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Pensez-vous que Wikipedia apprécie ?

7 mars 2007

Insatisfait de certaines informations publiées sur Wikipédia au sujet de son format OOXML, Microsoft a contacté un blogueur dit «indépendant», pour lui demander, contre rémunération, de corriger les erreurs. Pensez-vous que Wikipedia apprécie ?

Ainsi, on apprend dans un article paru sur Silicon.com que Rick Jelliffe, un développeur australien spécialiste des formats XML et membre du réseau O’Reilly (oui, oui, le O’Reilly à l’origine de la définition du Web 2.0), a été très surpris de recevoir récemment un courriel signé Microsoft. «Ils veulent passer un contrat avec quelqu’un d’indépendant, mais d’amical (moi) pour quelques jours, afin qu’il fournisse des informations plus équilibrées sur les pages de Wikipédia concernant ODF et OOXML», écrit-il dans son blog.

Il s’agit de deux formats de document concurrents: le premier est ouvert, et utilisé par la suite bureautique libre OpenOffice; le second a été créé par Microsoft. «Il est difficile de me ranger parmi les supporters exemplaires de Microsoft!», poursuit le blogueur. Mais «apparemment, ils sont frustrés par le nombre d’interventions partisanes publiées par les supporters du format ODF sur les blogs et Wikipédia». Le vieux débat Open Source versus code propriétaire, cher à la compagnie de Redmond. Jelliffe, employé au sein de la société Topologi, envisage d’accepter cette offre, uniquement pour corriger les affirmations incorrectes, qu’elles soient « anti-OOXML » ou « anti-ODF », publiées sur l’encyclopédie participative. Il affirme en avoir déjà remarqué plusieurs.

Toujours selon l’article paru originalement dans Silicon.com, un dénommé Doug Mahugh, «évangeliste technique» de Microsoft sur le format OOXML, a reconnu avoir contacté Jelliffe. Mais ce dernier se défend avec virulence des accusations de tentative de corruption qui n’ont pas tardé à fleurir sur les blogs. «Personne ne lui a jamais demandé de modifier Wikipédia, en y insérant des corrections favorables à Microsoft», écrit-il en réponse à un billet de Slashdot. «La définition de Wikipédia sur OOXML n’est pas basée sur les faits, et nous pensons que cela serait une bonne chose s’il y avait plus de participation de la part de personnes comme Rick (…) plutôt que des personnes ayant des intérêts spécifiques».

Bien entendu cette affaire dérange au sein de Wikipédia. Ce genre de comportement remet en cause le fonctionnement de l’encyclopédie, qui repose sur les contributions bénévoles des internautes. «Nous sommes déçus qu’un grand groupe comme Microsoft pense qu’une opération de relations publiques, sans dévoiler sa véritable identité, soit une bonne façon de faire», a déclaré à Silicon.com un porte-parole de la fondation Wikipédia, qui gère l’encyclopédie. «Faire cela ne peut que leur nuire. Nous considérons qu’il y a un évident conflit d’intérêt à payer quelqu’un pour favoriser un point de vue sur Wikipédia».

Wikipédia veut concurrencer Google

Et puisqu’il est question de Wikipédia, je vous avais parlé, dans un billet paru le 27 janvier dernier, des ambitions de Jimmy Wales. Le patron et fondateur de la plus inportante encyclopédie collaborative au monde, planche sur un moteur de recherche d’un genre nouveau. Sur le même principe que Wikipédia, il fera appel aux internautes pour vérifier la pertinence des résultats. Nom de code : Wikia Search et non Wikiasari tel que le soutient le reporter du Times. Celui qui refuse toujours toute forme de publicité sur sa plate-forme mais qui se laisserait peut-être tordre le bras, veut créer un moteur de recherche pour tenter de concurrencer Google. Pour lancer son nouvel outil, par le biais de sa société Wikia (dont l’un des principaux investisseurs et partenaires de développement est Amazon.com), il entend s’inspirer des principes qui ont fait le succès de Wikipedia: des technologies ouvertes et la participation des internautes.

Et voici un extrait de ce que Wales a déclaré récemment dans le quotidien britanique The Times :

«Un moteur de recherche a pour principale fonction de décider quelles pages sont bonnes, et lesquelles sont mauvaises», poursuit Jimmy Wales. «Or on sait que les ordinateurs sont mauvais pour faire ce type de choix. La recherche algorithmique doit donc aborder ce sujet différemment».Et selon lui, la solution passe par la communauté des internautes: «en regardant la page de résultats, seules quelques secondes sont normalement nécessaires [à l’internaute] pour déterminer si elle convient. Il faut donc construire une communauté de confiance capable de faire cela».

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