Parcourir les Tags

marketing

Communication interactive Marketing Storytelling

Marketing : connaissez-vous les sept archétypes du storytelling?

5 septembre 2024
archétypes marketing

NOTE : je reprends ici en la modifiant un peu, (une fois n’est pas coutume) une série de deux billets que j’ai signée sur le blogue d’ExoB2B et les regroupe en un seul. Vous avez donc droit à l’entièreté de l’histoire de Marie-Ève. Dans le monde du marketing, la création de contenu percutant est essentielle pour se démarquer. Cependant, vous avez peut-être remarqué que vos contenus commencent à se ressembler. Ne vous inquiétez pas, c’est un phénomène courant qui s’explique par l’utilisation d’archétypes narratifs.

Si nos récits marketing paraissent similaires, ce n’est pas par manque de créativité, mais plutôt parce que notre cerveau est programmé pour reconnaître des schémas ou archétypes familiers. En marketing, l’utilisation de structures narratives connues peut en réalité renforcer l’efficacité de notre message, le rendant plus accessible et remarquable pour notre audience.

Aujourd’hui, embarquons pour un voyage à travers les PME du Québec, à la découverte de ces archétypes et de leur pouvoir transformateur dans le monde du marketing de contenu.

Le début du voyage

L’histoire commence dans un modeste bureau de Montréal, où Marie-Ève, une jeune stratège marketing d’une agence, se grattait la tête devant son écran. Ses campagnes, autrefois efficaces, semblaient avoir perdu de leur magie. « Pourquoi mes histoires ne captivent-elles plus autant? », se demandait-elle. C’est alors qu’un courriel apparut dans sa boîte de réception, l’invitant à un voyage à travers le Québec pour découvrir les secrets de sept archétypes narratifs du marketing.

Intriguée, Marie-Ève accepta l’invitation. Son premier arrêt?  Une ancienne érablière de la Beauce, transformée en hub technologique.

Premier archétype : vaincre le monstre

Dans cette érablière high-tech, Marie-Ève rencontra Jean-Philippe, fondateur de TechnoSève. Il lui raconta comment son entreprise avait vaincu le « monstre » de l’inefficacité qui menaçait l’industrie acéricole. Grâce à un système IoT révolutionnaire, TechnoSève avait non seulement sauvé la production locale, mais conquis le marché nord-américain.

En discutant avec Jean-Philippe, Marie-Ève découvrit les multiples têtes de l’hydre qu’ils combattaient. « Ce n’est pas juste une question d’inefficacité, » expliquait-il. « C’est tout un écosystème de problèmes : le gaspillage de sève, les pannes d’équipement non détectées, la fluctuation imprévisible de la production… Chaque problème est un mini-monstre qui se nourrit des revenus des producteurs. » TechnoSève a cartographié ces défis, créant une véritable « anatomie du monstre » qu’ils présentaient à leurs clients potentiels. Cette approche visuelle et narrative transforme des problèmes abstraits en une menace tangible et identifiable, renforçant l’urgence d’agir.

Ce qui impressionna particulièrement Marie-Ève, c’est comment TechnoSève a réussi à impliquer toute la communauté acéricole dans leur combat. Ils ont lancé une campagne intitulée « Les Gardiens de l’Érable », où chaque producteur utilisant leur technologie devient un héros dans la lutte contre l’inefficacité. « On ne vend pas juste un produit, » a sourit Jean-Philippe, « on recrute des alliés dans une quête épique. »

Une nouvelle bataille gagnée contre le monstre

Cette stratégie a non seulement stimulé leurs ventes, mais a aussi créé un sentiment d’appartenance et de fierté parmi leurs clients. Les témoignages de ces « héros » sont devenus le cœur de leur marketing, chaque histoire à succès étant une nouvelle bataille gagnée contre le monstre. Marie-Ève réalisa que transformer ses clients en héros de l’histoire est peut-être la stratégie la plus puissante de toutes.

Elle sortit son petit carnet noir et commença à griffonner ses réflexions. Dans l’histoire de TechnoSève, le ‘monstre’ n’était pas un dragon cracheur de feu, mais l’inefficacité qui menaçait de dévorer les profits et la compétitivité de l’industrie acéricole. Leur système IoT jouait le rôle de l’épée magique, permettant aux producteurs de terrasser ce monstre invisible mais redoutable.

