Bon… pour ce deuxième billet de la série, je vais devoir me répéter une fois de plus… Et c’est un peu normal quand on parle de collaboration en entreprise. L’an dernier, je citais quelques lignes d’entrée de jeu et elles définissent toujours très bien les résultats 2014 de l’Observatoire de l’intranet et de la stratégie numérique. En fait, je fais ci-dessous la comparaison entre le libellé de 2013 et celui de 2014
Avis aux CIO: cessez d’obséder sécurité…
4 mars 2014Et rêvez plutôt collaboration et innovation ouverte ! Vous arrive-t-il de rêver à un monde idéal où votre entreprise et ceux et celles qui la dirigent seraient ouverts au changement et à l’innovation et mettraient tout en oeuvre pour dynamiser LA structure organisationnelle pour stimuler sa compétitivité et sa croissance ? Moi oui et comme dans tout bon rêve, s’amalgament une foule d’idées et de sujets épars pour en faire un tout cohérent.
Blogue tu es blogue et sur ce blogue je bâtirai ma stratégie de Web social !
8 octobre 2013Aussi surprenant que cela puisse paraitre, je n’ai jamais fait de billet sur la stratégie Web d’entreprise, qu’elle soit externe ou interne ou les deux… C’est en faisant une recherche dans mes billets sur un autre sujet connexe que l’évidence m’a sauté à la figure. En réalité, j’ai fait des billet qui portent sur des éléments de stratégie mais rien de complet. Donc après plus de sept ans d’écriture de billets sur ce blogue, je vous plonge pour quelques paragraphes dans l’univers plein de mystères de la stratégie Web.
L’Observatoire des DRH et celui de l’intranet font ma UNE ! (1 de 2)
10 septembre 2012Je repique et modifie le titre trouvé sur le site d’Arctus, société française à l’origine de ce que l’on nomme les «Observatoires»… Il y a celui en titre bien entendu mais aussi celui sur l’intranet et la stratégie numérique. À chaque année je participe à leur diffusion ici au Québec et fais un bilan des résultats de chacun d’eux. D’ailleurs, vous retrouverez au bas de ce billet des liens sur les bilans des dernières années.
Observatoire 2011: Les intranets seront de plus en plus collaboratifs, socio-professionnels et mobiles !
16 juin 2011Dans cette série de billets, je tiens à vous présenter les résultats de l’Observatoire de l’intranet, version 2011. Il s’agit du fruit du travail d’Isabelle Reyre et de Marc Lippa, associés de Michel Germain dans Arctus. Michel était professeur au CELSA mais aussi l’auteur du livre intitulé «Management des nouvelles technologies et e-Transformation» et a été longtemps président de ClubNet en France, une association qui regroupe les professionnels de la pratique intranet dans les entreprises.
Ainsi, depuis 1999, l’Observatoire analyse chaque année la progression de l’intranet dans quelque 300 environnements professionnels (entreprises privées et publiques, collectivités locales, administrations, institutions et ministères), la majorité en France mais aussi ailleurs dans la francophonie, dont le Québec.
Déclaration d’intention: Parlant du Québec, j’ose espérer que plus d’entreprises participeront à l’enquête 2012 afin que nous puissions extraire des résultats significatifs. Je dis NOUS car ÉmergenceWeb s’associe à Arctus afin justement de promouvoir l’Observatoire de l’intranet et ainsi favoriser le partage d’expertise en matière d’intranet et d’entreprise 2.0.
L’an dernier, j’avais écrit que les cinq grandes tendances remarquées chez les clients se confirmaient dans les résultats observés: Des cinq, deux n’étaient pas vraiment nouvelles dans le décor intranet. En effet, la gouvernance et la lutte à l’infobésité font partie des préoccupations des responsables intranet depuis au moins une décennie. Par contre, les trois autres, soit la collaboration, les réseaux sociaux et la mobilité sont des préoccupations ou des tendances assez nouvelles et qui réflètent les usages Web actuels des employés en dehors du lieu de travail.
Cette année les résultats viennent conforter ces trois dernières tendances. Les intranets sont et seront de plus en plus collaboratifs, socio-professionnels et mobiles ! Quant aux deux autres tendances, exit l’infobésité alors que la gouvernance se précise mais ne fait pas le chemin espéré au sein des entreprises et organisations. En effet et on le verra demain, la direction générale est partie prenante dans le lancement des projets intranet dans environ 50% des organisations, ce qui est encore trop peu…
Cinquième et nouvelle tendance : la gestion des connaissances marque un retrait notoire dans les préoccupations intranet. Dommage car j’insiste habituellement beaucoup avec les clients sur la création et la capture de la mémoire d’entreprise™.
