Mais qu’est-ce que Shai Agassi, l’ex-CEO de SAP fait dans l’industrie automobile et surtout dans l’industrie de l’énergie ? Y vendre des logiciels d’affaires ? Pas du tout…Agassi a une nouvelle mission : Éliminer les automobiles à moteur à combustion de nos routes, de TOUTES les routes et pour ce faire, vient de fonder une nouvelle entreprise appelée Project Better Place, qui a bien sûr son blogue et est localisée dans Silicon Valley.
J’ai rencontré Shai Agassi en 2004 lors d’une conférence SAP à Orlando où il était le «keynote» vedette et traité comme tel. Je me souviens que les représentants de SAP en parlaient comme s’il était une «rock star». Faut comprendre qu’alors, Agassi voulait révolutionner la conservatrice SAP et l’amener vers l’Entreprise 2.0. En 2004 vous vous rendez compte !!!
Il avait au moins convaincu les membres de son CA de prendre le virage Web : Toute la suite d’applications SAP serait dorénavant conçue en vue d’une intégration avec un portail Web, ce que le gourou des portails Gene Phifer appelait les Smart Enterprise Suites. Révolution à la conférence pour les clients et développeurs. Mais Agassi voulait aller plus loin changer le modèle d’affaires : donner les applications et faire de l’argent sur le service de support ou encore devenir «open source» pour couper l’herbe sous les pieds d’Oracle… Il a quitté SAP en 2007.
Pourquoi alors s’attaquer aux autos, au pétrole et aux gaz à effets de serre ? Parce qu’il a toujours été visionnaire et qu’il y voit maintenant une formidable opportunité. Une opportunité électrique… L’électricité est le prochain Eldorado pour toutes les compagnies du Web, que ce soit Google, Microsoft, IBM, SAP et autres. Pour faire rouler les ordinateurs, alimenter les entrepôts de serveurs de données et applications, pour entretenir le «nuage» ou «Cloud Computing» mais aussi pour faire rouler les prochaines voitures…
Agassi a un plan audacieux : Faire comme les Telcos (compagnies de télécom) ! Avoir des points d’alimentation partout pour que les voitures ne dépendent plus des fameuses batteries à vie si courte et si longues à recharger et ensuite offrir au conducteur des plans d’utilisation comme pour nos téléphones portables ou iPhones. De la folie ? Je dirais plutôt du génie…
À lire le reportage de Daniel Roth dans la dernière édition de Wired, du bonbon mais écoutez aussi cette intervention d’Agassi faite à Washington sur le sujet :
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P.S. Si j’étais Hydro-Québec, je mettrais les unités Clientèle et Distribution à l’affût de cette nouvelle compagnie et penserais à prendre une participation. Mais que disais-je récemment sur les entreprises québécoises ?
2 Commentaires
Son truc est peut-être visionnaire. Mais tous les visionnaires ne l’emportent pas forcément. Preston Tucker s’est fait manger par l’industrie automobile. Mais, il faut avouer que Agassi arrive au bon moment avec une problématique que les constructeurs ne peuvent pas rejeter comme ils l’ont fait avec les innovations en sécurité qu’avait introduites la Tucker 48 http://fr.wikipedia.org/wiki/Tucker_%2748
Il faut souhaiter qu’il réussisse.
Au Québec, on pourrait consacrer les économies réalisées à réparer nos routes.
Brillant! Le concept est génial!
Après avoit lu l’article de Wired et fait un tour sur le site de Better Place, je crois qu’on peu facilement admettre que c’est l’avenir. La technologie est disponible et la demande est là, bref le timing est parfait à mon avis.
Ce que j’aime de ce gars là c’est qu’on peut facilement voir qu’il n’est pas là pour le « cash » ou la gloire, mais qu’il se donne une mission. C’est le genre d’initiative que le monde à besoin en ce moment.
Bravo!