Marie-Ève réalisa que les archétypes pouvaient s’appliquer à une multitude de scénarios. Une entreprise de cybersécurité pourrait présenter les cyberattaques comme le monstre à vaincre, tandis qu’une firme de consultation en ressources humaines pourrait dépeindre le taux de roulement élevé comme le Minotaure dans le labyrinthe organisationnel.

L’essentiel, nota-t-elle, était de bien identifier le ‘monstre’ spécifique à chaque industrie ou client, de le rendre tangible pour que l’audience puisse vraiment ressentir la menace. Ensuite, il fallait présenter la solution comme l’arme nécessaire pour vaincre l’adversité, tout en positionnant le client comme le véritable héros de l’histoire.

Marie-Ève referma son carnet, le regard brillant d’excitation. Elle avait hâte de mettre ces idées en pratique, de transformer les défis de ses clients en récits épiques de triomphe sur l’adversité. Elle remercia chaleureusement Jean-Philippe pour son temps et son histoire inspirante, puis se dirigea vers sa prochaine destination, impatiente de découvrir les autres archétypes qui l’attendaient.

Deuxième archétype : de la pauvreté à la richesse

Le voyage de Marie-Ève la mena ensuite à Rimouski, où elle découvrit l’ascension fulgurante d’OcéanTech. Dans un modeste garage reconverti en bureau, Pierre Lévesque, le fondateur, raconta comment son entreprise était passée d’un simple fournisseur local à un leader mondial des solutions de surveillance marine.

« Au début, on réparait les sonars des pêcheurs du coin, » expliqua Pierre avec un sourire nostalgique. « Aujourd’hui, nos systèmes équipent les navires de recherche en Antarctique. » Cette transformation spectaculaire incarnait parfaitement l’archétype « de la pauvreté à la richesse », un récit qui résonne profondément dans l’univers du marketing.

Marie-Ève fut fascinée par la façon dont OcéanTech utilisait son propre parcours comme une métaphore de la croissance potentielle de ses clients. Chaque étape de leur évolution était soigneusement documentée et partagée, non pas comme une simple chronologie, mais comme une série de défis surmontés et d’innovations cruciales.

« Quand on présente notre technologie de cartographie des fonds marins à une petite entreprise de pêche, on ne parle pas juste de spécifications techniques, » expliqua Sarah, la directrice marketing. « On leur montre comment cette même technologie a permis à une coopérative similaire de tripler ses prises en cinq ans. Notre histoire devient leur futur potentiel. »

Ce qui frappa particulièrement Marie-Ève, c’était la manière dont OcéanTech avait transformé ses relations clients en véritables partenariats de croissance. L’entreprise ne se contentait pas de vendre des produits ; elle s’engageait activement dans le développement à long terme de ses clients.

Par exemple, leur programme « Horizons Bleus » offrait un accompagnement personnalisé aux pêcheries artisanales, les aidant à moderniser progressivement leurs opérations. « On grandit ensemble, » résuma Pierre. « Leur succès alimente notre innovation, et notre technologie propulse leur croissance. C’est un cercle vertueux. »

Au-delà des chiffres de vente, une connexion émotionnelle

L’impact de cette approche allait bien au-delà des simples chiffres de vente. OcéanTech était devenue une véritable «success story» régionale, inspirant d’autres entrepreneurs locaux et attirant des talents de partout au Québec. Leur histoire était enseignée dans les écoles de commerce, comme au HEC, et citée comme exemple de réussite dans l’économie bleue. Marie-Ève réalisa que cet archétype avait le pouvoir non seulement de vendre des produits, mais aussi de positionner une entreprise comme un acteur clé du développement économique de toute une région.

En quittant Rimouski, Marie-Ève comprit que l’archétype « de la pauvreté à la richesse » était bien plus qu’un simple outil de marketing. C’était une puissante narration qui créait une connexion émotionnelle profonde avec les clients, en leur montrant un chemin tangible vers le succès.

Elle réalisa que pour exploiter pleinement cet archétype, les entreprises devaient non seulement raconter leur propre histoire de croissance. Mais aussi démontrer comment elles pouvaient être le catalyseur de la réussite de leurs clients. Dans un monde marketing et en particulier celui du B2B souvent perçu comme froid et transactionnel, ces récits de transformation et de succès partagé avaient le pouvoir de créer des liens durables. Et de fidéliser une clientèle en quête de partenaires pour leur propre voyage vers la réussite.

