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Mémoire d’entreprise

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Entreprise 2.0: la maladie du «propriétaire» nous mets dans une dangereuse position économique et dans un vertigineux trou technologique.

14 août 2010

Vous allez trouver que je me répète ou au pire que je radote…  Car dans ce billet, je vais revenir une fois de plus sur le retard compétitif du Québec en matière de nouvelles technologies et en particulier dans l’adoption du concept d’entreprise 2.0. À part les spécialistes, peu de gens dans les entreprises sont encore familiers avec le principe de l’Entreprise 2.Il est plus pertinent de parler à ce stade-ci, d’intranet 2.0. Mais encore là, qui sait vraiment ce qu’est un intranet 2.0 ?

Bien peu d’entreprises sont encore familières, seulement avec le principe 2.0, qu’il soit intranet ou entreprise… Vous en doutez ? Alors j’attends de vous des exemples d’entreprises québécoises qui sont passées à ce fameux intranet 2.0. Plusieurs vont me citer un exemple d’intégration de blogue ou encore de wiki mai ce n’est pas l’entreprise 2.0 ça,  ce sont des initiatives 2.0 mais pas une stratégie globale et concertée…

Entreprise 2.0

L’entreprise 2.0 schématisée par Fred Cavazza

Une telle stratégie implique non seulement l’utilisation des blogues et des wikis mais aussi et au besoin,  les communautés professionnelles personnalisées, la formation à distance, les outils d’information générés par les employés, les idéagoras, la Web télé, l’utilisation du mobile pour les applications de travail, la création d’applications en Web services, l’agrégation des processus d’affaires dans un portail global, la virtualisation des données dans le nuage, etc. Difficile donc d’en arriver à convaincre les entreprises québécoises du potentiel des ces nouvelles technologies (voir le graphique ci-haut) dans uns stratégie concertée d’innovation.

Innovation et compétitivité

Ces dernières sont terriblement frileuses quand il est question de changer leurs habitudes, leurs certitudes et leurs bonnes vieilles technologies IBM, Microsoft, SAP et intranets informatifs 1.0. Comme je l’ai écrit dans un récent billet, cet immobilisme et cette maladie du «propriétaire» met le Québec dans une dangereuse position économique et dans un vertigineux trou technologique.

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Raison pour laquelle à la télé de Radio-Canada, j’ai retenu ce reportage qui parle du recul compétitif des entreprises canadiennes par rapport aux américaines (13% de moins d’heures travaillées), recul dû au fait que les entreprises canadiennes innovent moins et investissent moins dans les nouvelles technologies. Des affirmations corroborées par Infrastructure Canada, qui se base sur le rapport sur la compétitivité mondiale 2006-2007, publié par le Forum économique mondial :

«Pour ce qui est du sous-indice des facteurs d’innovation et de technicité, le Canada se classe aussi au 16e rang (voir le tableau 2) et aussi derrière certains de ses principaux partenaires commerciaux du G8 (É.-U., 4; Japon, 1; Allemagne, 3; R.-U., 10; France, 13). Même s’il devance d’autres économies importantes (Australie, 24; Inde, 26; Chine, 57; Mexique, 52; Russie, 71; Brésil, 38), le Canada est devancé par des partenaires plus petits, mais apparemment plus concurrentiels (Suisse, 2; Suède, 5; Finlande, 6; Danemark, 7; Israël, 8; Taïwan, 9; Pays-Bas, 11; Belgique, 14; Singapour, 15). »

Le Canada au 16e rang mondial en matière de technologies et d’innovation, derrière les USA et la France, ce que je m’évertue à écrire en particulier dans le collectif d’auteurs intitulé «Entreprise 2.0, Réflexions autour d’une nouvelle Odyssée». Et savez-vous où se situait le Canada en 2002 ? Au troisième rang. C’est dire tout le recul pris en six ans, les derniers chiffres datant de 2008. Et je partie que la situation n’a guère changé car depuis, il y a eu la récession…

Et j’ai aussi écrit : Après l’éclatement de la bulle technologique, le Canada et le Québec en particulier ont été lents, très lents à réinvestir dans les nouvelles technologies, en particulier en entreprise et encore plus dans leurs intranets. C’est Dion Hinchcliffe qui disait à Boston en juin 2009 que les départements TI dans les entreprises sont maintenant générateurs de 80% de statu quo et seulement 20% d’innovation…

Et c’est encore lui qui citait le firme Forrester selon laquelle, le marché américain pour l’Entreprise 2.0 peut générer des investissements de 4,3 milliards dans les trois prochaines années. Combien au Canada et au Québec, surtout quand on sait que nous avons un retard historique de 18 mois sur les USA et que les statistiques du FEM viennent enfoncer le clou ? Le Québec et ses entreprises sera-t-il distinct une fois de plus du Canada en investissant massivement dans les technologies, génératrices d’innovation ?

Ces technologies sont celles du Web 2.0 qui font passer les intranets d’entreprise 1.0, centrés sur l’accès à l’information et aux applications avec ou sans outil de portail et de gestion et de publication de contenus Web à des intranets 2.0 centrés sur la collaboration entre ses utilisateurs, la participation de ces derniers à la construction de ses contenus, un portail donnant un accès personnalisé et ergonomique et surtout un accès unique et décentralisé. Décentralisé ?

Un accès de partout en fait. Du bureau, sur la route, à la maison, avec le Wifi, le 3G, les «laptpos», les tablettes et les téléphones intelligents et surtout avec une sécurité et une capacité d’entreposage de données démultipliées par le «Cloud Computing». Compétitivité et innovation passent par ce dernier postulat. Et quelqu’un a-t-il déjà pensé à favoriser les horaires flexibles et surtout le télé-travail ? Dangereux pour les gestionnaires qui ainsi ne peuvent plus exercer leur pouvoir traditionnel, un pouvoir de proximité et de contrôle.

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Le principe de  Wirearchy

Plusieurs de ces gestionnaires ont bien compris le pouvoir du Web 2.0 et du télé-travail. : un contre-pouvoir capable de laminer la hiérarchie verticale traditionnelle (la Wirearchy de l’ami Jon Husband). Résistance aux créneaux ! L’entreprise château-fort est assiégée et n’est plus en sécurité (informatique). Résistance farouche de la vieille garde mais qui finira bien par retraiter ou partir à la retraite et remplacée par les nouvelles générations (X, Y, Z et autres à venir ) plus ouvertes, plus libres.

Ce sont donc les entreprises qui auront compris ces nouveaux paradigmes et divers enjeux comme la mobilité, la flexibilité du travail, la conciliation travail-famille, la qualité de vie et les environnements de travail plus «verts», l’adaptation aux usages technologiques de leurs nouveaux ou futurs employés, qui seront à même de stimuler collaboration, créativité et innovation tout en faisant appel à la mémoire et ainsi générer la compétitivité nécessaire pour faire face aux économies émergentes (j’aime ce mot) dont la Chine.

Au moins une entreprise québécoise a compris l’importance de ces enjeux pour sa survie et les principes de l’entreprise 2.0. Elle a pour nom: Groupe CANAM.

Leader de la révolution numérique?

L’entreprise originaire de la Beauce mais maintenant bien implantée dans plusieurs pays dont les USA et la Roumanie s’est positionnée comme leader de la révolution numérique dans le domaine du manufacturier et sa stratégie passe par l’entreprise 2.0 et la création d’une mémoire d’entreprise. Première phase: un nouvel intranet renommé Sphère. Cette nouvelle mouture répond en plusieurs points à ce que ReadWriteWeb considère comme les tendances 2010: la personnalisation, le Web en temps réel, le Web mobile, les communautés. Et en prime, un projet-pilote d’accès à l’intranet de la maison pour tous les employés! Les nouveaux espaces collaboratifs déjà disponibles dans l’intranet de Groupe Canam ont permis de publier une infolettre générée par les employés en projet-pilote avant de faire passer son journal interne dans la même formule.

Parmi les autres nouveautés 2.0, l’intranet va aussi proposer une encyclopédie baptisée Canampédia, un CanamTube et un Flickr interne, Des wikis de projet (plus de 103 espaces de travail collaboratifs de type wiki sont déjà en place) et de nombreuses applications en RealTimeWeb (messagerie instantanée et réunions en ligne à la Skype) et de géolocalisation entre autres, pour les camionneurs, tout cela intégré à l’intranet et aux processus d’affaires, ouf…

La maquette de la nouvelle page d’accueil de l’intranet

Le Groupe Canam veut se positionner comme le leader de la révolution numérique malgré la crise économique qui sévit encore, en particulier aux USA.  Elle risque d’arriver en premier au fil d’arrivée avec sa stratégie axée sur l’intégration de ses stratégies Web intranet-extranet-Internet. Car l’intranet, baptisé «Sphère, le monde Canam» va permettre aux partenaires et fournisseurs d’accéder à de l’information et des applications. Il va aussi rejoindre les employés actifs ou retraités à la maison et ainsi ouvrir la possibilité d’idéagoras mentoriales… Et je ne parle même pas des sites Internet du Groupe et des nouveautés qui seront disponibles, notamment pour la force de vente.

