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Claude Malaison

Entreprise 2.0 Événements

La CIA : Une «rock star» de l’Entreprise 2.0 ?

19 juin 2008

Dans mon dernier billet, j’ai commencé à écrire mes constats sur la conférence Enterprise 2.0, qui a eu lieu la semaine dernière à Boston. Un de ces constats est que nos voisins du Sud sont beaucoup plus avancés dans l’intégration des technologies du Web 2.0 en entreprise. Des études de cas, il y en a maintenant des dizaines : Bank of America, Boston College, Dreadner/Kleinwort/Wasserstein, IBM, Northwestern Mutual, Motorola, US Hospital, Volvo, Well Fargo et plusieurs autres dont plusieurs cas vedettes de la dernière conférence.

Car le sujet de ce billet est bien un de ces cas-vedettes qui a fait les délices des participants. Il porte sur la plus improbable des institutions américaines : la CIA… En fait, les deux présentateurs de l’étude de cas, soit Don Burke et Sean Dennehy ont été présentés ensuite et tout au long des quatre jours comme les «rock stars» de la conférence et ont atteint une cote de satisfaction de 91%, ce qui n’est pas rien pour des conférenciers en présentation devant tous les participants.

Sean Dennehy en présentation

Ces derniers sont venus présenter un projet qui prend ses assises en 2005 dans un document de réflexion publié à la CIA et intitulé : «The Wiki and the Blog: Toward a Complex Adaptive Intelligence Community». Le projet se nomme Intellipedia, bien sûr pour Intelligence et Wikipedia mais il ne s’agit pas d’une encyclopédie des agents secrets… Loin de là ! En fait Intellipedia est un ensemble d’initiatives 2.0, soutenues par nul autre que Google dont voici les composantes :

  • Intellipedia or aggregation
  • Intelink blogs for communication
  • Tag|Connect (similar to the Internet’s del.icio.us) for organization
  • Inteldocs (a document management system for file sharing community-wide)
  • Gallery (similar to the Internet’s flickr)
  • iVideo (similar to YouTube)
  • Intelink Instant Messaging (IIM)
  • Really Simple Syndication (RSS)

Huit composantes… Pas très loin des dix que j’identifie comme étant requises à la création d’une mémoire d’entreprise.

Ce que je retiens également de leur présentation, c’est que d’une part, la CIA n’a pas de problèmes générationnels avec ses jeunes employés de la génération Y puisque ces derniers sont jumelés, dès leur arrivée, avec des «mentors» qui leur expliquent non seulement leur travail mais aussi les «us et coutumes» de la boîte. Et Burke d’affirmer :«They need to fit in». D’autre part que l’environnement collaboratif mis en place n’est pas le vaste agora communautaire que l’on imagine mais plusieurs environnements avec des niveaux de sécurité adaptés :

  • TOP SECRET (JWICS)
  • SECRET (SIPRNet)
  • Sensitive But Unclassified (SBU) (Intelink-U)

Et que finalement, en arriver à implanter cet environnement horizontal dans une structure si hiérarchique et secrète relève du tour de force. Burke et Dennehy l’avouent : Le projet en est encore à la phase initiale des «early adopters» qui ne sont pas tous des jeunes à preuve le plus actif a la soixantaine avancée. En fait, Intellipedia comprendrait, dans sa partie Wiki, quelque 35 000 articles (200 000 pages) … Finalement, ce genre de projet nécessite une gestion importante du changement :«We still call collaborators spies !» a conclu Dennehy.

Entreprise 2.0 Événements

En attendant que la Roumanie…

17 juin 2008

En attendant que la Roumanie gagne son match à l’Euro 2008 et élimine de facto la France et l’Italie, je vous prépare une série de billets sur la fin de mon séjour à Boston. Après ce court séjour dans la capitale de la Nouvelle-Angleterre, un état de l’Entreprise 2.0 s’impose car l’état des lieux amène aussi bien des constats positifs que négatifs. À titre de «hors d’oeuvre» je vous laisse avec un premier : La conférence Entreprise 2.0 ressemble de plus en plus aux conférences 1.0 auxquelles j’assistais en 2000. On y parle de résoudre le problème de la gestion des connaissances (KM) avec des solutions technologiques clé en main qui vont se faire racheter par les gros de l’industrie d’ici cinq ans…

Viendront ensuite les billets sur mon retour au Québec et sur les évènements qui se bousculent depuis mon arrivée et qui ont causé mon mutisme de blogue…

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Soirée dans le nuage avec Google et Amazon : Fini le Web 2.0 ! Bienvenue dans le monde du «Cloud Computing» !

10 juin 2008

Cela fait au moins un an que je tente de faire venir les gens de Google à Montréal afin qu’ils puissent venir parler à la conférence webcom-Montréal. Parler d’entrepôts de données, certes, mais aussi parler de SaaS (software as a service) et surtout de «Cloud Computing». J’étais loin de m’attendre à ce qu’ils soient à Boston, justement pour cette même raison…


En fait, les gens de Google sont débarqués en force à la conférence Entreprise 2.0 avec comme but inavoué mais certain de convaincre les entreprises que leur salut réside maintenant dans l’externalisation de leurs données ET applications vers le «nuage Internet». Je savais que la stratégie de Google visait nos données mais j’étais loin de me douter qu’ils entraient de plein pied dans la compétition sur l’externalisation des centres de traitement informatiques, même s’ils s’en défendent bien… Ils ne visent donc plus que les données individuelles mais se positionnent aussi stratégiquement sur les données et applications d’entreprise d’où leur présence à cette conférence Entreprise 2.0.


