C’est très rare que je fais des billets sur les Digital Natives et la génération des Y ou si vous préférez sur la génération C, telle que définie par les travaux du Cefrio. C’est probablement parce qu’on en a trop parlé, ou écrit que je me garde une petite gêne sur le sujet… Pourtant, j’interviens régulièrement dans les conseils d’administration afin de décoder pour leurs membres et au profit de mes clients, les méandres des nouvelles générations nées avec le Web, celle que l’on nomme les Digital Natives ou natifs du numérique, terme mis à la mode par l’auteur new-yorkais Marc Prensky.
Plan numérique: viser l’exploitation du savoir et non plus seulement de l’avoir
28 octobre 2012Comme c’est le cas pour l’ami Mario Asselin, notre démarche qui permet de réactiver un processus qui pourrait permettre l’émergence d’un Plan numérique pour le Québec ma plaît beaucoup. Mais il n’y aura pas de plan ni même de future société québécoise basée sur le numérique si on ne relève pas à mon avis deux grands défis auxquels font face les entreprises et ensuite leurs employés.
D’une part, il faut que nous cessions de penser que le développement économique du Québec passe nécessairement par l’exploitation de ses ressources naturelles. Nous ferions beaucoup mieux collectivement si on alignait ce développement vers les nouvelles technologies et entreprises numériques, vers l’exploitation du savoir et non plus seulement de l’avoir.
Les idéagoras ont une étonnante attractivité pour l’entreprise: ses retraités!
3 octobre 2009La semaine dernière dans CE billet, j’ai rapidement traité des idéagoras, ces plates-formes de collaboration mais surtout de génération d’idées et d’innovation, repérées et identifiées comme telles par Don Tapscott dans son bouquin Wikinomics, publié en 2006. Le phénomène n’est donc pas nouveau, surtout quand on réalise que le site Innocentive a été créé en 2001, soit bien avant l’arrivée du phénomène 2.0. J’avais déjà aussi écrit sur leur potentiel innovant dans un premier billet en 2008.
Toutefois, ce que je n’ai jamais écrit à leur sujet mais que je souligne à grands traits dans toutes mes conférences sur l’entreprise 2.0 et sa mémoire, c’est que ces idéagoras ont une étonnante attractivité pour l’entreprise et… ses retraités!
Et pour ce faire, je donne toujours l’exemple de la plate-forme YourEncore (image ci-dessous) qui est le lieu de rencontre des entreprises à la recherche d’expertise et de solutions potentielles à des problèmes en faisant appel aux membres de la communauté des retraités.
C’est du pur « crowdsourcing » et un bon moyen pour les entreprise d’aller puiser à peu de frais dans le formidable bagage d’expertise que détiennent les membres de cette communauté.
Récupérer l’expertise un enjeu majeur
Comme je le mentionne dans mes conférences, imaginez que les entreprises, au lieu de perdre l’expertise de leurs employés qui partent ou sont à la retraite, pouvaient mettre en place, en extranet, de telles plate-formes et ainsi garder le lien avec ces derniers. Un lien permettant d’avoir recours à leur expertise contre rétribution, comme c’est le cas pour YourEncore. Bien mieux ainsi que de laisser cette expertise aller à ses concurrents non?
Et que dire aussi de la possibilité pour les départements de communication et des RH de garder un lien beaucoup plus fort maintenant que le journal interne papier n’est plus (ou presque).Cet enjeu de l’expertise des retraités va devenir, à mon avis, un enjeu majeur au cours des prochaines années. Qu’on se le dise: d’un côté, les sociétés occidentales vont perdre entre 30 et 50% de leur employés d’ici cinq ans. De l’autre, les nouvelles générations n’ont pas le nombre suffisant pour combler cet immense trou de main-d’oeuvre et d’expertise.
Que va-t-il se passer alors ? J’estime que les entreprises devraient être pro-actives et qu’elles mettent à profit des solutions comme les idéagoras pour retraités, sinon les gouvernements risquent de leur forcer la main avec des législation de soutien car c’est là l’autre partie de l’équation. Avec le nombre croissant de retraités, les régimes de retraite d’entreprise, lourdement taxés par la récente crise et les caisses publiques risquent de manquer de fonds.
De plus, les retraités eux-mêmes sont de plus en plus nombreux, après la dolce vita des premières années, à vouloir compter sur un revenu d’appoint. Imaginez alors tout le potentiel d’un extranet/ideagora d’entreprise qui leur offre cette possibilité tout en les laissant travailler de la maison, ce qui réduit, entre autres, les frais en espace-plancher pour les entreprises.
Il y a une entreprise qui a déjà compris le phénomène. Laquelle? Je vous le donne en mille. C’est Big Blue! Eh oui, IBM, le vaisseau amiral de l’entreprise 2.0 a maintenant sa plate-forme de crowdsourcing pour ses retraités et appelée The Greater IBM Connection.
Chez IBM, on ne parle pas d’idéagora mais bien de « business and social network». The Greater IBM Connection est donc ouverte non pas seulement au principe de la résolution de problèmes (les seekers et solvers) mais aussi à la socialisation entre retraités et employés actifs, assurant ainsi le lien de communication. Génial, quoi! Alors, à qui le tour ?