Permettez-moi, dans ce billet d’exprimer ma frustration envers nos élites politiques, en particulier, celle au pouvoir depuis peu. Il y a quelques jours, les Libéraux ont affirmé dans le discours sur le Budget, sur toutes les tribunes, qu’ils donnent un coup de frein aux dépenses de l’État afin de retrouver l’équilibre budgétaire mais, comme l’a dit un des ministres (celui du Conseil du Trésor, je crois) que ce n’est pas un retour en arrière. Et m….
Si une économie freine par rapport aux autres. Qu’arrive-t-il ? Elle régresse… On coupe de 20% dans les mesures fiscales aux entreprises, en particulier en technologies… Qu’est-il arrivé à l’économie numérique du Qc après l’éclatement de la Bulle en 2000 ? Franchement on a pas de mémoire ! #fail
Les sourires de l’insouciance…
Partout, dans les économies européennes, frappées par le crise économique on a tablé sur la même recette: l’austérité. À qui profite cette politique sinon à l’élite économique des pays mais non à ceux et celles qui créent réellement la richesse. Socialiste ? Communiste ? Pas du tout. Ceux et celles qui créent cette richesse ce sont les PME/PMI ou si vous préférez, les petites et moyennes entreprises. Et à ce titre, je ne souscris pas à l’analyse faite par Pierre Duhamel sur son blogue dans l’Actualité.com.
Dans son récent billet sur le Budget de l’An Un du gouvernement Couillard il écrit:
«Le gouvernement n’a pas attendu la formation de cette commission pour indiquer ses intentions. Il coupe de 20 % tous les crédits d’impôt accordés aux entreprises, quel que soit le secteur. On entend déjà l’indignation des entreprises culturelles qui bénéficient largement de ces crédits. Le mécontentement de l’industrie des jeux vidéos et celui du secteur de l’aéronautique se fera aussi entendre. Le Québec se prive cette année de 2,3 milliards $ avec ses crédits d’impôt mammouths. Il récupèrera 500 millions $ en 2016-2017 grâce à la mesure annoncée aujourd’hui.
Je pense que c’est un test de laboratoire pour mesurer l’impact réel de ces crédits d’impôt. Les entreprises qui en bénéficient et plusieurs fonctionnaires au ministère des Finances en font un outil indispensable pour le développement économique. Le ministre des Finances et des économistes comme Robert Gagné de HEC-Montréal trouvent qu’ils sont chers, trop peu ciblés et finalement peu efficaces. Carlos Leitao a même dit mercredi qu’il veut les réformer de fond en comble. Un dossier à suivre et le comité de Luc Godbout se fera un bonheur d’aborder cette question.»
Un peu, comment dirais-je «volage» de faire des tests de «cobayes» sur le dos des entreprises, non seulement du secteur culturel mais aussi du secteur du film, des jeux vidéo et des nouvelles technologies. Pour l’Amour !!! On vient d’inaugurer la Maison Notman avec l’aide gouvernementale et privée !!! Le coup de frein gouvernemental sur la croissance va-t-il se répercuter sur l’ensemble de l’économie comme en Europe ?
À mon avis, on ne met pas les priorités de croissance aux bonnes places. . Pierre Duhamel écrit que le ministre Leitao ne croit pas aux bénéfices des crédits d’impôt. Ouf… Ce n’est pas l’avis des leaders de l’économie numérique. Je fais présentement une consultation informelle auprès d’eux et elles. Certains l’expriment ainsi :« Il va avoir beaucoup de mise à la porte dans le milieu … 10% de la main-d’œuvre pourrait perdre leur emploi dans le secteur» Et d’autres plus cavalièrement :« On est dans la m…..». Ce ne sont que deux réactions parmi tant d’autres à venir dans ma consultation auprès des dirigeants d’entreprises du milieu techno au Québec.
Ce n’est donc pas en réactivant le Plan Nord et le secteur des ressources naturelles que le Québec sortira de ce que certains appellent (à tort) le BS de la péréquation. C’est une solution à courte vue que de plus en plus de personnes partagent. Ce n’est pas en saccageant la planète pour ses ressources naturelles (gaz-pétrole-charbon) qu’on s’assurera d’un avenir durable…C’est plutôt en coupant dans les secteurs traditionnels de l’économie, appelés à disparaître à court et moyen terme, et à investir plutôt dans l’avenir de l’économie mondiale basée sur les ressources renouvelables DONT le savoir et non l’avoir. En passant, j’ai écrit quelque chose de semblable dans le manifeste des 13 Étonnés !
Gérer le Québec et ses finances est une chose qui en soi est louable. Essayer de gouverner un bateau qui coule est impossible. Le mettre en cale sèche et le réparer va de soi avant de reprendre la mer. Mais suffit-il de simplement le réparer, de faire du «patchage» comme on fait pour nos routes ou encore le remettre tel qu’il était ? Pourquoi pas l’améliorer de la doter des toutes dernières technologies pour qu’il flotte mieux, qu’il aille plus vite et soit en mesure de mieux affronter les tempêtes de la mondialisation ? Gouverner est une autre chose…
MAJ 1
Vous connaissez les Gazelles ? Pas l’animal ni la rallye Aïcha dans les dunes du Maroc mais le programme économique québécois ? Non ? Eh bien vous risquez de ne plus entendre parler… Voici c’en dit LaPresse ce matin :
«Le programme des gazelles, mis en place par le Parti québécois, ne sera, de toute évidence, pas reconduit par le gouvernement Couillard.
L’objectif de cette mesure était de sélectionner 300 petites et moyennes entreprises performantes d’ici trois ans et de les appuyer pour les aider à prendre de l’expansion, notamment avec l’aide du ministère des Finances, d’Investissement Québec, d’Export Québec et d’Emploi-Québec.
Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations, Jacques Daoust, affirme qu’il n’est pas question pour lui de choisir des entreprises. Il préfère baisser les impôts pour les aider à se développer.
Le lancement de ce programme, qui visait principalement le secteur manufacturier, avait été annoncé en octobre 2013. Il s’inscrivait dans la Politique industrielle québécoise du gouvernement Marois.
Les entreprises du secteur tertiaire à forte valeur ajoutée, dont celui de la conception et fabrication de jeux vidéo, étaient également visées.»
MAJ 2
J’aime bien contredire Pierre Duhamel, blogueur économique à l’Actualité. Dans un de ses récents billets, il avoue qu’il n’a jamais cru au programme des Gazelles mais donne tout de même la parole à une entrepreneure dynamique qui aurait bien aimé y avoir accès, soit Chantal Trépanier, présidente-directrice générale de SIM, qui a développé une suite logicielle appelée Cognibox. Dans son entrevue avec Pierre, la PDG explique :«Des fois, on a besoin d’une idée ou d’un conseil rapide. Je ne veux pas que le gouvernement paye un avocat pour me rédiger un contrat, mais j’aimerais bien que quelqu’un me dise si mon contrat est encore valable et s’il me protège bien. J’aimerais avoir de bons conseils pour m’aider à grandir plus rapidement et plus sûrement».
Mais le nouveau gouvernement n’aime pas ce genre «d’interventionnisme». Comme le mentionne le ministre Daoust, on mise sur les baisses d’impôt pour faire le travail. Nice shot Jacques…
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