Rishi Chandra en conférence…

En fait, pour eux, Web 2.0, Enterprise 2.0 KM 2.0 et autres 2.0 de ce monde sont tous englobés et font partie intégrante du «nuage». Comme l’a mentionné Rishi Chandra, de Google ce matin, la question n’est plus de savoir s’il y aura une profonde mutation de l’informatique vers le Web mais quand et surtout à quelle vitesse… Et ces derniers de revenir sur un thème qui m’est cher : L’innovation ne vient plus de l’entreprise elle-même mais de l’externe et surtout de particuliers comme vous et moi qui créons applications et contenus sur le Web mais aussi qui travaillons avec des outils plus performants que ceux utilisés en entreprise. Donc, l’informatique traditionnelle est dépassée et ne génère plus que 20 % d’innovation contre 80 % de statu quo, ce qui était l’inverse avant : Et ce sont les vieux qui contrôlent les services Ti et ces «vieux» emploient 80% de leur budget pour le maintien des infrastructures traditionnelles et leur sécurisation.

Ce qui nous amène sur le terrain générationnel… Les nouvelles générations travaillent hors de l’entreprise avec des outils beaucoup plus performants et créent des contenus régulièrement. Que se passe-t-il quand ils arrivent en entreprise, où ils trouvent des outils désuets, une sécurité hyper-lourde et surtout une impossibilité de créer du contenu ou une limitation à cette possibilité ?

Et Chandra d’en remettre une couche en expliquant que les générations dites «Y et NetGen» sont en fait la «Cloud Generation» car tout ce qu’ils créent actuellement sur le Web se retrouve sur des sites qui utilisent les services Web et d’entreposage de Google ou d’Amazon. N’en jetez plus, la cour est pleine…

Le panel de «Evening in the Cloud»

Pas encore faut croire car hier, en fin de journée, Google, Amazon et Salesforce.com commanditaient l’événement «An evening in the Cloud», petite soirée où les trois entreprises participaient à un panel inusité. Voici les règles du jeu : Les trois représentants de ces entreprises, soit Jeff Keltner pour Google, Adam Selipsky pour Amazon et Ross Piper pour Salesforce ont à convaincre quatre CIO que leurs données et applications ont avantage à résider dans un nuage plutôt que dans un centre de traitement sécurisé avec une distribution client-serveur. Le tout modéré par David Berlind d’InformationWeek.

Débat intéressant où les quatre CIO ont déballé devant une salle comble ou presque, les peurs traditionnelles des gens de Ti devant tout ce qui est Internet 2.0 et plus… Tout y est passé, portabilité des données, propriété des données, confidentialité et surtout SÉCURITÉ. À ce titre, Richard Mickool, CTO de l’université Northeastern, a sorti l’artillerie lourde en posant une question fort pertinente sur la dépendance des entreprises face à leurs «fournisseurs» dans l’éventualité de la délocalisation de son infrastructure informatique. Le fait d’être pris avec un seul fournisseur. Qu’arriverait-il si ce dernier disparaissait ou était vendu ? «I don’t want to be locked in» a-t-il lancé comme un cri du coeur.

À cette inquiétude, les trois compères ont opposé le fait que tous trois tenaient à ce que les entreprises demeurent en contrôle de leurs données et applications et qu’elle puissent avoir le choix de les retirer quand bon leur semble. Le principe de la portabilité, quoi. Les mêmes préoccupations que pour les individus avec leurs données sur le Web social…

Ensuite ce fut le tour de Mary Sobiechowski de poser une autre question que j’attendais depuis le début. Les entreprises pourront-elles compter sur une bande passante suffisante pour leurs besoins croissants, surtout en matière de multimédia ? Je m’attendais à une réponse rapide de Google mais cette dernière n’est jamais venue. En faut, j’ai dû aller poser la question par la suite à Keltner. Ce dernier a confirmé que Google était bien un client d’Internet2 et du PC1 Cable System , qui offre actuellement une possibilité de transit de 240 gigabits/seconde (Gbps) en plus d’avoir été conçu pour atteindre UN Tétrabit/seconde !!! (Tbps). Pas besoin de dire que les entreprises ont là, largement de quoi se rassasier et ce pour bien des années quand on sait que la plupart d’entre elles utilisent rarement plus que 100 mégabits/seconde.

Autre question que j’attendais et qui est finalement venue en fin de débat et de la part d’un participant dans la salle : Les coûts ! Un avantage net pour Google et compagnie. En fait c’est Amazon qui a répondu de la même façon qu’à la conférence Web 2.0 Expo à San Francisco : Un accès à un serveur d’applications pour aussi peu que 10 cents de l’heure. Besoin d’espace de stockage pour vos données (textes, photos, vidéos, etc.) ? Amazon vous offre le principe du «all you can eat» pour 15 cents du Gigabit par mois !

Pour plus de détails, la vidéo de cette soirée devrait bientôt être disponible sur le site de la conférence à cette adresse. Maintenant, je peux vous parler de la CIA. Mais cela devra attendre le prochain billet….

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Webcom-Montréal 1, Entreprise 2.0-Boston 0…

9 juin 2008

Première journée un peu frustrante à la conférence Entreprise 2.0 à Boston. D’une part, les salles de conférences sont trop petites pour les ateliers de cette première journée, ce qui fait que je me suis retrouvé dans une salle, dite, de «débordement» avec son et présentation sur écran mais sans voir le conférencier et sans possibilité de poser ou entendre les questions posées dans la salle principale.

Il m’a fallu me lever, aller dans l’autre salle et intervenir auprès du conférencier, dans ce cas Dion Hinchcliffe, du Web 2.0 Journal, pour qu’il répète au moins les questions posées… Ensuite, aucune possibilité de nous connecter au réseau Wifi de l’hôtel où se déroule la conférence, soit le Boston Westin. Donc très peu d’interactivité et certainement pas 2.0, ce qui a fait dire à Pascal Veilleux, qui fait partie de notre trio de québécois avec Isabelle Lopez et moi-même, «Webcom-Montréal 1, Entreprise 2.0-Boston 0.»

