À la mi-juillet 2011, (Ho ! c’est il y a plus de trois ans ça…) j’écrivais sur ce blogue que l’avenir des gens en Ti (ou Si pour nos cousins d’outre-Atlantique) passerait par le développement d’applications, mobiles ou pas et offertes à la carte dans des magasins à la «App Store», aussi bien pour consommation publique et privée mais aussi pour consommation en entreprise. Je disais aussi dans un autre billet que les dirigeants d’entreprise, CIO en premier, feraient mieux de regarder de ce côté s’ils désirent assurer la pérennité de leur services.
Mais pour cela, ils devraient abandonner l’idée de se voir comme l’entité stratégique par excellence et revenir à ce qu’ils sont réellement, soit des fournisseurs de services en appui à la stratégie numérique de l’entreprise…Et aussi vaincre leur obsession maladive de la sécurité, du fort attaqué par les Indiens… (Ça c’est un autre sujet que je développerai dans un prochain billet)
La nouvelle informatique de services traité entre autres dans CE BILLET est un sujet qui a été beaucoup lu sur mon blogue, honnêtement partagé mais que de rares entreprises comprennent dans ses profondes implications. Car il y va de l’avenir de la profession. Partout ici du moins, en Amérique du Nord, on ne cesse de nous rabattre les oreilles avec le danger imminent qui guette le domaine à cause de l’absence de relève. Voici d’ailleurs ce que j’écrivais alors et qui sont toujours d’actualité:
«Sachez que le nombre d’informaticiens décroit de façon dramatique en Occident. Les entreprises se plaignent de ne pas trouver la relève nécessaire à leur équipes informatiques vieillissantes. Universités, cégeps et écoles spécialisées ne produisent presque plus de diplômés. L’informatique n’est plus à la mode chez les jeunes, gars ou filles. Qu’arrive-t-il ? C’est tout simplement que ces derniers (les jeunes) sont plus attirés par le développement Web ou multimédia. Ça, les fournisseurs de jeux vidéo l’ont compris ainsi que les entreprises du Web comme Apple, Google, Facebook et autres qui embauchent à pleines portes des DÉVELOPPEURS D’APPLICATIONS Web ou mobiles. Facebook, entre autres, permet aux développeurs de créer une multitude d’applications ensuite mises à la disposition du milliard et plus de membres. Et que dire maintenant des Apps Stores pour les téléphones intelligents et les tablettes numériques ?»
Donc, pour le bien de tous et des CIO et leurs équipes en tout premier lieu, je disais qu’il faut intégrer la mobilité, l’infonuagique et les « Enterprise Apps Stores » dans une stratégie de passage, non plus à l’an 2000 mais à l’entreprise numérique, sensible et sociale, mobile et agile, car il s’agit là, non pas juste d’une mode mais bien d’une tendance lourde, une vague de fond qui va balayer les entreprises dans quelques années et radicalement modifier le rôle des départements Ti.
Hier, l’ami Frédéric Charles est venu reconfirmer ce constat dans ZDNet.fr. Ce dernier y traite justement de la nouvelle économie des applications en marge du Gartner Symposium et de l‘ITExpo 2014 qui se tiennent à Barcelone du 9 au 13 novembre.
Un passage de son billet:
«Vous êtes-vous déjà demandé combien avez-vous d’applications qui concernent directement les clients par rapport aux applications internes?
Certainement très peu dans la globalité du SI à cause de la durée de vie élevée des applications (7-10 ans). Mais une étude de Computer Associates montre que c’est finalement une répartition 50-50 entre les applications internes et les applications orientée clients, si on ne regarde que les derniers développements.
Il est donc déjà temps de se poser la question de comment fabriquer ces nouvelles applications dans cette nouvelle économie qui émerge.» Et j’ajouterais comment les sécuriser et les distribuer…
Ce sont des questions que se posent certains et encore trop peu nombreux spécialistes qui ont à recommander à leurs clients une stratégie globale d’évolution numérique. De plus en plus, il devient évident que le marché se diversifie et que l’ Open Social Web, la portabilité des données (Data Portability), la mobilité et le Big Data, ont un effet marqué sur le marché des solutions technologiques externes pour les entreprises, des solutions bien entendu de plus en plus « Open Source » pour nourrir l’appétit sans cesse croissant des utilisateurs et de leurs outils qui seront de plus des terminaux mobiles.
Comme dans toute Longue Traîne qui se respecte, les effets sont de plus en plus dramatiques pour les géants de l’informatique et l’industrie en général, les emplois traditionnels en particulier. Et cela se reflète aussi à l’interne… En effet, il y a les grands (SharePoint et IBM) qui se font lentement mais sûrement gruger une partie du marché par une foule de nouveaux joueurs de niche en code source libre pour plusieurs et que les chinois appellent « Best of Breed ». Face à cette prolifération mais aussi face aux budgets serrés et à l’ouverture graduelle des entreprises et de leurs départements des Ti face aux solutions applicatives légères et peu coûteuses, les entreprises devront se créer des magasins d’applications, l’équivalent des Apps Stores d’Apple ou d’Android. Ou encore elles devront demander aux grands fournisseurs d’en faire autant. Déjà Dion Hinchcliffe (et il n’est pas le seul) parlait dans ses billets pour ZDNet de ces « magasins d’applications » pour les fournisseurs de solutions 2.0 comme Jive mais aussi le Smart Market d’IBM.
« The good news is that most of the top Enterprise 2.0 products, with the notable exception of Microsoft SharePoint, now allow OpenSocial applications to be installed and used with them. This includes Lotus Connections, Jive, SocialText, Confluence, etc. The problem with this? There really isn’t an enterprise-ready OpenSocial app store that exists today that has necessary features we’d want to see to provide ready, end-user access to a river of 3rd party social applications. This includes vendor verification, curation, review, payments, etc. And that doesn’t include the kind of feature that IT departments are going to want in app store if they’re even going to set them lose, which I’ll get to in a minute.
But that’s about to change as I discussed recently as OpenSocial has increasingly added an enterprise focus to its capabilities. Now Jive Software will be adding a full-blown enterprise app store in its much-anticipated next iteration, Jive 5, which should be released next month. The new app store, which Robert Scoble took a look at last month, had at at last count commitment from 50 software vendors. Jive is as close as any large enterprise software vendor has gotten to providing a complete apps store.
Bref, une toute nouvelle économie et de nouveaux usages à maîtriser voit le jour. Celle des applications aussi bien internes qu’externes, conçues par et pour les employés par de jeunes développeur(euse)s, disponibles dans des magasins virtuels en nuage en consommables au besoin et également jetables. De là le nouveau paradigme de consommation et d’instantanéité pour les applications internes, ce qui n’est pas le cas actuellement comme le mentionne Frédéric dans son billet. Imaginez… Oser prétendre que le développement d’une application interne ne signifie plus sa pérennité sur 10 ans… Faudra donc que ces applications et ceux et celles qui les conçoivent, offrent des produits agiles, peu chers et performants à court terme, question de retour sur investissement.
Mais en bout de ligne, comme le disent les Chinois, «le client a toujours raison». La nouvelle économie des applications est faite en fonction du besoin des clients. Aussi bien externes qu’internes. Des clients internes appelés employés… Ça, les informaticiens auront à l’assimiler et vite…
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