Troisième archétype : la quête de l’excellence

À Saguenay (anciennement Jonquière-Chicoutimi-La Baie), notre bourlingueuse fit la connaissance de l’équipe de Logistique Boréale. Leur quête pour optimiser leurs routes de livraison dans le Grand Nord québécois, en particulier à Kuujjuaq, était digne d’une saga des hommes du Nord. Chaque solution testée était comme une étape de leur voyage, jusqu’à trouver la combinaison parfaite de technologie et d’expertise locale.

Intriguée par cette approche, Marie-Ève sollicita un entretien avec Sylvie Tremblay, co-fondatrice et directrice marketing de Logistique Boréale. Le témoignage de Sylvie allait donner vie à cet archétype de la quête :

« Notre voyage vers l’excellence logistique dans le Grand Nord a été tout sauf un long fleuve tranquille, » commença Sylvie avec un sourire. « Au début, on pensait que notre expertise en logistique urbaine serait facilement transposable. Quelle naïveté! Notre premier hiver à Kuujjuaq nous a vite remis les idées en place. »

Des défis uniques

Sylvie poursuivit en décrivant les défis uniques auxquels ils ont fait face : « On a dû repenser entièrement notre approche. Ce n’était pas juste une question de camions plus robustes ou de GPS plus précis. Il fallait comprendre la culture, le rythme de vie, et même la façon dont la météo influence les habitudes de consommation dans le Nord. ».

L’histoire de Logistique Boréale, avec sa recherche acharnée de la solution parfaite pour ses routes de livraison, incarnait parfaitement cette quête. Chaque essai, chaque échec et chaque réussite faisaient partie intégrante du récit. Ils montraient la détermination et la résilience nécessaires pour atteindre l’excellence.

Marie-Ève comprit que pour optimiser cet archétype, il fallait mettre en avant non seulement le résultat final. Mais aussi le processus d’amélioration continue. Les solutions ne devaient pas être présentées comme des fins en soi. Mais comme des outils permettant aux clients de poursuivre leur propre quête d’excellence.

En racontant ces histoires, elle pourrait créer une connexion émotionnelle avec les décideurs. Ces derniers pourraient se reconnaître dans ces parcours d’optimisation et d’innovation constantes. Une façon comme une autre de montrer que le fournisseur comprend profondément les défis et les aspirations de ses clients.

Quatrième archétype : le voyage et le retour

Destination Gatineau à l’autre bout du Québec pour un rendez-vous chez BoisInno, spécialistes des matériaux de construction écologiques. Partis conquérir le Vieux Continent avec leurs matériaux de construction écologiques, ils sont revenus plus forts et plus sages. « On pensait que notre bois d’ingénierie allait révolutionner l’Europe, » raconte le fondateur. « On a surtout appris que même les Français peuvent être plus têtus que nous! » Leur retour triomphal, riche en leçons, a transformé BoisInno en leader nord-américain de la construction durable.

Marie-Ève, fascinée, creuse davantage cette histoire de choc culturel et d’adaptation. Le fondateur, Marc-André Pelletier, lui explique les défis inattendus auxquels ils ont fait face. « On est arrivés en Europe avec notre belle technologie québécoise. On pensait que le marché allait s’ouvrir comme une fleur au printemps. Mais on s’est vite rendu compte que chaque pays avait ses propres normes. Ses traditions de construction, et une méfiance naturelle envers les nouveaux venus. »

L’équipe de BoisInno s’est retrouvée à naviguer dans un labyrinthe de réglementations, de préférences locales et de rivalités régionales. « À un moment donné, » rit Marc-André, « on se demandait si on n’aurait pas dû plutôt essayer de vendre de la poutine aux Parisiens. Ça aurait peut-être été plus simple! »

Transformer un échec marketing en une opportunité

Mais ce qui semblait être un échec s’est transformé en une opportunité d’or pour BoisInno. Chaque obstacle rencontré en Europe est devenu une leçon précieuse. Qui affinait leur compréhension des marchés internationaux et des nuances culturelles dans le secteur de la construction. À leur retour au Québec, ils ont complètement revu leur approche marketing et leur stratégie de développement de produits.

