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Entreprise 2.0

Communication interactive Entreprise 2.0 Événements

Y’a pas que les Francos qui parlent de l’Entreprise 2.0…

31 janvier 2009

Un panel «d’experts» sur l’entreprise 2.0 en table ronde avec public à l’arrière. Les copains Vincent Berthelot, Gilbert Réveillon, Carlos Diaz et un p’tit nouveau de chez Viadeo, Olivier Fecherolle. Commentaire sur ce panel de Vincent sur Twitter ;«J’ai bien aimé sur ce plateau TV servir quelques vérités aux penseurs du 2.0 qui ne connaissent rien aux RH».

J’ai essayé en vain de l’imbriquer mais peine perdue. Alors regardez-le ici Panel Entreprise 2.0

Vous croyez qu’il n’y a qu’en France pour qu’un tel panel ait lieu sur une Web TV ?  Non, erreur, nos copains au sud de la frontière s’y étaient mis bien avant comme en témoigne ce billet écrit en juin 2007, sur le  «Enterprise 2.0 TV Show». Cette émission est un produit du Reuters TV Studio à Times Square et est animée par Jeremy Geelan. Sur la capture d’écran ci-dessous, le plus récent panel à la suite de Web 2.0 Expo.

À remarquer la présence et les commentaires de Dion Hinchcliffe, dont j’ai parlé dans le billet précédent et qui risque de se retrouver à webcom-Montréal en mai prochain. En passant, à quand un panel semblable au Québec, sur Les Affaires.TV ?

Cloud Computing Entreprise 2.0 Innovation Mémoire d'entreprise

Mémoire d’entreprise et innovation : Les grandes inventions de l’Antiquité !

31 janvier 2009

Ceux qui me lisent régulièrement le savent… je parle beaucoup de la mémoire de l’entreprise, de sa création à sa conservation. Je travaille aussi beaucoup sur les ideagoras et l’innovation. Le travail de mémoire est, à mon avis, important dans le travail d’innovation, identifié par plusieurs dont Don Tapscott, comme essentiel à la reprise économique mondiale.

J’aime bien ce qu’a aussi écrit Dion Hinchcliffe, la semaine dernière sur l’utilisation des outils Web 2.0 par les entreprises pour se sortir du marasme économique. Je cite un passage de son billet, commis sur ZDNet :

«At this point it’s more than clear that 2009 will be a challenging year for a great many businesses. Most organizations these days are now actively engaged in activities that are taking a look at what they can do to make the best of the current economic situation.

Some business leaders will be looking at paring things back to the basics while a different sort will be looking at entirely new avenues to survive and thrive (Innovation). The decisions we make now can greatly affect what happens to our organizations going forward

Et Hinchcliffe d’y aller de huit recommandations  :

  1. Move to lower-cost online/SaaS versions of enterprise applications.
  2. Use Enterprise 2.0 to capture the knowledge and know-how of employees.
  3. Embrace new low-cost models for production such as crowdsourcing.
  4. Lower customer service costs by pro-active use of online customer communities.
  5. Reduce application development and integration time/expenditures with new platforms and techniques.
  6. Open your supply chain to partners on the Web.
  7. Overhauling and reinventing paper and digital workflow.

Les quatre premières, vous l’aurez remarqué, portent sur le Cloud Computing, l’Entreprise 2.0 et le «Crowdsourcing» ou la dématérialisation des emplois grâce aux ideagoras.

Le génie de la Chine Impériale…

Se servir de la mémoire de l’entreprise et de celle de ses employés pour générer des idées nouvelles est essentiel pour la compétitivité des entreprises et à ce sujet, nous devrions tous écouter attentivement ce que le passé a à nous apprendre. Je vous suggère donc la nouvelle série diffusée par le canal Historia : «Les grandes inventions de l’Antiquité». Hier était diffusé l’épisode :«Le génie de la Chine Impériale». Un des principaux passages porte sur la Dynastie Song, dynastie qui a propulsé la Chine dans l’ère industrielle 2 000 ans avant le reste du monde.

Quand l’Empire est entré en décadence et qu’il s’est refermé sur lui-même, tout le savoir industriel accumulé a été, soit détruit, soit perdu, soit gardé au secret. Résultat : un retard de presque 2 000 ans dans notre évolution humaine.

Je vous conseille de regarder la rediffusion demain 1er février à 9h00 ou le mardi 3 février à 18h00. Voici un extrait de la bande annonce (et j’en rajoute un peu car ils ne disent pas tout):

«Alors que l’on célèbre l’époque de la Renaissance avec les innovations de Léonard de Vinci et Christophe Colomb, la Chine fait figure de « low profile » avec pourtant une myriade d’inventions : le puits de pétrole, le marteau hydraulique, le papier, la poudre à canon,  le principe des engrenages et des transmissions et même des machines cosmiques et des horloges fonctionnant à l’eau!».

Pour moi, quelle fascinante découverte que cette Chine industrielle complètement oubliée de l’histoire…Ce qui ne pousse à conclure, une fois de plus :«L’entreprise est ce qu’elle est parce qu’elle se nourrit du savoir collectif (mémoire). Mais si seulement elle savait tout ce qu’elle sait !»

Communication interactive Entreprise 2.0 Médias sociaux Réalité virtuelle

LinkedIn et Viadeo : Concurrence et convergence…

29 janvier 2009

Ça fait un sacré bail que je n’ai pas parlé de la plate-forme française de mise en relation professionnelle  Viadeo. Pas par manque de temps mais plutôt par manque d’intérêt… En effet, au fil des mois, j’ai graduellement délaissé cette dernière au profit de sa concurrente américaine LinkedIn. Et je crois que je ne suis pas le seul… Les principaux griefs : Manque d’ergonomie chez Viadeo et inutilité relative des contacts outre-Atlantique en matière de développement des affaires…

De ce côté-ci de la Mare Nostrum, Reid Hoffman a trimé dur afin de faire de LinkedIn une plate-forme relationnelle et professionnelle qui intègre les communautés, les évènements et les ideagoras. Sans tambours ni trompettes, la plate-forme gauloise a fait de même et je dois avouer que les deux se ressemblent de plus en plus. Un peu comme dans le temps de la guerre froide où chaque camp arrivait avec une solution presque identique. Vous vous souvenez du Concorde et de son clone Soviétique ? Ou encore de la navette spatiale ?

La partie ideagora de LinkedIn et plus bas, celle de Viadeo.

Bref, Viadeo se rapproche de son concurrent mais a encore et toujours des problèmes d’architecture d’information et de navigation. Bref, elle aurait besoin d’un bon test d’utilisabilité de nos amies de Yu-Centrik. Mais Viadeo garde son avantage car ses communautés sont mieux développées en lien avec les évènements. C’est plus du Facebook ou du Ning que chez LinkedIn, où l’expérience communautaire est encore difficile.

Autre avantage, du moins pour l’instant pour Viadeo : Ses tarifs de 12.99$ par mois soit environ 155$ par année contre 20$ par mois ou 240$ par année pour LinkedIn. Et finalement un dernier avantage, celui de la langue. LinkedIn est disponible en seulement trois langues contre sept pour Viadeo. Mais cela est très contextuel. En Amérique du Nord, le principal marché de LinkedIn, trois langues prédominent : Anglais, Espagnol et Français. Très différent en Europe…

Côté membership, la fossé est énorme… LinkedIn trône au sommet avec 30 millions de membres, en majorité nord-américains. Pour sa part, Viadeo végète quelque part entre 2 et 3 millions de membres. En fait, pas moyen de savoir… Les chiffres ne sont pas disponibles sur la liste mise à jour sur Wikipedia. Et pas moyen de trouver quelque indice que ce soit sur la plate-forme.

Je pensais bien trouver sur le blogue corporatif comme sur LinkedIn mais non, il n’y en a pas… Mais où est donc la gestion de cette communauté professionnelle ? Facile à trouver chez son concurrent.

Entrevue sur le blogue de LinkedIn sur les perspectives d’emplois et le rôle de cette plate-forme.

J’ai reçu aujourd’hui plusieurs messages de France m’annonçant des changements imminents chez Viadeo, en particulier le l’ami Patrick Barrabé, très impliqué dans le «Business Social Networking», directeur de projets chez Jardiland. Voici d’ailleurs en primeur le nouveau look. Très proche du graphisme de son concurrent (voir ci-haut).

Mais cela sera-t-il suffisant pour contrer la dominance de LinkedIn ? De ce côté de l’Atlantique, rien n’est moins sûr…

Entreprise 2.0 Innovation

Les «ideagoras» d’entreprise : Dématérialiser pour innover ! (2)

16 janvier 2009

Je reproduis ici quasi intégralement (mais avec quelques commentaires intercalés) les propos tenus par Dwayne Spradlin, CEO d’InnoCentive dans une entrevue à Kermit Pattison de Fast Company. Bien sûr, il y est question du sujet qui me préoccupe beaucoup par les temps qui courent : La dématérialisation pour stimuler l’innovation.

