Bon… pour ce deuxième billet de la série, je vais devoir me répéter une fois de plus… Et c’est un peu normal quand on parle de collaboration en entreprise. L’an dernier, je citais quelques lignes d’entrée de jeu et elles définissent toujours très bien les résultats 2014 de l’Observatoire de l’intranet et de la stratégie numérique. En fait, je fais ci-dessous la comparaison entre le libellé de 2013 et celui de 2014
2013- Les outils collaboratifs continuent leur déploiement
«Bon gré mal gré, c’est la tendance la plus constante de l’écosystème intranet d’entreprise. Elle est tendance depuis le milieu des année 2000. Elle revient partout, on en parle à toutes les sauces, elle est associée à d’autres courants et d’autres tendances, bref elle est partout mais livre-t-elle la marchandise ? Selon les auteurs, il semble que oui. Voici ce qu’ils affirment d’entrée de jeu : «Les avancées principales sont à noter dans le déploiement des outils collaboratifs. Qu’il s’agisse des espaces collaboratifs, dont l’implémentation est désormais très organisée, ou de la gouvernance qui s’installe avec les fonctions de community management, on constate une approche plus rationnelle autour des outils numériques. Comme si l’entreprise sur ces sujets avait atteint l’âge de raison.»
Et ce l’est encore plus quand on lit ce qu’écrivent les auteurs de l’étude cette année. La ressemblance est évidente mais avec une entrée subtile d’un nouveau facteur de collaboration déjà identifié dans le billet précédent:
2014- Les outils collaboratifs se renforcent avec constance
«Les espaces collaboratifs, dans cadre riche, prennent toute leur dimension. Ils deviennent désormais des lieux de travail où, d’un espace à l’autre, on va recréer un univers adapté à la finalité des échanges : qu’il s’agisse d’espaces projets, de communautés de pratique, géographiques ou d’intérêt. Ces espaces sont gouvernés par un community manager dont les fonctions sont plus fréquemment reconnues dans l’entreprise où ils se positionnent en vrai gestionnaire des connaissances sur le périmètre qu’il anime. Dans certains cas, on voit émerger des animateurs de chantiers d’innovation participative qui ne sont plus cantonnés au pré carré des départements de R&D, car on l’a bien compris, la création et l’innovation sont les carburants du 21ième sciècle.»
L’entrée en scène de l’innovation participative, associée en interne à la collaboration et identifiée plus souvent qu’autrement à l’externe au «crowdsourcing». En 2013, et ce n’est pas noté dans le paragraphe ci-haut mais dans le graphique ci-dessous, c’est l’absence en 2014 de la vidéo à la You Tube, notée en 2013 et en cela, remplacée par les idéagoras (innovation participative). Pour le reste, on note une lente progression des autres outilsusages, soit les espaces de collaboration traditionnels pour le partage d’expertise en mode projet (souvent en wiki) ou la messagerie instantanée qui devient plus qu’une simple boîte de courriel en temps réel.
Les outils de MI se métamorphosent tranquillement en espaces ce collaboration directe offrant à tous les employés de l’entreprise l’opportunité de discuter, partager et se voir en temps réel dans du «un à un» ou du «un à plusieur»s (One on One or One to Many). Donc la fusion du partage de la voix, de l’image et de l’écrit en partage simple ou multiple. Un pas de plus, selon moi, vers l’élimination des autres espaces collaboratifs traditionnels, dont les wikis et la Web conférence, souvent hyper-réglementés et hyper «animés» par les gestionnaires de communautés de projet ou de partage d’expertise. La nouvelle MI est pour le moment soustraite au regard de nos GO internes…Et c’est bien ainsi.
Si on jette un oeil sur le tableau ci-dessus et qu’on fusionne Web Conférence, wikis et MI, on note une progression conjointe de 32%.. À moyen terme, la nouvelle messagerie instantanée devrait donc fusionner ces différentes avancées. Et la progression se poursuivra. C’est un fait acquis comme le démontrent les données du tableau suivant. Il montre clairement les intentions manifestées par les 474 répondants pour la prochaine année. Ce que je note, c’est oui, l’intégration de nouveaux espaces collaboratifs mais surtout la poursuite du GRAAL du moteur de recherche multicritères, identifiée dans le tableau ci-haut comme une promesse loin d’être tenue en 2013. Il en sera probablement ainsi en 2014.
Pourquoi ? Simplement que les moteurs de recherche simples, actuellement en place, ne répondent même pas aux besoins de base en recherche d’information, qu’elle soit dynamique ou documentaire. Tant qu’on ne s’attaquera pas au problème sous-jacent de l’indexation des contenus, il est illusoire de vouloir se doter d’in engin sophistiqué qui, pense-t-on, règlerait tous les problèmes.
Et encore une fois, ce que l’on remarque c’est que bien avant les wikis et les blogues, les entreprises ont pour troisième objectif d’implanter un système d’innovation participative ou idéagora. J’en ai parlé dans le dernier billet. La progression est constante chez les entreprises sondées. Ce n’est pas encore la croissance de la MI mais avec 12 % de potentielle croissance, en plus du 29% d’actuelle utilisation, on passe déjà la barre du 40% en moins de deux ans … Remarquable !
Bon… Mais qu’en est-il de la situation globale de la collaboration en entreprise?. L’Observatoire publie à ce sujet un tableau fort intéressant où on compare les trois dernières années (ci-dessous).
Les usages demeurent fortement ponctuels mais on note un léger déplacement vers une pratique largement répandue et à l’autre bout du spectre, une stabilité dans la non-utilisantion des pratiques et usages de la collaboration. Ce graphique est très «parlant». Il fait référence directement à la courbe d’adoption des nouvelles technologies par les individus et les entreprises ainsi qu’à l’échelle des technographies sociales en entreprise. Là-dessus, deux graphiques qui viennent expliquer le phénomène.
C’est ce que j’appelle le 20-60-20: le 20% de «Early Adopters», le 60% de «Majority, Late ou Early» et le 20% de «Laggers», ou encore sceptiques, inactifs, résistants, etc. Les qualificatifs pour ces derniers sont nombreux. Mais le succès de toute nouvelle technologie ou de tous nouveaux usages, passe par l’engagement du 20% de «Early Adopters» ou encore innovateurs, visionnaires, enthousiastes, créatifs, etc. Obtenez l’adhésion et l’engagement de ces derniers et le 60 % suivra inexorablement.Et on se retrouvera alors avec le ratio 80/20. Pareto, pas vrai ?
Les entreprises, comme les individus répondent à cette même courbe. De là, en fin de rapport de l’Observatoire, les fameux socio-types applicables à chaque entreprise participante à l’étude. Ils permettent de les situer dans la courbe ou l’échelle. Mais là je saute des étapes. En fait, j’ai été trop prolixe dans ce billet sur la collaboration. Va falloir reporter les deux autres sujets prévus, soit les RSE et la gouvernance au prochain billet
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