« On a appris à écouter vraiment nos clients. À comprendre leurs besoins spécifiques plutôt que de simplement leur vendre notre vision, » explique Sarah Tremblay, directrice marketing. Cette nouvelle approche, baptisée « Construction sur Mesure », est devenue le cœur de leur proposition de valeur. Désormais, BoisInno ne vend plus seulement des matériaux écologiques, mais une expertise globale en construction durable, adaptée aux réalités locales.

L’histoire de BoisInno n’est pas seulement un récit de persévérance face à l’adversité. C’est une démonstration concrète de leur capacité d’adaptation et d’innovation. Dans leurs présentations aux clients potentiels, l’aventure européenne est devenue un argument de vente clé. « Quand on parle à un client qui hésite à adopter nos solutions, » conclut Marc-André, « on lui raconte notre histoire européenne. Ça montre qu’on a l’expérience pour relever les défis les plus complexes. Et surtout, qu’on a l’humilité d’apprendre et de s’améliorer constamment. »

Cette approche a non seulement renforcé la crédibilité de BoisInno sur le marché nord-américain, mais a aussi ouvert de nouvelles portes à l’international, transformant leur « échec » initial en un tremplin vers un succès global.

Et c’est reparti pour les trois derniers archétypes

Note : le récit est cette fois-ci décliné au présent.

Le soleil se lève sur Montréal. Marie-Ève boit son troisième café de la journée. Elle reprend la route pour la seconde partie de son odyssée. Sa mission : décoder les trois derniers archétypes du narratif marketing. Elle réfléchit aux quatre premiers archétypes découverts lors de son voyage initial. Ces récits ont transformé de simples entreprises en véritables épopées québécoises.

Alors qu’elle vérifie son GPS – parce que même les héros du marketing peuvent se perdre – Marie-Ève repense aux quatre premiers archétypes découverts lors de son périple initial. Surmonter l’adversité, vaincre le monstre, de la pauvreté à la richesse, la quête de l’excellence et le voyage et le retour… Ces récits ont transformé de simples entreprises en véritables épopées québécoises. Qui aurait cru que le marketing pouvait être aussi palpitant?

Cinquième archétype : la comédie

Mais trêve de nostalgie, la route l’appelle. Direction : Drummondville. Sa destination? RoboPoutine. Cette entreprise d’automatisation industrielle promet d’illustrer parfaitement le cinquième archétype : la comédie. Marie-Ève se demande si leur histoire implique des robots qui apprennent à faire de la poutine. Hey, tout est possible 🙂

Alors que le paysage défile, Marie-Ève ne peut s’empêcher de sourire. Qui aurait pensé que dénicher des archétypes de storytelling la mènerait à un «road trip» à travers le Québec? Certainement pas son patron, qui croyait qu’elle passerait ses journées à peaufiner des présentations PowerPoints dans son cubicule.

Arrivée chez RoboPoutine, Marie-Ève est accueillie par Luc Tremblay, le PDG, qui lui raconte l’histoire savoureuse de l’entreprise. « Notre premier projet d’envergure était pour une chaîne de restaurants de poutine », explique Luc avec un sourire en coin. « On pensait avoir tout prévu. Mais on a vite découvert que nos robots avaient un petit problème avec le concept de ‘générosité québécoise’. Résultat? Des poutines avec trois frites et un grain de fromage, ou à l’inverse, des bols débordant de sauce jusqu’au plafond! »

La poutine parfaite en marketing de contenu

Loin de se décourager, l’équipe de RoboPoutine a vu dans ce fiasco culinaire une opportunité d’apprentissage en or. Ils ont redoublé d’efforts. Collaboré étroitement avec les chefs et finalement développé un système d’IA capable de doser parfaitement les ingrédients de la poutine. Tout en s’adaptant aux préférences régionales, de la poutine galvaude de Victoriaville à la T-Rex de Drummondville.

L’histoire de RoboPoutine n’est pas juste celle d’un échec transformé en succès. C’est un témoignage de leur capacité d’adaptation, d’innovation et de résilience. En partageant ouvertement leurs erreurs et leurs apprentissages, l’entreprise montre son expertise technique. Mais aussi son engagement envers ses clients et son respect pour les traditions culinaires québécoises.

