J’ai insisté, dans le titre de mon dernier billet, sur les tristes constats qu’on pouvait tirer du document publié récemment par le Cefrio sur les usages et meilleures pratiques en matière d’intranet au Québec. J’ai écrit un billet complet sur le premier des 10 constats faits. En reste neuf autres et pas les moindres. Retour sur ces constats.
Je ne pensais pas revenir en 2014 sur la définition de ce qu’est l’entreprise 2.0. D’une part parce que nous pensions avoir bien défini la bête fin 2007 mais aussi parce que le concept a évolué. On ne parle plus d’entreprise 2.0 en 2014. Certains la qualifient maintenant d’entreprise sociale (dont IBM), d’autres comme moi, d’entreprise collaborative et innovante (voir mon billet d’hier). Mais bon, le livre blanc d’une quinzaine de pages publié conjointement par w.illi.am/ et les Éditions Infopresse mérite que je fasse cette mise au point.
Même titre que mon plus récent billet car il sera une fois de plus question de belles découvertes (pépites d’or) mais aussi de déceptions intenses. En fait, c’est bien ce qui résume cette édition de la conférence Enterprise 2.0. En effet, nous sommes loin des controverses ou des débats épiques entre McAfee et Thomas Davenport et des keynotes de 2007 soit David Weinberger, Andrew McAfee, Mike Rhodin, Don Tapscott, Ross Mayfield, Thomas Davenport, Derek Burney et Dennis Moore, Stowe Boyd, Jessica Lipnack, etc…
Don Tapscott en 2007 avec en arrière-plan Ross Mayfield
Nous sommes plutôt à l’heure de la mise en valeur des sponsors principaux : Microsoft avec deux keynotes, Jive, Novell, SocialText et SAP et une présence soutenue d’IBM dans les conférences ordinaires et les événements sociaux. Tous les autres sponsors ont eu leur visibilité dans les divers panels mais je me dois de souligner le retenue d’un d’entre eux: BlueKiwi. Chapeau à Carlos Diaz pour ne pas être entré dans le jeu.
Bref, de la seconde journée, je retiens les keynotes du CEO de Jive, Tony Zingale mais surtout celui de Bevin Hernandez, gestionnaire de projet à l’Université Penn State.
Bevin Hernandez – photo Alex Dunne
Même si Zingale a été énergique, incisif et charismatique, c’est à la douce et subtile Hernandez que revient la palme de l’inspiration avec une présentation toute en intelligence sur la psychologie des employés et la gestion des changements. La pyramide de Maslow, bien des gens connaissent mais ses «Magic Quadrants» m’ont beaucoup inspiré ainsi qu’une vidéo qu’elle a présenté et qui montre bien le phénomène d’adoption groupal et de viralité. Voici la vidéo:
Et sa présentation disponible sur SlideShare:
De toute cette seconde journée, ce fut elle mais aussi deux autres présentations qui ont sauvé la mise. Dommage que les deux aient eu lieu en même temps dans des salles différentes. J’ai donc manqué celle proposée pat IBM, intitulée «Evolution of E2.0 at IBM: The frustrations and the Glory» et animée, entre autres, par Rawn Shah, auteur du livre «Social Networking for Business».
Selon les commentaires de @cflanagan, j’aurais raté une bonne démonstration des essais-erreurs-réussites d’une équipe en charge de la mise en action d’une stratégie Web 2.0 en entreprise. Quand on sait qu’IBM fait figure de précurseur en ce domaine, j’imagine en effet que j’ai raté une bonne présentation… Je me suis plutôt présenté à celle des amis Bill Ives et Thierry Hubert afin de constater les progrès de leur bébé Darwin.
C’est que son évolution m’intéresse au plus haut point car je l’identifie comme l’un des principaux outils nécessaires à la création d’une Mémoire d’entreprise™, le sujet de mon prochain livre. En fait, il s’agit d’un moteur de recherche de conscience (Awareness Engine) ou cortex virtuel, qui se base sur la théorie du Chaos et est en fait, l’un des premiers vrais moteurs du Web sémantique. Et c’est la recherche sémantique et ces outils de conscience virtuelle qui vont permettre aux informations pertinentes et conversations et échanges collaboratifs de remonter à la surface de la mer de données que vont générer les entreprises avec les nouveaux outils d’information, de collaboration et de gestion issus du Web 2.0.
