a dévoilé jeudi le jeune PDG de l’entreprise, Mark Zuckerberg, dans le cadre de la conférence F8 destinée aux développeurs. Avec l’outil «Timeline», les internautes pourront désormais remonter dans le temps et archiver des pans de leur vie.

Voilà, nous y sommes… Archiver des pans de notre vie… Et oui, je vois poindre derrière les critiques qui vont dire que Big Brother est à nos portes mais je préfère voir le bon côté des choses. Comme le dit Zuckerberg :«Vous avez le contrôle total sur tout ce que vous publiez. Vous avez également le contrôle sur les paramètres de vie privée de ces éléments». Individus comme entreprises auront dorénavant la possibilité d’archiver leur vie complète. Imaginez! Pour les individus ça veut dire pouvoir faire un testament numérique qui ne comprend pas uniquement les mots de passe de notre identité numérique mais bien toute cette identité qui peut ensuite être léguée aux proches.

Et pour les entreprises, ça veut dire la possibilité enfin de créer, d’organiser, de communiquer, de recouvrer, d’entreposer, de rechercher et de transmettre ce que j’appelle la mémoire d’entreprise™. Toute l’expertise et le savoir accumulés par les employés ou collaborateurs pendant leur entier séjour maintenant disponible, organisé et transmissible aux générations suivantes ! Nous y arrivons enfin mais j’étais loin de me douter que nous le ferions grâce à Facebook et Mark Zuckerberg. Au fond, je me demande si Gordon Bell n’est pas loin derrière…

 

 

Événements Innovation Mobilité NTIC

Départ de Localmind pour SF: c’est pas parce que c’est prévisible et convenu que c’est acceptable !

14 juillet 2011

À la suite de la lecture d’un article dans Cyberpresse ce matin, j’apprends que l’entreprise Localmind, « considérée comme une entreprise montante de la scène technologique montréalaise, annonce avoir complété une ronde de financement de 600 000$. «Nous avons commencé à tenter d’obtenir du financement en avril. Tout s’est fait assez rapidement», dit Lenny Rachitsky, cofondateur de l’entreprise. Le Californien d’origine était installé à Montréal depuis décembre, où il travaillait à développer le service de géolocalisation sous la gouverne de l’accélérateur Year One Labs. »

localmind

Vous l’aurez peut-être noté mais la journaliste Maie-Ève Morasse écrit à l’imparfait en parlant du travail de M. Rachitsky à Montréal… C’est qu’un peu plus loin dans son article, elle mentionne que ce dernier, une fois ses $$$ amassés, se pousse en Californie : « Les fondateurs de Localmind annoncent du même coup qu’ils quitteront la métropole pour s’installer à San Francisco, en Californie ». Et elle fait ensuite parler ce cher entrepreneur spécialisé dans la géolocalisation :

«C’était génial de travailler avec Year One Labs, mais pour aller à un autre niveau, c’était important d’être à San Francisco. Il y a là-bas tout un écosystème du web social et de la mobilité», explique Lenny Rachitsky, qui dit quitter Montréal avec tristesse.

Quitter Montréal avec tristesse mon oeil ! Et pour aller à quel autre niveau ? Comme je le dis plus loin dans le stream Twitter, il y a plein de startups dans le monde et elles n’ont pas besoin d’aller en Califormie pour « passer à un autre niveau »…  Et Montréal a un écosystème Web social et mobile plus que dynamique et créatif, à tel point qu’on y vient de partout, en particulier de France mais aussi de la Vallée. Montréal EST Web et cela depuis fort longtemps, depuis bien avant la Bulle. Et elle se taille une place de choix , entre autres, dans la R&D. Parlez-en à Darwin Development Corporation ou encore à Google.

Je trouve son attitude indécente pour ne pas dire plus. On peut très bien avoir une startup à Montréal, se faire financer par du capital venu d’ailleurs et faire un succès mondial. Certains le croient comme le mentionne Laurent Maisonnave avec à l’appui une entrevue qu’il a réalisée à Paris en décembre dernier avec Fred Guarino et je mentionne aussi le cas de Buyosphere des amis Jérôme Paradis et Tara Hunt ou encore de Needium des amis Sylvain Carle et Sébastien Provencher.

À moins que les VC ne demandent expressément, en retour du financement, de déménager… Encore là, ce serait scandaleux ! Et j’écris cela, je le sais, en plein dans le Montreal Startup Festival, qui se déroule dans le Vieux Port du 13 au 15 juillet.

J’ai donc « tweeté » cet article et eu une intéressante conversation avec Laurent LaSalle, un des trois auteurs de Triplex à Radio-Canada. Pour suivre la conversation, partez du bas et remontez :

Emergent007 Claude Malaison @
@LaurentLaSalle Pas acceptable mais socialement et économiquement moral…
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LaurentLaSalle Laurent LaSalle @
@Emergent007 Sortir de ses gonds face à une telle nouvelle, ça aussi c’est prévisible. Est-ce acceptable? 😛
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Emergent007 Claude Malaison @
@yveshache C’est pas parce que d’autres le font que c’est socialement et économiquement acceptable !
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Emergent007 Claude Malaison @
@LaurentLaSalle Oui / yes !!!
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LaurentLaSalle Laurent LaSalle @
@Emergent007 Alors sors de tes gonds.
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Emergent007 Claude Malaison @
@LaurentLaSalle C’est pas parce que c’est prévisible et convenu que c’est acceptable. Désolé mais pas d’accord…
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LaurentLaSalle Laurent LaSalle @
@Emergent007 …mais plein d’autres le font, et ça c’est normal… c’est prévisible, c’est convenu, c’est acceptable.
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Emergent007 Claude Malaison @
@fharper D’accord et la nouvelle sort la journée du #StartupFest
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harper Frédéric Harper @
@Emergent007 dommage, on a un bel écosystème de startup ici…
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Emergent007 Claude Malaison
@LaurentLaSalle @yveshache On va dire la même chose avec @missrogue et #Buyosphere ?
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Emergent007 Claude Malaison @
@LaurentLaSalle Pourquoi normal? Plein se startups ailleurs ds le monde et qui ne courent pas à SF après avoir été financées
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LaurentLaSalle Laurent LaSalle @
@Emergent007 On s’entend que c’est un parcours normal, mais qu’on risque de nous casser les oreilles comme quoi c’est un affront?
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Emergent007 Claude Malaison
Localmind amasse 600 000$ et ensuite quitte Montréalhttp://tinyurl.com/5ubu2de #startupmtl #fails

Je ne suis pas d’accord avec les propos de Laurent et oui, je vais lui casser les oreilles. Pas parce que c’est un affront… Parce que c’est, comme je l’ai dit plus haut, socialement et économiquement inacceptable et qu’il faut bien que quelqu’un « sorte de ses gonds », comme le dit Laurent…