« Aujourd’hui », poursuit Luc, « quand un nouveau client potentiel hésite, on lui raconte l’histoire de la ‘Poutine Parfaite’. Ça les fait rire, mais surtout, ça leur montre qu’on n’a pas peur des défis et qu’on trouvera toujours une solution, même si ça implique de goûter à quelques poutines ratées en cours de route. »

Marie-Ève note frénétiquement. Voilà un récit parfait pour le marketing de contenu. Authentique, mémorable et drôle. Il positionne l’entreprise non pas comme un simple fournisseur, mais comme un partenaire qui grandit et s’améliore constamment dans l’enthousiasme. Plus important encore, cette histoire résonne avec les expériences de nombreuses entreprises, créant ainsi une connexion émotionnelle rare.

En quittant RoboPoutine, Marie-Ève ne peut s’empêcher de saliver. La comédie, c’est bien plus qu’un archétype, c’est peut-être aussi une philosophie d’entreprise. Et si ça peut transformer un désastre de poutine en une histoire hilarante, imaginez ce que ça peut faire pour d’autres entreprises moins… savoureuses.

Sixième archétype : la tragédie

De Sherbrooke, Marie-Ève remonte la 55, direction Trois-Rivières, berceau d’une saga entrepreneuriale digne des meilleures séries Netflix. Son GPS la guide vers le Parc industriel des Hautes-Forges, où deux immeubles racontent une histoire d’ascension et de dégringolade bien de chez nous.

D’un côté de la rue, un bâtiment abandonné aux vitres poussiéreuses arbore encore le logo délavé de Fax-O-Max. Marie-Ève imagine presque le fantôme de télécopieurs errant dans les couloirs déserts. De l’autre côté, les bureaux modernes et lumineux de CommTech bourdonnent d’activité.

« Bienvenue dans notre machine à remonter le temps corporative », lance Geneviève Lemieux, PDG de CommTech, en accueillant Marie-Ève. « Vous êtes ici à la croisée de deux destins entrepreneuriaux. »

Geneviève raconte la tragédie. L’histoire de Fax-O-Max sert de mise en garde. Jadis géant de la communication d’entreprise, Fax-O-Max a sombré dans l’oubli, victime de son refus d’embrasser le numérique. Elle raconte comment l’entreprise s’est accrochée à sa technologie désuète comme un capitaine à son navire qui coule. « Ils envoyaient encore des fax pour annoncer leurs nouveaux… fax », ironise-t-elle. Pendant ce temps, CommTech, née des cendres de cette industrie mourante, embrassait chaque nouvelle vague technologique avec l’enthousiasme d’un surfeur à Hawaï.

Une stratégie marketing redoutable.

« Notre slogan? ‘Nous avons vu le futur, et il ne bipe pas' », plaisante Geneviève. Mais derrière l’humour se cache une stratégie redoutable. CommTech a transformé l’histoire de Fax-O-Max en une parabole puissante, un «memento mori» numérique qu’elle partage avec ses clients.

Marie-Ève est fascinée. « Voilà comment transformer une mise en garde historique en histoire inspirante », pense-t-elle. Elle réalise que CommTech ne vend pas simplement des solutions de communication, mais une promesse : « Avec nous, vous ne serez jamais du mauvais côté de l’histoire technologique. »

Dans les salles de réunion de CommTech, les vestiges de Fax-O-Max servent d’accessoires pour des présentations percutantes. Un vieux fax trône sur une étagère, tel un trophée de chasse numérique. « Chaque fois qu’un client hésite à mettre à jour, on lui demande s’il veut finir comme ça », confie Geneviève avec un clin d’œil.

CommTech n’a pas simplement appris des erreurs de Fax-O-Max ; elle a transformé cette leçon en un récit fondateur, un mythe d’entreprise qui rassure les clients et inspire les employés. « Notre plus grande fierté? », conclut Geneviève. « Quand un de nos clients nous dit : ‘Grâce à vous, on a évité notre moment Fax-O-Max’. »

En quittant Trois-Rivières, Marie-Ève ne peut s’empêcher de sourire. Dans le monde impitoyable du marketing, CommTech a réussi à transformer la peur de l’obsolescence en un puissant moteur de croissance. Elle a hâte de voir comment d’autres entreprises québécoises pourraient appliquer cet archétype des leçons de l’Histoire. Après tout, dans la province qui a survécu à la disparition des Nordiques et des Expos ainsi qu’à l’arrivée de la poutine au McDo, l’adaptabilité est presque un sport national.