Je pourrais aussi vous parler des communautés internes, de librairie virtuelle, de bottin téléphonique relié au profil professionnel ou géographique, de l’engin de recherche Google, de l’accès à toutes ces données en mobile pour l’instant uniquement sur Blackberry. Bref, la mise en place sur une période de 18 mois des fondements de la première vraie entreprise 2.0 au Québec. Pas besoin de faire de dessin pour comprendre que cette première soulève déjà beaucoup d’intérêt.

Nathalie Pilon – ÉTUDE DE CAS: Sphère 2.0 : le monde collaboratif de Canam from webcom Montreal on Vimeo.

Ainsi, le projet-pilote de départ a généré un billet sur le blogue collectif rezopointzero et une mention dans le récent bouquin de Serge Leclerc. Groupe CANAM a aussi présenté ses réussites au dernier webcom le 26 mai à Montréal (ci-haut) et le fera aussi à celui de Toronto le 3 novembre prochain.

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Web X.0: bienvenue sur la planète intelligente !

4 juin 2010

C’est curieux comme le hasard fait bien les choses. Hier soir j’ai partagé mon repas et mes idées avec Louise Guay. Bien sût, elle a parlé longuement de ses projets avec le MIT qui touchent, entre autres, le projet de «responsive cities» mais elle a aussi traité d’identité virtuelle et nous nous sommes vite entendus sur les prémices que sont la mobilité et la réalité augmentée. Je n’ai pas pu résister de lui parler aussi de mémoire d’entreprise™ et qui parle mémoire, parle données.

Et comme par hasard, en arrivant au Condo Émergent (le vrai) sur Foursquare, j’ai branché nonchalamment la télé pour tomber sur une pub d’IBM traitant exactement des mêmes thèmes abordés lors de notre soirée. Toutes les nouvelles technologies que nous inventons et fabriquons se retrouvent dans la majorité des objets que nous utilisons. En cela, les frigos intelligents, les téléphones intelligents, les systèmes de transport intelligents et participatifs comme celui de BART à San Francisco, le projet de Bixi-wiki à Montréal, les maisons éco-énergétiques équipées par la domotique, bref, tout cela c’est les responsive cities et plus…

Je parle de «smart objects» (smart phones, etc), de «smart cities», de «smart energy», de «smart enterprises», bref de «smart planet». et encore une fois, qui des entreprises a compris qu’une planète plus intelligente passait par non seulement l’accumulation mais aussi par le traitement des milliard de données que nous produisons quotidiennement ?

Plusieurs compagnies s’y intéressent. L’une d’entre elles étant justement IBM comme le fait foi cette pub:

Mais IBM n’est pas seule, peu s’en faut… Depuis longtemps dans mes billets je parle de la guerre que se livrent IBM, Microsoft, Amazon, SalesForce, Facebook, Google et quelques autres: la guerre des données, vos données ! Je ne reviendrai donc pas sur tous les aspects de cette guerre qui vise à dominer le marché de l’identité numérique et de manière indirecte l’identité virtuelle mais laissez-moi vous rapporter les propos des fondateurs de Google, Serguey Brin et Larry Paige.

Encore une fois, par hasard, je suis tombé ce matin sur ces propos rapportés par Nicholas Carr dans son bouquin «The Big Switch – Rewiring the world from Edison to Google». Au chapitre 21, intitulé iGod, Carr relate une entrevue les deux fondateurs de Google, entrevue donnée en 2004 au magazine Playboy ( Oui, il y a des articles sérieux)…

Je reproduis ici tel quel les propos du narrateur et du «narré»: «Toward the end of the interview, Paige and Brin gave voice to their deepest ambition. They weren’t just interested in performing their search engine, they said. What they really looked foward to was melding their technology with the human brain itself. «You want access to much (information) as possible so you can discern what is most relevant and correct» explained Brin. «The solution isn’t to limit the information you receive. Ultimalely you want to have the entire world’s knowledge connected to your mind«.

Et plus loin, Carr écrit ceci: «It wasn’t the first time that Brin and Paige talked about their desire to tinker with the human brain-and it wouldn`t be the last. In fact, the creation of an artificial intelligence that extends or even replaces the mind is a theme they return to again and again. «Every time I talk about Google future with Larry Paige», reports Steeve Juvetson, a prominent Silicon Valley venture capitalist, «he argues that it will become an artificial intelligence».

Les buts sont clairs: amasser le plus de données possible  avec les réseaux et médias sociaux, le géoréférencement, les mashups, la réalité augmentée et surtout des Lifelogs afin de mettre en place une banque de données universelle et avec l’aide du Web sémantique, de permettre de créer la mémoire et son interprétation intuitive nécessaire à la création de l’intelligence artificielle (AI) et ainsi de réaliser ce que Ray Kurzweil attend depuis longtemps et annonce pour 2029: la fusion homme-machine.

Et bizarrement, la semaine dernière, j’ai rencontré le fiancé de Clara Shih, cette dernière était conférencière à webcom. Daniel de son prénom est neuro-chirurgien mais aussi entrepreneur dans Silicon Valley. Leurs recherches ont levé des centaines de millions en financement et devinez sur quoi il travaille? Sur des puces implantables dans le cerveau humain et qui permettent (entre autres) de transférer de l’information dans les deux sens. «Uploader au cerveau ou downloader dans un ordinateur». Et ils ont déjà réussi à «downloader» une demi-heure d’activité mentale sur un ordinateur. Imaginez les implications et la quantité de données. Imaginez les implications médicales mais aussi légales et éthiques. Vous vous rappelez la branchement cervical entre Néo et la Matrice?

MAJ

En résumé, je vous invite à écouter attentivement cette vidéo mettant en vedette Ray Kurzweil tournée, comme par hasard, au Googleplex. et ce n’est pas par hasard que Google subventionne The Singularity University

Merci Louise pour l’inspiration…

Entreprise 2.0 Mémoire d'entreprise wikis

Entreprise 2.0: Google serait-il un SharePoint «killer»?

3 avril 2010

Vous vous souvenez que dans plusieurs de mes billets antérieurs, j’ai abondamment traité de la monoculture propriétaire nord-américaine en matière informatique, qui alourdit et quelquefois immobilise les entreprises. Encore ces dernières semaines lors de conférences que j’ai données à Québec et Montréal, la question est revenue de la part de l’auditoire: «Que fait-on de l’Open source et surtout vers qui nous tourner???»

Bien sûr pour les PME et les petits organismes à but non-lucratifs, une myriade de petites solutions légères et agiles existent, que ce soit pour les blogues, les wikis, le micro-blogging et même les suites bureautiques. Mais pour les grandes entreprises et organismes publics et para-publics la partie et les enjeux sont différents…

Ce n’est un secret pour personne: Microsoft domine ce segment de marché avec 80% des entreprises dotées du portail SharePoint, Le 20% restant allant à IBM, SAP et autres. Mais à mon avis, le principal concurrent de Microsoft, le prochain «SharePoint killer», n’est pas la suite IBM mais bien l’univers Google. La firme de Mountain View a lancé il y a presqu’un an Wave en Open Source aux individus, comme aux entreprises afin de simplifier les processus de communication et de collaboration.

Puis, quelques mois plus tard, Google Buzz, venait fusionner messagerie traditionnelle et messagerie instantanée-agrégatrice de flux. Une entrée remarquée,  par des voies détournées, pour conquérir le marché de la communication et de la collaboration, marché largement associé à l’Entreprise 2.0 mais pas par l’autoroute… Plutôt un chemin en pente raide afin de faire subtilement entrer l’Open Source dans les grandes entreprises nord-américaines mais aussi ailleurs dans le monde.

