C’est en écoutant la conférence de Patrick Chanezon de Google, jeudi matin, au colloque organisé par la MATI que cette question s’est soudainement imposée. C’est aussi, étrange coïncidence, le but et le propos d’une visite que j’ai faite à un client la journée précédente. Et ce fut en plus, le propos central de ma propre conférence à cette même MATI, en compagnie de Sylvain Carle… Les planètes doivent donc s’aligner.
D’une part, Patrick, qui sera à webcom-Montréal le 13 mai prochain, a fait une remarquable intervention sur le Open Social Initiative et surtout comment entreprises et institutions pouvaient tirer profit de ce mouvement lent mais constant vers l’adoption des réseaux sociaux ailleurs que sur la Grande Toile. J’ai surtout accroché sur cette «diapo» :
Patrick venait ainsi de me faire connaitre le travail effectué par Sun, en code source ouvert, sur l’intégration de réseaux sociaux professionnels dans un intranet ou un portail d’entreprise avec Socialsite. Et dire que les tractations vont bon train dans la prise de contrôle de Sun par nul autre qu’IBM, le navire amiral de l’entreprise 2.0…
Le reste de sa présentation, que j’ai twittée mais qui, pour une raison obscure, ne se retrouve pas dans mes «mises à jour» mais seulement dans le fil des conversations à #osmontreal, vous pouvez la retrouver ici :
Mais pour quoi faire au juste ?
C’est bien beau les réseaux sociaux professionnels, encore appelés «Business Social Networking» mais ça peut servir à quoi dans une entreprise ? Faut tout d’abord mentionner que le phénomène est encore tout nouveau en entreprise. Des technologies du Web 2.0, c’est celle qui est la plus nouvelle et donc la moins considérée, comme pouvant offrir une solution avec RSI à un besoin comme le démontre ce graphique de la firme d’analyse Forrester:
Donc, les usages en entreprise ne sont pas encore monnaie courante. La majorité des gestionnaires/managers ainsi que des responsables intranet, qu’ils soient communicateurs ou informaticiens, n’ont qu’une vague idée des bénéfices potentiels de telles plates-formes. ils voient encore et toujours le spectre Facebook et ses excès sociaux rapportés avec joie par les grands médias traditionnels. Blogues, fils RSS et wikis, passe encore mais faire du social en entreprise ?
Rares sont ceux qui connaissent et/ou utilisent les sites LinkedIn ou Viadeo, sites internet de mise en relation professionnelle. Encore plus rares sont ceux qui sont au fait de l’existence des idéagoras, dont j’ai déjà traité dans plusieurs billets dont celui-ci.
Donc oui, des réseaux sociaux en entreprise mais pour quoi faire au juste ? Voici une diapo d’une de mes présentations où je cible certains champs d’application :
C’est ainsi et pour le première fois en entreprise et dans leurs intranets, la possibilité de savoir rapidement qui fait quoi et de rechercher les personnes, non pas uniquement par leur nom, fonction ou lieu de travail mais aussi par compétences, par expertises. C’est ainsi que se créent des communautés d’intérêt et d’expertise, des communautés de pratique, comme chez Wachovia en processus de fusion avec Wells Fargo:
C’est aussi la possibilité pour les RH, de valoriser les savoirs, de faire la promotion des expertises et ainsi de toucher les cordes sensibles de la reconnaissance et et l’appartenance, un peu comme dans le cas de France-Télécom :
Pour des réunions corporatives…
Ceux qui utilisent Facebook savent qu’une des plus-value de ce réseau social est de permettre à ses membres d’organiser des évènements et d’y inviter parents et amis. D’y intégrer jeux de rôles et sondages ainsi que des mini-applications de partage de photos, vidéos et fichiers.
De là à s’en servir pour organiser un évènement corporatif à l’interne, il n’y a qu’un pas, pas franchi par le groupe Canam avec sa «Communauté Canam, des gens à découvrir» et documenté lors de la dernière édition de webcom-montréal en novembre dernier et disponible en diffusion vidéo intégrale, dans la section Archives du site de la conférence.
C’est aussi la possibilité de mettre en place un super annuaire téléphonique, couplé avec l’organigramme de l’entreprise et le bottin téléphonique traditionnel, comme dans cet exemple proposé par Blue Kiwi, un des nombreux fournisseurs de solutions:
Parlant de fournisseurs de solutions, j’ai fait un rapide tout d’horizon de l’offre en matière de réseaux sociaux professionnels. Je suis parti d’un billet que j’avais écrit en juin dernier à la fin de la conférence Enterprise 2.0 à Boston. En marge de cette conférence, il y avait, ce que l’on appelle familièrement une «Expo», endroit où exposent tous ces fournisseurs. j’avais alors dénombré 41 fournisseurs avec des noms aussi exotiques que ; Mzinga, Jive, Acquia, Igloo, nGenera, WorkLight, Box, Awareness, expresso, Mindjet, GROUPSwim, openwater, Tomoye, etc. et ce, sans compter les «grands» comme IBM, Amazon OpenText et compagnie…
Leur nombre n’a cessé de croître et la firme d’analyse Gartner a jugé bon de catégoriser les principaux joueurs dans un de ses fameux Magic Quadrants :
En complément d’information, je vous présente ici une bonne partie des liens sur les solutions disponibles sur le marché. Tout d’abord les challengers ;
http://www.microsoft.com/sharepoint/capabilities/collaboration/overview.mspx
http://www-01.ibm.com/software/lotus/products/connections/
Quelques fournisseurs nichés que je connais bien :
http://www.lasuit.fr/
http://www.socialtext.com/index.php
http://www.bluekiwi-software.com/
http://www.thoughtfarmer.com/
http://www.jivesoftware.com/products/employee-engagement
Et aussi cette liste exhaustive de 43 autres produits américains dont Ning, répertoriés par TechCrunch et répartis sur deux tableaux d’évaluation avec prix :
http://www.techcrunch.com/wp-content/wlsn_comparison_chart.html
http://www.techcrunch.com/wp-content/white_label_social_networking_solutions_chart2.html