Septième archétype : la renaissance

Le voyage de notre héroïne va s’achever aux Éboulements dans Charlevoix, où la Fromagerie Ancestrale a écrit un nouveau chapitre de son histoire centenaire grâce au commerce électronique. D’une institution locale menacée de fermeture, elle est devenue un fournisseur prisé des grands restaurants québécois et canadiens.

Geneviève Tremblay, propriétaire de quatrième génération, accueille Marie-Ève avec un sourire chaleureux et un plateau de fromages. Tout en dégustant un délicieux Migneron, Geneviève partage son expérience. « Notre renaissance numérique, c’était comme marier la sagesse de mon arrière-grand-père avec l’audace de ma fille adolescente. On a réussi à numériser notre savoir-faire ancestral sans perdre l’âme de nos fromages, prouvant qu’on peut être à la fois centenaire et start-up dans l’esprit. »

Ce processus a non seulement sauvé l’entreprise, mais a aussi renforcé son identité de marque. La fromagerie utilise maintenant son histoire de renaissance comme un puissant outil de marketing de contenu, montrant à ses clients comment tradition et innovation peuvent coexister harmonieusement.

Marie-Ève comprend que l’archétype de la renaissance montre comment l’innovation peut préserver et amplifier ce qui fait la valeur unique d’une entreprise et qu’il est particulièrement pertinent dans le contexte actuel, où de nombreuses entreprises traditionnelles luttent pour rester pertinentes face aux perturbations numériques.

L’histoire de la Fromagerie Ancestrale offre un modèle inspirant. Il montre comment embrasser le changement tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales. Elle comprit que raconter ces histoires de renaissance pouvait positionner ses clients comme des partenaires de choix pour les entreprises en quête de transformation, créant ainsi de nouvelles opportunités de croissance.

L’épilogue : le retour triomphant

De retour à Montréal, Marie-Ève est transformée. Elle a découvert que le pouvoir du narratif marketing de contenu ou «storytelling» ne résidait pas seulement dans les histoires elles-mêmes, mais dans la façon dont elles résonnaient avec les expériences et les aspirations de son audience.

Assise à son bureau, elle relit ses notes de voyage dans son petit carnet noir usé. L’histoire de TechnoSève lui a montré comment transformer des défis techniques en récits héroïques, illustrant parfaitement l’archétype de « vaincre le monstre ». Chez OcéanTech, elle a appris à tisser des narratifs de croissance qui inspirent confiance, incarnant l’archétype « de la pauvreté à la richesse ».

Trois archétypes marketing

L’aventure de Logistique Boréale a donné vie à l’archétype de « la quête », montrant comment la recherche constante de l’excellence peut captiver une audience en marketing de contenu. L’odyssée européenne de BoisInno lui a enseigné la valeur des leçons tirées des échecs apparents, personnifiant « le voyage et le retour ».

Les péripéties savoureuses de RoboPoutine ont révélé la puissance de « la comédie » dans le storytelling en marketing de contenu, prouvant que même les sujets les plus techniques peuvent être abordés avec humour. L’histoire de Fax-O-Max et CommTech a illustré « la tragédie » transformée en leçon inspirante. Enfin, la renaissance de la Fromagerie Ancestrale a montré comment l’innovation peut insuffler une nouvelle vie à une entreprise traditionnelle.

Marie-Ève réalise que ces archétypes ne sont pas de simples formules à appliquer, mais des cadres flexibles à adapter à chaque client unique. Elle commence à esquisser de nouvelles stratégies : comment utiliser l’archétype du voyage et du retour pour une entreprise de logiciels en pleine expansion internationale? Comment appliquer la quête de l’excellence pour un fabricant cherchant à se démarquer dans un marché saturé? Les possibilités semblent infinies, et elle sent que son approche du marketing, que ce soit en B2C ou en B2B, ne sera plus jamais la même.

Devenir une architecte d’histoires

Chaque arrêt de son périple a ajouté une nouvelle couleur à sa palette narrative, et elle est maintenant prête à peindre des histoires qui non seulement captiveront son audience, mais transformeront également la façon dont les entreprises se perçoivent et communiquent.