Et pour ce faire, Vic Gundotra et les frères Lars et Yens Rasmussen ont demandé à la communauté des développeurs de les aider à terminer le produit qui a toujours une forme assez rudimentaire. Bel exemple de «crowdsourcing», en cohérence avec la philosophie Linux. Mais déjà, des voix se font entendre, entre autres sur Twitter, pour dire que le produit parce qu’il est Open Source, sera bien pour les individus mais pas pour les entreprises. Le débat est lancé…

Mais ce qu’il ne faut surtout pas oublier c’est que Google offrait DÉJÀ aux entreprises des solutions en logiciel libre aux entreprises. La preuve ? Tapez Google enterprise dans le moteur de recherche. J’ai pris l’exemple du gouvernement, constatez par vous-mêmes:

Mini-suite et Rock Stars

Mini-suite «Office», engin de recherche, partage de vidéos, gabarits de sites Web et wikis, bref un bon début et surtout à un prix défiant toute compétition. Bien avant l’arrivée d’Obama, une certaine agence fédérale avait compris… C’était il y a presque deux ans, à l’occasion de la conférence Enterprise 2.0 de Boston, j’avais commis un billet sur les «rock stars» de la conférence, en l’occurence Don Burke et Sean Dennehy de la CIA.

Ces derniers étaient venus présenter un projet qui a pris ses assises en 2005 dans un document de réflexion publié à la CIA et intitulé : «The Wiki and the Blog: Toward a Complex Adaptive Intelligence Community». Le projet se nomme Intellipedia, bien sûr pour Intelligence et Wikipedia mais il ne s’agit pas d’une encyclopédie des agents secrets… Loin de là ! En fait Intellipedia est un ensemble d’initiatives 2.0, soutenues par nul autre que Google dont voici les composantes :

  • Intellipedia or aggregation
  • Intelink blogs for communication
  • Tag|Connect (similar to the Internet’s del.icio.us) for organization
  • Inteldocs (a document management system for file sharing community-wide)
  • Gallery (similar to the Internet’s flickr)
  • iVideo (similar to YouTube)
  • Intelink Instant Messaging (IIM)
  • Really Simple Syndication (RSS)

Huit composantes… Pas très loin des dix que j’identifie comme étant requises à la création d’une mémoire d’entreprise™

Ce que je retiens également de leur présentation, c’est que d’une part, la CIA n’a pas de problèmes générationnels avec ses jeunes employés de la génération Y puisque ces derniers sont jumelés, dès leur arrivée, avec des «mentors» qui leur expliquent non seulement leur travail mais aussi les «us et coutumes» de la boîte. Et Burke d’affirmer :«They need to fit in». D’autre part que l’environnement collaboratif mis en place n’est pas le vaste agora communautaire que l’on imagine mais plusieurs environnements avec des niveaux de sécurité adaptés :

  • TOP SECRET (JWICS)
  • SECRET (SIPRNet)
  • Sensitive But Unclassified (SBU) (Intelink-U)

Et que finalement, en arriver à implanter cet environnement horizontal dans une structure si hiérarchique et secrète relève du tour de force. Et j’ai lu récemment que le projet risquait de disparaitre… Mais bref, le pîed est solidement inséré dans la poste gouvernementale et aussi dans celle des entreprises. Ne manque plus à Google qu’un portail personnalisé pour regrouper tous ces outils et fonctionnalités. Prendra-t-on iGoogle comme point de départ?

Je tiens aussi à vous souligner le billet publié par Dion Hinchcliffe. Dans ce billet écrit pour le compte de ZDNet, Hinchclife y va d’une très sérieuse analyse du potentiel de Wave en entreprise et publie, entre autres, cet intéressant diagramme :

Et il termine son analyse avec le paragraphe suivant :

«Google has launched many communication services since its inception including Gmail, Gtalk, Blogger to name just three, yet none of these have had such obvious business utility or attempted to reinvent the collaborative process from the ground-up. While it’s always possible that Google Wave will never broadly take off (see Mary Jo Foley’s analysis of Wave here), I’m betting that it’s likely to be one of the most interesting offerings to businesses that the company has created yet. With the open positioning, early outreach to the world, and the clarity of purpose and design, Google Wave has a good shot at helping take Enterprise 2.0 to the next level in many organizations.»

Et les gadgets sociaux ?

Donc, résumons-nous: une suite bureautique, une suite applicative, un moteur de recherche, une suite collaborative et comme le mentionne Hinchcliffe, la possibilité d’avoir aussi un portail personnalisé ainsi que celle d’y intégrer des réseaux sociaux-professionnels. C’est là qu’entrent en scène les gadgets sociaux…

Ce phénomène est rien de moins que l’apparition de  mini-plates-formes «sociales» en logiciel libre en provenance de nos Voisins du Sud. C’est en écoutant une conférence de Patrick Chanezon de Google, où il expliquait à propos de l’Open Social Initiative comment entreprises et institutions pouvaient tirer profit de l’adoption des réseaux sociaux ailleurs que sur l’Internet public, que j’ai accroché sur cette «diapo» :

Patrick venait ainsi de me faire connaitre le travail effectué par la compagnie Sun, sous forme de logiciel libre, pour favoriser de façon efficace l’intégration de réseaux socio-professionnels à un intranet ou portail d’entreprise avec Socialsite. Depuis ce temps, d’autres compagnies suivent le mouvement, dont Google avec Wave et iGoogle (voir image ci-dessous).

Propriétaire VS libre

D’un coté les fournisseurs traditionnels qui proposent des produits licenciés et de l’autre, les adeptes du logiciel libre de droits. Dans le cas de Socialsite comme pour Google, on propose aux entreprises l’intégration sans peine de «gadgets sociaux» à l’intérieur d’une interface Web, que ce soit un portail intranet, un wiki ou un blogue.

Les gadgets sociaux «libres» offerts par iGoogle (cliquez sur l’image)

J’explique rapidement. De nombreux outils de portail, comme SharePoint de Microsoft ou Enteprise Portal de SAP, offrent la possibilité d’insérer dans la page d’accueil ou ailleurs des boîtes de contenus que l’on nomme «portlets». Dans un blogue ou un wiki, on insère régulièrement des composants graphiques ou «widgets».

Un exemple de portlets sous licence IBM

La dernière mode, c’est d’insérer les caractéristiques des réseaux sociaux (liste d’amis, profil, statut personnel, etc.) dans les wikis, agrégateurs à la iGoogle ou Netvibes ou portails traditionnels et de les appeler «gadgets» au lieu de «portlets» ou «widgets».

Une mode qui pose cependant une question importante : que feront maintenant les fournisseurs de produits licenciés de réseaux socio-professionnels face à menace  des gadgets libres? Et cette suite d’applications Google viendra-t-elle à bout de Share Point dans les entreprises ? Qu’en pensez-vous ?

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Les applications «mashups» ont-elles leur place dans l’entreprise ?

13 mars 2010

Les applications «couplangées» (mashups) mettant en scène le Web en temps réel, la géolocalisation et la mobilité, de type FourSquare, ont-elles leur place dans l’entreprise? C’est la question que je me pose à chaque fois que j’utilise ces nouvelles «darling» du Web 2.0, comme aime à les appeler Michelle Blanc. Michelle relève avec justesse leur utilité en termes de marketing sur le Web mais  ont-elle non seulement leur place mais aussi une quelconque utilité «DANS» l’entreprise ?

Imaginez… La majorité d’entre elles n’ont pas encore intégré les blogues, les réseaux sociaux ou encore les applications de micro-blogging à la Twitter comme Yammer. Alors….Le fait que personne ou presque n’utilise encore le Web en temps réel en entreprise signifie-t-il que les applications possibles n’y verront jamais le jour ? Que non à mon avis…

Car l’enjeu est intéressant. Vous imaginez ce que de telles applications pourraient faire pour les plans d’urgence des entreprises ? Jadis naguère on utilisait des cartables de procédures, des montagnes d’organigrammes  qui résultaient en une cascade téléphonique de responsables prêts à être rejoints sur leur téléphone portable. Finie cette époque… Plus besoin que d’un Nexus ou un iPhone pour gérer le tout avec des accès à tous les médias sociaux ou traditionnels, en temps réel ou non…

Je prends un second exemple parmi plusieurs autres: un représentant de la SAQ qui fait le tour des vignobles du Bordelais à la recherche de nouveaux produits. Il pourrait ainsi rendre compte de son périple et de ses découvertes en temps réel avec les membres de son équipe au Québec par le biais de l’intranet  avec appréciations, commentaires, photos et même vidéos… Et imaginez que les propriétaires du vignoble utilisent la réalité augmentée pour fournir à son visiteur de l’information sur les cépages, les millésimes, sur l’histoire de la propriété, etc. De la science-fiction vous dites ?

Regardez bien cette vidéo sur le projet CultureClic,  conçu par les ami(e)s Tatiana Faria-Salomon, Natacha et Sacha Quester-Séméon d’ i-Marginal et piloté avec la Cité des sciences et de l’Industrie (un lieu universcience) pour Proxima Mobile.