«In recent years, corporations have turned to open innovation to solve their toughest research problems and reduce runaway costs of R&D. Now non-profits are beginning to see prize-based innovation as a strategy for humanitarian causes too, such as developing medicines to fight tuberculosis in the developing world, cleaning up oil spills or designing solar technologies for villages in rural India and Africa.

InnoCentive is the premier open innovation marketplace in the world, (ce que Don Tapscott identifie dans son bouquin Wikinomics comme étant des ideagoras) where corporations and non-profits post their toughest research problems and a global network of 160,000 solvers takes a crack at solving them for cash rewards. Non-profit challenges have grown to about 20 percent of the InnoCentive portfolio, up from virtually none only two years ago. In this Q&A, InnoCentive president and CEO Dwayne Spradlin explains why crowdsourcing is becoming a powerful tool for doing good.

Dwayne Spradlin, InnoCentive CEO

–Is InnoCentive doing more in the non-profit space?

We’re doing more in the non-profit space than ever. We’ve all come here to change the world and you do that by helping organizations of all types really address their challenges. It’s particularly rewarding to work in a challenge realm that can impact human life like people’s ability to drink clean water in sub-Saharan Africa. We’re keenly interested in developing the non-profit sector. I think the data overwhelmingly supports this as an extremely powerful tool that foundations and philanthropies can use.

–People often talk about crowdsourcing as a way to tap technical expertise around the world. Is there also an untapped pool of altruism?

That’s absolutely the case. For our solver community, oftentimes this is the vehicle by which they’re able to contribute. They may not have the financial resources, but they may have the know-how to solve problems that no one else can. That gives them great satisfaction. («l’incentive» n’est pas que monétaire)

I’ll give you a wonderful example. We ran a challenge for the Oil Spill Recovery Institute out of Cordova, Alaska. They needed to find a new and novel way to get oil of the bottom of Prince William Sound from the Exxon Valdez spill. For 15 years, that oil has been sitting down there at the bottom of the ocean. They could get the oil off the bottom and onto the barges, but the surface temperature drops so dramatically that the oil almost solidifies and they can’t pump it through the barge system.

The solver ended up being an engineer out of the Midwest and he recognized a way to solve that problem using technology that’s fairly common in the construction industry. He recognized that was very similar to the problem of keeping cement liquid when you’re pouring a foundation. They used commercial-grade vibrating equipment on the barges to keep the oil fluid enough so they could process it through the system.

Anyway, the moral of the story is he won $20,000 for solving the challenge and he spent part of that money to fly himself to Cordova, Alaska because he wanted to meet the people from the foundation he was most directly associated with helping. He’s now made himself available to do work for them pro bono on future projects. There’s very little likelihood he would have had an opportunity to use his skills and resources in this philanthropic way without InnoCentive.

–How is a non-profit challenge different than a commercial one?

Certainly in the commercial space, we’re not able to be as open. Commercial entities oftentimes are running challenges anonymously. They’re very careful not to identify themselves for fears that they’ll tip their hands on business strategies. (Voilà la réponse à une question qui m’est souvent posée ) But in the not for profit space, the rules change entirely. It’s much more about openness. It’s much more about trying to drive collaboration and almost a planetary learning to drive something that ultimately benefits humankind in general.

The way we handle intellectual property between the two models is vastly different. In the commercial space, we’re typically transferring intellectual property and trade secrets. In the not-for-profit space, it really is much more about an open source form of licensing and putting into the public domain the learning and outcomes of the challenges.

–Does that make it easier to generate solutions in philanthropic efforts?

It definitely can be. We know our global solver community works on challenges for three reasons.(Intéressant) First, they want to work on problems that matter. Second, they want to be part of an elite group of problem solvers that are making a difference. And third, it’s because of the money. Not-for-profit challenges, where there’s clearly some sort of a global good associated with it, tend to draw the attention of globally-minded solvers. That means that a $10,000 or $20,000 prize—which could be quite a bit for a not-for-profit to offer—is amplified dramatically because the dividends to the solver are not only the money but also for the

–When you post a challenge, how often are they actually solved?

We solve about 40 percent of challenges on network. But what’s interesting here, particularly when you’re looking through the philanthropic lens, is we solve well in excess of 40 percent of not-for-profit problems. It’s closer to 60 percent. (Intéressant de voir que les défis des OSBL sont plus souvent relevés que ceux des entreprises. Plus simples, moins techniques ? Voir ce qu’en dit Spradlin ci-dessous))

There are two reasons for this. The first reason is there is a fundamental desire for people to work on problems that are important to the global good. We get tremendous participation for these kinds of challenges on our network, which drives higher solve rates. The second reason—and I think it’s equally important—is the not-for-profits in general have not had access to the same kinds of innovation, research and development tools as commercial enterprises. With InnoCentive and prized-based innovation, these organizations can access to the same kinds of brilliant people around the world on demand that companies have for years.

Many of them are without question cutting edge innovations. But many of them are problems that have probably been solved before, and no one has recognized the easy applicability of an existing solution to that foundation’s or philanthropy’s problems. In the case of the Oil Spill Recovery Institute, that was not brand new science, that was an innovative application of existing technologies. You have to ask yourself: if they went 15 years without solving that problem, was it because they were just looking in the wrong place? I think for a lot of the organizations that’s the case.

(Voici une importante question concernant l’innovation et les limites du travail en silo) Oftentimes people in specific fields tend to descend into groupthink. When you flip a challenge to the outside world, do outsiders see things that people in the silo don’t see?

Innovation often happens at the boundary. The way we’ve structured innovation the last 100 years is probably insufficient to meet the world’s challenges the next 100 years. We’ve tended to build large, monolithic views of the world—if you want to solve a problem in chemistry, you hire a PhD from Stanford in chemistry. If that problem isn’t solved by that PhD or his cohort of 99 other PhDs from Stanford in chemistry, then it must be an unsolvable problem.

For the last 100 years, organizations have focused on building labs full of the smartest people in the world in a particular area. But after a certain amount of time, that silo effect envelops the organization and keeps the organization from fresh and entirely new perspectives on how to solve these kinds of problems. This prize-based model (celui d’InnoCentive) helps an organization to not only maintain that large internal organization of the best people in the world, but to augment it with up to 7 billion of the other smartest people in the world.

(Voici une belle étude de cas) Can you give us an example?

We do work with an organization called Prize4Life, which is focused on ALS, also known as Lou Gehrig’s disease. They wanted to find a biomarker to help identify and treat Lou Gehrig’s disease patients. They decided to run the challenge in multiple phases. The first phase was a prize to anyone on earth who can come up with a new and novel way of identifying where a promising biomarker might be.

What’s amazing about this was that solutions were coming from not necessarily from the medical field. The solutions were coming in from people they had never heard of before—computer scientists, experts in bio informatics who were suggesting algorithmic approaches, machine manufacturers who knew enough about the disease to say the following kind of approach might provide a highly predictive model of who might be susceptible to this disease. They were getting solutions from outside the establishment that ended up generating some of the most innovative thinking in that field in recent years.

They ended up paying out five winners, even though their initial intent was to pay out only one, because the solutions were so much more intriguing than anything they had seen. It’s the stuff happening on the boundary, outside the silo, that actually drives innovation.

–InnoCentive has been operating eight years. (Le Crowdsourcing est un phénomène identifié comme 2.0 mais comme on le constate, InnoCentive a été fondée en 2000, soit en plein crash de la bulle techno 1.0) What has this whole experience shown the world about how you generate ideas?

Whether it’s for a commercial entity or a non profit entity, the business of business is innovation. (J’aime bien cette réponse) We all need to move our agendas, we all need to take new products to market, and we all need to find innovative ways to improve the lives of people everywhere. One of the most exciting things to happen in the last decade has been the emergence of the Internet, connected systems, social networking—all the tools to allow hundreds, thousands or millions of people to work on problems that matter. (Et celle-là également) We’re clearly proving the ability of this model to do more, faster and better than existing innovation models.

Remember, in this prize-based world, companies are paying predominantly for success. Most innovation efforts fail. With the monolithic view of R&D and innovation, one of the main reasons it’s insufficient is that you’re paying for failure. In this model, you’re paying only for the winning solutions.

–How are you continuing to build a better mousetrap when it comes to prize-based philanthropy?

Imagine challenges to which people can vote and contribute with their donations—prize amounts that grow in relation to public interest. This approach could focus millions of dollars and an extraordinary amount of attention in a way that merges free market activist philanthropy with the power of prizes. Perhaps 100,000 people could speak with their hearts, minds, and wallets to bring a challenge related to climate change into the forefront more easily than industry or government. We call the idea « crowd-funding meets crowd-sourcing » and could represent the truest form of democratic engagement in the process of innovation. This is an idea we are spending a lot of time developing and would welcome any thoughts and reactions from your readers.»

Fondé en 2000, ls site InnoCentive a été parmi les premiers à suivre cette voie avec Yet2.com. Les deux font figure de pionniers mais ils ont fait des petits. Je parle souvent de YourEncore mais il y a aussi NineSigmaEureka Medical, TekScout mais aussi des sites d’entreprise comme MechanicalTurk, d’Amazon, P&G Connect, de Proctor & Gamble. Et que ce soit dans un but humanitaire ou strictement capitaliste, tous ces sites ont une motivation commune : Stimuler l’innovation.