Elle réalise que son rôle va au-delà de la simple création de contenu. Elle devient une architecte d’histoires, aidant ses clients à découvrir et à articuler leur propre odyssée entrepreneuriale. Cette approche promet non seulement d’améliorer leurs campagnes marketing, mais aussi de renforcer leur identité de marque et leur connexion avec leurs clients.

Armée de ces nouveaux outils narratifs, elle est prête à revigorer ses campagnes marketing. Mais elle sait aussi que son voyage ne fait que commencer. Chaque entreprise a une histoire unique à raconter, et elle est déterminée à les aider à trouver leur voix.

Elle se lève, énergisée par les possibilités qui s’ouvrent devant elle. Alors qu’elle se prépare pour sa prochaine réunion, Marie-Ève sourit. Son voyage à travers le Québec lui a rappelé une vérité fondamentale : dans le monde complexe du marketing de contenu, ce sont les histoires humaines, authentiques et inspirantes qui créent de véritables connexions. Et ce sont précisément ces connexions qui transforment de simples transactions en partenariats durables.

 

 

Gestion de données Innovation Intelligence Artificielle

Comme assistante personnelle, l’IA sera-t-elle aussi discrète que notre coiffeur?

11 novembre 2019

Laissez-moi vous raconter une histoire qui mêle la technologie, l’histoire et la fiction. Il était une fois des assistants personnels…. Pas trop vite. Retour sur le futur:  Aloha, Alexa, Siri, Nest ou Home sont  les petits noms d’une toute nouvelle génération d’assistants personnels.

Non seulement ils le sont dans votre vie quotidienne mais aussi dans votre vie professionnelle et ces petits coquins, sont identifiés comme faisant partie intégrante de la nouvelle mouvance si populaire à Montréal qu’est l’intelligence artificielle.

Eh oui, l’IA…

L’intelligence artificielle a le dos large, les deux lettres étant employées pour un nombre croissant de champs d’application. En fait, ils se multiplient plus vite que les lapins!!! En particulier comme agents eux-mêmes en apprentissage d’intelligence, qui vont de plus en plus prendre une place privilégiée dans nos vies  comme on le voit ci-dessous dans une pub d’Amazon au dernier Superbowl.

Les agents personnels, tout comme l’ensemble de l’écosystème de l’IA font miroiter de belles promesses de vie meilleure  mais on le sait déjà, il y a l’envers qui se joue sur le contrôle de plus en plus envahissant de ces prénoms exotiques et autres applications dans nos données personnelles et dans le contrôle sur nos vies, point…

Mais l’IA est-elle une vraie nouvelle tendance ? C’est là que l’histoire commence…

Il fut un temps jadis (Pas il y a deux mille ans quand même…), où les assistants personnels étaient un concept qu’Apple promenait en vidéo dans toutes les foires scientifiques ou technologiques à travers le monde. Selon la Petite pomme, c’était le GRAAL du travailleur du futur.

Je me souviens d’une présentation faite par Apple au CRIQ ou Centre de recherche industrielle du Québec en 1987. J’étais alors conseiller en communication pour une Société d’État et un des premiers à utiliser et parler de micro-informatique en milieu de travail.

Spécial de 5 pages dans le journal d’entreprise en 1984

On avait jugé bon de m’inscrire à cette présentation «futuriste», qui m’avait beaucoup impressionnée. Car le futur dépeint dans la vidéo d’Apple était de l’anticipation basée sur les travaux de recherche en cours alors à Cuppertino. Un peu comme l’a fait Corning dans les dernières années avec leur série de vidéos intitulés «A Day Made of Glass»

Bref, une vidéo où on nous présentait un assistant-personnel-machine nommé «Knowledge Navigator», capable de remplacer n’importe quelle adjointe administrative et capable de faire bien plus, voire de gérer tous les aspects de notre vie personnelle et professionnelle.

On est en 1987 et l’Internet n’existe pas encore commercialement ni le Wi-fi. On assiste donc aux balbutiements d’une disruption majeure mais qui devra attendre avant de bouleverser le monde.

De l’IA en gestation avant les lettres, les ami.e.s!