Les intranets collaboratifs
Je publie ci-dessous un tableau qui illustre très bien la tendance collaborative dans les intranets. On remarque que les entreprises réfractaires sont de moins en moins nombreuses, celles qui sont prêtes à un changement plus nombreuses mais surtout que le groupe le plus important se situe dans ceux et celles qui en sont à faire des projets pilote ou à expérimenter avec un ou quelques outils collaboratifs.
Dans le colonne suivante l’utilisation régulière fléchit et à mon avis c’est normal car il faut regarder la dernière colonne pour comprendre que le fléchissement se fait à l’avantage d’une pratique largement étendue. Ce que ce graphique cache mais qui pourtant crie c’est que les entreprises sont comme les individus qui la composent: elles se répartissent comme les individus sur l’échelle des technographies sociales, des « Early Adopters » aux « Laggers ».
Aux deux extrêmes, les Laggers et les Early Adopters. Au centre, toutes les entreprises et organisations qui forment la Late Majority et qui attendent pour voir ce que feront celles qui les précèdent dans l’adoption du Web 2.0 et des outils de collaboration. Parlant d’outils, jetez un coup d’oeil sur la tableau ci-dessous. On y note les dix projets les plus populaires en matière d’intranets:
Dans ce Top 10, sept projets ont trait directement ou indirectement à la collaboration et huit au Web 2.0. Les deux autres sont des constantes depuis des années : comment faire fonctionner le moteur de recherche et intégrer de plus en plus d’applications se rapportant aux processus d’affaires. Dans ce dernier cas, le Web 2.0 et la mobilité devraient aider à cette pénétration et à la transformation de l’intranet en véritable outil de travail. En effet, dans un futur qui existe même de l’autre côté de la frontière, les entreprises et leurs départements Ti vont offrir aux usagers-clients internes l’équivalent des Apps Stores. Les applications vont se simplifier et surtout se multiplier entre autres en mashups…
Toujours dans le tableau ci-haut, deux des projets touchent directement la deuxième grande tendance notée dans les résultats 2011, soit le réseau social d’entreprise en train de faire sa place au soleil…
La Longue traîne des solutions logicielles…
Les deux projets en question portent sur l’annuaire corporatif aux fonctions évoluées et sur les outils de mise en relation. Ces deux fonctions bien précises sont des composantes centrales des outils de réseautage professionnels offerts actuellement sur le marché, des outils comme Blue Kiwi ou Jive. Ce qui m’amène à traiter de l’adoption logicielle en entreprise. À ce titre, pas de surprise…
Comme le démontre le tableau ci-haut, les deux grands de l’intranet et de l’entreprise 2.0 trônent en haut de la Longue traîne organisationnelle. Microsoft et son portail-solution SharePoint domine le marché alors qu’IBM et ses solutions de collaboration sociale, telles que Quickr, Sametime et Connections suit derrière avec entre eux, les solutions-maison et propriétaires. Dans le reste de la Longue traîne, on retrouve entremêlées des solutions en code source libre mais aussi des solutions propriétaires telles qu’OpenText.
Il fut un temps, il y a pas si longtemps, où OpenText et Documentum dominaient le marché avec les deux grands. On les retrouve maintenant avec des parts de marché diminuées, fractionnées aux dépends de solutions plus 2.0 et surtout en code source libre. C’est là une autre constatation qui n’est pas explicite dans l’Observatoire. L’effet de cette Longue traîne n’a pas fini de faire des victimes. Les résultats constatés lors de l’étude 2011 sont très européens. Je suis prêt à parier que si on la tenait ici et chez nos voisins du Sud, on aurait plus de SocialText, Jive, Yammer et autres tels qu’on les rencontre à la conférence Enterprise 2.0 à Boston mais qu’essentiellement, la courbe serait la même…
La suite demain…
Entreprise 2.0: la gouvernance pour vaincre l’incompétence…
8 août 2010Ce gris et humide matin, je travaille à la sélection des textes de mon blogue qui serviront de matière brute à mon prochain livre sur l’entreprise 2.0. Je suis donc tombé sur un texte qui est toujours d’actualité, croyez-moi, pour en avoir fait encore l’expérience ces dernières semaines. Voici ce que j’écrivais l’automne dernier:
C’est un sujet très sensible dans les entreprises québécoises mais je ne crois pas que ce soit un phénomène unique et domestique. On en parle à mots couverts entre professionnels des communications ou des ressources humaines responsables de la gestion et du développement des intranets.