Bref, cette conférence m’a attiré comme un papillon à la lumière du réverbère. Et je je suis pas déçu de l’évolution du produit depuis nos premiers entretiens sur le sujet, il y a deux ans à cette même conférence, Thierry m’ayant été présenté par l’Éminence grise de l’entreprise 2.0 en France, Richard Collin, celui-là même qui avait prédit une conférence 2010 dominée par les commanditaires et les vendeurs de solutions…
En terminant, je ne me permettrai pas de faire de suggestions ou de recommandations à Steve Wylie et son équipe pour la conférence de l’an prochain. Je sais quel travail ils ont abattu et comment il est ingrat mais je tiens à souligner deux tweets issus des commentaires des participants au post-mortem:
- Good lesson learned: Get more interaactive with your audience. More Q&A #e2conf 12:29 PM Jun 17th via TweetDeck
- Great suggestion for #e2conf for next year: Go external ! It works cause we do it at #webcomMT 😉
Deux tweets, deux grandes tendances dans les conférences. La première est de faire des présentations d’au plus 20 minutes et de laisser un autre 20 minutes pour des questions-réponses, favorisant ainsi l’interactivité entre les présentateurs et les participants. La seconde est d’ouvrir la conférence à toute la partie externe du travail des entreprises: Social CRM, eCommerce, eBranding, recrutement 2.0, gestion de crise, géo-promotion, etc. Une très bonne suggestion qui va dans le sens de ce qui se fait déjà webcom, ici à Montréal. Car l’entreprise 2.0, pour une fois, ce n’est pas que l’interne…
Enterprise 2.0. La «grande messe» commence…
15 juin 2010Ce matin, va débuter, à Boston, la «gande messe» annuelle de l’entreprise 2.0. Arrivé hier, j’ai déjà pu assister au traditionnel «Evening in the Cloud», avec comme participants David Berlind, Yuvinder Kochar, Bill McNee et Sean Poul mais l’intérêt n’était pas dans la salle mais dans les corridors…
Première et fugitive impression que la conférence Enterprise 2 sera différente de celles des deux dernières années. Premièrement les salles ne sont pas les mêmes et plus petites au Boston Westin Waterfront ce qui me laisse l’impression qu’il y aura moins de monde mais bon… Attendons pour voir. Hier tout de même, dans les fameux couloirs, j’ai rencontré de nombreuses figures connues telles que Sameer Patel, Oliver Marks, Chris McGrath, Georges Dearing, Vassil Mladjov, Bertrand Duperrin et Richard Collin.
«Gourous» de l’Entreprise 2.0, Sameer et Georges sont venus confirmer un peu mon impression. Même si Sameer s’est beaucoup investi dans cette conférence, je senti un peu de lassitude envers le sujet, comme chez Georges qui a avoué être ici juste pour rencontrer les «vieux amis» mais aussi chez l’ami Bertrand Duperrin qui y ajoute une petite touche de cynisme. Il y a aussi Richard Collin qui a partagé cette impression en parlant d’un programme taillé sur mesure pour les «sponsors» Mais bon, ce ne sont toujours que des impressuions et puisque tous les grands prêtres y sont alors ce devrait être de bons offices…
Voici d’ailleurs le menu de cette première journée, du moins celles où j’ai l’intention de toucher le bénitier à la porte:
Can Enterprise 2.0 Crack Through the KM Culture Barrier #e2conf-9 avec comme conférencier Carl Frappaolo et ensuite les keynotes:
Keynote – JP Rangaswami, CIO and Chief Scientist, BT Design #e2conf
Keynote – The Human Network @ Work #e2conf – Jim Grubb, Murali Sitaram
Keynote – Enterprise 2.0 – Are CIOs Ready to Bite? #e2conf – JP Rangaswami, Ted Schadler, Murali Sitaram, Alex Wolfe
Keynote – The C-Level Perspective: Social Collaboration Fueling Innovation, Business Results and Competitive Advantage #e2conf – :R. Lemuel Lasher
Keynote – Collaboration Within Context #e2conf – Franz Aman
Keynote – The State of Enterprise 2.0 #e2conf- Andrew McAfee
Keynote – Innovation Through Enterprise 2.0 #e2conf – Andrew McAfee, Gentry Underwood
Gros programme pour un avant-midi avec au moins deux grosses pointures soit JP Rangaswami et Andrew McAfee. Tous les habitués attendent son «State of the Enterprise 2.0» qui doit préfigurer le lancement de son nouveau livre sur le sujet.
En début PM, une étude de cas qui risque d’être fort intéressante soit:
Enterprise 2.0: It’s No Field of Dreams – A CSC Case Study #e2conf-13 avec Claire Flanagan et Simon Scullion. Pour la suite, je vous reviens avec un prochain billet.