Pour une entreprise, en 2009, ces exemples doivent être pris très au sérieux et si possible imités. Il en va de leur compétitivité, de leur rentabilité et donc de leur facilité à se sortir de la présente crise économique.

Communication interactive Entreprise 2.0 Innovation

Les «ideagoras» d’entreprise : Dématérialiser pour innover !

6 janvier 2009

Dans son plus récent billet sur son blogue, l’amie Patricia Tessier relève les propos tenus par Scott Cook dans le Harvard Business Review, à ne pas confondre avec le Harvard Business Publishing, qui vient justement de publier un compilation des meilleurs billets de blogues de 2008.

Ce dernier a publié un article payant ((6.50$US) intitulé : «The Contribution Revolution: Letting Volunteers Build Your Business». Comme le titre le laisse entendre, il s’agit là d’une tentative d’explication du phénomène des ideagoras, terme popularisé par Don Tapscott dans son bouquin collaboratif Wikinomics, paru en 2007 et d’une résultante d’affaires en constante expansion, soit le «Crowdsourcing» ou dématérialisation du travail.

Faut dire que Cook et Tapscott se connaissent bien puisque le cas Proctor & Gamble est cité dans Wikinomics et que je m’en sers dans mes propres conférences. eh oui, Cook a passé une bonne partie de sa carrière au marketing de P&G avant de fonder Intuit.Inc et de devenir milliardaire ou est-ce l’inverse ???

Comme je l’expliquais à Patricia en commentaire de son billet, M. Cook n’invente rien mais tente tout de même d’identifier les secteurs de l’activité économique qui peuvent bénéficier de ce nouveau phénomène, très Web 2,.0. qui veut qu’une entreprise puisse profiter de la force créatrice et innovatrice de la masse des Internautes pour améliorer son ou ses produits, son ou ses services et ce par des contributions, soit volontaires, soit rémunérées.

Les boîtes à idées

Je vous ai déjà parlé d’Ideagoras, de stye boîtes à idées, telles que Ideastorm de Dell ou MechanicalTurk d’Amazon où les Internautes se font un plaisir de soumettre gratuitement des idées d’amélioration des produits, de voter pour les meilleures suggestions qui sont finalement retenues par les compagnies, tout cela juste pour voir leur nom mis en évidence (exposition de soi), leur idée reconnue par leurs pairs (communauté). Du pur «User Generated Content».

Mais il y a aussi du «crowdsourcing» popularisé par les sites Innocentive et YourEncore et l’exemple des «Answers» de LinkedIn où la motivation de participer est attisée par l’appât du gain ou de reconnaissance professionnelle (incentive). Toutes ces plates-formes Web 2.0 ont en commun qu’elles se rapprochent des usages d’ideagoras et de dématérialisation qui peuvent être appliqués à l’intérieur d’une entreprise.

Et c’est là que je tiens à compléter la démonstration de M. Cook. En effet, ce dernier identifie plusieurs secteurs comme pouvant bénéficier des ces usages et que relève ainsi Patricia Tessier dans son billet :

«Voici ce que j’en ai retenu et quelques ajouts de mon cru!  Voir son article pour des entreprises spécifiques ayant tenté l’expérience dans l’une ou l’autre de ces fonctions.
Service à la clientèle : Les bénéfices et la mise-en-œuvre sont assez facile à imaginer… les forums où les usagers aident les autres usagers sont un excellent exemple.
Marketing : Permettez à vos clients de partager leurs expériences personnelles avec votre produit ou service… Vous comprendrez ainsi comment il est utilisé, par qui, dans quelle circonstance, pour répondre à quel besoin… Informations précieuses et beaucoup plus pertinentes que les informations capturées dans les sempiternels « focus group ».
Création de contenu : Les guides Zagat sont ici un exemple éloquent. Zagat agrège (depuis 30 ans!) les opinions de « clients réguliers » des restaurants (hôtels, bars, etc.) d’une ville donnée et non de critiques culinaires payés et imprime et vend ensuite les guides Zagat… Et ces guides ont une excellente réputation.
Par ailleurs, il est connu et répété par plusieurs analystes que les groupes médias, pour maintenir leur pertinence et potentiellement même leur existence, doivent  réussir (et rapidement!) à trouver comment définir efficacement pour eux ce système de gestion de la contribution des usagers au niveau de la création de contenu et débuter la mise-en-œuvre immédiatement quitte à peaufiner les solutions dans un second temps… Est-ce que la « perfect-storm » créé par la crise financière, la migration de la consommation des infos sur internet et la chute des budgets publicitaires les forcera à finalement se jeter à l’eau… à suivre…
Aussi, dans le cas des médias sur un marché donné il y a une combinaison du « first mover advantage » et du « network effect »… Le groupe qui adoptera et implantera un système de gestion de la contribution du contenu des lecteurs sera clairement le gagnant car plus de gens y contribuent, plus intéressant est le produit et plus de gens veulent l’utiliser et plus de gens veulent y contribuer et… c’est comme les saucisses!
Design et développement : On parle ici de susciter la collaboration de programmeurs, chercheurs ou autres… Beaucoup de projet « open source » pourrait être cité en exemple  mais c’est aussi pertinent pour le design d’interface, le design produit, etc.
Production artistique : Il s’agit de solliciter la contribution des fans pour des idées ou même du matériel physique.  C’est David Usher qui expliquait au Podcamp Montréal cet automne qu’il ne fait plus faire de photos professionnelles mais utilise plutôt les photos fournies par ses fans.»

Comme on peut le constater, il est question de service à la clientèle, de marketing, de création de contenus, de design et développement et de production artistique. Des sujets presqu’exclusivement externes pour les entreprises et producteurs indépendants donc, une partie de l‘Entreprise 2.0 mais pas sa totalité…Bien entendu, ces sujets trouvent écho aussi bien dans les ideagoras (amélioration du service à la clientèle, marketing et production artistique) que dans le crowdsourcing (Création de contenus et design et développement).

Mais l’entreprise 2.0, que j’appelle innovante, c’est plus encore… Tout d’abord, au plan externe c’est aussi la Recherche et développement, justement le cas de Proctor & Gamble qui dans l’exemple rendu célèbre dans Wikinomics, a utilisé Innocentive pour régler aussi bien un problème de physique que de marketing. En passant, si vous cliquez par le site Innocentive, vous serez en mesure de remarquer que les contributeurs à la résolution des problèmes qui y sont exposés (principe des seekers et des solvers) peuvent se faire un pécule allant jusqu’à un million de $$$.

L’innovation

Tout le pan de l’économie oublié par M. Cook, c’est le pain et le beurre de l’entreprise et surtout son avantage concurrentiel, surtout lié à la performance de son capital humain : L’innovation… Regardez les sites Innocentive (Maximize your Return on Innovation), YourEncore (The Innovation Community) ou encore LinkedIn avec son partage d’expertise entre membres d’une communauté professionnelle. L’innovation y est au centre de leur offre et est ô combien stratégique en cette période de crise économique et passe, entre autres, par :

  • L’amélioration des processus de gestion ou de fabrication
  • La mise en valeur des expertises des employés
  • L’accélération de la recherche et développement
  • La réduction des coûts reliés aux précités
  • L’amélioration du sentiment d’appartenance
  • La récupération des savoirs des retraités

Et j’appuie très fort sur ce dernier point… Et c’est en étudiant le site YourEncore que toute entreprise peut s’apercevoir de l’immense potentiel de la création d’un tel genre de plate-forme extranet. Le principe de Your Encore est simple : Offrir aux retraités et aux entreprises, un point de rencontre où les entreprises viennent poser des problèmes et où les retraités se servent de leur expertise passée et présente pour le solutionner (Encore les seekers et les solvers). À celui qui trouve la solution de se faire un extra sur son chèque de retraite.

Mais pourquoi aucune entreprise n’a pensé à faire un extranet pour ses propres retraités et ainsi pouvoir solliciter leur expertise au besoin moyennant rémunération ? Question de manque de vision qui risque de coûter cher dans le contexte actuel. Les entreprises mettent massivement leurs employés à la retraite : 60 % de la main d’oeuvre baby-boomesque au Québec prendra sa retraite d’ici 2014. Et que fait-on du savoir accumulé par toutes ces personnes durant plus de 20 ans de carrière ? On le met aux archives ou au pire à la filière 13. On leur fait un beau party d’adieu et c’en est fini…

Récemment, à une conférence d‘Infopresse sur l’innovation justement, Laurent Simon, prof aux HEC avait parlé dans sa présentation d’une citation que j’utilise moi-même et qui dit tout : «L’entreprise est ce qu’elle est parce qu’elle se nourrit du savoir collectif. Mais si seulement elle savait tout ce qu’elle sait». Un sujet aussi traité de façon visionnaire par David deLong en 2004 dans son bouquin «Lost Knowledge»

Les entreprises y gagneraient aussi en termes de communication car le lien étant établi avec ses retraités, l’entreprise peut leur passer d’autres formes de messages…. Bon je m’arrête car je ne veux pas écrire un roman… En fait non et oui. Ces réflexions vont faire partie d’un bouquin que je vous annonce pour 2009-2010. Entre vous et moi, c’est ma résolution de l’année !