Le mobile, le Web en temps réel et la réalité augmentée, la géolocalisation et bientôt un réseau social, tout cela dans un «mash-up». La transposition en entreprise est possible, inévitable et pour ma part, souhaitable pour la réalisation d’un plan intégré de création de la mémoire d’entreprise™

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Fais-moi un intranet 2.0. Groupe Canam se pose en leader de l’entreprise 2.0 au Québec !

1 mars 2010

Vendredi dernier, j’étais à la conférence sur les communications internes, organisée par l’Institut Canadien afin d’y co-présenter «Le Web 2.0 à l’interne: indispensable, nécessaire ou superflu» avec une de mes clientes, soit Nathalie Pilon, directrice des communications électroniques chez Groupe Canam. Je faisais l’introduction sur l’entreprise 2.0 et la création de la  mémoire d’entreprise™ alors que Nathalie a parlé de collaboration et d’Intranet 2.0. Bien sûr nous avons répondu indispensable mais avec quelques nuances…

C’est qu’après avoir proposé une stratégie en trois étapes pour transformer leur vieil intranet, la récession dans la construction et le manque de ressources ont fait que le projet, présenté fin 2007 a pris deux ans avant de débloquer. Nathalie a donc présenté le projet-pilote de réunion corporative sur Facebook qui a connu tant de succès à l’interne qu’il a permis de réactiver le projet intranet mais aussi du succès à l’externe, étant présenté à webcom-Montréal en novembre 2008 et ayant reçu un Prix d’excellence Platine de la SQPRP. Elle a aussi levé le voile sur la mise en oeuvre de la première phase de leur nouvel intranet 2.0 collaboratif qui va faire jaser au cours des prochains mois.

Leader de la révolution numérique?

Déjà, cette nouvelle mouture répond en plusieurs points à ce que ReadWriteWeb considère comme les tendances 2010: la personnalisation, le Web en temps réel, le Web mobile, les communautés. Et en prime, un projet-pilote d’accès à l’intranet de la maison pour tous les employés! Les nouveaux espaces collaboratifs déjà disponibles dans l’intranet de Groupe Canam ont permis de publier une infolettre générée par les employés en projet-pilote avant de faire passer son journal interne dans la même formule.

Parmi les autres nouveautés 2.0, l’intranet va aussi proposer une encyclopédie baptisée Canampédia, un CanamTube et un Flickr interne, Des wikis de projet (plus de 103 espaces de travail collaboratifs de type wiki sont déjà en place) et de nombreuses applications en RealTimeWeb (messagerie instantanée et réunions en ligne à la Skype) et de géolocalisation entre autres, pour les camionneurs, tout cela intégré à l’intranet et aux processus d’affaires, ouf…

La maquette de la nouvelle page d’accueil de l’intranet

Le Groupe Canam veut se positionner comme le leader de la révolution numérique dans le domaine de la construction… Malgré la crise économique, elle risque d’arriver en premier au fil d’arrivée avec sa stratégie axée sur l’intégration de ses stratégies Web intranet-extranet-Internet. Car l’intranet, baptisé «Sphère, le monde Canam» va permettre aux partenaires et fournisseurs d’accéder à de l’information et des applications. Il va aussi rejoindre les employés actifs ou retraités à la maison et ainsi ouvrir la possibilité d’idéagoras mentoriales… Et je ne parle même pas des sites Internet du Groupe et des nouveautés qui seront disponibles, notamment pour la force de vente.

Je pourrais aussi vous parler des communautés internes, de librairie virtuelle, de bottin téléphonique relié au profil professionnel ou géographique, de l’engin de recherche Google, de l’accès à toutes ces données en mobile pour l’instant uniquement sur Blackberry. Bref, la mise en place sur une période de 18 mois des fondements de la première vraie entreprise 2.0 au Québec. Pas besoin de faire de dessin pour comprendre que cette première soulève déjà beaucoup d’intérêt. Ainsi, le projet-pilote de départ a généré un billet sur le blogue collectif rezopointzero et une mention dans le récent bouquin de Serge Leclerc. Nathalie sera aussi aux deux prochaines éditions de webcom, soit le 7 avril à Toronto et le 26 mai à Montréal.

Projets-pilotes et meilleures pratiques

Et comble de chance, Groupe Canam pourra présenter son projet et ses réalisations wikis devant nul autre que le co-fondateur de Wikipedia, soit Jimmy Wales. En effet, ce dernier sera à Montréal le 26 mai et fera office de conférencier-keynote à l’ouverture de la conférence, soit tout juste avant la présentation de Nathalie dans la piste Entreprise 2.0.

J’espère que vous avez remarqué que depuis le début de ce billet, j’ai écrit à plusieurs reprises sur les projets-pilotes de Groupe Canam. Ces derniers sont nombreux certes mais font partie d’une stratégie basée sur les meilleures pratiques en Entreprise 2.0 comme en gestion du changement. Dans le cas du projet Facebook, il a servi de preuve de concept et démontré que des cadres habituellement très peu réceptifs peuvent y trouver des avantages non seulement personnels mais aussi d’affaires et démontré que le Web 2.0 en entreprise est non pas possible mais souhaitable. Il a aussi démontré qu’un projet et surtout une stratégie Entreprise 2.0 gagnante a besoin d’un appui venant de la haute direction. Chez Groupe Canam, cet appui est venu du président et chef de l’exploitation, Marc Dutil considéré par plusieurs comme un «early adopter». Toutes les entreprises n’ont pas cette chance…

Les autres projets-pilotes dans l’intranet auront le bénéfice d’introduire le changement à petites doses et de corriger le tir en cas d’échec. La recette n’est pas nouvelle: introduction graduelle de nouvelles technologies et de nouveaux usages mais ce qui est nouveau, c’est de la faire en mode itératif et surtout en correspondance avec les besoins exprimés par les usagers.

Juste quelques lignes en terminant pour souligner que ces histoires à succès au Québec il y en a encore trop peu. Certes la tenue de webcom à Montréal aide nos entreprises en présentant des études de cas venues d’Europe et des USA . Surveillez donc la programmation de la prochaine édition qui sera disponible d’ici à la mi-mars. Mais webcom n’est qu’un éveilleur de consciences. Le reste du chemin doit être franchi par les entreprises elles-mêmes et si possible guidées par des spécialistes reconnus et établis. En cela, attention à tous les pseudo-spécialistes nés de la dernière pluie 2.0…

Et encore quelques dernières pour souligner que notre conférence a connu un succès remarquable si l’on se fie aux questions et commentaires des participant(e)s et aux félicitations des organisateurs. Ma prochaine conférence: «Les nouveaux médias, vous connaissez… Mais savez-vous comment les exploiter ?». Elle aura lieu le mercredi 3 mars devant les membres de la Chambre de Commerce de Terrebonne.

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Le Web en 2010: le vertige des listes et trois tendances lourdes!

30 décembre 2009

Je dois vous avouer que j’ai régulièrement le vertige, surtout en hauteur mais aussi à l’approche du Nouvel An… En cette période de l’année, je ressens un sentiment bizarre qui a été identifié hier par l’amie Suzanne Lortie. Elle en a même fait le sujet de son dernier billet sur son blogue: Le vertige des listes

Un vertige face à un véritable fléau qui afflige régulièrement les médias aussi bien traditionnels que Web mais aussi les blogues, les statuts Facebook et Twitter, surtout en cette période de fin d’année où les bilans sont chose courante. D’ici au début de 2010, on ne verra que ça : top ten IPO candidates for 2010 chez TechCrunch, 10 ways social media will change 2009 ou encore Top 10 YouTube Videos of All Time chez ReadWriteWeb et ainsi de suite.

Je dois avouer qu’il serait aisé de tomber dans cette facilité et de faire mon propre décompte de mes dix meilleurs billets de 2009 ou encore de faire mon appréciation des dix moments marquants du Web 2.0 en 2009 ou encore mieux faire de la prospective et de parler des 10 technologies qui marqueront la prochaine décennie!

Facile et payant. En effet, ces classements, listes et décomptes vous valent habituellement une excellente couverture sur Twitter comme le démontrent les 2 626 tweets faits à date sur ces prédictions de RWW. Et que dire du trafic encore plus important généré sur l’article certes, mais aussi sur l’ensemble du blogue par le biais des liens fournis sur les articles similaires.

Bref, vous le comprendrez, je n’aime pas cette sensation de vertige des listes, de catégorisation, de tout vouloir mettre dans des cases, même si les listes peuvent parfois être utiles comme elles l’ont été au tout début de leur apparition sur Twitter.

Tendances 2010

Mais j’aime bien, à chaque fin d’année, faire un tour de tous les blogues que je suis régulièrement (eh oui, «listés» dans mon Netvibes) question de faire un peu de veille sur ce que seront les grands courants ou tendances lourdes qui vont influencer le Web au cours de la prochaine année mais aussi au cours des suivantes car les grands courants de fond sont souvent mouvants, changent de forme ou de direction.