Le tour de force de Guy Kawasaki…
20 novembre 2009Je dois l’avouer d’entrée: j’ai déjà vu Guy Kawasaki en conférence ou plutôt en performance… Hier soir, au théâtre Impérial à Montréal, l’ancien de chez Apple n’a pas déçu la foule qui avait envahi l’endroit, du plancher au balcon. En effet, il a fait salle comble. D’entrée de jeu, il a cassé la glace avec plein d’anecdotes sur son passé, écorchant au passage tous les «PCistes» de ce monde et en particulier Gates et Ballmer.
Il a aussi parlé abondamment de hockey car il est probablement l’américain le plus fan de hockey qu’il m’ait été donné de rencontrer. Mais il n’était pas venu nous entretenir des déboires des Canadiens. Il venait parler d’entrepreneurship 2.0 et d’innovation.
La salle comble du théâtre Impérial (photo de Benoit Descary)
Et d’entrepreneurship il a parlé au grand plaisir et amusement de la foule car en performance, même sur un sujet aussi sérieux, Kawasaki sait se montrer drôle. Je vous faire grâce ici d’une énumération fastidieuse de tous les propos qu’il a tenus pendant une bonne heure et demie en plus d’une assez longue période de questions. Pour cela, vous pouvez toujours consulter le flux de commnentaires sur Twitter à #cyw ou encore consulter les «slides» de sa présentation ci-dessous:
Je vous mentionne seulement qu’il a donné une série de onze conseils pour tous les wannabe-entrepreneurs 2.0. De ces onze, j’ai surtout retenu le dixième qui est «Niche thyself», autrement dit, trouvez votre niche. Tout-à-fait d’accord avec lui. J’avais d’ailleurs repris et répondu à Sylvain Grand’maison sur ce même thème dans ce billet sur les blogues de niche.
Je ne m’étends pas plus sur le contenu. Je voulais simplement terminer en rapportant une discussion que j’ai eue avec un des organisateurs de cette soirée très écologique et connaissance de longue date qui travaille avec l’équipe de challengeyourworld.com, soit Martin Lessard.
Grand fan de hockey, Guy Kawasaki a reçu des organisateurs un cadeau bien particulier. Un encadré avec le chandail d’un autre Guy très entreprenant. (photo de Nathalie Rivard)
De cette discussion avec Martin, il en ressort que les propos et conférences de toutes ces grandes figures du Web 2.0 sont archi-connus. Ils ont «fait du kilométrage» avec leur propos et tous ceux qui s’intéressent au Web 2.0, en parlent ou en vivent savent donc d’avance ce que ces vedettes ou «gourous» vont dire. Donc, quand ils viennent ici à Montréal, c’est toujours ou presque la déception.
Qu’on se souvienne de Malcolm Gladwell et Seth Godin chez Infopresse ou encore Andrew McAfee à webcom-Montréal. Le défi est donc grand pour ces derniers de se réinventer à chaque endroit et de ne pas décevoir. Hier soir, Guy Kawasaki a réussi ce tour de force. Faut aussi dire que le théâtre n’était pas rempli de «geeks» 2.0. Mais même ces derniers ont ri de bon coeur. Une soirée fort réussie.
Merci à Martin et à toute l’équipe de challengeyourworld.com. En passant, je vous ai déjà dit que cette plate-forme avait été la première idéagora conçue et mise en ligne au Québec?
Le logiciel libre, la «rock star » et le T…witter #e2conf
27 juin 2009Je dois absolument vous parler des « Rock Stars ». Non, non, ce ne sera pas un billet culturel quoique… Il s’agit plutôt des « vedettes » de la conférence Enterprise 2.0 à Boston. Et comme pour l’an dernier, il y en a eu deux: Booz Allen Hamilton et Lockheed Martin. C’est toujours pareil… Les 1 500 participants se passionnent pour les études de cas. Pas les grandes théories des « gourous et évangélistes » ou encore les meilleures pratiques des consultants ou les «pitches de vente » des fournisseurs mais des expériences vécues par leurs semblables dans la mise en place des stratégies et outils de Web 2.0 au sein de leurs entreprises. D’ailleurs c’est ça, entre autres, l’entreprise 2.0 non?
Un commentaire qui reflète bien le sentiment général est celui formulé par l’ami Gil Yehuda sur son blogue: « We get frustrated when we hear “motherhood and apple-pie” lessons about E2.0. I would have screamed had I heard one more speaker or seen one more tweet telling me “it’s not about the tools, you know. It’s about culture.” Yes, we heard. We agree. But we are past this.». Clair non?