Cloud Computing Entreprise 2.0

Microsoft : L’Empire peut-il se métamorphoser en «startup» ?

26 décembre 2008

Pourquoi Bill Gates dit-il de Ray Ozzie qu’il est l’un des cinq meilleurs programmeurs de l’Univers ? Réponse : Parce qu’il en a fait son successeur à la tête de l’Empire Microsoft. Mais comme dans la série de SF de Georges Lucas, avant que n’arrive le Sauveur, l’Empire a contre-attaqué mais pas avec les résultats escomptés… La Rébellion (Google, Amazon, etc., mais aussi Apple) a riposté avec le support du peuple, a vaincu…

Conclusion hâtive ??? Peur-être car dans le scénario de Gates, Ray Ozzie n’est pas Darth Vader, loin de là… Darth Vader, c’est Steve Ballmer, tentant d’écraser la compétition avec les moyens technologiques et financiers d’un empire du Web 1.0 : Suites logicielles personnelles et d’entreprise, systèmes d’opération installé dans tous les PC vendus sur le marché ou presque, navigateur Web forcé, jeux vidéo sur consoles, etc.

Le résultats ? Un Empire que est toujours un formidable joueur dans le domaine des technologies et du Web mais plus dominant… En fait, il croule… Rien de mieux que cette pub d’Apple pour résumer la situation.

Alors, que pouvait faire Gates devant un pareil constat d’atteinte de son propre niveau d’incompétence ?  Une partie de la réponse est contenue dans un superbe reportage paru dans la revue Wired du mois de décembre 2008 et signé par Steven Levy et dont je reproduis ici l’essence : Cette réponse c’est s’auto-limoger et se faire remplacer par celui qui a été désigné par tous et je dis par TOUS dans le domaine des Ti et du Web comme LE génie du siècle, celui qui a créé  Lotus Notes.

Eh oui, celui qui à l’Université de l’Illinois au début des années 1970 a fait la rencontre de sa vie avec  le système PLATO (personel logic for automated teaching operations) et surtout son système alors révolutionnaire et « avant-gardiste » de collaboration en ligne appelé Personal Notes, l’ancêtre du courriel.

Depuis cette découverte, Ozzie n’a jamais cessé de rêver et de vouloir concevoir le parfait système collaboratif qui relierait l’ernsemble des Internautes de la planète. De là, entre autres, Lotus Notes, acheté par IBM et maintenant le squelette de toute la stratégie collaborative du géant américain qui se pose comme la référence en matière d’Entreprise 2.0.

Ray Ozzie dans son bureau chez Microsoft
Photo: Lionel Deluy parue dans la revue Wired

Donc, voici notre Ray Ozzie à la tête de l’Empire aux pieds d’argile… Avec comme mission de sauver les meubles et mieux, d’insuffler une nouvelle vie 2.0 et au-delà, à une bureaucratie hiérarchique tout ce qu’il y a de 1.0. Résultat : le projet nom de code : Red Dog devenu depuis Azure avec une toute petite équipe fonctionnant à l’horizontale, hors des règles établies par la « Corporation ». Regards de travers et jalousie pour cette bande d’hurluberlus se promenant en «runnings» rouges et défiant ouvertement les règles de fonctionnement interne et la hiérarchie établie…

Mais en bout de ligne, il y a eu l’accouchement de la stratégie de Ray Ozzie. Cette dernière ne vous semblera pas particulièrement innovante puisque nous en parlons depuis au moins un an : «Windows in The Cloud». Bref, la dématérialisation, entre autres, de la suite Office (Word, Excel, Power Point, Outlook) dans le «nuage Internet». Rien de neuf une fois de plus… Google le fait déjà. Mais pour Microsoft, il s’agit là d’une RÉVOLUTION. De dire Ozzie : «Our greatest challange may lie within». En bref, ramener la vie, la créativité et l’innovation à un géant sclérosé avec ses 90 000 employés et ses 60 milliards $ de revenus.

La stratégie de Cloud Computing, déjà amorcée par la mise en place d’une multitude de méga-entrepôts de données, ne s’arrête pas à la suite Office. Cela inclut aussi ce que nos Voisins du Sud appellent la Killer App : Live Mesh… Qui selon les propres termes de Ozzie «will allow people to seamlessly synchronize all their information with as many people and places as they want, across as many devices (computer, phone, camera) as they want.».

Les cadres de Microsoft auraient dû porter encore plus d’attention au mémo leur ayant été expédié par  Ozzie le 30 octobre 2005 et qualifié tout de même de tremblement de terre interne au même titre que le célèbre mémo à la Paul Revere de Gates. Celui de Ozzie disait en substance que Microsoft était sur le point de rater le train de l’innovation et de la compétitivité :

Our products have embraced the Internet in many amazing ways. (Implicite dans le massage : pas assez.)

But for all our great progress, our efforts have not always led to the degree that perhaps they could have. (Nous traînons de la patte….)

And while we continue to make good progress on many of these fronts, a set of very strong and determined competitors is laser-focused on Internet services and service-enabled software. (Et nous ne le sommes pas)

Even beyond our large competitors, tremendous software-and-services activity is occurring within startups and at the grassroots level. (Des p’tits jeunes de 20 ans dans leurs garages nous surpassent!)

Many startups treat the « raw » Internet as their platform. (Pendant que nous essayons de finir Vista !)

Les principaux lieutenants de Ray Ozzie dans les bureaux de Microsoft Windows Live Core  (de gauche à droite) David Treadwell, Debra Chrapaty, John Shewchuk, Jack Ozzie, et Amitabh Srivastava.
Photo: Lionel Deluy parue dans la revue Wired

Microsoft, avait écrit alors Ozzie, doit penser et agir plus comme une compagnie Internet et si possible comme une «startup» «Consider ad-supported or subscription business models», avait-il conseillé, «viral distribution, and experiences that « just work. » Instead of the clunkiness that Microsoft products so often displayed, focus on being « seamless» . En bout de ligne, changement et innovation ou…

Changement, innovation, Cloud Computing et guerre de données sur le Web entre les grands du Web que sont Google, Amazon, SalesForce et dans une moindre mesure IBM et SUN, tous appelés à devenir les prochaines «utilités publiques» du Web. C’est là le défi de 2009 pour Microsoft. Rester à tout prix dans la course, redevenir agressive, inventive, innovante, apte à rêver de nouveau :

« Live Mesh is very Ray, » Mitch Kapor says. « It’s the son of Groove, which is the son of Notes. » Which was, of course, the son of Ozzie’s beloved Plato. Thirty-three years later, Ozzie is still trying to build on what he saw in sophomore year. But it’s no longer the Ray Ozzie vision. It’s Microsoft’s.

Les 90 000 employés de Microsoft suivront-ils Ozzie dans le nuage ???

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Sondage spontané #LeWeb08 : Le Web 2009 en deux mots…

23 décembre 2008

Hier en faisant ma promenade quotidienne dans les méandres de Twitter, je suis tombé par hasard sur un «Re-Tweet» de Philippe Martin de l’ami Philippe Jeudy. Sur son blogue, le second Phil a reproduit une vidéo tournée à la fin de la conférence LeWeb08, où l’on demande aux participants de décrire «en deux mots», ce que sera le Web en 2009. Il a ensuite Twitté l’URL de son billet.

Première remarque : Les commentaires reflètent les propos tenus par les principaux conférenciers et ténors lors de la conférence de notre ami Loïc LeMeur.. Seconde remarque : Bien peu de répondants parlent des trois tendances lourdes que j’ai évoquées dans mon billet-fleuve du 18 décembre et intitulé :«L’entreprise 2.0 en 2009 : Je me méfie des prédictions…». Ces trois tendances sont : la dématérialisation, la mobilité et l’innovation. Dématérialisation des données, mobilité des outils et innovation des organisations.

Comme vous le verrez dans la vidéo, la synthèse faite en sept points est la suivante :

  1. Le ROI
  2. Réseaux sociaux en live
  3. Contenus 3D
  4. Le mobile
  5. le eCommerce
  6. 2008 en mieux
  7. Je ne sais pas…

J’ai donc répondu à l’ami Philippe Martin :

Emergent007 RT @PhilippeMartin: Les tendances du web en 2009 http://philj.wordpress.com/… Tous tort, m’ont pas demandé 😉

Cette réponse un peu «baveuse» a immédiatement soulevé l’intérêt de Phil Jeudy mais aussi de Sandrine Plasseraud, une des blogueuses officielles à la conférence et elle aussi interviewée dans cette vidéo. Elle m’a demandé :« Mais t’aurais dit quoi toi en deux mots ?». Facile… Des trois tendances mentionnées plus tôt, je choisis en priorité la première, soit la dématérialisation. Et dématérialisation égale données. J’ai donc répondu : Data War… J’ai déjà publié plusieurs billets sur le sujet, regroupés ICI.