Ainsi, plusieurs blogues maintiennent que 2010 sera l’année des gestionnaires de communauté. Certes, plus il y aura de communautés 2.0 sur le Web mais aussi dans l’entreprise, plus il y aura besoin de personnes pour les gérer et les animer. Donc, oui, on en verra de plus en plus, regroupés dans des listes ou communautés comme celle de Luc Legay.

1) L’Internet des données

Mais ce ne sera pas le grand courant de fond. Pour le trouver, il ne faut pas aller très loin. J’en parle régulièrement sur ce blogue : Les données. Et en cela, ReadWriteWeb confirme dans son analyse de la première de cinq grandes tendances pour 2010.

ReadWriteWeb’s Top 5 Web Trends of 2009:

1. Structured Data
2. The Real-Time Web
3. Personalization
4. Mobile Web & Augmented Reality
5. Internet of Things

Eh oui, encore une liste… Les «Structured data» ou encore «linked data», le crédo de Tim Berners-Lee, seront à l’avant-scène tout comme le Web Squared ou Web². En effet, avant de parler de Web 3.0, de Web sémantique ou de Web 3D, certains dont Tim O’Reilly, ont vu 2010 et les prochaines années comme des années de transition et ont théorisé sur cette dernière. Pour en savoir plus, je vous reporte à CE BILLET que j’ai commis plus tôt cette année.

Mais il est tout aussi important pour l’évolution du Web d’être capables de mettre en place une infrastructure matérielle et logicielle robuste et sécuritaire. Où iront toutes les données que nous générons, individus comme entreprises? Ces données gérées et entreposées sont-elles sûres, protégées ? Le Cloud Computing est-il à l’abri des «hackers»? Qu’arrriverait-il aux données en cas de sinistre, de faillite ou de vente de l’hébergeur?  Le «nuage» sera-t-il à l’origine d’une cyber-guerre?

Voilà une foule de questions qui seront à l’avant-scène et je vous conseille de lire l’excellente analyse faite par la MIT Technology Review et intitulée «Security in the Ether». Vous y trouverez plusieurs réponses. C’est et de loin, le meilleur article sur le sujet depuis des lunes…

2) Real-Time Web et Web mobile

Et je souscris à l’analyse faite par RWW sur le Real-Time Web et le Web mobile et ce n’est pas pour rien que nous étions plus de 2 300 réunis à LeWeb09 en décembre pour entendre les ténors du Web, dont Evan Williams, nous parler de Skype, Twitter ou UStream mais aussi de Square, de géolocalisation et de la popularité croissante de Foursquare ou Gowalla. Ce qui devrait logiquement déboucher sur l’Internet of Things mais la réalité augmentée elle, devra attendre, n’en déplaise à certain(e)s…

3) L’expertise des retraités

Et n’en déplaise à d’autres, 2010 sera aussi l’année où l’on verra coexister en entreprise quatre  générations différentes d’employés et  en 2015 l’arrivée d’une cinquième et cela est aussi une tendance lourde… Eh oui, fallait bien que je traite aussi de l’entreprise 2.0. Donc, finie l’utopie de la retraite à 55 ans! Fini aussi l’illusion que les générations Y et NetGen allaient balayer les BabyBoomers et leurs prédécesseurs.

Le Harvard Business Review a ainsi relevé les cinq générations qui devraient se côtoyer dans les entreprises:

  • Traditionalistes, nés avant 1946
  • Baby Boomers, nés entre 1946 et 1964
  • Gen X, nés entre 1965 et 1976
  • Millennials (Gen Y), nés entre 1977 et 1997
  • Gen 2020 (Gen C ou encore NetGen), nés après 1997

Un peu tiré par les cheveux pour la première et la dernière, vous dites? Regardez bien ce diagramme publié avec le HBR:

Les projections ici voient une décroissance constante des BabyBoomers. Rien de moins certain. Beaucoup d’entre eux reviennent au travail, leur revenu de retraite se révélant insuffisant alors que dans bien d’autres cas, c’est la caisse de retraite de l’entreprise qui est épuisée ou réutilisée à d’autres fins.

Bien des gouvernements sont en train de revoir leur politique de gestion des fonds publics de retraite et songent à mettre en place, comme en France, des incitatifs pour les entreprises à récupérer les savoirs de leurs retraités, comme je mentionnais dans ce billet.

D’ailleurs, le HBR note:

«In 1986, when the youngest Baby Boomers entered the workforce, the percentage of knowledge necessary to retain in your mind to perform well on the job was about 75 percent (according to research by Robert Kelley). For the other 25 percent, you accessed documentation, usually by looking something up in a manual. In 2009, only about 10 percent of knowledge necessary to perform well on the job is retained — meaning a myriad of other sources must be relied upon.»

Pour 90% des savoirs et des expertises nécessaires pour bien accomplir son travail, il faut avoir recours à d’autre chose que sa propre mémoire. De là l’importance de créer la mémoire d’entreprise™ et les retraités ont un rôle important à jouer dans cette construction.

Plusieurs entreprises comme IBM (ci-dessus) et sites publics comme YourEncore proposent déjà aux retraités de troquer leurs expertise contre des $$$ sonnants et trébuchants et favorisent aussi le transfert d’expertise entre les jeunes travailleurs et leurs aînés à la retraite. Ce phénomène  de création de communautés «idéagoriennes», soyez-en certains, va s’accélérer à partir de 2010!

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Du crowdsourcing aux bijoux de famille

29 novembre 2009

Lentement mais sûrement, le Québec est en train de combler le retard en matière de Web 2.0 et je ne mentionne même pas les médias sociaux… J’ai déjà écrit un billet sur le grand dégel en matière d’intégration des outils Web 2.0 en entreprise et j’en traiterai à nouveau sous peu mais là, je veux vous écrire quelques lignes sur un des phénomènes de l’heure dans le 2.0.

Lequel? Le «crowdsourcing», généré par les idéagoras et terreau fertile pour l’innovation. C’est un secret de Polichinelle et j’en ai déjà parlé mais toujours en citant les USA comme modèle. Mais depuis quelques mois, les initiatives tombent au Québec comme les pommes de l’arbre en automne…

L’environnement

Première initiative, présentée à webcom-Montréal en mai dernier: challengeyourworld.com. Faut donner crédit à toute l’équipe mais en particulier à l’ami Martin Lessard, un de nos grands visionnaires du Web québécois et artisan Internet de la première heure.

La plateforme est une idéagora mise au service de l’environnement et a généré des idées. Mais pas seulement que des idées et c’est cela une idéagora: elle génère des actions concrètes et dans le cas de Challenge Your World, les idées se transformeront en startups ou entreprises vertes. Elle a aussi généré de la créativité en vidéo, récompensée dernièrement au théâtre Impérial.

Le transport

Parlant de créativité et d’idées nouvelles, un des navires-amiral de l’économie québécoise a aussi pris le train et ce n’est pas qu’un jeu de mot ou une figure de style. Bombardier Transport Berlin et faisant a mis en ligne une idéagora en soutien au concours “YouRail – visions du transport moderne”.

Les participants à ce concours peuvent présenter leurs designs créés librement pour trois types de déplacements : d’agrément, d’affaires et de banlieue. Dans une autre catégorie, les participants peuvent utiliser un outil de configuration 3D pour concevoir des revêtements de sièges qui créeront des intérieurs invitants. La date limite pour participer à ce concours est le 14 décembre 2009..

Des dirigeants de Bombardier ainsi que des experts externes sélectionneront le concept gagnant et décerneront des prix d’une valeur de 10 000 euros, (15 000 dollars US) aux meilleures suggestions. Bombardier présentera les concepts retenus au salon InnoTrans, la plus importante foire commerciale de technologie ferroviaire au monde, qui se tiendra à Berlin en septembre 2010.

Bon, ce n’est pas encore le concept ultime où les pairs votent pour la meilleure idée mais quand même, on y retrouve les liens sur la page Facebook, le compte Twitter, Del.icio.us, Digg, Stumbleupon et MySpace et dans la communauté, profils personnels et widget ShareThis.

La mémoire…

Ce qui m’amène au troisième cas d’espèce, soit celui de la série «J’ai la mémoire qui tourne», une production de Guylaine Maroist des Productions de la ruelle pour Astral Média et le canal Historia.