Les participants lors des conférences « keynote » du mardi matin. Je suis là, tout à gauche…
Mais c’est aussi autre chose… L’édition 2009, nous attendait avec deux surprises de taille: d’une part l’omniprésence de Twitter, aussi bien en utilisation par les participants et dans les soirées baptisées « Tweet-up » mais aussi dans les tables-rondes, et la majorité des conférences. D’autre part, l’entrée en scène fort remarquée du « Open Source », du logiciel libre et pas par la petite porte…
L’Open Source fait son entrée aux USA
Bref, l’an dernier, la CIA et Lockheed Martin avaient fait office de « rock stars » de la conférence en présentant leurs études de cas. Celle de la CIA appelée Intellipedia est un ensemble d’initiatives 2.0, soutenues par nul autre que Google dont voici les composantes :
- Intellipedia or aggregation
- Intelink blogs for communication
- Tag|Connect (similar to the Internet’s del.icio.us) for organization
- Inteldocs (a document management system for file sharing community-wide)
- Gallery (similar to the Internet’s flickr)
- iVideo (similar to YouTube)
- Intelink Instant Messaging (IIM)
- Really Simple Syndication (RSS)
Une solution en « Building Blocks » et faisant appel au logiciel libre! Qui peut se vanter d’être plus secret et bardé de niveaux de sécurité? La CIA en «Open Source »? Hérésie informatique nord-américaine, non? De son côté, celle de Lockheed-Martin était organisée autour de SharePoint avec des « plugins » (plugiciels) tels que Google Search et NewsGator, entre autres. Car ce n’est un secret pour personne que les outils collaboratifs de la suite SharePoint sont décevants et qu’il faut avoir recours aux plugiciels pour compléter le dispositif de collaboration et de réseautage.
Pas facile donc avec un outil générique comme SharePoint, qui est tout de même installé dans 80 % des intranets d’entreprise, surtout quand Shawn Dahlen et Christopher Keohane, viennent dire à Andrew McAfee en bilan de deuxième année et devant toute l’assistance réunie à Boston qu’ils ont mis de côté SharePoint et opté pour une solution semblable à celle de la CIA, donc qui implique Google et le logiciel libre…
Dur pour le moral des « microsoftiens ». Ces derniers ont d’ailleurs eu toutes les misères du monde à établir leur crédibilité à la conférence qui se déroulait du 22 au 25 juin. D’ailleurs plusieurs participants se promenaient à la conférence en portant le t-shirt distribué par Box.net et sur lequel j’ai mis la main:
Même Ross Mayfield l’a porté le jeudi matin.. D’ailleurs, Ross et Thomas Vander Wal ont eu une discussion tardive et surtout très musclée le mardi soir avec Christian Finn, directeur SharePoint Collaboration, au sujet de la prochaine version de SharePoint, qui sera annoncée publiquement en octobre au SharePoint Developer Conference de Las Vegas. Sa sortie sur le marché est prévue au 1Q ou 2Q 2010 et les gens de Redmond fondent beaucoup d’espoirs sur cette version. Ross et surtout Thomas, qui en connaît long sur le sujet, se sont ainsi permis de relever toutes les failles de cette future version. Le lendemain matin, cette prise de bec était LE sujet de discussion aux tables au petit-déjeuner… Bref, la présentation McAfee/Lockheed Martin ce même matin n’a rien fait pour redorer leur blason…
La deuxième vedette, j’en ai parlé dans mon billet précédent. Il s’agit de Booz Allen Hamilton, un fournisseur de technologies pour le gouvernement américain. Ils ont gagné le concours organisé par Enterprise 2.0, soit le Open Innovation 2009. Le trophée leur a été présenté par Oliver Marks, Stowe Boyd et Steve Wylie. En dernière journée de conférence, le responsable du projet « Hello », Walton Smith est revenu présenter le projet en détails avec une démo en « live ». Intéressant de l’entendre parler d’un taux d’adoption de la plateforme par plus de 41% de leurs 21 000 employés et aussi, preuves à l’appui sur leur blogue, de la résistance de la haute direction à son projet.
Il a expliqué comment la haute direction est venue exposer son scepticisme sur le blogue. S’en sont suivis de longs échanges en commentaires. Et ce dernier de dire qu’il est fier d’avoir tenu son bout et qu’il allait aller mettre le trophée sur leur bureau, ce qui a bien fait rire les participants entassés dans la salle.