Il aura donc fallu au moins une trentaine d’années pour que la «vision» d’Apple se concrétise, lentement, pas à pas. Car il y a en des précurseurs à l’IA. J’en ai encore un dans mes tiroirs. Tiens, le voici en photo. Un «Electronic Organizer Sharp ZQ2400 de 64Kb». Peu de puissance de traitement et de mémoire et pas de voix…

Une petite merveille de l’époque avec ses versions ultérieures comme celle présentée ici dans une vidéo de Chris Pirillo. Vous vous souvenez de lui? Je vous en ai parlé lors d’une des conférences LeWeb à Paris…

Re-bref , J’aimerais bien retrouver la vidéo d’Apple sur les agents personnels du futur qui, dépeignait à grands traits  ce que seraient les Alexa et Echo, Aloha, Home et Siri trente ans plus tard. Remarquez que ces agents nous sont aujourd’hui offerts pour consommation personnelle, mais encore bien peu pour utilisation professionnelle, que ce soit en télé-travail à la maison ou au bureau mais nous ne sommes pas loin.

Déjà, Alexa propose une solution pour le marketing. et il y a aussi ce billet très senti sur le blogue de la compagnie ITERATORS intitulé: «4 Amazing Ways AI Personal Assistants Can Impact Your Business».

On nous propose, entre autres, 20 façons dont les agents personnels peuvent nous aider dans notre travail quotidien:

Gagez un vieux 2$ que cela ne saurait tarder dans tous les autres domaines de la vie professionnelle… Une question se pose cependant avec l’arrivée de l’IA comme assistante personnelle. Évidemment la question de la sécurité de nos données personnelles et l’utilisation qui en est faite. Sera-t-elle aussi discrète que notre coiffeur?

Et devinez quoi? Je l’ai retrouvée la vidéo d’Apple. Elle date de 1987. Et il faut lire les commentaires. En voici deux  qui reflètent la surprise des utilisateurs à la découverte de cette vidéo :

 

Merci de m’avoir lu.

 

 

Blogues Identité numérique Influenceurs Médias sociaux Réseaux sociaux

Mon Top 50 des influenceurs Web au Québec

1 mars 2017

Depuis plus de dix ans, je travaille de près et parfois de loin, avec plusieurs des principaux acteurs du Web au Québec mais aussi d’ailleurs. J’en ai cotoyé des centaines au fil des conférences que j’ai organisées ou auxquelles j’ai assisté ici, en Europe ou aux USA. Et partout j’ai rencontré des personnages d’influence, des experts de longue date du Web 1.0 puis 2.0. Ils sont maintenant légion en marketing, relations publiques ou en communication. Ces influenceur(e)s prennent beaucoup de place, non seulement dans les conversations mais aussi dans les stratégies des entreprises qui se les arrachent ou cherchent à profiter de leur auditoire et de leur crédibilité.  Lire la suite

Marketing Médias sociaux Réseaux sociaux

Experts, champions et gourous du marketing Web: il y a de quoi désespérer !

6 juin 2016

Ce billet est un peu la suite de mon plus récent sur les influenceurs. Dans un récent billet sur Marketing Profs de Vernica Jarski  on retrouve une partie d’infographie réservée à ces derniers et où elle identifie qui ils (ou elles) sont.  Et vous savez quoi? Elle parle, entre autres, de «Social Media Experts». N’en mettez plus, la cour est pleine!

Lire la suite

Blogues Communication interactive Marketing Réseaux sociaux

Influenceurs: mais qui sont ces drôles de «bibittes» ?

31 mai 2016

Il se dit beaucoup de choses ces temps-ci sur les influenceur(e)s en particulier dans le domaine du marketing, qu’il soit B2B ou B2C. Pour que votre stratégie fonctionne, c’est maintenant un incontournable: elle doit comprendre des actions précises pour rejoindre cette masse informe mais omniprésente et omnipuissante que sont les nouveaux influenceurs sur le Web. Lire la suite

Événements Réseaux sociaux

200 millions de membres LinkedIn : qui sème le vent, récolte…

14 février 2013

Je suis membre de LinkedIn depuis 2006 et utilise cette plate-forme pour mon réseautage professionnel. Je suis membre Premium, autrement dit payant et j’ai plus de 1 500 «relations» d’affaires. Je suis actif dans la communauté et gère quelques groupes d’expertise. Au fil des ans, j’ai vu la montée en puissnce de cet outil socioprofessionnel. Quand nous étions 35 millions, puis 100, puis 150 millions.

Lire la suite