À tous ceux et celles qui se plaignent de l’invasion des médias sociaux dans les domaines des arts et de la culture, en particulier dans le domaine de la musique, je vous suggère de bien regarder et surtout écouter la présentation de Margaret Gould Stewart, en charge de l’expérience utilisateur chez YouTube. Une conférence faite à TED plus tôt cette année, où elle parle de «Digital Rights Management» et de droits d’auteur. et elle sait de quoi elle parle car chez YouTube, elle gère 20 heures de vidéos téléchargés à chaque minute ou l’équivalent de 100 ans de vidéo par jour…
Elle y mentionne entre autres le cas d’une vidéo de mariage qui a atteint 40 millions de visionnements et qui a permis à Sony et la chanson d’un de ses protégés, «Forever» de Chris Brown, disparue des palmarès depuis 18 mois de revenir en tête de ces mêmes palmarès. Sony, en plus, a mis une publicité pour accompagner la vidéo et l’a aussi reliée à la chanson originale sur iTunes…
Comme le mentionne madame Stewart, les créateurs de contenus, producteurs et distributeurs devraient faire attention avant de bloquer le contenu généré par les utilisateurs qui recyclent les contenus artistiques. Comme elle le dit: «You can miss new art forms, new audiences, new distribution channels and new revenue streams». pour elle, nous en arrivons avec YouTube à un écosystème culturel d’opportunités : «Allow, then benefit»…
J’ai quitté Montréal, dimanche dernier avec la ferme intention de bloguer sur la conférence Web 2.0 Expo et surtout de le faire de la conférence même ou de ma chambre d’hôtel. Faut croire que les bonnes résolutions et les meilleurs plannings sont faits pour être défaits… Dès mon arrivée à San Francisco, et surtout, dès l’ouverture de mon Netbook et de mon accès à mon admin. WordPress, j’ai réalisé que les billets devraient attendre… Akismet avait deux serveurs sur quatre dans le rouge et je faisais l’objet d’un hyper-spammage…
Donc, les urgences avant les états d’âme… Et il en a été ainsi pour le reste de la semaine, Twitter, Foursquare et Facebook bouffant mon temps libre entre les conférences, les visites à l’Expo, les repas et surtout le networking se déroulant avant, pendant et surtout après les journées passées dans les salles sombres de conférence.
Première constatation concernant la conférence et d’ailleurs corroborée par plusieurs participant(e)s: Web 2.0 Expo, version 2010 ne fut pas une bonne cuvée… Que ce soit pour les conférences et les keynotes, ce fut décevant. Aussi du côté assistance. En 2008, nous étions plus de 5 000. Cette année, j’ai compté 2 556 inscrits dans le site avec profils personnels. OK, disons que certains ne l’ont pas rempli… Mettons 3 000, ce qui était la capacité de la grande salle pour les keynotes. Elle fut pleine à eux occasions, soit mercredi et jeudi matin. Dommage pour mardi en fin de journée car un des meilleurs keynotes s’est produit en fin de première journée.
Je parle de June Cohen, responsable de la stratégie Web de la conférence TED, qui est venue expliquer la stratégie de vidéos gratuits de la conférence et toute une série d’initiatives qui ont suivi dans le sillage de ce premier grand succès dont TED Open Translation Project qui équivaut selon moi au Wikipédia des conférences sur vidéo. Mais madame Cohen ne s’est pas limitée à cette petite merveille. Elle a aussi annoncé en primeur le Open TV Project . Er m… Dire que nous allions annoncer quelque chose de semblable à webcom le 26 mai prochain…
Le second jour de la conférence, nous avons eu droit à deux bons keynotes, soit ceux de Clara Shih, qui sera de retour à webcom-Montréal et à une bonne entrevue avec le CEO d’Adobe, Kevin Lynch. Ce dernier est sur les charbons ardents et sous les feux de la rampe ces jours derniers avec surtout les accusations et la guerre larvée qui l’oppose à nul autre que Steve Jobs. Voici quelques extraits que j’ai retenus dans l’ordre inverse de publication :
Kevin Lynch CEO of Adobe at #w2e: Acquisition of Omniture is about Optimizing user experience12:48 PM May 5thvia TweetDeck
Kevin Lynch CEO of Adobe at #w2e: We play the apps game Apple plays the legal game. They don’t like that Flash apps work with iPhone12:44 PM May 5thvia TweetDeck
Kevin Lynch CEO of Adobe at #w2e: Html5 a great step foward for the Web
Clairement, Lynch et Adobe se posent en défenseurs de l’Open Web…
Le dernier jour, seul Tim O’Reilly a été en mesure de sauver la mise chez les keynotes. O’Reilly profite d’ailleurs d’une visibilité sans précédent ces jours-ci dans Silicon Valley. Il a fait la page couverture du prestigieux magazine Inc. où on le qualifie de «Silicon Valley’s favorite smart guy» de «leading intellectual» et même»«The Oracle of Silicon Valley», faisant référence au film La Matrice.