Pour en revenir à l’atelier du lundi PM avec M. Hinchcliffe, ce dernier voulait nous faire explorer les outils et techniques utillisés pour l’intégration des technologies du Web 2.0 en entreprise.

Il a commencé par faire un état des lieux de l’Entreprise 2.0. Et sans grande surprise, il en ressort, comme l’avait fait remarquer Jane McConnell à Paris il y a deux semaines, que les wikis sont les plus utilisés en entreprise, loin devant les blogues et que ce sont les grandes entreprises qui sont en demande et non les PME. Pas de grande révélation là-dedans… Il a aussi présenté le graphique d’adoption de Forrester, que Pascal avait déjà publié sur son blogue et que j’utilise aussi dans une de mes conférences.

En fait, ce sont de petites citations, glanées ici et là qui ont capté mon attention comme celle-ci sur la façon d’intégrer le Web 2.0 en entreprise : «We ask for forgiveness, not for permission». En clair, l’entreprise 2.0 se construit de la base vers le haut et non l’inverse… Aussi les six domaines qu’il nomme «Patterns & Practices» :

1- Community Management
2- Social Media Guidelines
3- Change Management
4- Driving Adoption
5- Governance of Communities
6- Measurement of outcomes

Ce sont là, les six grands défis des entreprises qui veulent intégrer les technologies du Web 2.0 dans leur intranet. Et pas seulement pour passer à l’intranet 2.0… Déjà, plusieurs font face à certains de ces défis sans avoir levé le petit doigt. En particulier en ce qui a trait au second et au cinquième. En effet, plusieurs entreprises se retrouvent actuellement avec des débordements de la part de leurs employés. Ces derniers adoptent les réseaux sociaux, comme Facebook, et se créent des groupes à l’insu de l’entreprise et souvent, en utilisant le logo de l’entreprise.

Devant ce fait, les entreprises sont prises au dépourvu et ne savent pas trop comment réagir. Faut-il intervenir et comment ? Employer la méthode forte et faire fermer ces groupes qui parfois, laissent leurs membres dire un peu n’importe quoi ? Il faut donc ces fameux «Guidelines» et une gouvernance cohérente.

Intéressant aussi le fait qu’il mentionne que le marché de l’Entreprise 2.0 est estimé à 4,3 milliards de $ d’ici cinq ans, soit 2013. Pas pour rien que tous les grandes firmes se convertissent aux vertus du 2.0, de Microsoft à IBM en passant par SAP, Oracle, Alcatel-Lucent, Novell, OpenText, Vignette, RedDot, etc. s’y mettent…

La seconde partie de son atelier a porté sur les outils. Tout y est passé : Blogues, wikis, tags, fils RSS, réseaux sociaux, mashups. Je retiens également une autre de ses affirmations et qui jumelle deux IN : «Innovation comes from the Internet». Non plus des entreprises mais de tous les producteurs de contenus et applications sur Internet. Ce qui sous-tend la dématérialisation ou «Crowdsourcing» et le principe des «Ideagoras», si cher à Don Tapscott. Il a d’ailleurs cité un nouveau sites de ce type que je ne connaissais pas : Amazon Mechanical Turk. Je connaissais Innocentive, YourEncore, Ideastorm de Dell, MyStarbucksIdea ou encore RecruiterNetwork.

Et surprise !!! Vers la fin de son atelier, il a présenté un portail conceptuel d’entreprise 2.0 et quel graphique a-t-il présenté ? Il a montré le graphique conçu par l’ami Fred Cavazza et auquel j’ai participé !!!

En terminant cette première journée, deux mots pour vous faire part des mes rencontres-surprises de la journée, soit ce midi au lunch, la rencontre de Lee Bryant, le CEO de Headshift, qui est déjà intervenu par le passé à webcom-Montréal et Chris McGrath, le co-créateur de ThoughtFarmer, dont je vous reparle demain. Aussi plus tard dans la journée, le rencontre de Élisabeth Richard, directrice Secteur gestion des produits à Travaux publics et services gouvernementaux Canada, la quatrième québécoise sur place ou du moins de ceux que je connais, à date… Et j’ai rencontré aussi Richard Collin, directeur de l’Institut Entreprise 2.0 de Grenoble. Je l’ai rencontré à l’évènement en soirée intitulé «An evening in the Cloud», dédié au «Cloud Computing». De cela, je vous reparle demain…

Cloud Computing Communication interactive Événements Réalité virtuelle

Rencontres de femmes digitales et soirée au Château Giscours…

5 juin 2008

Je reviens aujourd’hui sur deux rencontres faites lors de mon récent marathon bordelais. Il s’agit de rencontres, comme le dit l’une d’entre elles de «femmes digitales», la première étant, bien entendu, Isabelle Juppé. Au-delà des et de nos blogues et de l’intégration du Web 2.0 en entreprise, notre discussion a porté sur deux sujets qui me passionnent : L’intégration des jeux vidéo dans le cursus scolaire et les entrepôts de données…

Lors de notre rencontre-débat à la librairie Mollat, à Bordeaux, j’avais à peine effleuré le sujet du «Digital Game Base Learning» beaucoup plus important, à mon avis, que la simple utilisation des jeux vidéos par les jeunes et de ce que peuvent faire les parents face à ce phénomène en constante croissance… Au restaurant chez Jean, par la suite, j’ai eu l’occasion d’élaborer sur le sujet et celui des entrepôts de données avec Isabelle mais aussi plusieurs autres femmes digitales-blogueuses.