MAJ :

Et pour encore mieux illustrer mon propos, je vous laisse avec deux messages que vous avez probablement vus ou reçus récemment. Le premier émane de Yahoo et vise, selon eux à «améliorer les performances du service».

Yahoo-donnees

Le second vient de Facebook et s’affiche lorsque quelqu’un vous envoie une invitation à partager une mini-application, dans ce cas-ci,  se nommant Papa Noël…

En langage «geek» on appelle ce procédé du «scraping de données», vos données… Je vous renvoie donc au reportage sur «The Data Wars», écrit par Josh Mchugh dans le magazine Wired  et qui traite de ce phénomène, courant pour les plates-formes de mise en relation sociale ou professionnelle ( ex: LinkedIn ou Viadeo qui vous proposent de récupérer les adresses de vos contacts dans Outlook ou Gmail).

Dans cette guerre des données, que se livrent, entre autres, Yahoo, Google et Microsoft, l’auteur note que lorsque Microsoft a investi dans Facebook, toutes les plates-formes rivales, dont LinkedIn, se sont vues interdire l’accès au service webmail de Microsoft, ne pouvant plus ainsi «scraper» les noms et adresses email des membres . De plus, plusieurs compagnies, dont Google ont commencé à mettre en place des API pour contrôler et même canaliser le «raclage» de leurs données par d’autres sites ou plates-formes.

Le reportage se termine par une répartie de Reid Hoffman de LinkedIn :

«It’s not the place of companies like Yahoo, Microsoft, Facebook or LinkedIn to decide who gets access to thier user’s data. It should be up to the users themselves. It’s simple, the individual owns the data, even if it sits in some company’s server farm».

(Google pour ne pas la nommer…) Et on en revient au débat qui a fait rage à la fin de la conférence LeWeb3, la conférence de Loïc Le Meur à Paris en décembre 2007 et non celle de cette année. La propriété des données, leur utilisation à des fins autres, la gestion de l’identité numérique, d’ailleurs relevée comme un enjeu majeur des prochaines années par Patrick Barrabé dans son livre blanc «Business Social Networking».

Ce n’est pas pour rien qu’en mai prochain, à webcom-Montréal, qu’un des deux thèmes sera l’identité numérique (nos données sur le Web). En passant, un des signataires du «Bill of Rights for Users of the Social Web», membre du Gillmor Gang et fervent défenseur de notre droit à la propriété de nos données, Marc Canter, a confirmé sa présence à Montréal le 13 mai prochain.

Cloud Computing Communication interactive Entreprise 2.0

L’Entreprise 2.0 en 2009 : Je me méfie des prédictions…

18 décembre 2008

Habituellement, je me méfie de tous les gourous et spécialistes qui prétendent lire l’avenir technologique et ainsi prévoir ce que seront les grands axes d’innovation ou de développement pour les entreprises dans la prochaine année. Cela me fait penser aux astrologues-médiums et qui avec leur boule de cristal, cartes ou astres prétendent prédire l’avenir… Mon oeil…

En fait, qui aurait pu prédire que la crise financière éclaterait à ce moment précis et surtout qu’elle entraînerait la planète dans une profonde récession, certains parlent même de dépression ? Personne en fait. Mais les oracles et les gourous ont la couenne dure et on les voit maintenant s’agiter afin de prédire, pour certains, une quasi fin du monde, pour d’autres, des jours meilleurs d’ici une poignée de mois…

À mon avis, et dans le contexte actuel, personne ne peut prédire avec exactitude quels seront les grands axes de développement de l’Entreprise, dite 2.0 en 2009. Pour ma part et en réponse aux prédictions faites par l’ami Bertrand Duperrin, je me limite à parler de (et non prédire) trois tendances lourdes qui vont certainement influencer leurs stratégies. Et deux de ces tendances rejoignent les propos de l’ami Bertrand.

Ces trois tendances sont la dématérialisation, la mobilité et l’innovation…

Pour ce qui est de la première, je reprends et enrichis le contenu de mon billet du 10 octobre dernier et qui a trouvé écho dans le quotidien français Le Monde, le 22 octobre. À mon avis, donc, la prochaine année sur le Web mais aussi pour les entreprises, sera profondément marquée, à part la crise financière et économique, par la course aux données, NOS données et celles des entreprises…

Et qui sont déjà engagés dans cette course folle ? Des géants comme Google, Microsoft (qui vient d’annoncer sa stratégie hybride nommée Azure et appuyée par une autre de synchronisation des applications et données appelée Live Mesh), Amazon, IBM, Sun Microsystems et quelques autres joueurs. Une course, que dis-je, plutôt une guerre commerciale et technologique sur plusieurs fronts, dont ceux de la vitesse de transmission, la capacité d’entreposage, la sécurité et la portabilité des données et qui a pour enjeu rien de moins que toutes vos données, aussi bien personnelles que les données et applications des entreprises, la «Data War », comme l’a nommée le magazine Wired.

Microsoft organise un tirage, un jeu. Mais l’objectif est sérieux la sécurité de vos données !

Dans son billet prédictif, Bertrand parle de la résistance des services informatiques traditionnels face à cette nouvelle offre dématérialisée et je suis d’accord avec lui comme le prouve la pub de Microsoft ci-haut destinéer à une clientèle frileuse…. Mais pour avoir assisté au panel sur le sujet à Boston en mai dernier, intitulé «An Evening in the Cloud» et à l’entrevue à LeWeb08 à Paris la semaine dernière avec le Dr Werner Vogels, VP et CTO chez Amazon que je reproduis ci-dessous, les barrières semblent tomber plus vite que prévu.

Free TV : Ustream

Et j’en veux aussi pour preuve deux exemples significatifs soit Cap Gemini qui signe une entente avec Amazon et Veolia qui signe une entente avec SalesForce. Toutes deux ont donc annoncé leur intention de virtualiser leurs données et applications. Et compte tenu de la crise économique, force est d’admettre que de plus en plus d’entreprises vont se laisser séduire par des solutions Web qui permettent de réduire ÉNORMÉMENT les coûts d’opération, de stockage et d’entretien des applications et serveurs de données.

Car il ne faut pas se le cacher, bien peu d’entreprises seront en mesure de traiter la quantité sans cesse croissante de données, surtout générées par l’introduction des technologies du Web collaboratif. Et  surtout, de maintenir indéfiniment des centres de traitement informatiques pour leurs données et applications et ce, à coup de centaines de millions de dollars ou d’euros par année…

Dans cette guerre sans merci, une des armes d’accumulation massive est donc, sans contredit, les méga-entrepôts de données comme celui de Google à The Dalles en Orégon. À l’origine, une ancienne aluminerie avec, à la clé, une centrale électrique et reconvertie en entrepôt de serveurs. Des milliers d’entre eux, installés en rangées du plancher au plafond et refroidis par un monstrueux système de climatisation. Ces serveurs sont des ordinateurs qui n’ont comme but que d’accumuler des données et de les rendre ensuite accessibles aux demandeurs.

Le complexe de Google à The Dalles

Et celui de Microsoft à San Antonio au Texas


Qui seront remplacés par des containers ???

Google a commencé à en installer pour répondre aux besoins sans cesse croissants de son omnipotent moteur de recherche (100 millions de requêtes/jour, 200 Petabits de disque dur, 1 Petabit = 1 million de milliards) mais s’est vite rendu compte qu’ils «serviraient» aussi à soutenir son offre de «services Web» aux particuliers comme aux entreprises. Des services comme gMail ou GoogleDocs, par exemple.

Et comme de plus en plus d’entreprises et de personnes vont utiliser le Web de Google et des autres et y générer des «téra et petabits» de données, plus le Web aura besoin de gérer ces données, de les entreposer mais aussi de proposer aux individus et surtout aux entreprises, des suites logicielles et d’applications pour accéder à ces données. Ces suites, comme celle d’Office et les données qu’elles génèrent sont présentement installées et/ou stockées sur nos disques durs, sur des DVD ou clés USB.

S’il n’en tient qu’à Google, Microsoft et autres compagnies, ces données et applications quitteront donc l’ordinateur traditionnel. Georges Gilder, du magazine américain Wired, décrit ainsi ce que Google, Microsoft et les autres sont en train de réaliser:

«The desktop is dead. Welcome to the «Internet cloud», where massive facilities across the globe will store all the data you’ll ever use. »

Le «desktop» deviendra un terminal branché sur un «nuage Web» ou ordinateur central planétaire, ce que de plus en plus de personnes nomment le «Cloud Computing». Littéralement, l’informatique traditionnelle, faite d’ordinateurs à disques durs, de centres de traitement, d’applications et de logiciels, tous entretenus par une armée de spécialistes, sera vaporisée en un nuage Web et les données qu’ils contenaient, stockées dans les entrailles des centaines de milliers de serveurs réunis dans des entrepôts et reliés entre eux par un Internet ou Web de plus en plus rapide.

