Un GROS merci à Thierry Frankel qui, sur son mur Facebook a publié l’article suivant tiré de LaPresse: «Le plus grand centre d’hébergement web au monde à Beauharnois». Visiblement, la journaliste Marie-Ève Maheu n’a pas compris la nature de la bête, ni l’importance de l’événement. Cinq ans après la rédaction de mon billet sur l’utilisation des alumineries pour créer des entrepôts de données et par le fait même créer des pôles technologiques de croissance, quelqu’un à Québec a finalement donné l’autorisation à l’installation d’OVH au Québec. Pas Google comme demandé en 2008…
Qui est OVH ? Sur leur site web, ils se présentent comme le principal hébergeur européen mais aussi le premier en France et le quatrième au niveau mondial avec 11 centres de données et au moins 140 000 serveurs… L’article mentionne l’installation de 360 000 serveurs à l’ancienne aluminerie d’Alcan à Beauharnois. Ce qui totalisera 500 000 serveurs au total pour cette entreprise ? Google en possède des millions et en 2011, Apple plaçait un appel d’offres eb 2011 pour un centre de 12 000 Gigabytes supplémentaires à ses entrepôts déjà existants !
Comme je le mentionnais dans mon billet de 2008, une aluminerie est l’endroit idéal pour empiler des serveurs et bouffer de l’énergie électrique avec une centrale hydro-électrique pas très loin, le tout déjà branché. C’est ce qu’a fait Google à The Dalles en Orégon… Mais reste à savoir si les prétentions d’OVH sont de faire de l’hébergement de sites ou de mettre en place un véritable entrepôt d’hébergement de données comme le font Google, Amazon, Microsoft, la NSA et j’en passe, ah oui, aussi Telus dans le Bas St-Laurent...
Le centre de traitement de la National Security Agency (NSA) aux USA alors en construction. Une capacité de 1,000 Pétabytes de données…
Dans son article, Mme Maheu touche cependant un point intéressant dont je traitais dans mon billet : la création d’emplois… «Pour le maire de Beauharnois, Claude Haineault, l’implantation d’OVH marque le renouveau du parc industriel, qui a été déserté, mais qui commence à reprendre vie.« C’est encourageant de voir tous les jeunes qui rentrent ici. Au final, il y aura 115 emplois reliés aux nouvelles technologies et c’est extrêmement intéressant pour le milieu », dit-il. Sans oublier de nouveaux revenus en taxe pour la Ville.Pour attirer OVH, Beauharnois n‘a d’ailleurs pas hésité à lui céder le site, évalué à 1,8 million$.»
C’est entre autres, ce que le gouvernement libéral n’avait pas compris et que je lui reprochais dans un autre billet sur un Plan numérique pour le Québec. Pas seulement d’attirer 115 emplois en haute technologie en mettant 2 millions $ sur la table pour attirer OVH. Non, c’est de créer les conditions favorables à l’installation d’infrastructures de télécommunication capables de nourrir la bête mais aussi de nourrir son environnement immédiat et d’attirer une foule de «jeunes» entrepreneurs friands de start-ups et de bande passante. Un pas significatif vers l’entrée du Québec dans la société numérique du 21e siècle, quoi ! Pour en savoir plus, lisez mon billet qui a servi de base à mon texte dans le Manifeste des 13 étonnés.
Telus à Rimouski, OVH à Beauharnois… À quand Amazon à Shawinnigan et Google au Saguenay ? Il est grand temps que le Québec se bouge le c…. numérique !!!
3 Commentaires
Je suis client d’OVH depuis 1998 et j’ai donc suivi l’évolution de cette aventure vers ce qu’elle est devenue. Mon serveur est d’ailleurs à Beauharnois et je suis ultra satisfait de l’excellent rapport qualité/prix.
OVH n’a jamais caché que le marché qui l’intéressait était les US, et non le Canada. Peut importe, la job est ici et la réputation d’OVH montre que s’implanter au Québec pour délivrer de la données en Amérique du Nord est un très bon choix. Qu’en est-il des projets de créer un gigantesque centre de données dans les silos classés de Five Roses ?
Si les services sont globaux et accessible de n’importe quel point dans le monde, la proximité des points d’accès est devenu un enjeux capital. La quantité de données augmente et la facture de bande passante également. Disposer du CDN proche de l’utilisateur final permet de sauver pas mal d’argent, tant pour la compagnie, le fournisseur et l’utilisateur. Tous gagnant !
Google, venez installer des serveurs dans notre belle province, négociez avec les Videotron et autre Bell pour bénéficier de peering à bon prix pour que nous puissions bénéficier de flux vidéo YouTube ultra-rapide sans surcoût pour les fournisseurs d’accès.
Claude, je te le dis, « pas le temps de niaiser » !
Effectivement le Saguenay est tout indiqué pour devenir un pôle majeur en ce domaine. Je n’ai pas lu votre billet de l’époque, mais le Saguenay possède des infrastructures, des raccordements Internet très valables, une population scolarisée, une localisation géographique éloignée (terrorisme)sur une fin de circuit routier, une grande quantité d’énergie disponible et peu coûteuse et … SURTOUT : Il y fait frette !!! L’évacuation de la « haleur » est ce qui coûte le plus cher dans un centre de traitement et à part le mois de juillet, le Saguenay a la température idéale pour ce type d’activité économique. Reste l’aspect sismique qui est un peu tannant, mais rien à comparer avec le Japon ou la Californie quand même !
[…] mon plus récent billet sur les entrepôts de données et l’infonuagique, je concluais ainsi : «Telus à Rimouski, […]