Depuis ma rencontre avec Marc Prensky à New York, je suis profondément convaincu que les jeux tels que World of Warcraft et tous les «Serious games» à venir sont une partie de la solution au décrochage scolaire chez les garçons et aussi une possible réponse au Québec au fort taux de suicide chez ces derniers.

En fait, l’école, comme les entreprises sont en fracture face à la société numérique qui ne cesse de croître et qui, comme une lame de fond, est en train de tout balayer sur son passage. Surtout la relation de hiérarchie et de pouvoir verticaux qui sont à la base même de notre société occidentale et le ciment de ses institutions.

Cette fracture numérique nous mène tout droit à ce que Ray Kurzweil et d’autres, même chez Microsoft, appellent la singularité technologique, la théorie où l’homme et la machine finissent par se rejoindre… Le cerveau humain, selon Kurzweil, sera entièrement «cartographié» d’ici 2020, ce qui permettra, selon lui, l’apparition des cyborgs et des robots humanoïdes mais aussi d’intégrer au cerveau des connexions synaptiques lui permettant de passer de l’univers réel au virtuel et inversément… D’où l’importance, entre autres, du «Digital Game Base Learning». De la science-fiction, tout cela ? Écoutez plutôt la conférence qu’il a donnée à TED l’an dernier.

[youtube IfbOyw3CT6A&hl]

D’un autre côté, Google travaille sans relâche sur son projet d’ordinateur planétaire. Le but non-avoué : Créer une mémoire unique de l’Humanité, une sorte d’Encyclopedia Galactica, imaginée par Isaac Asimov dans sa série Fondation. Pour que cette mémoire prenne forme, Google, Amazon et Microsoft sont en train de parsemer la planète de méga-centres de serveurs, pour l’entreposage de données.

Et c’est là mon second sujet favori : Les usines d’information ou «Information Factories» telles que définies par Wired. Et justement, ce fut mon second sujet d’entretien avec Isabelle Juppé car dans son livre «La Femme digitale», elle consacre plusieurs paragraphes à la nouvelle bibliothèque d’Alexandrie et à son système de stockage des données basé sur la «petabox», une invention de Brewster Khale d’Internet Archive de San Francisco et capable d’engranger 1,5 petabyte de données, ce qui a permis à la bibliothèque égyptienne de numériser et d’archiver 50 milliards de pages Web.

Impressionnant mais bien peu de choses, désolé, quand comparé aux usines de Google, comme celle de The Dalles en Orégon, qui emmagasinent déjà plusieurs centaines de petabytes de données et qui grossissent quotidiennement de plusieurs térabytes de Gmails, de pages MySpace ou Orkut, de cartes et données Gmaps, de vidéos YouTube, de blogues personnels et autres services Web maintenant offerts aux entreprises.

Imaginez la somme de données qui sera bientôt entreposée dans ces usines de serveurs construites souvent dans d’anciennes alumineries alimentées en énergie par des barrages ou centrales capables de produire plusieurs gigawatts d’électricité. Et toute cette capacité maintenant accessible à tous, vous et moi et pas seulement qu’une bibliothèque (le principe de la Longue Traîne et du Web 2.0) pour un milliardième de cent par byte d’entreposage et quelques 10 sous seulement par gigabit/seconde de bande passante !

C’est donc sur ce sujet que s’est terminée notre rencontre qui risque d’être renouvelée en juillet car Isabelle et son mari, Alain Juppé, maire de Bordeaux, seront au Québec pour les célébrations du 400e anniversaire de la ville de Québec.

Lors de cette soirée fin de marathon, au restaurant Chez Jean, j’ai aussi rencontré deux autres femmes formidables. Décidément, les femmes digitales sont de plus en plus présentes dans mon cercle réel et virtuel d’ami(e)s… Il s’agit d’Isabelle Brezzo (tiens une autre…) et de Florence Gauté. Toutes deux sont à les têtes dirigeantes de l’Association PRIMA, une OBSL qui a pour mission de «faire oublier les souffrances de la maladie et de l’hospitalisation chez les enfants en rompant l’isolement, le temps d’une connexion» et travaille au développement de projets plurimédias pour ces enfants.

Dans l’ordre habituel : Isabelle Brezzo, Didier Honno et Florence Gauté, tous trois de PRIMA

Le temps d’une première rencontre et une autre est fixée pour la veille de mon départ. Je vous reparle donc de leur Soirée de Gala qui aura lieu le 4 juillet prochain. J’aurais bien voulu y assister, surtout que le gala aura lieu au Château Giscours, un des grands crus du Médoc…

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Bordeaux mardi : Journée-marathon (prise 1)

4 juin 2008

Je suis assis devant mon clavier et essaie de mettre mes idées en place en ce matin finalement ensoleillé. Faut dire que la journée d’hier a été plus que mouvementée. Sous un ciel toujours incertain et un temps humide, elle a commencé à la Cité Mondiale, le centre de congrès de Bordeaux, non loin de la Garonne et de la place des Quinconces.

Bordeaux vu du toit de la Cité mondiale

Plus que mouvementée, elle a été un véritable marathon… Tout d’abord le repas du midi à la Cité mondiale. Nous sommes alors les hôtes de l’AEC et de l’Apacom, deux associations qui regroupent les communicateurs et les gens du Web. Nous sommes assis avec Marcel Desvergne, Délégué général de CI’NUM et président de l’AEC, Charles-Marie Boret, président de l’Apacom et aussi Direction de la communication à la Mairie de Bordeaux et de l’organisateur de cette rencontre, Laurent-Pierre Gilliard. À notre table, il y a aussi notre hôtesse bordelaise Hélène Frébourg, un autre conférencier et blogueur, Olivier Andrieu ainsi que Philippe Martin et moi.