Non? Vous devriez. C’est un petit bijou de mémoire collective récupérée et actualisée, soit en directe ligne avec la mouvance  des LifeLogs et de la mémoire d’entreprise™. Dans cette série télévisée, on demande à toute la population du Québec de fouiller dans les armoires, les vieux coffres hérités des parents ou grands-parents, d’en ressortir les bobines de films en 8mm et Super8 ou les cassettes  Beta et de les faire parvenir aux producteurs.

Mais ce n’est pas tout… En plus du travail éditorial qui mène aux émissions thématiques, on demande à tous de participer sur le site en taggant les émissions, en commentant sur le blogue en plus de pouvoir suivre par fil RSS et groupe Facebook. Ne manque plus que Twitter…

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Communautés 2.0 en entreprise: trois niveaux personnalisés!

15 novembre 2009

On a cru au départ au grand paradigme de la transformation globale et uniforme de l’entreprise traditionnelle en entreprise 2.0. La pratique est en train de prouver le contraire… En effet, plus je travaille avec mes clients au déploiement de stratégies Web 2.0 et de certains de ses outils à l’intérieur de leurs entreprises, plus je m’aperçois que ce déploiement doit se faire de façon graduelle, par projets pilotes.

Mais aussi en phases mesurées dans le temps (j’entends certains parler d’étapisme…) et que nous devons surtout ternir compte de réalités différentes dans les unités d’affaires et profiter si possible d’une refonte de l’intranet existant (s’il existe bien entendu), miser sur ses forces et corriger ses faiblesses. Un peu comme l’a défini Ross Dawson dans ce diagramme:

Les réalités sont très différentes, que se soit au point de vue fonctionnel ou opérationnel. La mise en place des communautés internes, blogues ou wikis doit s’intégrer dans une stratégie de refonte de l’intranet existant et profiter si possible des fonctionnalités de personnalisation afin de présenter aux employés les informations corporatives et la conversation sur ces dernières ainsi que la collaboration sur les grands enjeux de l’entreprise dans un espace global et ouvert.  Bref, l’intranet offrira par la gestion des profils personnels (personnalisation et SSO), un accès illimité à cette grande communauté d’entreprise.

Mais il n’y a pas que cette grande communauté… Là, je rejoins le discours que nous tenions au début des années 2000 en tant que spécialistes de l’intranet. La personnalisation des intranets est la solution à l’intégration du Web 2.0 dans l’entreprise en permettant de créer différents niveaux de communautés dans l’entreprise.

Dans mes conférences antérieures, je parlais de trois niveaux de personnalisation dans l’intranet d’entreprise: Moi en tant qu’employé, moi en tant que spécialiste dans ma communauté professionnelle, et moi en tant qu’employé dans l’entreprise. Ces trois niveaux, je les applique maintenant aux communautés qui généreront pas la suite les réseaux internes.

Premier niveau

Comme nous venons de le voir, le premier niveau de communauté touche l’entreprise dans son ensemble. Des communautés que je nomme d’intérêt et qui sont ouvertes à tous les employés: profil personnel et professionnel à partager avec tous afin de faciliter la communication et la conversation, faciliter aussi l’identification des expertises et faciliter l’innovation participative. Ces communautés d’intérêt sont corporatives et créées et animées par un gestionnaire de communauté aidé de super-utilisateurs qui forment habituellement jusqu’à 10% des employés.

La communauté d’intérêt et ouverte chez Booz Allen Hamilton

C’est encore et toujours par un portail personnalisé que les employés accèdent à ces communautés. Ces dernières comprennent principalement des outils de communication sociale tels que blogues, micro-blogues et réseaux professionnels, le pendant interne du réseau social. Elles comprennent aussi outils de partage de photo et de vidéos, des fonctions RSS et de messagerie instantanée, de «bookmarking», de «tagging» de votation populaire, de sondage et des idéagoras internes.

Deuxième niveau

À ce niveau, les communautés se spécialisent et deviennent des communautés de pratique, si chères aux spécialistes des ressources humaines qui ne jurent que par la gestion du savoir. En effet, c’est à ce niveau que les communautés génèrent des contenus d’expertise ou de mémoire d’entreprise™ à partager entre employés d’une même spécialité en vue d’un transfert générationnel. Comme pour les premières, ces communautés de pratique sont animées par des super-utilisateurs, toujours sous la coordination d’un gestionnaire de communautés.

Les trois niveaux de communauté de pratique chez Wachovia

Blogues d’expertise et wikis encyclopédiques y foisonnent ainsi que le partage de vidéos et photos mais aussi une ou des idéagoras en extranet pour établir un lien avec les retraités afin de récupérer leur expertise et établir des liens de mentorat avec les plus jeunes en entreprise. Cela, IBM l’a bien compris avec cet extranet:

Au deuxième  niveau, la personnalisation commence à jouer un rôle plus actif car les divers outils ne sont pas nécessairement disponibles à tous les employés de l’entreprise. Ils le seront en fonction de leur profil professionnel, de leur expertise ou de leur intérêts particuliers.

Troisième niveau

Ce niveau est par essence, beaucoup plus «granulaire», met en scène des communautés de projets et offre des outils de collaboration opérationnels. Ce sont en particulier des wikis ou blogues de projet et dans bien des cas, ces derniers sont munis de système de sécurité et de confidentialité plus ou moins élaborés et seulement les membres des équipes y sont autorisés, toujours en fonction de leur profil professionnel, tel que défini par l’outil de portail intranet, des outils tels que SharePoint, WebSphere, ou SAP Enterprise Portal mais d’autres aussi comme Google…

Ces communautés, comme pour les précédentes sont aussi régies par des codes d’éthiques ou «règles d’engagement». Ces dernières sont soit établies par concensus, ce qui est souhaitable mais dans certains cas, de façon unilatérale par la direction…

Le wiki de service de la US Navy à accès privé et nommé Anchorpedia

Dans ces environnements sécurisés, les membres des communautés fermées ont quand même accès à tous les autres outils du Web 2.0 décrits au premier niveau et sont animés et modérés par des responsables de communautés professionnelles.

Dans certaines entreprises, ces communautés fermées ne se parlent pas du tout entre elles ou ne parlent pas au reste de l’entreprise, perpétuant les silos pour des raisons de confidentialité et de sécurité. Mais ces raisons et ces niveaux varient d’une entreprise à l’autre et idéalement, elles devraient décloisonner les employés confinés à ces silos mais ce n’est pas demain la veille et pour le moment il faut faire avec.

C’est ce qu’a fait la très secrète CIA… Étrange de parler de Google dans un environnement sécurisé mais je prends l’exemple des communautés collaboratives mises en place à Langley. J’en ai déjà parlé dans un billet à la suite de la présentation qu’avaient fait Sean Dennehy et Don Burke à la conférence Enterprise 2.0 de Boston en 2008. C’est grâce à l’aide et aux technologies de Google que la CIA s’est dotée d’Intellipedia.

Intellipedia est un ensemble d’initiatives 2.0 :

  • Intellipedia une encyclopédie d’aggrégation
  • Intelink blogs pour la communication
  • Tag|Connect (similaire à del.icio.us ) pour le classement
  • Inteldocs (un SGD pour le partage de docs à l’ensemble de la communauté)
  • Gallery (similaire à Flickr pour le partage de photos)
  • iVideo (similaire à YouTube pour le partage de vidéos )
  • Intelink Instant Messaging (IIM)
  • Really Simple Syndication (RSS)

D’autre part, l’environnement collaboratif mis en place n’est pas le vaste agora communautaire que l’on imagine mais plusieurs environnements avec trois niveaux de sécurité adaptés qui correspondent aux trois niveaux que j’ai identifiés plus haut :

  • Sensitive But Unclassified (SBU) (Intelink)
  • SECRET (SIPRNet) -U)
  • TOP SECRET (JWICS)

En arriver à implanter cet environnement horizontal dans une structure si hiérarchique et secrète relève du tour de force. Burke et Dennehy l’avouent : «Le projet en est encore à la phase initiale des «early adopters» qui ne sont pas tous des jeunes… La preuve est que le plus actif a la soixantaine avancée». En fait, Intellipedia comprendrait, dans sa partie Wiki, quelque 35 000 articles (200 000 pages) …

Finalement, ce genre de projet nécessite une gestion importante du changement :«We still call collaborators spies !» a conclu avec justesse Sean Dennehy.

NDLR: Ce billet sera aussi publié sur le blogue de notre agence soit Allard Hervieu Communication.

Communication interactive Entreprise 2.0 Innovation Mémoire d'entreprise

Les idéagoras ont une étonnante attractivité pour l’entreprise: ses retraités!