Quel est ce tabou dont on n’ose parler sur la place publique? Eh bien, je vous le donne en mille. C’est l’incompétence de plusieurs personnes qui travaillent dans les départements de Ti, l’obsession pour la sécurité de leurs gestionnaires et l’immobilisme général qu’ils imposent à l’entreprise.
Lors du OpenWorldConference 2009 d’Oracle qui a eu lieu à San Francisco, Ann Livermore VP chez HP a été très claire: 70% des budgets Ti vont aux opérations et à la maintenance des systèmes et seulement 30% à l’innovation. Ce qui a fait dire à certains participants que le chiffre de 30% était encore trop optimiste…
Et Livermore a poursuivi en mentionnant que le crédo de HP dans les prochaines années serait la MODERNISATION. Pas par le Web mais bien par la rénovation de ce qui existe déjà… La modernisation des applications et des infrastructures tout en offrant les services de virtualisation et de Cloud Computing. Mais faut comprendre que HP vise à séduire les Ti traditionnels, le gros du marché en entreprise et ainsi leur faire cracher bien des $$$.
La vraie modernisation passe par les usages 2.0
Les responsables intranet savent bien que leurs stratégies de croissance passent par les usages et outils du Web 2.0 mais les Ti ne veulent rien entendre surtout quand il est question d’intégrer un outil tel qu’un blogue WordPress dans leur sacro-sainte architecture technologique. Encore moins un réseau social en code source ouvert, Ô sacrilège… Certains disent qu’ils ne sont pas «prêts» à intégrer le Web 2.0 dans une informatique tournée vers les processus d’affaires, les CRM, les BPM et autres «M» 1.0 de ce monde….
D’autres, par contre, admettent indirectement leur incompétence. Laissez-moi vous raconter… La semaine dernière j’ai rencontré une personne d’une entreprise québécoise qui travaille dans une petite équipe responsable de l’intranet. Comme dans 70% des cas, toutes entreprises confondues, cette équipe fait partie du département des communications. L’équipe est consciente qu’elle doit prendre le virage 2.0 et teste les différents outils (blogue, wikis, etc.) mais doit le faire «sous le radar», en dehors de l’entreprise et de son firewall et surtout pas sur les serveurs de l’entreprise.
L’informatique de cette entreprise est tellement dépassée et bureaucratisée qu’elle a évalué que la mise en place d’un blogue interne coûterait, tenez-vous bien, au-delà de 100 000$… Les deux bras m’en sont tombés! J’écrivais en août dernier : «Nos entreprises se débattent encore avec leurs intranets 1.0 et quand elles veulent les faire évoluer, se butent souvent à la résistance des départements TI qui, au lieu de générer l’innovation, comme ce fut jadis le cas, la freinent furieusement afin de conserver leurs prérogatives et leurs architectures si familières, si rassurantes mais pas si sécuritaires…».
C’est bien cela le principal problème des entreprises québécoises, présentement loin en retard sur celles des USA ou d’Europe. C’est que leur informatique ne suit pas, résiste, freine le changement. Les employés de ces départements sont mal formés ou pas du tout aux technologies du Web et surtout du Web 2.0. Et surtout leurs dirigeants sont de la vieille école et c’est dommage car les Ti, auparavant, généraient le changement. C’était il y a bien des années…
Et le changement vient de la base…
Comme je le dis souvent en conférence et sur ce blogue, les employés poussent pour l’adoption en interne de leurs usages externes du Web en tant que consommateurs. Les Ti eux, ont les deux pieds sur le frein. C’est tellement typique d’une entreprise 1.0 où les technologies et les usages sont dictés par les Ti alors que dans l’entreprise 2.0 ce sont les usagers qui les dictent.
Regardez d’ailleurs ce dernier tableau publié récemment sur le blogue de la conférence Enterprise 2.0 et qui porte sur les leaders de l’intégration des outils du 2.0 dans l’entreprise. Clairement et majoritairement c’est maintenant du bottom-up: les employés imposent les usages. Ce sont eux qui génèrent maintenant l’innovation.