L’ordinateur planétaire aura besoin d’une autre composante essentielle qui se met d’ailleurs en place. De la vitesse de traitement pour servir les données. Sur ce front de la bataille on peut voir qu’entre l’Asie et les USA a été mis en place le PC1 Cable System et que ce dernier offre actuellement une possibilité de transit d’information (de données) de 180 gigabits/seconde (Un gigabit = un milliard de bits), et qu’en plus il a été conçu pour atteindre UN Tétrabit/seconde !!! (Un terabit = 1 000 milliards de bits).

Pour remettre ces chiffres en perspectives, je n’ai qu’à comparer avec ce que nous offre actuellement un fournisseur Internet tel que Vidéotron avec un forfait maximal, appelé TGV 50, de 50 mégabits/seconde !!! Malgré tout on est aujourd’hui bien loin des kilobits par seconde du début de l’Internet, que l’on nomme toujours Internet1. À 180 gigabits/seconde nous entrons dans un autre monde, celui d’Internet 2. Autant les USA, que l’Europe, le Japon et la Chine ont de grandes ambitions pour ce nouvel Internet et comme pour les débuts de son ancêtre les centres de recherche, les universités et les militaires l’utilisent déjà.

Mais ce sont les Google et Microsoft qui en seront les utilisateurs commerciaux privilégiés. C’est ce que certains ont relevé récemment. Je réfère ici à une nouvelle parue dans l’Expansion.fr sur la neutralité su Net et de possibles «utilisations privilégiées». Come on… Google s’intéresse à Internet 2 et veut y avoir accès, point !

Le Web mobile

Au sujet du Web mobile, je rejoins les propos de Bertrand et vais même plus loin… L’ordinateur, ainsi libéré et accéléré, rapetissera et deviendra entièrement mobile ou intégré aux objets usuels tels que les frigos et même les vêtements. Déjà certains d’entre nous en avons en mains : Microsoft Zune, Amazon Kindle, Apple iPhone, Samsung Instinct et bientôt le gPhone (pour Google Phone). Vous voyez ? Nos principaux acteurs sont sur tous les fronts…

Il y a présentement 3,3 milliards d’utilisateurs de la téléphonie mobile sur la planète, selon GSM World. Et ce nombre croîtra d’un milliard en 2009.

Voici d’ailleurs ce que j’en disais déjà en 2006, soit avant les «Smart Phones» :

«Pagettes, cellulaires, agendas personnels, lignes ADSL, ordinateurs portables, Internet/intranet sans fil, terminaux portables, clés U3, Blackberry et iPods. Gadgets et applications « cool » donnent à l’employé d’aujourd’hui une formidable liberté de mouvement et lui permet d’être en contact avec ses collègues, amis, familles n’importe où et virtuellement sur-le-champ. D’un autre côté, connectivité implique accessibilité et disponibilité à toute heure du jour, des éléments qui manquaient cruellement aux Telcos jusqu’à tout récemment. Leur offre large bande ouvre tous les horizons…»

En fait la mobilité déstabilise aussi le pouvoir hiérarchique traditionnel car elle peut « théoriquement » libérer les employés-usagers de leur lieu de travail traditionnel et favoriser le télé-travail, permettant ainsi aux collaborateurs d’exploiter leur expertise où bon leur semble et parfois AVEC QUI BON LEUR SEMBLE et souvent gratuitement ou presque (Crowdsourcing).  Facteur hautement déstabilisant pour les entreprises où la hiérarchie et le contrôle en sont les piliers…

Les nouveaux mobiles comme le iPhone ne sont plus des téléphones mais bien les nouveaux ordinateurs du futur : faciles à utiliser, moins chers et sans disque dur, ils offrent la téléphonie mais aussi le courriel, l’internet et donc, l’accès aux applications que ce soit pour s’amuser, s’informer, colaborer, créer ou même… travailler. Imaginez bientôt ces milliards d’ordinateurs en train de générer des contenus et données personnelles ou d’entreprise !!!

Pas surprenant que tous les grands se positionnent pour profiter de cette manne. Une manne de dollars, bien entendu car le «Cloud Computing» et l’accès à nos données, nous coûtera de l’argent, probablement sous forme de facture mensuelle comme c’est présentement le cas pour le câble et l’électricité. De compagnies Web ou technologiques, Google, Microsoft, Amazon et les autres risquent ainsi de muter sous nos yeux et devenir les prochaines «Utilités publiques», comme le disent nos voisins américains et spécialement Nicholas Carr dans son bouquin «The Big Switch. Rewiring the World, from Edison to Google».

Entreprise 2.0 ou pas ainsi que simples citoyens auront ainsi accès à un nouveau «service Web». Les entreprises à des SaaS ou «Software as a service». Comme je l’écrivais plus tôt, déjà certaines grandes compagnies s’y mettent. Et contrairement à ce que croit Bertrand, les autres devraient suivre rapidement mais pas seulement en 2009… Mais celles qui le font en 2009 profiteront de ma troisième tendance :

L’innovation

Chris Anderson, du Magazine Wired parle d’une nouvelle ère, celle baptisée «The Age of Peer Production». Le travail devient « lieu-neutre » et la collaboration devient virtuelle plutôt que physique. Toutefois, ce paradigme est nouveau pour les entreprises ce qui leur impose encore là, des défis importants de reconversion (R&D), un nouveau style de gestion et des solutions technologiques novatrices. Encore et toujours les mêmes mots qui reviennent : Reconversion, nouvelle gestion, innovation…

Les entreprises qui sauront se servir des nouvelles technologies mises à leur disposition, bien les intégrer, bien les adopter, gérer le changement, et surtout adapter leurs processus de travail et surtout leur modes de gestion seront les entreprises innovantes qui devraient dominer la nouvelle économie.

Pour ce faire, je table sur deux changements profonds à opérer dans l’entreprise qui se veut 2.0. En fait, je n’aime pas cette dénomination. Parlons donc d’entreprise technologiquement et humainement innovante. Pour se sortir de cette crise mondiale, les entreprises se doivent de mettre l’accent sur l’innovation et pour ce faire, doivent impliquer leur principale force : la créativité de leurs employés. Mais pour que ces derniers participent, les entreprises doivent changer leurs processus traditionnels mais aussi leur hiérarchie traditionnelle.

Harnacher l’expertise collective nécessite une hiérarchie horizontale basée sur la collaboration et le participation ouverte. En cela, je prends à témoin Jon Husband et sa Wirearchy et Don Tapscott et ses Ideagoras. Les agoras d’idées de l’auteur du célèbre bouquin Wikinomics, vont permettre de libérer la créativité, dans la mesure où l’entreprise accepte de participer au processus, de l’encourager au lieu de le réprimer au nom du respect des normes, processus établis et hiérarchie bétonnée.

C’est du mélange d’une nouvelle hiérarchie plus horizantale, plus impliquée dans la collaboration et l’appui aux idées nouvelles et de l’ouverture d’espaces de création et de travail collectif qu’originera l’innovation, moteur de la sortie de crise et d’une croissance renouvelée. Et ce n’est pas pour rien que sur plusieurs des sites étiquetés Ideagoras, on parle d’innovation partout, même dans le nom. Innocentive, ça vous dit quelque chose ?  Et YourEncore, site consacré aux retraités et exemple parfait de ce qu’une entreprise pourrait faire pour récupérer l’expertise de ses retraités et leur permettre de participer au grand travail d’innovation, Des exemples de ce genre, ils sont légion : Ideastorm, chez Dell, MyStabuckidea, Mechanical Turk, etc.

Et sur ce, je ne puis qu’être d’accord avec l’ami Bertrand quand il conclue :

«Vous l’aurez compris, le vrai enjeu de l’entreprise 2.0 est la nature même de l’organisation, ce qui justifie qu’on oublie rapidement l’aspect trop connoté du 2.0.»

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Malcolm Gladwell à la journée Infopresse : des banalités assommantes..

5 décembre 2008

Pour une fois, je vais être d’accord avec le publicitaire Patrick Beauduin… Ce dernier était l’invité hier matin de Christiane Charette afin d’y faire part de ses impressions après avoir assisté à la conférence de Malcolm Gladwell, de passage à Montréal dans le cadre de la Journée Infopresse sur l’innovation. J’y étais aussi, comme plusieurs centaines de personnes.