Et encore une fois, dois-je le souligner, la solution Web 2.0 retenue chez Booz Allen Hamilton est un amalgame de blogues, wikis, fils RSS, tagging, réseau socio-professionnel, etc. en « Open Source » (encore…) qui viennent s’installer par-dessus SharePoint. Interrogé à ce sujet, Smith a précisé que la solution Microsoft ne servait pas de portail intranet mais bien de solution pour la gestion du contenu et des documents. Leur démarche ressemble d’ailleurs beaucoup à celle de Lockheed Martin…
Dans les trois cas, soit aussi bien pour la CIA que pour Lockheed Martin et Booz Allen Hamilton, leurs projets intranet ou de Web collaboratif sont faits de solutions différentes pour chaque fonction et l’utilisation de logiciel libre se répand. Tout cela, question de coûts inférieurs et d’agilité dans le déploiement. Dur coup, non seulement pour Microsoft mais pour toutes les suites logicielles propriétaires, en majorité nord-américaines, De cela, je vous reparle dans le prochain billet.
L’omniprésent Twitter…
Je viens d’écrire que les participants étaient entassés dans la salle où Walton Smith est venu présenter son projet « Hello ». Cela est une forte indication de l’intérêt des participants et de la popularité du sujet. Foule, donc pour les études de cas mais aussi pour tout ce qui, de près ou de loin, faisait référence à Twitter. Dès le lundi, en ateliers, j’ai pu constater l’ampleur du phénomène. L’an dernier peu de participants twittaient la conférence. Cette année, sur les tables, tout plein d’ordinateurs portables et de «Smart Phones » avec soit Twitter et beaucoup de TweetDeck!
Le panel Twitter animé par Jessica Lipnack avec entre autres, Clara Shih et Bill Ives
Pas besoin de vous expliquer que le panel How Twitter Changes Everything #e2conf21a connu un succès phénoménal les gens faisant une longue file à la porte mais bizarrement, la modératrice Jessica lipnack n’a pas jugé bon mettre en projection, le flux des messages qui originaient de la salle. En fait, un seul modérateur l’a fait systématiquement, soit Oliver Marks. Bref, au lieu de vous faire le résumé des discussions, je vous laisse le plaisir de lire les fameux commentaires des participants. (L’ordre est inversé) #e2conf21
Ce qui arrive dans pareil cas, c’est qu’une partie de l’assistance est captivée par le flot incessant de messages et en oublie presque les propos des panélistes. Dans certains autres cas, les commentaires, parfois durs des participants peuvent déstabiliser les conférenciers. Bref, cela me rappelle notre propre expérience de novembre 2006 à webcom-Montréal avec Sylvain Carle.
Les organisateurs, pour leur part, se sont aperçus de l’utilité de pareille exposition d’information et ont installé le mercredi un écran dans le hall de la conférence (ci-dessous).
Pas besoin de vous expliquer que le session en keynote intitulée The Future of Social Messaging in the Enterprise #e2conf14 a connu elle aussi un immense sucès. Vous avez probablement remarqué que dans les deux liens ci-dessus qui amènent aux panels ont des #hashtags qui leur sont propres. C’est là une intéressante initiative des organisateurs. En plus du hashtag officiel soit #e2conf, ils ont créé des hashtags particuliers pour chaque conférence ou tables-rondes, permettant ainsi de mieux classer et retrouver ce qui s’est écrit sur chacune.
Le Tweet-up du mardi soir. Plein à craquer. Du réseautage à l’état pur..
Et que dire des soirées ? Plus des « Meet-ups » mais bien des « Tweet-ups », sauf pour la soirée privée et sur invitation d’Andrew McAfee, chez lui. Et devinez? En effet, je n’ai pas été invité. Faut dire que nous ne sommes pas en très bons termes depuis son passage à webcom en 2008, passage pour le moins controversé, ce dernier ayant fait une présentation vieille de deux ans, ce qui a valu de la part de certains participants le titre de « conférencier template ».
Andrew McAfee à webcom en 2008
Et puisqu’il est question de webcom, une brève mention de tous les points communs entre les deux évènements, que ce soit au niveau de l’usage des réseaux sociaux, des blogueurs officiels, des gratuités comme les keynotes ou de leur Open Enterprise (webcamp pour Montréal) ou leur E2.TV, l’équivalent de du webcom-live et de ses captations vidéo. Mais aussi plusieurs différences… D’une part, la conférence bostonienne souffre, comme plusieurs autres, du manque de connectivité (Wifi). Sur ce point, Montréal offre une source fiable mais qui sait ce que ce sera quand elle aura 1 500 participants qui twittent et bloguent en même temps?