Pour en savoir un peu plus sur les conditions de succès de l’intégration des stratégies et outils du Web 2.0 dans l’entreprise et aussi pourquoi certains se plantent royalement, je vous suggère de lire attentivement le billet publié par Dion Hinchcliffe, intitulé: « 14 Reasons Why Enterprise 2.0 Projects Fail ». Comme par hasard, il y traite entre autres de « bottom-up » et de gouvernance…
Gouvenance…
Dans ce billet publié, je le rappelle, l’automne dernier, je ne me suis pas éternisé sur le sujet de la gouvernance mais c’est là une des clés qui puisse permettre aux forces progressistes en entreprise de déverrouiller le cadenas installé par les Ti sur les stratégies d’innovation. La gouvernance implique un partage équitable des pouvoirs de décision et d’action en ce qui a trait à la mise en oeuvre d’une stratégie Web d’entreprise et ce, entre plusieurs acteurs importants, habituellement, les Communications, les Ressources humaines, les Ti, une ou plusieurs unités d’affaires en tant que clients stratégiques (Qui sont en demande et ont les budgets) réunis pour la prise de décision dans un comité directeur (VPs et CIO) et pour le prise d’actions dans un comité de coordination.
Peuvent se joindre à ces derniers des comités aviseurs techniques et d’utilisateurs (voir ci-dessous). Très important que les utilisateurs soient impliqués dans la gouvernance, d’où le rôle primordial joué par le/ou les gestionnaires de communautés, impliqués dans la structure de coordination d’entreprise mais aussi au niveau local. On parle ici des «super-utilisaterus», soit les employés qui dans leurs habitudes de consommation personnelle, utilisent régulièrement les nouveaux outils de communication, de partage et de collaboration.
Autrefois maîtres incontestés des stratégies et des outils, les Ti doivent comprendre qu’ils doivent partager leur pouvoir et leurs budgets, qu’ils doivent être au service de l’entreprise et de ses employés et non l’inverse. En ce sens, la création de comités de coordination internes sont une absolue nécessité et quoiqu’en disent certains. Et il n’est pas essentiel que tout ce beau monde soit rompu aux subtilités du Web 2.0.
Il suffit de cibler le haut de l’échelle des technographies sociales de Forrester. Les super-utilisateurs jouent ici un rôle-clé en tant qu’early adopters et créateurs de contenus, identifiés par les gestionnaires de communautés, les premiers spécialistes de Web 2.0 dans l’entreprise.. Ils sont rejoints par de plus en plus de spécialistes en communication et en ressources humaines qui font leurs classes en assistant à des formations ou à des conférences comme webcom-Montréal.
Et ils savent aussi qu’elles peuvent avoir recours à des firmes de consultation. Mais attention aux chants des sirènes… Ne s’improvise pas spécialiste de l’entreprise 2.0 qui veut ! Il y a la théorie mais il faut aussi la pratique, l’expérience des dynamiques internes et des jeux de pouvoir. Pour cela, il n’y a pas de Master Card mais habituellement un «Master Plan» ou plan directeur basé sur les attentes et besoins des utilisateurs/unités d’affaires, besoins regroupés par grandes priorités organisationnelles. Ce plan est habituellement conçu pour une période de trois ans mais revu à chaque année et au besoin ajusté par le comité de coordination et avalisé par le comité directeur.
Complexe vous direz? Au contraire, une fois en place, cette structure génère beaucoup plus de souplesse qu’il n ‘y paraît, «décoince» les Ti et les force au partenariat et surtout génère énormément de suggestions et d’innovation, surtout si on y adjoint une idéagora…
L’idéagora interne développée pour Orange par le groupe Awak’iT
Je vous ai souvent parlé de leur potentiel innovant, beaucoup relié à la R&D des entreprises mais elles ont aussi leur utilité dans un processus de création de communautés Web 2.0 dans les entreprises, dans la génération d’idées nouvelles pour le développement de l’intranet mais aussi dans la reconnaissance auprès des employés faisant preuve de créativité et d’initiative.
Donc, quand vous pensez gouvernance pensez que ce concept peut très bien se marier avec celui d’innovation. Bizarre car le premier fait appel à une certaine forme de contrôle alors que le second est présentement associé à la liberté créatrice, au CGU. Et pourtant la gouvernance peut générer, entre autres, de l’innovation mais aussi de la compétence Web à l’interne.