Bref, voici comment, sur le site de l’émission réalisée par Bruno Guglielminetti, on résume l’intervention de M. Beauduin :«Le publicitaire Patrick Beauduin a assisté à une conférence très attendue hier à Montréal. Malcolm Gladwell, journaliste au New Yorker, est considéré comme l’un des penseurs les plus influents au monde. « Il nous a sorti des banalités absolument assommantes. »

Malcolm Gladwell

Et voilà qui résume bien ce que j’en pense… À la fin de sa conférence, j’avais Twitté ceci :

Emergent007: #innov Malcom Gladwell : Signing off. Not the best conference I ever heard…

Et tout de suite, j’avais eu cette réponse de Patrice-Guy Martin, rédacteur en chef de Direction Informatique, lui aussi sur place en vue de «couvrir» la journée :

pgmartin: @Emergent007 il faudrait peut-être qu’il investisse 10 000 heures dans la préparation de la prochaine conférence? #innov

Patrice-Guy faisait référence au thème favori de Gladwell : L’innovation passe par le travail. Vous voyez : Rien de bien génial… Et il a donné de nombreux exemples de personnes ou de groupes de personnes ayant investi au moins 10 000 heures au moins avant de créer quelque chose d’innovant. Il a commencé avec l’exemple de Fleetwood Mac et s’est un peu éternisé dessus. Il a aussi parlé des Beatles, de Bill Gates et des quarts-arrière au football américain, que sept des 10 meilleurs de tous les temps dans la NFL avaient un Qi inférieur à la moyenne, donc qu’ils ont du trimer dur pour devenir des légendes…

Comme je couvrais la conférence avec Twitter, j’ai donc donné tous ces exemples. Voici le genre de réaction que j’ai eu :

PatriciaTessier @Emergent007 Ben la… Practice makes perfect we get it.

Get it ??? Rien d’original dans les propos de Malcolm Gladwell… Interrogé par Christiane Charette, M. Beauduin n’a donc pas caché son immense déception au sujet de la conférence qu’il a prononcée. Pourtant, il avoue avoir apprécié les thèses avancées dans ses livres Le point de bascule et Intuition, des best-sellers. Le livre «Point de bascule» c’est la version française de «Tipping Point».

Et Patrick Beauduin en rajoute : « Moyennant la somme de 550 $, Malcolm Gladwell est venu nous raconter des choses vraiment pas très intéressantes. ». Pour ma part, je n’ai rien payé puisqu’invité par Infopresse à bloguer la journée. Très bien organisé pour les blogueurs cette fois… Par les années passées, j’avais critiqué leur manque d’organisation technologique. Pas de prises de courants pour les «laptpos», pas de Wifi dans les salles, etc… Cette fois-ci, bravo ! Nous avons même eu droit à une mezzanine spéciale, un «kit de presse» et une table réservée au repas.

Le copain Mario Asselin, grand fan de Gladwell, a même eu une attention toute spéciale soit le possibilité d’interviewer directement son idole. Cela donne le billet suivant sur son blogue. Quant au reste de la journée, j’ai bien aimé les deux interventions/conférences auxquelles j’ai assisté en avant-midi. La première fut celle de Laurent Simon, professeur aux HEC et surtout responsable du projet Mosaic. Belle découverte que ce projet dont voici le blogue. Il en a profité pour annoncer que Montréal allait être jumelé à Barcelone l’été prochain pour une université d’été sur le management de la création dans la société de l’innovation.

De sa conférence, il faut retenir les 15 points de l’axe : CONNAISSNCES-CRÉATION-INNOVATION et aussi le fait qu’il a cité deux phrases-choc que j’utilise souvent lors de mes propres conférences : «L’entreprise est ce qu’elle est parce qu’elle se nourrit du savoir collectif…». «Mais si seulement elle savait tout ce qu’elle sait…!».

Peter Andrews en conférence

Finalement, j’ai aussi beaucoup aimé le VP Innovation chez IBM, Peter Andrews, surtout quand il a montré le fonctionnement des «ideagoras», principe de «crowdsourcing» ou de dématérialisation des idées popularisé par Don Tapscott dans son bouquin Wikinomics et un des principes que je soutiens dans mon offre aux entreprises (Entreprise 2.0) :

Emergent007: #innov Andrews : Showing IBM’s Technology Adoption Program

Emergent007: #innov : Andrews : IBM has ThinkPLace an Ideagora for sharing ideas & Innovation with Mentors called Ctalysts

Emergent007: #innov : Andrews : Calls it «Speed Dating fro Ideas»

Emergent007: #innov : Andrews :Showing IBM on SL & Blue Pages «The Who does What» at IBM. Shows where expertise is in Company



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Entreprise 2.0, les wikis plus populaires ?

3 novembre 2008

Je ne suis pas surpris…  Pourquoi ? Tout simplement parce que j’ai mis les yeux en lisant ReadWriteWeb sur les plus récentes conclusions de la firme Forrester qui, dans de récents rapports sur l’entreprise 2.0,  prévoit que les principaux outils de «réseautage social» (Social Networking Tools) à s’implanter dans les entreprises au cours des prochains mois seront les wikis, les fils RSS et les mashups.

Curieusement, Forrester n’inclut pas les blogues, ne prévoit pas d’avenir pour les podcasts en entreprise et demeure sceptique sur le micro-blogging à la Twitter… Les précédentes études, réalisées soit par Forrester et dévoilées à la conférence Enterprise 2.0 à Boston en juin, soit par Jane McConnell de NetStrategy et publiées sur son site montraient la même chose mais en incluant les blogues dans l’arsenal 2.0 des entreprises qui auront les premiers intranets 2.0.

En fait, les deux constataient la même évolution tout en oubliant de parler du micro-blogging. Un  peu normal car le phénomèene est tout nouveau et encore peu connu dans les entreprises. Eh bien, ça risque de changer si l’on se fie sur une autre étude, publiée aujourd’hui par Laura Fitton de Pistacho Consulting et qui sera à webcom-montréal le 12 novembre prochain.

Dans cette étude disponible ICI, on peut apprendre en grandes lignes que:

  • Twitter, Inc. may provide some kind of enterprise offering.
  • Enterprise internal microsharing tools should be interoperable with Twitter.
  • Your employees are likely already microsharing.
  • Identica and other open source solutions offer another self-service model.
  • Case studies are on their way.

Remarquez qu’on identifie la plate-forme québécoise identi.ca comme un outil à code source ouvert possible pour nos entreprises. En fait, Mme Fitton y va d’une analyse très serrée de tous les outils sur le marché. Remarquable pour une série d’outils en émergence (j’aime ce mot)…

Parlant de Boston, en juin dernier,  Dion Hinchcliffe avait présenté la dispo suivante sur les perspectives de marché du Web 2.0 en entreprise pour les cinq prochaines années. Cela tiendra-t-il, compte tenu de la crise économique annoncée.

Plusieurs spécialistes pensent que oui :

«This is the time to be audacious. The world has changed, totally and irrevocably. Change is the entrepreneur’s friend.»ReadWriteWeb

«I also want to point out that rough times are often the best times for creativity, opportunity and change.» Tim O’ReillyThoughts on the Financial Crisis


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Avis aux mauvais augures : Le Web 2.0 n’est pas mort. Il évolue !

27 octobre 2008

Le tout a commencé le 14 octobre par un billet de l’ami Philippe Martin sur la mort du Web 2.0, intitulé :«Le Web 2.0 est mort, vive le Web 2.0 !». Je ne sais pas si c’est la morosité ambiante, la crise financière, la récession annoncée et les coupures de postes dans les startups du Web 2.0 mais on dirait que bien des gens sont rapides sur la gâchette à prédire la fin de Web 2.0 et en particulier de son phénomène le plus connu : les blogues.

L’ami Laurent Maisonnave a été le premier à relever les propos de Paul Boutin dans le magazine Wired d’octobre où ce dernier écrit :« @WiredReader: Kill yr blog. 2004 over. Google won’t find you. Too much cruft from HuffPo, NYT. Commenters are tards. C u on Facebook?», un clin d’oeil à l’utilisation de plus en plus grande de Facebook et Twitter pour communiquer et s’exprimer sur le Web. Pour Boutin, les blogues sont un phénomène de 2004, récupéré par les médias et les entreprises. Les blogues seraient devenus «affaires», impersonnels…

Oui, il y a plus de blogues d’affaires et donc Yulbiz.org mais impersonnels ? Alors là, pas d’accord ! Boutin n’a pas lu «Pourquoi bloguer dans un contexte d’affaires» et n’a pas suivi nos conversations sur la puissance des blogues de niche ou encore les billets de l’amie Michelle Blanc sur la passion et les affaires… Les blogues ont certes évolué depuis 2004 mais ne sont pas un phénomène à la veille de disparaître.

Selon le plus récent recensement de Technorati, il y en a 133 millions. Difficile de sortir du lot selon Boutin mais est-ce le but premier du blogueur que d’être dans les 100 premiers au monde ? Pas du tout…. Ce n’est pas pour cette raison qu’on commence à bloguer et pas pour cette raison qu’on continue. On commence et on continue parce qu’on a envie d’écrire et pas seulement que 140 caractères… On continue parce qu’on se sent un peu coupables de ne pas publier une journée, on continue pour s’exprimer sur les sujets qui nous passionnent, sur les sujets sont les moteurs de notre vie professionnelle. On blogue parce qu’on veut demeurer «à la fine pointe», parce qu’on tient à ce que notre expertise soit visible, reconnue. Qu’elle soit dans les 100 premiers, tant mieux mais ce n’est pas le but !

