J’ai décidé de changer de titre. Au départ, c’était «Stars du Web. J’ai une sainte horreur de ceux qui vous vendent 1 000 abonnés Twitter pour dix Euros !» mais ce n’est qu’une infime partie de mon propos. Le titre actuel parle plus: vous avez 9 460 amis Facebook et plus de 3 000 fans de votre page. Vous affichez donc complet. Vous avez 21 375 followers sur Twitter et la compagnie a certifié votre compte du petit rond bleu avec crochet. Vous avez 6 223 relations sur LinkedIn et un compte pro or ainsi que des cohortes d’admirateurs-abonnés-aficionados sur Quora, Pinterest, YouTube, Foursquare, Google+, SlideShare, Flickr, Viadeo et que sais-je. Bref vous êtes très populaire et actif sur les médias et réseaux sociaux au point ou votre Klout dépasse vos plus folles espérances mais il y a au moins quatre mois que vous n’avez rien publié sur votre blogue…
Vous vous reconnaissez dans ce portrait ? En fait, bien peu ici au Québec peuvent se targuer d’aligner pareil «palmarès» mais le fait est que bien des gens vivent cette course effrénée à la popularité, au vedettariat numérique. La course à la quantité, pas nécessairement à la qualité… Et bien d’autres estiment que plus leurs chiffres sont élevés, plus ils sont influents professionnellement, plus ils sont moralement justifiés de se bombarder spécialistes ou stars des médias et réseaux sociaux (voir mon récent billet sur le sujet). Et pourtant on peut voir la mousse rouler sur les pages de leurs blogues…
Il y a les autres, dont je suis, qui estiment que le choix du médium et son usage doit faire partie d’une stratégie d’existence numérique mûrement réfléchie et rigoureusement mise en action et que cette stratégie tourne autour d’une planète centrale: le blogue, et que ce dernier doit être une plate-forme non pas d’exposition du soi mais bien de son expertise. C’est bien entendu une conception «business» de l’utilisation des médias et réseaux sociaux. C’est personnel et je l’assume…
Un «selfie» bien particulier…
Ainsi, j’ai fait le choix de limiter volontairement le nombre de mes amis Facebook (365 pour le moment). Pas au début, quand ces plates-formes sociales sont apparues mais à l’usage. Donc, je limite Facebook à mes amis que je connais personnellement ainsi qu’aux membres de ma famille. J’y traite de sujets personnels dont la «Webosphère» n’a rien à cirer. Twitter ? Là, je suis moins restrictif mais je filtre et examine minutieusement le profil de celui ou celle que je vais accepter de suivre et rarement, j’y exprime des opinions personnelles. Au tout début (où nous étions 200 000) j’ai fait de nombreuses expériences dont celle d’être DJ pendant tout un WE et diffuser l’intégrale de Woodstock lors du 40e anniversaire, ou encore de faire des TOP 10 du Blues ou du Rock. Ou encore, en 2008, de passer 54 heures non-stop à couvrir en temps réel les attaques terroristes à Mumbai.
Mais mis à part ces expériences d’utilisation, ces tâtonnements à la recherche du bon filon éditorial, j’ai concentré mon action sur la production de contenu professionnel dans les deux langues que sont le français et l’anglais. Et si ce n’est pas mon propre contenu issu de mon blogue, je tweete ou retweete du contenu qui se rapporte à ma pratique professionnelle. Encore plus vrai pour LinkedIn qui est mon véritable réseau socioprofessionnel. Quand j’ai limité le nombre de mes amis Facebook, j’ai du en enlever des centaines. Beaucoup d’entre eux ou elles se retrouvent maintenant dans mon LinkedIn. Aparté ici: mon blogue est unilingue français par choix. Mais je ne peux me couper de mes collègues anglophones, qu’ils soient USAiens, Brésiliens, Australiens, Allemands, Coréens, ROCanadiens, etc. Donc j’utilise les deux langues pour Twitter et LinkedIn…
Dans cette phase d’ajustement de mes contenus aux diverses plates-formes, j’ai eu une période de relâchement dans la production de contenus originaux sur mon blogue. Mea culpa, mea maxima culpa mais jamais je n’ai arrêté d’écrire totalement, au point de fermer mon carnet de vie professionnelle, même quand est arrivée la vague (ou mode) des outils de curation tels que paper.li, storify ou scoop.it.
Et je vais dire une hérésie ! J’ai une sainte horreur de ces outils, de ceux qui prétendent mesurer votre notoriété ou influence, de ceux qui vous vendent 1 000 abonnés Twitter pour dix Euros (ci-dessus) et aussi de ceux qui permettent la publication automatique multi-plates-formes, sauf pour le contenu de mon blogue et encore là, je fais le partage manuellement. N’en déplaise à certains, un tweet que je fais ne s’adresse pas nécessairement à mes amis Facebook et inversément. Comme je l’ai déjà mentionné dans le billet précédent, le blogue demeure l’endroit où résident TOUS mes contenus originaux. à
Chaque autre plateforme a un rôle bien précis dans la diffusion de ces contenus. Et j’ajouterais que Flickr me sert de dépôt de photos et d’images utilisées par le blogue. Même chose pour YouTube. Je ne suis pas un vidéaste ou un podcasteur accompli mais j’aime bien me servir de mon compte YouTube pour entreposer les vidéos que je recommande sur mon blogue. SlideShare a eu longtemps ma faveur pour mes présentations mais après des problèmes techniques non résolus, j’ai quitté pour faire mon nid présentatique sur Speakerdeck. Moins connu et moins visible sur le Web donc dans Google mais c’est un choix que j’ai fait: être moins visible mais plus disponible.
En terminant, j’ai créé de nombreux groupes spécialisés dans LinkedIn et il y a longtemps dans Viadéo. Des communautés de pratique professionnelles. J’en ai même créé pour un temps sur Ning. Quant aux groupes ou événements Facebook, ils sont réservés, bien sur, pour du «personnel». Sauf que j’ai fait une seule entorse à ma stratégie globale de présence Web. J’ai une page Facebook au nom de mon entreprise soit ÉmergenceWeb. Une page bien active mais comme je l’ai mentionné au début, Facebook n’est pas mon médium professionnel de prédilection. Comme le disent plusieurs, Facebook est à utiliser avec précaution car il devient propriétaire de vos contenus, écrits, photos, vidéos, etc. Pour une entreprise, c’est à déconseiller.
Et cette stratégie de présence ne serait d’aucune utilité sans un travail sur la mémoire. Depuis dix ans, je me suis forgé une identité numérique. Oui, il faut la protéger, s’assurer qu’elle n’est pas déformée, ou détournée mais aussi, il faut s’assurer qu’elle traverse le temps, ne serait-ce que pour nos enfants et petits-enfants, remplaçant ainsi les albums de famille et les boîtes poussiéreuses de lettres de correspondance. Le testament numérique, vous connaissez ? Adèle McAlear a été une des premières à s’en soucier et à fouiller le concept. Allez sur ce site. Vous y retrouverez toute l’information pertinente et cette vidéo:
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Personnellement, ce sujet est sensible depuis la mort d’une grande amie. Une chance, son fils a pu préserver son blogue et son profil Facebook… Bref, mon utilisation des médias et réseaux sociaux est-elle la bonne, la meilleure ou pas tout tout… À vous de juger !
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