3 octobre 2009

La semaine dernière dans CE billet, j’ai rapidement traité des idéagoras, ces plates-formes de collaboration mais surtout de génération d’idées et d’innovation, repérées et identifiées comme telles par Don Tapscott dans son bouquin Wikinomics, publié en 2006. Le phénomène n’est donc pas nouveau, surtout quand on réalise que le site Innocentive a été créé en 2001, soit bien avant l’arrivée du phénomène 2.0. J’avais déjà aussi écrit sur leur potentiel innovant dans un premier billet en 2008.

Toutefois, ce que je n’ai jamais écrit à leur sujet mais que je souligne à grands traits  dans toutes mes conférences sur l’entreprise 2.0 et sa mémoire, c’est que ces idéagoras ont une étonnante attractivité pour l’entreprise et… ses retraités!

Et pour ce faire, je donne toujours l’exemple de la plate-forme YourEncore (image ci-dessous) qui est le lieu de rencontre des entreprises à la recherche d’expertise et de solutions potentielles à des problèmes en faisant appel aux membres de la communauté des retraités.

C’est du pur « crowdsourcing » et un bon moyen pour les entreprise d’aller puiser à peu de frais dans le formidable bagage d’expertise que détiennent les membres de cette communauté.

Récupérer l’expertise un enjeu majeur

Comme je le mentionne dans mes conférences, imaginez que les entreprises, au lieu de perdre l’expertise de leurs employés qui partent ou sont à la retraite, pouvaient mettre en place, en extranet, de telles plate-formes et ainsi garder le lien avec ces derniers. Un lien permettant d’avoir recours à leur expertise contre rétribution, comme c’est le cas pour YourEncore. Bien mieux ainsi que de laisser cette expertise aller à ses concurrents non?

Et que dire aussi de la possibilité pour les départements de communication et des RH de garder un lien beaucoup plus fort maintenant que le journal interne papier n’est plus (ou presque).Cet enjeu de l’expertise des retraités va devenir, à mon avis, un enjeu majeur au cours des prochaines années. Qu’on se le dise: d’un côté, les sociétés occidentales vont perdre entre 30 et 50% de leur employés d’ici cinq ans. De l’autre, les nouvelles générations n’ont pas le nombre suffisant pour combler cet immense trou de main-d’oeuvre et d’expertise.

Que va-t-il se passer alors ? J’estime que les entreprises devraient être pro-actives et qu’elles mettent à profit des solutions comme les idéagoras pour retraités, sinon les gouvernements risquent de leur forcer la main avec des législation de soutien car c’est là l’autre partie de l’équation. Avec le nombre croissant de retraités, les régimes de retraite d’entreprise, lourdement taxés par la récente crise et les caisses publiques risquent de manquer de fonds.

De plus, les retraités eux-mêmes sont de plus en plus nombreux, après la dolce vita des premières années, à vouloir compter sur un revenu d’appoint. Imaginez alors tout le potentiel d’un extranet/ideagora d’entreprise qui leur offre cette possibilité tout en les laissant travailler de la maison, ce qui réduit, entre autres, les frais en espace-plancher pour les entreprises.

Il y a une entreprise qui a déjà compris le phénomène. Laquelle? Je vous le donne en mille. C’est Big Blue! Eh oui, IBM, le vaisseau amiral de l’entreprise 2.0 a maintenant sa plate-forme de crowdsourcing pour ses retraités et appelée The Greater IBM Connection.

Chez IBM, on ne parle pas d’idéagora mais bien de « business and social network». The Greater IBM Connection est donc ouverte non pas seulement au principe de la résolution de problèmes (les seekers et solvers) mais aussi à la socialisation entre retraités et employés actifs, assurant ainsi le lien de communication. Génial, quoi! Alors, à qui le tour ?

Cloud Computing Entreprise 2.0 Ideagoras Innovation Mémoire d'entreprise wikis

L’entreprise 2.0: Gartner et son Hype Cycle confirment la progression

11 août 2009

Merci à Olivier Mermet pour m’avoir donné l’inspiration pour ce billet en publiant le sien sur le Gartner Hype Cycle 2009 et Microblogging. Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas été sur le site de la firme de vigie technologique Gartner, qui est reconnue justement pour publier régulièrement ces graphiques qu’elle nomme « Hype Cycles » et qui donne une bonne idée du cycle de vie des principales innovations technologiques, que ce soit en informatique ou en Web.

Donc, en consultant le graphique ci-dessus, supposé montrer le cycle de vie du micro-blogging, dont Twitter, une chose m’a particulièrement frappé. C’est le cycle lui-même et sa transposition pour l’entreprise 2.0. La majorité des technologies que vous pouvez voir sur le graphique et qui ont dépassé le « Peak of Expectations, franchi le « Through of Desillusionment » vont atteindre la maturité. Et qui dit maturité, dit intégration par les entreprises pour atteindre le fameux « Plateau of Productivity ». C’est là que s’articule finalement toute bonne stratégie d’intégration des technologies du Web 2.0, basée sur la collaboration, l’innovation et la création de la Mémoire d’entreprise™.

Le cycle de Gartner vient aussi entériner plusieurs autres études, dont celles du compétiteur Forrester, qui publiait à la fin 2008 le graphique suivant sur l’adoption des technologies du Web 2.0 par les entreprises. Le constat est clair: les entreprises, surtout aux USA et aussi en Europe adoptent graduellement les premières technologies du Web 2.0. Au Québec maintenant de se réveiller… (Commentaire éditorial)

Les deux notent la progression des blogues corporatifs, des wikis et surprise… des agoras d’idées ou ideagoras, terme popularisé par Don Tapscott dans son bouquin Wikinomics,  mais pas des réseaux sociaux professionnels ou des suites intégrées appelées CSE: (Community Software for Enterprises). D’ailleurs, je suis justement à évaluer l’une d’entre elles soit la nantaise SeeMy. Je vous en reparle dans un prochain billet.

Même chose pour le micro-blogging. On est loin de son adoption par les entreprises même si de nombreuses solutions sont maintenant offertes, dont Yammer et de SocialText. Même chose également pour l’évanescente WebTV. La télé corporative n’a jamais levé dans les années 90. En sera-t-il de même pour sa successeure 2.0? Dernier point à noter. Le Cloud Computing atteint le sommet du «Peak of Inflated Expectations ». Beaucoup d’attentes donc, mais l’informatique dématérialisée dans le nuage Web saura-t-elle séduire les informaticiens d’entreprise, dont le boulot dépend d’une technologie intra-muros et surtout ses experts en sécurité? On est loin de la coupe aux lèvres…

Entreprise 2.0 LifeLogs Mémoire d'entreprise Web 3.0 Web sémantique

Le Web en temps réel: nouvel Eldorado ou étape transitoire?

10 août 2009

Plus d’une semaine sans avoir écrit une seule ligne sur mon blogue… Syndrome de la page blanche??? Non, c’est juste une panne d’inspiration… Ce matin, c’est l’ami Christian Joyal, qui m’a «dépanné» sur Twitter. Christian venait de publier ce Tweet: @iamkiai: Betting on the Real-Time Web http://tinyurl.com/kk9a2g

Référence est faite à un article paru dans l’édition Web de BusinessWeek sur un nouveau phénomène qui est en train de monter en puissance, qui est la nouvelle «lubie» de l’ami Laurent Maisonnave et qui se nomme le «Real-Time Web». Laurent en parle comme du nouvel Eldorado du Web alors que John Borthwick, un des investisseurs de Twitter et CEO de betaworks en parle comme du «Next Big Thing». Pas d’accord. Je suis toujours d’avis que le Web 3.0 sera sémantique. Donc, le Real-Time Web est, à mon avis, une étape transitoire, ce que Tim O’Reilly et Dion Hinchcliffe ont identifié comme étant le Web Squared ou Web² . Mais cette étape, à n’en pas douter, est très importante.

Pour les investisseurs Internet tels que Borthwick ou Ron Conway, c’est un marché de plusieurs milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. D’ailleurs l’article de BW propose un « slide show » de 59 diapos présentant toutes les compagnies ou « startups » présentant des produits à même de générer le Web en temps réel. Bien sûr, Twitter, TweetDeck, SeesmicDesktop ou FriedFeed, mais aussi Kyte et UStream ou ChartBeat, etc. Pas surprenant que Twitter ait levé récemment un 35 millions $.

It’s all about Data…

Vous connaissez ma lubie pour les données sur le Web…C’est là l’enjeu crucial… Le futur du Web va se jouer sur ces données. Les nôtres et celles des entreprises. Le Web 3.0 ou 4.0 ou sémantique ou autre sera celui qui réussira à faire un tout cohérent de ce que le Web 2.0 et le Web en temps réel ou Web² vont produire dans les prochaines années, soit une masse gigantesque de données. Sir Tim Berners-Lee parle du défi de lier toutes ces données et met de l’avant le W3C SWEO Linking Open Data community project.