Et les blogues vont continuer à évoluer. Le micro-blogging à la Twitter fait partie de cette évolution et oui, on peut y retrouver les «pionniers» tels que Calacanis, O’Reilly et Scoble mais cette tendance à la communication instantanée ne fera pas disparaître pour autant le blogue, comme le blogue n’a pas fait disparaître le journal traditionnel. Les blogues, comme les autres médias sociaux ont changé le rapport de pouvoir face à la liberté d’expression. Twitter n’amène rien de neuf de ce côté. Toutes ces formes d’expression écrites sont complémentaires, s’influencent et évoluent dans le fond comme dans la forme…

Et cette évolution passe par la vidéo, les podcasts et les vlogues. «Join the video conversation» dit Seesmic Il s’agit bien de l’appropriation de l’image par tous, comme ce fut le cas de l’écrit. Mais l’image, ce n’est pas que la vidéo : il y a la photo, donc Flickr et autres clones du genre… Et quand on parle ensuite de partager vidéos, photos et texte, on pense alors aux réseaux sociaux, à Facebook, Ning, Flickr lui-même et bien d’autres dont Twine

Twine, c’est le Web sémantique, donc le Web 3.0. À tous les mauvais augures qui annoncent le mort du Web 2.0 : Il n’est pas mort, il évolue ! C’est d’ailleurs ce que notent plusieurs observateurs du Web, dont les rédacteurs de ReadWriteWeb. Ces derniers ont identifié récemment dix tendances lourdes en termes d’évolution :

1. Le Web sémantique
2. L’intelligence artificielle
3. Les mondes virtuels
4. Le mobile
5. «L’Attention Economy»
6. Les sites Web comme services Web
7. La video en ligne / Internet TV
8. Les «Rich Internet Apps»
9. Le Web international
10. La personalisation

À mon avis, ils ne se trompent guère sur les deux premiers et sur le mobile mais oublient la suite logique soit les carnets de vie, ou si vous préférez «LifeLogs», et le «Cloud Computing»  avec ses entrepôts de données.

En terminant, je vous réfère aussi à ce billet, paru sur le blogue de Chris Brogan. Il est de Dennis Howlett et est intitulé «Web 2.0 – Was it ever alive?». Un autre mauvais augure qui dénigre le phénomène et son extension en entreprise, soit l’entreprise 2.0. Lisez ce billet mais surtout, lisez les commentaires de Tim O’Reilly en réponse. Non, le Web 2.0 n’est pas mort. Il évolue !

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Communication interactive Entreprise 2.0

De la puissance du blogue de niche…

7 octobre 2008

Je fais ici une expérience… En fait, je reprends (avec son autorisation) le texte de Sylvain Grand’Maison qui portait sur les podcasts de niche. En le lisant, je me suis dit que la correspondance était frappante avec l’expérience du blogue. Alors voici le résultat :

Une niche en Creative Commons…

Avoir une niche spécifique pour son blogue, c’est-à-dire un sujet et un auditoire ciblés, peut paraitre limitatif pour bien des gens. Et je n’étais pas loin de penser ainsi avant de lancer emergenceweb/blog au printemps 2006. Comme pour Sylvain et son podcast, j’avais un certain doute en arrière-pensée… Non pas sur le fait que je sois capable de «pondre» du contenu pertinent et de qualité car je savais bien qu’avec du travail et un zeste de passion, on finit toujours par arriver à ses fins. Plutôt je me demandais si j’aurais des lecteurs… Vous partez de rien, vous êtes un minuscule point sur la Blogosphère : monsieur 133 millionième…

Imaginez : faire un blogue techno et d’affaires portant en particulier sur l’Entreprise 2.0. Au départ, cette niche n’était même pas affirmée dans mes billets mais elle s’est vite imposée et c’est à ce titre que plusieurs de mes lecteurs/trices m’identifient maintenant et tiennent à me lire…Eh, oui, ils sont venus !!!

Une niche à l’intérieur d’une niche
Le Québec est un petit marché-niche. Même s’il y a près de soixante-cinq millions de Français, ce ne sont pas eux qui sont les premiers visés. Ils ont leurs propres spécialistes du domaine comme les amis Fred Cavazza, Bertrand Duperrin, Éric Blot ou encore Vincent Berthelot. Un de ceux-ci, avec qui je discutais du Web 2.0 au Québec m’a dit tout sérieux : «C’est mieux que ce qu’il y a en France». Et je ne l’ai pas cru, comme je ne le crois pas encore. La France comme les USA sont en avance sur nous, surtout dans les entreprises. L’immobilisme des entreprises d’ici, au cours des dix dernières années, nous fait mal…

Et à l’intérieur de ce petit marché-niche immobile et peu innovant, un blogue qui traite d’entreprise 2.0, de hiérarchie horizontale, de «digital natives», de «Cloud Computing» et de dématérialisation des emplois est encore plus une niche. Et si ce blogue, vise, en plus, à démontrer son expertise afin de pouvoir générer des contrats de consultation, vous voyez alors que c’est super-niche ! Il y a bien des sujets qui seraient susceptibles d’attirer plus lecteurs que ceux-là. Non pas que ça n’intéresse personne, au contraire. Et c’est ce qui est le plus surprenant. C’est Dion Hinchcliffe qui disait que cette niche valait 4,3 milliards $ US d’ici cinq ans chez nos voisins du Sud. C’était bien entendu avant la crise financière mais encore là…

Atteindre sa cible
Le succès des blogues de niche ou de super-niche réside dans le fait qu’ils sont plus spécifiques, plus pointus, plus ciblés et proposent à leurs lecteur une denrée rare : l’innovation, ce que O’Reilly mentionne comme étant la clé technologique qui nous fera sortir de la dépression économique annoncée.

Plus on est innovants et originaux, plus les gens qui recherchent ce type de contenu, vont le trouver facilement et plus on risque d’atteindre sa cible. La cible à atteindre étant l’intérêt et la curiosité du lecteur mais aussi son besoin de trouver ce qui est nouveau. La cible n’est donc pas le nombre de lecteurs, le classement selon Technorati ou Wikio.

Car dans le domaine du blogue ciblé et d’affaires, il importe plus de trouver les lecteurs qui s’intéressent à notre contenu qu’un nombre faramineux de lecteurs passifs. Un lecteur passif est un lecteur de passage, du genre un peu voyeur. Un lecteur intéressé reste, commente, revient, participe et finit par vous donner un contrat ou vous mettre en relation avec un autre qui lui… Vous voyez la chaîne et elle n’est pas bassement matérialiste…

Communiquer la passion
Les blogues de niche son ceux qui déchaînent le plus les passions. Si on parle de science-fiction en général par exemple, on ratisse large et on peut intéresser vaguement beaucoup de gens. Alors que si l’on décide d’être spécifique et de parler uniquement des films-culte comme 2001 Odyssée de l’espace et Blade Runner, on va attirer une foule moins impressionnante de lecteurs mais beaucoup plus passionnés.

Difficile vous me direz dans le cas d’un blogue d’affaires ? Pas si vite… Ceux qui suivent régulièrement celui de l’amie Michelle Blanc savent qu’elle écrit avec passion de son métier et du marketing Web qui est SA niche. C’est aussi le cas quand je parle des possibilités impressionnantes qu’offre le Web 2.0 aux entreprises ou celui de l’ami Éric Baillargeon dans le rayonnement Web ou encore l’ami Philippe Martin avec sa Fabrique de blogues. Chacun son créneau, chacun sa passion…

Une passion que nous avons d’ailleurs transmise lors de notre récent séjour à Bordeaux. Une passion qui aurait pu prendre la forme d’un chemin de Damas mais qui bien au contraire a plus ressemblé à celui de Compostelle et j’en prends à témoin nos hôtes Isabelle Juppé et Hélène Frébourg et regardez cette entrevue que nous donnions Philippe et moi entre deux rencontres. Pas besoin de vous dire qu’ils ont aimé là-bas…

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Le paradoxe de la niche
Parfois avoir un blogue de niche peut amener beaucoup plus de lecteurs qu’un autre généraliste. C’est une sorte de paradoxe car on aurait tendance à croire le contraire si on base cette réflexion sur le modèle des médias traditionnels. Dans les journaux, un quotidien généraliste comme La Presse attire des centaines de fois plus de lecteurs que le magazine spécialisé.

Mais dans le blogue, c’est souvent l’inverse qui se passe. Pourquoi ? C’est simple… La Longue Traîne… Jusqu’ici, les journaux généralistes disaient un peu de tout à beaucoup alors que les médias spécialisés disaient beaucoup de spécifique à très peu. Maintenant les médias spécialisés et dans la marge mais bien présents les blogues, disent maintenant beaucoup à beaucoup (le «many to many», le «peer-to-peer», le «user generated content»). Une recherche maintenant sur Google sur un sujet niché et bien référencé et hop voici venir les lecteurs…

Au-delà de la notion de blogue spécialisé, il est probablement plus important de choisir un sujet qui nous passionne que de se “bâtir une niche” dans le but d’attirer le plus grand nombre de lecteurs possible. Et vous, vous en dites quoi ?