Bref, l’oracle est venu sur scène pour partager avec nous ses biscuits à saveur de : «The State of the Internet Operating System» (voir la vidéo ci-haut). Bref, voilà les moments forts de la conférence. Le reste des keynotes ne furent que séances de promotion des commanditaires, en particulier Microsoft.
Vous dire que la conférence s’est résumée à cela serait mentir effrontément. Il y a eu de belles rencontres et de belles surprises. De cela j’écrirai dans les billets qui vont suivre…
C’est Tim Berners-Lee qui a mis le feu aux poudres… Depuis le temps que je vous écris que le Web en 2009-2010 fleurira de vos données «It’s all about Data» et que j’écris sur la guerre des données (Data War) qui se joue entre les grands comme Google, Microsoft, Amazon et autres, une guerre qui a pour armes d’accumulation massive le Cloud Computing, le scraping et la portabilité, je croyais donc le sujet entendu. Eh bien, non… Sir Thimoty, qui se présente toujours comme l’inventeur du World Wide Web (www ou encore W3) est venu en rajouter une couche avec une sortie publique fort remarquée, à la conférence TED, en février dernier.
Il est venu parler du futur Web, donc du Web 3.0 où tout n’est que données liées (Linked Data). Il est surtout venu faire la promotion du W3C SWEO Linking Open Data community project. La simple existence de ce projet et ses possibilités a excité les neurones de plusieurs et valu un super billet de vulgarisation dans ReadWriteWeb, édition française. Mais aussi une réplique de Tim O’Reilly et John Batelle, quelques mois plus tard, dans un webcast préparatoire à la conférence Web 2.0 Summit qui aura lieu en octobre à San Francisco. En effet, on ne détrône pas si facilement O’Reilly de sa paternité chiffresque…
Le SlideShare du webcast de Tim O’Reilly le 25 juin dernier
Il est donc revenu à la charge lors de ce webcast en proposant, comme le mentionne l’ami Fred Cavazza dans un excellent billet d’analyse, un Web intermédiaire, soit de Web Squared ou si vous préférez le Web². Comme l’écrit Fred: «Les explications autour de ce Web² sont résumées dans l’article fondateur suivant : Web Squared: Web 2.0 Five Years On ». C’est un article sur le site de Web 2.0 Summit qui appuie leurs prétentions mais les deux compères ont aussi pris le soin de rédiger un «White Paper» pour officialiser leur paternité sur le thème et l’idée.
Ce qui n’a pas empêché une autre grosse pointure, soit Dion Hinchcliffe de venir rajouter son propre grain de sel avec le billet: The Evolving Web In 2009: Web Squared Emerges To Refine Web 2.0. Hinchcliffe, qui écrit aussi pour ZDNet, donne des ateliers sur l’entreprise 2.0 à la conférence bostonienne Enterprise 2.0 et est, pour le bonheur de ceux et celles qui assistent à ses «workshops», un fervent adepte des schémas. Il a donc pondu le schéma suivant:
Hinchcliffe présente donc le Web² comme une suite logique et naturelle du Web2.0, une forme d’évolution ou comme le dit Fred de «maturation qui va nous amener vers la prochaine itération majeure», soit le Web 3.0, le Web sémantique où les données et les liens fusionnent, là où se crée finalement une interrelation entre toutes les données afin de finalement donner un sens au Data Cloud, un sens généré au départ par les usagers eux-mêmes comme dans le projet original de Linked Data de Berners-lee.
Sa croissance est exponentielle. Ce nuage va devenir immense et pas seulement avec les données personnelles et tout ce que cela implique au niveau de leur entreposage et de leur portabilité mais aussi de leur protection et sécurité mais aussi celles des entreprises, à l’externe aussi bien qu’à l’interne… Un immense Cloud planétaire! Certains se réfèrent déjà au concept de Neural Net développé en science fiction et en référence aux travaux sur les Artificial Neural Networks, associés à l’intelligence artificielle. D’autres, comme Thierry Hubert, avec son projet Darwin, parlent de Virtual Cortex, issu directement de la «Théorie du Chaos»…
Bref un SupraNet où des agents intelligents se chargent de faire les corrélations pour récupérer de cet immense et chaotique nuage de données et de liens, les informations pertinentes, requises par les utilisateurs.
Et dire que Gene Roddenberry, il y a bien des années, a décidé de donner un nom très particulier au premier robot à cerveau positronique doté d’intelligence artificielle à apparaître dans sa série Star Trek. Ce nom, vous l’avez deviné, c’est : Data…