OLlivier Andrieu et Philippe Martin

Dans la salle, pas moins de 60 à 70 personnes. Du groupe, un bon mélange entre personnes digitales et quelquefois virtuelles et d’autres peu branchées. Je fais le test des mots ésotériques : blogues, Twitter, Skype, tagging, WoW et Ideagoras. Aux trois premiers, j’obtiens 50 % de mains levées en guise d’utilisation, au quatrième, trois ou quatre et au dernier aucune…

Je leur parle des natifs du numérique et des immigrants… Dans la salle, la majorité sont des immigrants, soit des gens de plus de 30 ans, donc pas nés avec l’ordinateur, l’internet, le Wifi, les téléphones mobiles, les jeux vidéo, les iPods et autres lecteurs MP3. Je les introduis aux usages du Web des natifs et leur fais prendre conscience que ces natifs seront bientôt les patrons et employés des entreprises d’aujourd’hui.

Philippe comme plat de résistance…

Je parle donc autant d’usage des nouvelles technologies que des changements profonds qui vont s’opérer dans l’entreprise,, surtout en matière de hiérarchie, de pouvoir et d’autorité. Je sers donc d’apéro, une fois de plus. Je mets la table technologique pour Philippe et Olivier qui viendront prendre la relève, le premier pour traiter de blogues et de podcasts et de micro-blogging, le second de référencement.

Il est presque 14h30 quand nous quittons l’endroit. Direction L’échangeur tout près, où nous attend un autre public, celui rassemblé par la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Bordeaux, sous les bons auspices de la star-blogueuse-techno Claire Decroix. La suite, donc dans le prochain billet.

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Bordeaux mardi : Journée-marathon (prise 2)

4 juin 2008

Nous arrivons donc à L’échangeur où, comme je l’ai mentionné, nous attend un autre public, celui rassemblé par la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Bordeaux, sous les bons auspices de la star-blogueuse-techno Claire Decroix. Sur le podium, nous nous retrouvons, Philippe et moi, en compagnie de Thomas Parisot, dit Oncle Tom et Lesley Garreau, les deux responsables du Blogcamp bordelais et de Jean-Marie Leblanc, journaliste-blogueur au journal du Sud-Ouest.

Le public de l’Echangeur. Au premier plan : Isabelle Juppé, Hélène Frébourg et Laurent-Pierre Gilliard

C’est l’occasion pour moi d’élaborer sur le thème de l’Entreprise 2.0, donc de l’intégration des technologies du Web 2.0 dans les entreprises, et ce, par le biais des refontes intranet. Plusieurs questions de la salle sur le changement organisationnel que cela nécessite et surtout sur le fait que les dirigeants d’entreprise, surtout en région, sont des immigrants du numérique farouchement opposés à tout changement de l’ordre établi en leurs murs, surtout en matière de hiérarchie.

C’est le moment choisi pour leur expliquer que les dirigeants sont moins fermés au message 2.0 que prévu. Que ces derniers savent très bien que leur organisation se devra de changer inéluctablement. Qu’ils savent par contre que cela ne se fera probablement pas de leur «vivant» en entreprise. Qu’ils se rendent compte que pour demeurer compétitifs, ils se doivent d’attirer des employés jeunes et compétents et les retenir et que pour ce faire, ils se doivent de mettre en place les vecteurs de changement organisationnel qui favoriseront leur arrivée, et leur épanouissement.

Philippe intervient ensuite sur les blogues en expliquant comment ces derniers peuvent servir aux entreprises, autant à l’interne qu’à l’externe et quels avantages économiques elles peuvent en tirer. Suivent ensuite Thomas et Lesley qui viennent préciser l’offre de blogue, surtout le comment faire et combien ça coûte, question inévitable… Suit ensuite M. Leblanc qui lui, vient expliquer que son journal héberge près de 400 blogues de lecteurs traitant de tous les sujets et qu’il est seul pour leur répondre et qu’en plus, il en écrit une vingtaine à lui seul. Scepticisme sur le podium…

Après la période de question d’une salle visiblement intéressée et aussi bigarrée, nous prenons rapidement la route de la troisième étape de notre marathon : la librairie Mollat, en plein centre-ville de Bordeaux, Mollat étant le plus grand éditeur et diffuseur de prose technologique. C’est le patron qui nous reçoit. Faut dire que nous arrivons en compagnie d’Isabelle Juppé qui avait assisté aux présentations à l’Échangeur. Il fait une chaleur suffocante au troisième étage…

Le livre «Pourquoi bloguer», bien en vue sur la table d’entrée et bien en vente, les gens se pressent pour l’acheter. À la fin de la séance il n’en restera plus un seul et il faudra de l’encre et de la sueur pour les dédicaces. Entre-temps, nous prenons place sur le podium et c’est parti avec Isabelle en animatrice de panel, flanquée de Philippe et moi-même. Ses questions sont bien ciblées pour chacun de nous au départ. La fracture numérique et les nouvelles générations de mon côté, les blogues du côté de Philippe. Ce dernier en profite pour amener la conversation sur le terrain de l’éducation et la valeur de ceux-ci chez les jeunes au primaire.

Isabelle tente ensuite de me repasser la parole sur un autre sujet plus entreprise mais je recentre mon propos sur ceux de Philippe. Je tiens à parler de l’apport global des nouvelles technologies en milieu scolaire et surtout sur l’importance de l’introduction du Serious Gaming et du DGBL de Marc Prensky afin de contrer, chez les jeunes garçons, la tendance marquée au décrochage scolaire et comme résultante, un fort taux de suicide.