Aussi que la conférence Enterprise 2.0 se déroule sur trois jours et quatre pistes en plus d’offrir des ateliers le premier jour ainsi que la désormais célèbre soirée « Evening in the Cloud », sur le Cloud Computing pour les entreprises. Aussi qu’elle va offrir une petite soeur californienne à compter de l’an prochain. En effet, il y aura deux conférences Enterprise 2.0. L’une à Boston et l’autre à San Francisco. Et l’ami Steve Wylie, l’a confirmé: je suis invité aux deux!
p.s. Parlant de nouveautés, surveillez le blogue de webcom. Les organisateurs ne seront pas en reste et vont bientôt annoncer un programme 2009-2010 revu et amélioré…
La grande «messe» de l’entreprise 2.0 : I’m blog/attending !
29 avril 2009Je viens tout juste de recevoir une nouvelle que j’attendais depuis un bon bout de temps… Je serai blogueur officiel à la conférence Enterprise 2.0, qui aura lieu à Boston du 22 au 25 juin prochains. Pour moi, c’est la plus importante conférence au monde sur l’intégration des technologies et usages du Web 2.0 en entreprise. Eh oui, même devant webcom-Montréal, la conférence où je suis responsable de la programmation et du choix des conférenciers. C’est tout dire…
À Boston, c’est la réunion annuelle et internationale de tous ceux et celles qui oeuvrent professionnellement dans le domaine de l’entreprise 2.0. Et toute la crème des conférenciers s’y retrouve. Certains comme Andrew McAfee, Shaw Dahlen, Clara Shih, Jessica Lipnack, Rishi Chandra, Lee Bryant, Thomas Vander Wal et Laura Fitton, y ont déjà figuré avant de passer par Montréal et s’y retrouveront encore, que ce soit comme conférenciers ou seulement comme participants. En passant, j’ai bien hâte de serrer la pince à Stowe Boyd, Bill Ives, Gil Yehuda, Oliver Marks, Mike Axlerod et bien d’autres. À noter que plusieurs amis blogueurs québécois y seront également dont Pascal Veilleux, Xavier Aucompte et possiblement Jérôme Paradis et Kim Vallée.
Comme pour webcom, l’organisation fait un usage intensif des outils Web 2.0 : Blogues, compte Twitter et #hashtags, communautés de participants et celle-ci pour les blogueurs (voir l’image ci-dessous), bannières à intégrer dans les blogues (exemple ci-dessus) et beaucoup de gratuités dont le Enterprise2Open, l’équivalent du webcamp à Montréal.
Et aussi, la possibilité de visionner mais pas «d’embedder» les conférences dans les jours ou semaines qui suivent l’évènement. Voici donc un lien qui vous amènera à une de celles-ci mettant en vedette Jessica Lipnack, qui sera à webcom le 13 mai et Stowe Boyd, qui devrait y venir en novembre.
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Une autre particularité webcom qu’elle n’a pas, c’est un équivalent du webcom-live sur UStream. Donc, voici un bref aperçu de ce que sera cette année cette conférence, qui en bien des points ressemble à webcom, sauf sa spécificité Entreprise 2.0 et le fait qu’elle dure quatre jours et a lieu une seule fois par année. Je reproduis ci-dessous des extraits des propos (en anglais) de mon collègue et vis-à-vis Steve Wylie :
«The Enterprise 2.0 Conference spans four days with highly engaging workshops, keynotes and breakout sessions. The program is rich with customer examples of Enterprise 2.0 being applied in business today with tangible benefits.
Our conference program is built collaboratively starting with you-the Enterprise 2.0 Community. We welcome you to take part in this exciting process. There are many ways to contribute including following and joining the conversation on the Enterprise 2.0 Blog or joining one of our social networks on Facebook or Twitter to discuss and debate the issues.
Here’s an overview of just some of what we’ll cover at this year’s conference:
Workshops: Immerse yourself in half and full-day instructor-led sessions on the foundational topics for Enterprise 2.0. This year’s program is expanding to include the following:
- Threat and Vulnerability Management in the Enterprise 2.0 World
- Implementing Enterprise 2.0: Exploring the Tools and Techniques of Emergent Change
- Redefine Customer Communication: A Framework for Social Media Success
- Social Computing Platforms
- Cloud Computing: A Real World Guide
Keynotes: The keynote agenda will once again feature the leading examples of Enterprise 2.0 in action. True pioneers will walk through the challenges and opportunities around driving internal change at some of the leading companies in the world. Confirmed keynote speakers include:
Shawn Dahlen
Social Media Program Manager, Lockheed Martin IS&GS CIO Office
Christopher Keohane
Social Media Program Product Manager, Lockheed Martin IS&GS – CIO – Architecture Service
Andrew McAfee
Harvard Business School
Conference Sessions: Breakout sessions span three days and cover critical topics in Enterprise 2.0. The program is broken out into six tracks including:
- Community Engagement Through Social Media
- Enterprise 2.0 in Action
- Executive
- Foundations for Enterprise 2.0
- New Ways to Work: Organization 2.0
- Social Tools for the Enterprise
Launch Pad: This event is an opportunity for developers, product managers and entrepreneurs to compete for a chance to present to the Enterprise 2.0 community, where one of four finalists will be named Launch Pad winner.