De son côté, Google, qui d’autre, a lancé plus tôt cette année, sa nouvelle option Google Squared. Tiens donc… Et c’est la VP Marissa Mayer qui en avait fait l’annonce dans cette vidéo:

Cette même Marissa Mayer que j’avais rencontrée à Paris à la conférence LeWeb08. J’avais ensuite écrit dans mes billets post-conférence :

« Mais voilà qu’en début d’année, madame Mayer en remet une couche et signant sur le blogue de Google un long billet sur le futur de la recherche Web : «The Future of Search», un remarquable travail d’analyse de l’avenir de Google Search. Ce que je retiens, c’est le dernier paragraphe de la conclusion où elle parle de l’engin de recherche idéal et le reproduis ici :

«So what’s our straightforward definition of the ideal search engine? Your best friend with instant access to all the world’s facts and a photographic memory of everything you’ve seen and know. That search engine could tailor answers to you based on your preferences, your existing knowledge and the best available information; it could ask for clarification and present the answers in whatever setting or media worked best. That ideal search engine could have easily and elegantly quenched my withdrawal and fueled my addiction on Saturday. I’m very proud that Google in its first 10 years has changed expectations around information and how quickly and easily it should be able to be retrieved. But I’m even more excited about what Google search can achieve in the future.»

Un engin intuitif et qui peut chercher de lui-même dans des carnets de vie personnels (ou LifeLogs) ou dans des banques de mémoire d’entreprise. Après Microsoft et Twine, Google entrera de plein pied dans le Web sémantique.»

Cet engin intuitif, c’est justement ce que Mme Mayer a présenté avec Google Squared, du moins à son premier stade de développement. Et comme je le disais, il y a d’autres joueurs, ne comptez pas Microsoft pour battu et regardez aussi des illustres inconnus pour le moment comme Twine et Darwin. Et en particulier cette dernière soit Darwin Development Corporation, une startup de Boston avec des ramifications montréalaises, fondée par Thierry Hubert. Les deux premiers paragraphes de leur présentation sur leur site en dit beaucoup :

« We believe that our Emergence Ranking™ of Web events produces a more meaningful result to users over the existing popularity ranking techniques. Our Awareness Engine™ is named DARWIN because it classifies and correlates Web events according to attractors of the chaotic nature of the Web 2.0.

DARWIN embraces the growing and unstructured Web events into a scaleable ecosystem transforming this “chaos” of information into a meaningful and targeted expression for its users and clients.»

Et le Web 3.0 basé en partie sur ces outils de recherche et d’analyse intuitive des données viendra finalement concrétiser en entreprise la dixième et dernière étape de ce que je nomme la Mémoire d’entreprise™. C’est Jon Husband qui m’avait mis sur cette piste il y a quelque temps en disant qu’il est buien beau de vouloir créer une mémoire en entreprise, de bâtir, communiquer, partager, identifier, agréger, récupérer, transmettre, documenter et gérer les savoirs mais il faut, pour faire tout cela, être capable de rechercher et trouver ces savoirs dans des montagnes de données ainsi générées en entreprise.

Pour cela, il faut certes lier les données, mais aussi un cortex virtuel pour faire les corrélations et extraire l’information du chaos de données…

Communication interactive Entreprise 2.0 Ideagoras Innovation Intranet Médias sociaux Mémoire d'entreprise wikis

Les médias sociaux et la perte de productivité des employés? Mon oeil…

2 août 2009

C’est dimanche et la pluie tombe allègrement dehors. Je m’installe à mon bureau et redonne vie à mon ordinateur portable. Première destination virtuelle, mes agrégateurs iGoogle et Netvibes, question de faire le tour de l’actualité, ce qui m’amène sur les pages du New York Times où je lis « Serendipity, Lost in the Digital Deluge ». Une bonne entrée en matière qui me pousse à la twitter. J’ouvre donc ma console TweetDeck et hop! je refile à la communauté dominicale. C’est à ce moment que cette dernière, en retour, me refile ce qui suit: @ChicagoDesign: Employers need to set rules on use of electronic social media http://bit.ly/171Mau.

Le lien amène à un article, paru ce matin dans le journal Sacramento Bee et où le journaliste Mark Glover est tout content d’écrire que les médias sociaux nuisent à la productivité des employés et en prend pour témoins deux personnes interviewées soit une avocate de la Chambre de commerce locale et une présidente d’agence de PR-Marketing locale. Donc, personne des entreprises elles-mêmes. Pourtant, à Sacramento, capitale de l’État de Californie, il doit bien y en avoir quelques-unes, sinon le gouvernement lui-même…

L’essence du propos vient donc étayer le titre « Employers need to set rules on use of electronic social media ». En principe, je suis d’accord et je travaille avec mes clients dans le même sens quand le besoin s’en fait sentir, car il y a en effet des cas d’abus. Mais si une entreprise se voit dans l’obligation de réguler, donc de réagir, c’est qu’elle n’a pas été pro-active…

Comme le montre ce graphique tiré d’une étude de Nemertes Research, parue l’an dernier, près de 50 % des entreprises bloquent ou encouragent, donc, ont un semblant de politique envers les médias et réseaux sociaux externes. Plus de 50 % ne font rien, par indifférence ou par ignorance…Donc oui, une politique mais qui ne soit pas conçue uniquement par des juristes, des spécialistes RH ou de communication interne mais en collaboration avec les employés, avec les super-utilisateurs qui sont les futurs responsables de communautés internes. En fait, le problème n’est pas de savoir s’il faut ou non se doter d’une politique d’utilisation des médias et réseaux sociaux externes.

La question cruciale pour les entreprises est plutôt de savoir si elle doit se doter d’une stratégie d’intégration des usages du Web 2.0 en interne, ce que l’on nomme maintenant une stratégie entreprise 2.0 ou encore une reconfiguration de l’intranet d’entreprise.

Lors d’une récente conférence prononcée à Lille, LA ville des grandes entreprises françaises de distribution (Castorama, La Redoute, Auchan, etc.) j’ai identifié 262 groupes d’employés d’Auchan sur Facebook et posé la question: Pourquoi sur Facebook et pourquoi autant?

… Parce que les employés n’ont pas la possibilité de « réseauter » en interne. Ce n’est pas sorcier pourtant… Donnons aux employés la possibilité de participer à un RÉSEAU PROFESSIONNEL INTERNE et d’y découvrir les expertises de leurs pairs, la possibilité de travailler en équipe en wiki au lieu de perdre du temps dans les réunions et les échanges improductifs de versions de documents Word par courriel, la possibilité de soumettre leurs idées sur le développement d’un nouveau produit ou sur l’amélioration d’un processus de travail et d’être ainsi reconnu par l’entreprise et leurs pairs dans une idéagora d’innovation interne.

Alors, je vous gage un 20$ qu’ils ne ressentiront pas l’appel de Facebook ou de YouTube. Pas besoin de gager gros car il suffit de comprendre ce qui se passe chez IBM. Même si Big Blue s’est dotée d’une politique d’utilisation externe, elle s’est surtout appliquée sa propre médecine 2.0 en interne avec des résultats on ne peut plus probants comme le montre le tableau ci-dessous:

Et aussi ce tableau,car IBM a aussi sa propre idéagora interne nommée ThinkPlace. Voyez d’ailleurs ce que cette dernière a généré en gains de productivité justement! Oh en passant, des canaux de WebTV en interne, ça existe aussi…

Coïncidence, quelques minutes après avoir lu le reportage dans le journal californien et surtout, un peu enragé par les propos des soi-disant spécialistes en médias sociaux (le sujet d’un prochain billet), je suis tombé sur un autre billet portant sur la perte de productivité associée aux médias sociaux, celui-ci écrit par Joshua-Michéle Ross, dans le O’Reilly Radar. Encore là, même vision tronquée de la réalité:

« Ever since I posted a how-to on establishing guidelines for social media in the workplace, the issue that has generated the most energy concerns productivity. Employers it seems are very worried about lost productivity due to social media usage (Facebook, Twitter etc.).».

Au lieu de s’inquiéter de la perte de productivité due à l’usage des médias et réseaux sociaux externes, les employeurs auraient tout avantage à penser aux gains de productivité inhérents à une stratégie globale de collaboration, d’innovation et de création de mémoire à l’interne,soit les trois fondements de l’entreprise 2.0, fondements qui ne peuvent cependant être mis en place sans l’appui

d’un solide Plan de communication et de gestion du changement et d’une formation adéquate aux nouveaux outils de travail que sont les wikis, les réseaux professionnels, les idéagoras, la Web TV et autres…