Le débat s’engage alors avec la salle sur les relations parents-enfants avec la technologie et toutes les peurs et les craintes que l’internet et les jeux suscitent. Je tente de dédramatiser l’image des jeux vidéos et l’usage qu’en font les jeunes, question de bien ,montrer aux parents et autres personnes présentes dans la salle, que les jeux ne sont pas l’image qu’en font les médias et que le fait de jouer dans le virtuel ne veut pas dire qu’on se coupe du réel. Bref, un débat passionnant qui se termine sur une note toute féminine de la part d’Isabelle sur la présence des femmes dans les nouvelles technologies et le besoin d’inciter ces dernières à investir ce champ qui est trop souvent identifié comme un monde strictement masculin, ce qui, en fait, est faux et cela, Isabelle le prouve dans son bouquin «La femme digitale». Et le marathon n’est pas terminé…

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Bordeaux mardi : Journée-marathon (prise 3)

4 juin 2008

Oui, le marathon n’est pas terminé… Philippe et moi sortons de chez Mollat pour se diriger vers le restaurant chez Jean, le QG de la Libellule Digitale où elle nous attend avec une foule de gens invités pour l’occasion dont les représentants de l’Union des Côtes de Bordeaux qui assurent l’approvisionnement en vin alors que chez Jean assure la bouffe dont un merveilleux Parmentier de canard : À se rouler par terre, tellement c’est bon !

Mais avant de pouvoir finalement relaxer et profiter d’un instant de repos, il faut s’asseoir en compagnie de la journaliste plurimédia Suzanne Galy pour une entrevue d’une bonne demi-heure sur notre présence à Bordeaux et les thèmes abordés lors des trois conférences précédentes. Le message est bien rodé mais Philippe et moi en sommes presque au bout du rouleau.

Nous entrons finalement chez Jean et plongeons dans la foule. Vin, bouffe et conversations vont nous tenir encore en éveil jusqu’à minuit. Des rencontres fortuites et magiques avec des blogueuses gourmandes ou techno telles que Anne Lataillade, Claire Decroix, Audrey Bourdin, Pauline Deysson et surtout avec un chef cuisinier invité et membre de la délégation des Premières Côtes de Bordeaux, Jeff Lizotte. Hélène l’a présenté comme un américain mais j’ai accroché sur son nom et lui ai parlé.

Il s’agit, en fait, d’un chef bien québécois (de Québec) qui travaille aux States pour le moment ! Le monde est petit… Présentes aussi à cette soirée, la charmante Isabelle Brezzo et sa présidente de Prima, Florence Gauté, une bonne connaissance de mon amie Pascale Avarguès, directrice Organisation et Informatique à la Mairie de Bordeaux et elle aussi présente. Et comme il est question de la Mairie, je souligne en terminant la présence encore une fois impressionnante d’Isabelle Juppé.

Héalène Frébourg, alias Stella de la Rhune, alias Libellule Digitale

Les deux, soit Isabelle et Hélène auront été des hôtesses formidables, des collègues blogueuses hyperactives et finalement des amies immensément précieuses. Il me tarde de les revoir bientôt au Québec car tôt ou tard, ce sera à leur tour de tenir la forme marathonienne !

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Paris – Bordeaux : Yulbiz, Intrablog, Tariquet et speed-dating…

2 juin 2008

La fin de la conférence de Paris était couplée avec une rencontre spéciale avec les blogueurs d’affaires de Paris, lors d’un Yulbiz-spécial, organisé par l’ami Fred Cavazza au Harry’s Bar. L’occasion de reprendre contact avec l’ami Philippe Martin, fraîchement arrivé de Montréal et de poursuivre les contacts avec Fred, Bertrand Duperrin, mon hôte de marque à Paris,Vincent Berthelot, Xavier Aucompte, Gilbert Réveillon, Phil Jeudy et j’en passe…

Xavier Aucompte et Claire Leblond

Une soirée qui fut aussi l’occasion de faire la connaissance, par l’intermédiaire de Bertrand, avec Claire Leblond, une Lillo-parisienne, très impliquée dans le développement des expertises 2.0 en entreprise et en stratégies et management d’entrepreunariat…très français mais d’un autre côté, très dynamique par l’approche communautaire, près de la relève.

Bref, un beau moment de «réseautage», encore une fois généré par les blogueurs d’affaires…Avant-dernier contact avec Paris avec un intermède quelque part près de Marne-la-Vallée. Non, non… Pas à Euro-Disney mais bien chez l’ami Vincent Berthelot qui m’a aimablement hébergé vendredi soir après notre présence à la réunion du jury des prix Intrablog et Intraverse. Des prix qui récompensent le travail des entreprises à l’échelle internationale en matière d’intégration des technologies du Web 2.0 et du Web 3D.

Une partie du jury Intrablog-Intraverse à Paris

Les résultats de cette compétition internationale seront connus le 5 juin, donc très bientôt. Le dévoilement se fera à Paris et met en compétition, pour la première fois, des entreprises françaises et québécoises. A surveiller donc… Je vous bloguerai d’ailleurs les résultats en direct de Paris !

Je quitte Paris par un samedi matin hésitant pour Bordeaux et un week-end (entendre fin de semaine) tout aussi hésitant. En fait, le temps en Aquitaine est tropical, genre mousson. De la flotte à en faire déborder les rivières, à en faire exploser les lucarnes de châteaux de grands crus classés à St-Émilion sous l’assaut des coups de foudre (éclairs, bien entendu). Et des périodes de soleil où il fait bon et chaud.

Passe donc le W-E en attente de ma rencontre du lundi… Rencontre planifiée de longue date avec Hélène Frébourg, alias, Stella De la Rhune avec Philippe Martin et Claire Decroix, question de planifier notre journée du mardi. J’arrive tôt au resto chez Jean, quartier général de Stalle de la Rhune. Trop tôt, c’est fermé. Je m’abrite de la pluie et attends l’arrivée du personnel et ensuite du couple Frébourg-Martin.