Starting in the weeks prior to the conference, companies will be given the chance to pitch their best ideas and new products. Beginning with a new “twitter round,” contestants will first describe their idea or product in 140 characters or less. Through the power of the collective intelligence of the greater Enterprise 2.0 community we will select the most interesting, desired, wild, crazy, or cool tools and technologies out there to move on to the next round where contestants will be able to submit a short video describing their idea or product. The final rounds will be held live, on the main stage at the Enterprise 2.0 Conference.
Evening in the Cloud: Register for one of several packages to attend this interactive “customer visit,” focusing on three theoretical ways to move some or all of your legacy apps into the cloud:
Moving the code for existing platforms like .NET, Sharepoint, Java, etc into cloud-based utilities run by vendors of the original technology: a Java utility run by Sun, a .Net utility run by Microsoft, even a Python utility run by Google (Google App Engine)
Moving existing applications from behind the firewall into cloud-based hosting environments like Amazon’s EC2
Re-writing the existing applications to run on platforms as services (PaaS): Salesforce.com’s Force.com, Bungee’s Bungee Connect, Google App Engine, or one of the Rails-cloud providers such as Joyent, RightScale, Brightbox or Heroku.»
En termes de couverture, je vous promets des billets sur ce blogue, bien entendu, au gré des moments libres, mais une couverture intensive sur Twitter que vous pourrez suivre sur #e2conf. Aussi des entrevues en profondeur avec certains conférenciers et conférencières. Leur identité ? Je vous en reparle dans un autre billet.
Après les professions de foi, vient inévitablement le doute…
18 avril 2009J’ai vu ce phénomène du temps du Web 1.0 dans la seconde moitié des années 90. Eh bien, je constate que plus ça change, plus c’est pareil. Le Web 2.0 promis comme phénomène social, vague de fond qui va révolutionner la société et les entreprises… Le «Power to the people», la Longue Traine, la collaboration et l’horizontalisation des organisations….
Que d’espoirs et de promesses… Mais n’est-ce que cela ? C’est ce doute qui est en train de s’immiscer dans la communauté Web. Il y a le doute car il y a maintenant des voix discordantes. Au-delà de la profession de foi, on commence à voir des résultats sur le terrain et ces résultats ne sont pas toujours probants.
Les professions de foi
D’un côté, il y a toujours des études qui tendent à conclure en la pertinence et l’efficacité de ce changement de paradigme, aussi bien sur le Web public, à preuve ce billet paru dans Mashable cette semaine et intitulé :«The Web in Numbers : The Rise of Social Media» mais aussi pour les entreprises, ce que l’on nomme l’Entreprise 2.0.
Hier, l’ami Jon Husband a publié un billet sur les résultats d’une étude sponsorisée par IBM, qui a sondé la faune manégériale australienne et qui est intitulée: «Enterprise Social Network Strategy», publiée fin 2008 et dont je reproduis, comme lui, certaines citations, trois en fait :
“The whole organisation is about collaboration. So the area of social networks is really critical for us, particularly if we want to provide a seamless service delivery to the client.”
“The credit crunch has been a good thing. In good times it takes organisations a long time to look at new things but in times of difficult business we are more ready to see that we need to consider change. The way we market our products is going to be different.”
“For Gen Y, social networking is much more open than traditional computing. Look at gaming. They have a collective mindset – achieving common goals is more important to them. They either win together or they don’t win. ”
Le rapport peut être téléchargé gratuitement à : rossdawsonblog.com/Enterprise_Social_Network_Strategy_Report.pdf
Des citation typiques de tout de que vous pouvez entendre des conférenciers «évangélistes» qui sillonnent la planète pour propager la bonne parole 2.0. Et dans l’autre étude, des chiffres qui montrent bien la pénétration phénoménale du Web 2.0. Donc il s’agirait bien d’une vague de fond irréversible…
Comme je m’intéresse aussi au Cloud Computing, je constate que le phénomène est semblable. L’enthousiasme débridé au début avec promesse que cette nouvelle informatique va régler tous les péchés TI du monde… Ce qui fait que des compagnies d’investissement comme Austin Ventures, qui présentement, devraient être frileuses, annoncent un investissement de 50 millions $ dans une entreprise avec comme but d’offrir le SaaS. Et comme pour le Web 2,0, l’offre explose comme les applications possibles.