Hélène-Stella savent recevoir et faire les choses, à preuve la photo ci-dessus et la promesse de la bouteille de Tariquet est tenue des deux côtés ! Et c’est le temps de travailler et de planifier à journée du mardi, qui sera chargée : Rencontre le midi avec les communicateurs de l’Aquitaine, rencontre en fin d’après-midi avec la chambre de commerce, rencontre en début de soirée dans une grande librairie de Bordeaux ( Mollat) avec Isabelle Juppé, auteure de la femme Digitale et finalement rencontre chez Jean pour le repas du soir en «speed dating» avec tous ceux intéressés par la cause digitale Québec-France.

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J’ai hâte de vous parler de ma rencontre et de la conversation que l’aurai avec Isabelle Juppé. J’ai lu son livre et j’ai bien des questions. Son bouquin sur la Femme digitale et la place numérique de la femme dans l’univers Web 2.0 est à lire, tous genres confondus. Bref, je consacrerai un billet à ce sujet particulier dans les prochains jours. Donc, à suivre demain, la saga Web 2.0 bordelaise. Et vous pouvez aussi consulter les podcasts de Philippe sur le sujet.

Communication interactive Événements Intranet OpenSocialWeb

Fin de conférence : Pyramide de Blot, vie résiduelle et cet inconnu nommé Web 2.0…

31 mai 2008

Après la pause du déjeuner est venue une des belles surprises de cette dernière journée de conférence : La présentation orchestrée par l’ami Éric Blot sur comment exploiter les possibilités du Web 2.0 dans un dispositif de communication interne. Éric faisait une présentation générale du Web 2.0 et y est allé de données fort intéressantes dont celle que le France compte pas moins de 60 millions de blogues mais que seulement 7% les utilisent pour s’exprimer sur leur entreprise (blogues d’affaires).

Le plus intéressant, c’est quand il a présenté sa pyramide (sans être pour autant pharaon) des besoins de communication des entreprises, pyramide inversée par rapport à celle de Maslow et que j’ai baptisée la pyramide de Blot :

Après cette entrée en matière digestive, Éric a passé la parole à Sylvain Hudelot, de France Télécom qui lui, a parlé de «Marketing stratégique – Orange Labs», soit un cas concret de mise en place d’une bonne partie des outils du Web 2.0. À part le cas mondial d’IBM et celui, partiel de BlueKiwi chez Dassault, c’est à mon avis, le premier cas concret d’implantation à large échelle de l’entreprise 2.0.

Le cas Orange vise autant les gestionnaires que le marketing et vente, les communications et les RH et pour cela, utilise aussi bien les blogues que les wikis et les réseaux sociaux professionnels, les RSS, posdcasts et autres outils de collaboration. Je vous ai déjà écrit que le fait d’utiliser un outil de réseautage professionnel en lien avec le bottin d’entreprise permet pour la première fois de relier les employés entre eux par expertise et permettre à un jeune qui entre en entreprise d’immédiatement être en mesure de retrouver qui fait quoi dans sa nouvelle entreprise.

C’est le cas ici pour le réseau social «MyNetwork», mis en place pour 4, 600 marketeurs. L’implantation s’est faite en deux phases (virale et comm.). Plus de 1 000 inscrits à date et 60% de ces derniers ont déjà invité une ou plusieurs personnes à rejoindre leurs réseaux. Résultats fragmentaires, certes mais qui augurent bien.

Ce que je retiens et qu’a démontré Jane McConnell dans la présentation suivante, c’est qu’en France, les projets lèvent mais en sont encore à la phase du projet-pilote ou de la première implantation avec peu de mesures concrètes, ce qui devrait venir dans les 12 prochains mois.

Jane est venue présenter la dynamique wiki en entreprise et surtout le phénomène «wiki plus ou wiki à la place», une tendance de plusieurs entreprises à se servir de cet outils pour remplacer l’intranet.
Le wiki ne remplace pas l’intranet ; il en fait partie et vise la construction plurielle d’expertise ; c’est le message qu’elle voulait faire passer, entre autres à Isabelle Demerson de Disney qui avait comme projet d’en implanter une série à titre d’intranet. Jane a aussi parlé statistiques d’adoption puisqu’elle sonde annuellement les entreprises sur leurs intentions en matière d’adoption des nouvelles technologies, sondage et résultats que vous pouvez retrouver sur son site. Et un petit mot sur la conférencière suivante, Anne Cousin, avocate et qui à chaque année apporte sa douche d’eau froide juridique sur la conférence. Je retiens que j’ai, en plus de ma vie réelle et virtuelle, une troisième vie : résiduelle…

Constat final de la conférence : Les entreprises françaises et leur communication interne carburent encore aux stratégies et outils traditionnels. Souvent les RH et Ti les poussent à adopter les nouveaux outils. Ces derniers lancent donc une refonte intranet 2.0 sans trop savoir pourquoi, sans avoir une véritable stratégie commune Comm-RH-Ti, soutenue par la direction : Dessine-moi un intranet 2.0… Et un peu comme un Petit Prince, elles sont fascinées par cet inconnu nommé, pour l’occasion Web 2.0.

Une fascination qui n’est pas le seul fait de la France mais aussi des USA et du Québec. À témoin le rapport récemment publié par la société Forrester sur les grandes tendances 2008 en matière de gestion de l’information et du savoir. Parmi les cinq priorités identifiées, l’intégration ou pas du Web 2.0 en entreprise. Nonobstant ces derniers constats, la France a au moins un an d’avance sur le Québec en matière d’intégration, ce qui n’empêche pas quelques initiatives québécoises de percer ce que l’on verra dans mon prochain billet consacré aux prix Intrablog et Intraverse.

Céline, moi, Constance

Un grand merci en terminant, aux organisatrices de la conférence annuelle des responsables de la communication interne, soit Céline Boittin et Constance Dufrene, toujours aussi accueillantes, toujours aussi professionnelles.

Communication interactive Entreprise 2.0 Événements Intranet

Dessine-moi un intranet 2.0 (suite)

30 mai 2008

Si la première journée de la conférence des responsables de la communication interne a été consacrée à la communication interne traditionnelle, la seconde fut sans contredit plus interactive et plus technologique. Outils de publication d’un journal en ligne avec interface de publication simplifiée pour les auteurs (graphique et contenus), usine de blogues, intégration de wikis, diffusion en WebTV et outils de mise en relation professionnelle. Les outils essentiels pour être en mesure de dire comme le Petit Prince : Dessine-moi un intranet 2.0.

Je retiens donc les présentations de Thérèse Prud’homme, du groupe Areva. C’est elle qui est venue expliquer que le groupe multinational a pris la décision de revoir ses flux d’information traditionnels, ce qui inclue le journal d’entreprise, d’éliminer toutes les publications écrites et hétéroclites et d’en arriver à créer un outil de publication de journaux en ligne avec gabarits normalisés et processus d’approbation et de mise en ligne. Pour ce faire, ils ont utilisé SharePoint mais ont dû l’adapter, ce qui en soi, fut toute une aventure qu’elle a expliqué. Complexe mais finalement tellement plus simple.

N’en demeure pas moins que l’outil demeure aux mains des spécialistes de la communication. Un outil technologique qui leur simplifie la vie mais qui n’offre pas la possibilité aux employés de s’y exprimer librement. Pas encore du contenu généré par les utilisateurs et commenté par eux. Donc pas encore 2.0…

La présidente de la journée Jane McConnell et Catherine Guez

Plus 2.0, le projet-pilote chez Renault. Les communications internes ont implanté dix blogues d’experts sur leur intranet qui rejoint 80 000 personnes sur une possibilité de 130 000… En surveillant les résultats de l’expérience, Catherine Guez, la chef de projet, s’est rendue compte que 38% des répondants à un sondage, disaient consulter les blogues mais que seulement 12% d’entre eux avaient commenté.

Je comprends les résultats un peu décevants côté participation. Les blogues en question ont été créés par la direction et confiés à des experts triés sur le volet. Les commentaires sont surveillés par les communicateurs. Nous sommes encore loin d’IBM ou Microsoft où tout employé peut avoir son propre blogue ou vlogue. Ces résultats timides ne semblent pas démonter Mme Guez qui prévoit déjà l’étape suivante soit la création d’une véritable usine à blogues, ce qui devrait démocratiser leur utilisation à travers l’entreprise.

À ce stade, ce qui me frappe, c’est que la France est maintenant en mesure de présenter du concret en matière d’intégration des outils 2.0 en entreprise, ce qui n’est pas encore le cas au Québec. Je vais être conforté dans cette opinion pas les prochains intervenants, ce que l’on verra dans le prochain billet.

Communication interactive Événements

Paris, jour 3. Suite et fin…

29 mai 2008

Après la présentation de Jacques Rocca sur le cas de Airbus, une étonnante prestation où un directeur des communications vient affirmer que son principal projet a été rien de moins qu’un échec en matière de communication interne et que le Net est une «intrusion» dans cette même communication, nous avons eu droit à une surprise qui est venue bousculer toute la programmation de la journée. Ce fut l’arrivée inopinée de Guy Forget, entraîneur de l’équipe de France au tennis pour la Coupe Davis…

Faut dire qu’ici, à Paris, nous sommes en plein tournoi de tennis : Roland-Garros. Après le soccer, le tennis est le sport le plus pratiqué en France, alors… Forget est venu parler de motivation et du France Challenge 2008 mais a raté la possibilité de raccrocher son discours à la communication interne en entreprise. Et un peu comme pour le cas de Nicolas Sarkozy à la conférence LeWeb3, il y a deux ans, il est venu, a bousculé, parlé vite et quitté aussi vite…

Et juste avant le repas, j’ai servi aux participants leur apéritif en forme de courte conférence sur les habitudes de consommation Web des nouvelles générations. Un apéritif aussi dans la mesure où le lendemain, j’interviens sur l’Entreprise 2.0 et la mémoire d’entreprise. Après le repas et du reste de la journée, je retiens les présentations d’Olivier Pertilli et d’Isabelle Demerson.

Du premier, qui est responsable des communications internes chez Pfizer, je retiens l’obsession maladive de mettre les gestionnaires responsables de leurs communications internes, bref, de les impliquer dans la chaîne de communication. Justement, le matin Alain d’Iribarne et moi-même avions fait la démonstration que la ligne hiérarchique traditionnelle ne répond plus aux attentes des employés en matière de communication. Dans une entreprise 2.0, la communication interne est la responsabilité de tous les employés. Elle n’est qu’encouragée et soutenue par les communicateurs et managers…

Quant à Isabelle Demerson, responsable de la communication interne chez Euro Disney, elle venait, pleine de bonnes intentions, parler de son expérience de motivation et d’implication des employés. Sa présentation a soulevé une houle inhabituelle dans la salle et chez les participants. Les commentaires ont été acerbes : Image idyllique, présentation qui cache une autre réalité plus sombre de relations de travail conflictuelles, de gestion paternaliste, etc. Bref, si l’on se fie à ces commentaires, Disney n’a pas la cote en France. Une première journée, somme toutes, dédiée à la communication interne traditionnelle. Le seconde annonce plus d’interactivité, plus de Web 2.0.