Et inévitablement, le doute
On a ainsi commencé à parler de «private clouds» et de «public clouds» et même «d’inter clouds», ce qui a fait sourciller David Smith, analyste sénior chez Gartner, un vieux de la vieille qui a publié les premiers rapports sur les intranets en 1996.
Smith n’est pas le seul à se poser des questions et à faire des recoupements avec la situation qui prévalait dans le temps de la Bulle... Que ce soit sur le Cloud Computing ou encore sur l’Entreprise 2.0 d’autres voix se font maintenant entendre. J’en veux pour preuve cet article paru dans la section technologie du NYTimes et intitulé : «When Cloud Computing Doesn’t Make Sense». Assez clair non ?
On y affirme que le Cloud Computing n’est pas viable pour toutes les entreprises et qu’au contraire, il peut être néfaste et coûteux. Même chose pour l’Entreprise 2.0, même si personnellement, je continue à croire que ce paradigme va transformer les organisations en termes de hiérarchie, d’innovation et de mémoire. Il faut cependant admettre que certains soulèvent des interrogations très pertinentes sur ce qui a toujours été le tendon d’Achille des NTIC en entreprise : le ROI ou RSI.
La dernière prise de bec à ce sujet, si je peux l’appeler ainsi, est venue de Dennis Howlett en réponse à Dion Hinchcliffe, le tout rapporté sur le blogue de FastCompany par une autre grosse pointure du Web 2.0, soit Joe McKendrick. Voici une partie de la diatribe :
«Dennis published a rebuttal to Dion’s post, arguing that there aren’t enough examples out there yet of E2.0 delivering results. And, he adds, the bean-counters and the corner-office folks are in no mood these days for funky new theories and applications:
“… the most serious problem with the analysis is its reliance on
‘jam tomorrow’ as an inducement to feed the trend. It is all very well saying that something is emergent but that cuts little ice in the C-suite where the current focus is on cost reduction – usually of the order of 20%.”
Plus, enterprise collaboration is a dream that’s been chased for decades now, Dennis adds. “Getting a department on board, let alone an enterprise, can be mind numbing, thankless task. I spend most of my life in the ‘knowledge’ industries but even there it can be like pulling hen’s teeth.”
And how do you measure the ROI? “Where’s the ROI in email? Unlike others, I believe that IS measurable,” Dennis adds. “You can’t quite say the same for blogs except in retrospect.»
Et ce n’est pas la première attaque du genre. Déjà je rapportais, le 17 juin 2007 l’escarmouche entre Andrew McAfee, dit «le père» de l’Entreprise 2.0 et Thomas Davenport, un gourou du KM 1.0 qui a ensuite tourné en bataille rangée le 11 janvier 2008 lors d’un webinar-débat.
J’en concluais alors : «Mais tous deux passent à côté du vrai enjeu pour l’entreprise de demain, 2.0 ou pas 2.0… Davenport et McAfee sont de la génération du BabyBoom et n’anticipent pas ou n’ont pas voulu anticiper, dans ce débat, l’aspect fondamental du changement organisationnel que les générations 2.0 et 3D (la génération Y et la NetGen) vont imposer à l’entreprise : leurs valeurs, leur mode de vie, leur façon de voir le travail, leur façon de collaborer et leurs outils pour le faire. La vieille hiérarchie n’a qu’à bien se tenir car une autre et à la veille de naître et Jon Husband en parle depuis déjà quelques années : la Wirearchy. Une relation à l’autorité beaucoup plus inclusive, moins autoritaire, plus participative et non directive. Une entreprise plus horizontale que verticale et branchée non seulement sur les technologies mais sur la créativité de ce que l’on appelle encore aujourd’hui et de façon très 1.0, son «capital humain».
Quand la poussière retombera
Qu’il y ait des pour, des contres et des dubitatifs est sain et alimente un débat nécessaire sur l’évolution du Web, que ce soit dans sa partie sociale et publique ou encore dans sa partie privée et entreprise, le fameux «intra». La poussière a été levée et tous, nous essayons d’y voir clair, d’anticiper ce qui sera en mesure de permettre à nos clients corporatifs de tirer leur épingle du jeu dans une nouvelle économie et une nouvelle société qui émergent dans une naissance tumultueuse ponctuée de multiples contractions.
Dans pareil contexte, il y aura toujours le doute et l’évanescent ROI, mais une fois la poussière retombée, il y aura forcément transformation. D’une part, de la société, de ses institutions politiques et économiques et d’autre part des entreprises et de leurs formes d’organisation, que ce soit en termes de hiérarchie, d’innovation et de mémoire…